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Citations de Patrick Süskind (622)


A six ans, il avait totalement exploré olfactivement le monde qui l'entourait. [...] Son don rappelait peut-être celui du petit musicien prodige qui a su dégager des mélodies et des harmonies complètement nouvelles - à ceci près, toutefois, que l'alphabet des odeurs était incomparablement plus vaste et plus nuancé que celui des notes, et à cette autre différence encore que l'activité de l'enfant-prodige Grenouille se déroulait exclusivement en lui et ne pouvait être perçue de personne que de lui même. (p30-31)
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Il l'étendit sur le sol au milieu des noyaux de mirabelles et lui arracha sa robe. Il fourra son visage sur sa peau et promena ses narines écarquillées de son ventre à sa poitrine et à son cou, sur son visage et dans ses cheveux, revint au ventre, descendit jusqu'au sexe, sur ses cuisses, jusqu'à ses pieds nus. Il la renifla intégralement de la tête aux orteils, il collecta les derniers restes de son parfum dans son nombril et dans les plis entre ses cuisses. Lorsqu'il l'eut sentie au point de la faner, il demeura encore un moment accroupi auprès d'elle pour se ressaisir, car il était plein d'elle.
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"il ne pouvait qu'assister à sa fin, impuissant, comme un capitaine regarde sombrer le navire qui engloutit avec lui toute sa fortune.
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Patrick Süskind
Il n'en faut pas beaucoup pour indigner les Français. Dès qu'une idée de révolte germe quelque part, on sait bien que les Français l'adoptent.

(La Contrebasse)
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il parait que la syphilis est une maladie tout ce qu'il y a de plus normale et non pas un châtiment de Dieu.
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Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie.
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[...] c'est que dans l'état amoureux et dans l'amour se manifeste une bonne dose de bêtise. Je recommande, en la matière, la lecture des lettres d'amour qu'on a soi-même écrites voilà vingt ou trente ans. Le rouge vous monte au front à la lecture de documents qui ne sont qu'un fracas de sottise, de prétention, de suffisance et d'aveuglement : contenu trivial, style consternant. On a le plus grand mal à concevoir qu'un être d'une intelligence ne serait-ce que moyenne ait jamais pu être capable de ressentir, de penser et de mettre par écrit de telles insanités. On peut certes, si l'on est gentil, qualifier cela de puéril, d'apitoyant, voire de touchant. Il parait néanmoins plus pertinent de parler d'un abêtissement passager de l'être humain par l'amour. Il est notoire qu'avec un amoureux un discours rationnel n'est pas possible, et surtout pas sur l'objet de son amour.
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«Notre langage ne vaut rien pour décrire le monde des odeurs.»
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Où qu'on portât le regard, c'était l'agitation. Les gens lisaient des livres, même les femmes. Des prêtres traînaient dans les cafés.
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Il est des questions qui impliquent une réponse négative, du simple fait qu'on les pose. Et il est des demandes dont la parfaite inutilité éclate au grand jour, lorsqu'on les formule en regardant quelqu'un d'autre dans les yeux.
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A l'époque dont nous parlons, il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable pour les modernes que nous sommes. Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l'urine, les cages d'escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton ; les pièces d'habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courtepointes moites et le remugle âcre des pots de chambre. Les cheminées crachaient une puanteur de soufre, les tanneries la puanteur de leurs bains corrosifs, et les abattoirs la puanteur du sang caillé. Les gens puaient la sueur et les vêtements non lavés ; leurs bouches puaient les dents gâtées, leurs estomacs puaient le jus d'oignons, et leurs corps, dès qu'ils n'étaient plus tout jeunes, puaient le vieux fromage et le lait aigre et les tumeurs éruptives. Les rivières puaient, les places puaient, les églises puaient, cela puait sous les ponts et dans les palais. Le paysan puait comme le prêtre, le compagnon tout comme l'épouse de son maître artisan, la noblesse puait du haut jusqu'en bas, et le roi lui-même puait, il puait comme un fauve, et la reine comme une vieille chèvre, été comme hiver. Car en ce XVIIIe siècle, l'activité délétère des bactéries ne rencontrait encore aucune limite, aussi n'y avait-il aucune activité humaine, qu'elle fût constructive ou des tractive, aucune manifestation de la vie en germe ou bien à son déclin, qui ne fût accompagnée de puanteur.
(chap. 1)
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Car les hommes pouvaient fermer les yeux devant la grandeur, devant l'horreur,devant la beauté, et ils pouvaient ne pas prêter l'oreille a des mélodies ou à des paroles enjôleuses. Mais ils ne pouvaient pas se soustraire à l'odeur. Car l'odeur était soeur de la respiration.
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Il parvint à se rendre parfaitement inintéressant. On le laissait en paix. Et c'est tout ce qu'il voulait.
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La mer sentait comme une voile gonflée où se prenaient l'eau, le sel et un soleil froid. Elle avait une odeur toute bête, la mer, mais c'était en même temps une grande odeur et unique en son genre, si bien que Grenouille hésitait à la scinder en odeurs de poisson, de sel, d'eau, de varech, de fraîcheur, et autres. Il aimait mieux laisser entière l'odeur de la mer, la conserver tout d'une pièce dans sa mémoire et en jouir sans partage. L'odeur de la mer lui plaisait tant qu'il souhaita l'avoir un jour dans toute sa pureté et en quantités telles qu'il puisse s'en soûler. Et plus tard, quand il apprit par des récits combien la mer était grande et qu'on pouvait voyager dessus pendant des jours sur des bateaux, sans voir la terre, rien ne le séduisit tant que de s'imaginer sur l'un de ces bateaux, perché à la cime du mât de misaine et voguant à travers l'odeur infinie de la mer, qui de fait n'était nullement une odeur, mais un souffle, une expiration, la fin de toutes les odeurs, et dans ce souffle il rêvait de se dissoudre de plaisir. Mais il était dit que cela n'arriverait jamais ; car Grenouille, qui se plantait sur la place de Grève et plus d'une fois inspirait et expirait une bribe de vent marin qui lui était venue aux narines, ne verrait jamais de sa vie la mer, la vraie mer, le grand océan qui s'étendait à l'ouest, et jamais il ne pourrait se mêler à cette odeur.
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Tout le malheur de l'homme vient de ne pouvoir rester seul dans sa chambre ,là ou` est sa place.
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Planant très au-dessus de tout le monde, il y a d’abord le chef, directeur général de la musique. Puis vient le premier violon, puis le premier second violon, puis les autres premiers et seconds violons, les altos, les violoncelles, les flûtes, les hautbois, les clarinettes, les bassons, les cuivres… et tout à la fin la contrebasse. Après nous, il y a juste encore le percussionniste avec ses timbales ; mais ce n’est que théorique, parce que lui est seul et en hauteur, si bien que tout le monde le voit. Quand il intervient, ça s’entend jusqu’aux derniers rangs et chacun se dit : tiens, les timbales. Quand c’est à moi, personne ne dit : tiens, la contrebasse ; parce que, n’est-ce pas, je me perds dans la masse. C’est pourquoi, pratiquement, le percussionniste vient avant le bassiste. Bien qu’à strictement parler la timbale ne soit pas un instrument, avec ses quatre notes. Mais il y a des solos de timbale, par exemple dans le cinquième concerto pour piano de Beethoven, fin du dernier mouvement. Alors tous les gens qui ne regardent pas le pianiste regardent le percussionniste, et dans une grande salle ça fait bien douze à quinze cents personnes. Ils ne sont pas autant à me regarder dans toute une saison.

N’allez pas croire que c’est la jalousie qui me fait parler. La jalousie est un sentiment que je ne connais pas. Car je sais ce que je vaux. Mais j’ai le sens de la justice et, dans le monde de la musique, il y a des choses totalement injustes. Le soliste a droit à des avalanches d’applaudissements, le public se sent aujourd’hui brimé si on ne le laisse pas applaudir tout son soûl ; le chef récolte des ovations ; puis il se tourne vers le premier violon et lui serre la main au moins à deux reprises ; parfois, l’orchestre tout entier se lève… Quand vous êtes contrebassiste, vous ne pouvez même pas vous lever. Quand vous êtes contrebassiste, vous êtes – pardonnez-moi l’expression – ni plus ni moins que de la crotte !
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Le parfum , hein ? Comment dire , d'après la couverture je m'attendais à tout , tout sauf à ça . Le résumé m'indiquait un personnage charismatique à la limite de l'enjôleur mais là encore , je me suis trompée . Ce livre est nous entraîne dans un univers drolatique qui ne peut pas laisser indifférent . Souvent mal à l'aise , j'ai fini ensorcelée par le personnage que je trouvais répugnant .
Un livre à lire au moins une fois dans sa vie !
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Il se trouva presque mal à force d'excitation. Il n'arrivait pas à savoir de quelle direction venait ce parfum. Parfois, il y avait des minutes d'intervalle jusqu'à ce que le vent lui en apportât de nouveau une bribe, et à chaque fois il était pris d'une angoisse atroce à l'idée qu'il l'avait perdu à jamais. Pour finir, il se consola en se persuadant désespérément que le parfum venait de l'autre rive du fleuve, de quelque part vers le sud-est.
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Quand elle fut morte, il l'étendit sur le sol au milieu des noyaux des mirabelles et lui arracha sa robe ; alors le flot de parfum devint une marée, elle le submergea de son effluve. Il fourra son visage sur sa peau et promena ses narines écarquillées de son ventre à sa poitrine et à son cou, sur son visage et dans ses cheveux, revint au ventre, descendit jusqu'au sexe, sur ses cuisses, le long de ses jambes blanches. Il la renifla intégralement de la tête aux orteils, il collecta les derniers restes de son parfum sur son menton, dans son nombril et dans les plis de ses bras repliés.
Lorsqu'il l'eut sentie au point de la faner, il demeura encore un moment accroupi auprès d'elle pour se ressaisir, car il était plein d'elle à n'en plus pouvoir. Il entendait ne rien renverser de ce parfum. Il fallait d'abord qu'il referme en lui toutes les cloisons étanches. Puis il se leva et souffla la bougie.
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"La marche apaise. La marche recèle une énergie bénéfique."
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