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Citations de Patrick Süskind (622)


A six ans, il avait totalement exploré olfactivement le monde qui l’entourait.

Il n’y avait pas un objet [...], pas un endroit, pas un être humain, pas un caillou, pas un arbre, un buisson ou une latte de palissade, pas le moindre pouce de terrain qu’il ne connût par l’odeur, ne reconnût de même et ne gardât solidement en mémoire avec ce qu’il avait d’unique.

C’était des dizaines, des centaines de milliers d’odeurs spécifiques qu’il avait collectionnées et qu’il avait à sa disposition, avec tant de précision et d’aisance que non seulement il se les rappelait quand il les sentait à nouveau, mais qu’il les sentait effectivement lorsqu’il se les rappelait ; plus encore, il était capable, par la seule imagination, de les combiner entre elles de façons nouvelles, si bien qu’il créait en lui des odeurs qui n’existaient pas du tout dans le monde réel.
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Il soupçonnait que ce n'était pas lui qui suivait le parfum, mais que c'était le parfum qui l'avait fait captif et l'attirait à présent vers lui, irrésistiblement.
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On est plus fort qu’un concurrent dès qu’on a deviné ses intentions.
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Une tique, voilà ce qu'était l'enfant Grenouille. Il vivait refermé sur lui-même, attendant des temps meilleurs. Au monde, il ne donnait rien que ses excréments; pas un sourire, pas un cri, un regard brillant, pas même sa propre odeur.
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On pelleta des millions d'ossements et de crânes en direction des catacombes de Montmartre, et qu'on édifia sur les lieux une place de marché.
Or c'est là, à l 'endroit le plus puant de tout le royaume que vit le jour, le 17 Juillet 1738, Jean-Baptiste Grenouille.
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Le parfum était si divinement bon que Baldini en eut immédiatement les larmes aux yeux. [...] Le parfum était magnifique.
Comparé à 𝓐𝓶𝓸𝓻 𝓮𝓽 𝓟𝓼𝔂𝓬𝓱𝓮́, c’était comme une symphonie comparée au crincrin esseulé d’un violon.

Baldini ferma les yeux et vit monter en lui les souvenirs les plus sublimes.
Il se vit, jeune homme, traverser le soir les jardins de Naples ;
il se vit dans les bras d’une femme aux boucles noires et vit la silhouette d’un bouquet de roses sur le rebord de la fenêtre, par où soufflait une brise nocturne ;
il entendit des chants d’oiseaux qui se faisaient écho et la musique lointaine d’une taverne du port ;
il entendit un chuchotement à son oreille, il entendit un « 𝒋𝒆 𝒕’𝒂𝒊𝒎𝒆 » et sentit la volupté lui hérisser le poil, là, maintenant, à cet instant même !

Il ouvrit brusquement les yeux et poussa un grand soupir de plaisir.
Ce parfum n’était pas un parfum comme on en connaissait jusque-là. [...]
C’était une chose entièrement nouvelle, capable de créer par elle-même tout un univers, un univers luxuriant et enchanté, et l’on oubliait d’un coup tout ce que le monde alentour avait de dégoûtant, et l’on se sentait riche, si bien, si libre, si bon... [...]

Il recueillit le reste du parfum dans deux flacons, qu’il munit d’étiquettes où il inscrivit : 𝓝𝓾𝓲𝓽 𝓝𝓪𝓹𝓸𝓵𝓲𝓽𝓪𝓲𝓷𝓮.
Puis il éteignit la lumière et se retira.
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Un roman superbe !!! Quel culot d’écrire un livre uniquement sur le thème du parfum, et quel talent de l’avoir fait avec style! L’auteur nous met tout de suite au parfum ... 1,2,3 ... imaginez : paris au XVII eme siècle, les rues sales, l’odeur immonde qui flotte dans l’air, des calèches ou des gens en hallions...
et plus loin, une femme enceinte jusqu’au coup, qui brusquement perd les eaux et accouche de manière violente au marché, voilà un enfant née, sur un tas de poisson.
Le décor est posé. Le bébé naît, et l’on comprend tres vite que celui ci a développé un don : l’odorat
Un don qui le hantera, qui en deviendra une obsession pour atteindre la perfection... : LE PARFUM sans fausse note.
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[...] les hommes pouvaient fermer les yeux devant la grandeur, devant l'horreur, devant la beauté, et ils pouvaient ne pas prêter l'oreille à des mélodies ou à des paroles enjôleuses. Mais ils ne pouvaient se soustraire à l'odeur. Car l'odeur était sœur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci ; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait directement en eux jusqu'à leur cœur, et elle y décidait catégoriquement de l'inclination et du mépris, du dégoût et du désir, de l'amour et de la haine. Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des hommes.
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“Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le coeur de l’humanité.”
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Je connais des gens qui ont en eux tout un monde, un monde immense. Seulement ça reste enfoui, on n'exploiterait pas ça pour un empire.
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Le talent n’est presque rien et l’expérience est tout, que l’on acquiert à force de modestie et de travail.
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Il le tenait dans le creux de sa main. Un pouvoir plus fort que le pouvoir de l'argent, ou que le pouvoir de la terreur, ou que le pouvoir de la mort : le pouvoir invincible d'inspirer l'amour aux hommes.
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Cette possession et cette perte lui parurent plus désirables que de renoncer abruptement à l'une comme à l'autre. Car il avait passé sa vie à renoncer. Tandis que jamais encore il n'avait possédé et perdu.
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Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur de l’humanité.
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Alors explosait tout d'un coup (c'était le but de l'exercice) toute sa haine accumulée, avec la violence d'un orgasme. Tel un orage, il se ruait sur ces odeurs qui avaient osé offenser ses nobles narines. Telle la grêle sur un champ de blé, il les flagellait, tel un ouragan il pulvérisait toute cette racaille et la noyait dans un gigantesque déluge purificateur d'eau distillée. Si juste était son courroux. Si redoutable était sa vengeance. Ah ! quel instant sublime !
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Les hommes pouvaient fermer les yeux devant la grandeur, devant l'horreur, devant la beauté, et ils pouvaient ne pas prêter l'oreille à des mélodies ou à des paroles enjôleuses. Mais ils ne pouvaient se soustraire à l'odeur. Car l'odeur était sœur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci ; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait directement en eux jusqu'à leur cœur, et elle y décidait catégoriquement de l'inclination et du mépris, du dégoût et du désir, de l'amour et de la haine. Qui maîtrisait les odeurs maîtrisait le cœur des hommes.

Deuxième partie, Chapitre 32.
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ce romain est épidermique et vous rappelle sans cesse que votre nez sert aussi à sentir pas seulement à respirer!
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Et soudain il sut que ce ne serait jamais dans l'amour qu'il trouverait sa satisfaction, mais dans la haine, celle qu'il portait aux autres et celle qu'ils lui porteraient.
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Quand elle fut morte, il l'étendit sur le sol au milieu des noyaux de mirabelles et lui arracha sa robe ; alors le flot de parfum devint une marée, elle le submergea de son effluve. Il fourra son visage sur sa peau et promena ses narines écarquillées de son ventre à la poitrine et à son cou, sur son visage et dans ses cheveux, revint sur son ventre, descendit jusqu'à son sexe, sur ses cuisses,le long de ses jambes blanches.
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Et les femmes aujourd'hui semblaient toutes porter des robes de couleurs vives, elles passaient comme une flamme qui court, captaient irrésistiblement le regard et pourtant ne le laissaient pas se poser.
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