AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Patti Smith (419)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dévotion

Encore une fois une très belle rencontre avec l’auteur, une Artiste, j’y ai retrouvé avec une certaine joie, ses photographies, sa poésie, son écriture, son amour de la Littérature, des voyages, elle nous fait ressentir ses passions et sa générosité va jusqu’à nous offrir son processus d’écriture.

Sa nouvelle nous conte l’histoire d'Eugenia, d’une jeune Estonienne dont les parents sont morts dans un camp soviétique, Eugenia voue une passion pour le patinage artistique, je n’en dirais pas plus. Une nouvelle qui donne le titre du livre, c’est glaçant et très beau à la fois.

Patti Smith vous invite à déambuler dans les rues de Paris à la rencontre de Patrick Modiano, Simone Weil, ensuite un petit tour dans le Sud de la France, à Lourmarin dans la demeure d’Albert Camus pour consulter le manuscrit du « Premier Homme ».

L’auteur nous offre le secret de la fabrication de son livre et je termine en citant l’épilogue de cet ouvrage : «Pourquoi écrivons-nous ? Irruption du chœur. Parce que nous ne pouvons pas simplement vivre. »

J’ai beaucoup aimé ce texte, un mélange d’autobiographie et de fiction, un seul petit regret un peu trop court, c’est souvent comme cela quand on trouve un texte magnifique.

Commenter  J’apprécie          270
M Train

J’avais lu et apprécié Just Kids, récit de la jeunesse de l’auteure et de ses amours avec Robert Mapplethorpe. J’ai ici retrouvé avec plaisir la plume sensible et vagabonde de Patti Smith. « Nos pensées ne sont-elles rien d’autre que des trains qui passent, sans arrêt, sans épaisseur, fonçant à grande vitesse devant des affiches dont les images se répètent. » (p. 66) De sa table attitrée dans un petit café de Bedford Street à New York en passant par le Mexique, l’Angleterre, le Japon et beaucoup d’autres pays, elle donne à voir ce qui constitue la carte de son monde intérieur. À 66 ans, avec plusieurs chats, un appartement à New York, une passion pour les séries policières et les livres, l’auteure ne s’impose rien. « Je suis certaine que je pourrais écrire indéfiniment sur rien. Si seulement je n’avais rien à dire. » (p. 8) Ses déambulations physiques ou mentales ne sont ni vaines ni précises, mais autant d’errances poétiques et délicates en elle-même. « J’ai vécu dans mon propre livre. Un livre que je n’avais jamais eu l’intention d’écrire, enregistrer le temps écoulé et le temps à venir. » (p. 156) Entre rêve et réalité, passé et présent, Patti Smith évoque des souvenirs et chante la fuite du temps, avec élégance et nostalgie.



Illustré de clichés pris par Patti Smith elle-même, cet ouvrage est un peu un inventaire à la Prévert, une carte aux trésors. On suit l’auteure sur le chemin de ses maîtres, à la rencontre des références qui ont forgé son univers artistique : livres, films, séries télévisées et musiques, nombreuses sont les œuvres qui composent son panthéon personnel. En montrant ce qu’elle aime, Patti Smith se dévoile, forces et fêlures indistinctement mêlées. « Le lecture souhaite-t-il seulement me connaître ? Je ne peux que l’espérer, tandis que j’offre mon monde sur un plateau rempli d’allusions. » (p. 54) Dans son monde intime, il y a un cow-boy qui hante ses rêves, le souvenir toujours douloureux de son mari Fred trop tôt disparu, des artistes croisés et aimés, une maison presque en ruines près d’une plage. Sans vraiment s’expliquer comment ni pourquoi, Patti perd des choses : livres, manteau et appareil photo sont autant de cailloux blancs laissés derrière elle. « Nos possessions pleurent-elles de nous avoir perdu ? » (p. 183)



Inclassable, tout comme son auteur, ce texte se savoure comme un carnet de voyage intime. Il n’y a rien à apprendre, rien à découvrir au bout du chemin, mais une multitude d’émerveillements à saisir tout au long du parcours, jusqu’au moment de revenir à la maison, dans une bienheureuse quiétude bâtie sur des certitudes simples. « Mon chez-moi est un bureau. L’amalgame d’un rêve. Mon chez-moi, ce sont les chats, mes livres, et mon travail jamais fait. Toutes les choses disparues qui, un jour peut-être, m’appelleront. » (p. 188) M Train est un charmant ouvrage, délicat et émouvant, à l’image de son auteure, poétesse maudite bénie des muses.
Commenter  J’apprécie          270
Glaneurs de rêves

Qui peut dire où voyagent les poètes ? A bord de quel vaisseau atteignent ils la grande prairie du rêve ?

Qui peut dire ce qu'ils entendent, ce qu'ils voient, qui peut imaginer la couleur des sons, la lumière des signes, et le parfum des voix ?

Patti Smith n'est pas devenue poète, elle n'a pas non plus appris à l'être.

Elle l'est. Naturellement. De nature follement vagabonde à la recherche d'un peuple invisible, invisible à l’œil pour celui qui recouvre son esprit de trop lourds, de trop riches atours.

C'est à l'oeil nu qu'elle voit ce peuple, minuscule et bienveillant, que l'on devine parmi les herbes si hautes sous une lune de printemps, que l'on entend ourler dans le vent et qui emporte à la fenêtre la traîne légère du temps. Elle est poète. Poète de la grange, de la corde, de la braise, de l'écorce et du thé, poète du tintement de la cloche, de la coiffe d'un visage flamand, poète bergère d'un peuple qui picore chaque instant pour enfouir dans le ventre de son chant toutes les paroles d'une farandole que légende le sourire d'un enfant.

Patti Smith est poète.

D'une nature particulière, de la nature d'une enfance qui marche tête nue, avec un caillou en poche, et qui vous parle avec toute la douceur d' « un bout de laine arraché par la main du vent au ventre de l'agneau. » .

La beauté n'est qu’exceptionnelle. Alors saisissez cet instant. Allez glaner ce rêve !



Astrid Shriqui Garain





Commenter  J’apprécie          274
Just Kids

Je ne connaissais pas Robert Mapplethorpe avant la visite de la très belle exposition qui lui est actuellement consacrée au grand palais. Le hasard a voulu que je tombe peu après sur une critique Babelio très élogieuse sur ce livre de Patti Smith et j'en remercie LiliGalipette. Quel plaisir de pénétrer dans l'intimité artistique de ces deux amis, dans la construction de ce qu'ils sont devenus, et dans leur environnement bouillonnant du New York des années 70. Le récit de leur vie par Patti Smith y est décrit avec une simplicité et une sincérité particulièrement touchante et émouvante. Qui plus est, le livre est très bien écrit. Mon seul regret est de ne pas mieux connaitre tous les artistes cités, même si (merci deezer) j'ai au moins essayé d'accompagner ma lecture des musiques évoquées. Une lecture qui m'a fait regretter de n'avoir qu'une vie tant il y a de centres d'intérêts passionnants qui mériteraient d'être approfondis.
Commenter  J’apprécie          270
Just Kids

A quoi ça tient un destin parfois ? Celui de Patti Smith s’est joué dans une cabine téléphonique. L’été 1967, à 21 ans, elle décide de quitter son New Jersey natal et de rejoindre New York avec pour seule possession une valise et le montant exact du trajet en petite monnaie. Arrivée à la gare routière, elle découvre que le prix du billet a presque doublé depuis la seule et unique fois où elle s’est rendue dans la Big Apple. Honteuse à l’idée de devoir rentrer chez elle, elle s’isole dans une cabine téléphonique pour réfléchir à la situation et découvre un sac à main posé sur un annuaire. A l’intérieur, 32 dollars, largement de quoi se payer le voyage : « J’ai pris l’argent et déposé le sac au guichet. […] Je ne peux que remercier, comme je l’ai bien souvent fait intérieurement toutes ces années durant, cette bienfaitrice inconnue. C’est elle qui m’a donné l’ultime encouragement, le porte-bonheur de la voleuse. J’ai accepté le don du petit sac à main blanc comme si c’était le doigt du destin qui me poussait en avant. »



Passionnée de dessin, de peinture, de littérature et de poésie, Patti quitte les siens sans véritable but. Arrivé sur place, elle pense pouvoir se loger chez des amis mais ceux-ci ont déménagé sans laisser d'adresse. Se retrouvant à la rue, elle dépose des CV dans des librairies et des magasins de mode. En attendant des réponses qui tardent à venir, elle dort dans des cimetières, des cages d’escalier ou des wagons de métro. Elle trouve enfin un boulot de caissière dans une échoppe vendant des bijoux fantaisies et son destin bascule à nouveau le jour où elle sert un jeune homme qui deviendra son inséparable compagnon de route. Il s’appelle Robert Mapplethorpe et avec lui elle veut refaire le monde. Fascinés par l’art, ils vont se lancer dans de nombreuses expérimentations allant du collage à la photographie en passant bien sûr par le dessin et la poésie. Pendant des semaines, des mois et même des années, le couple va subir quelques tempêtes et bouffer de la vache enragée. D’abord amants puis liés par un indéfectible lien d’amitié, Patti et Robert vont traverser la fin des années 60 et le début des années 70 portés par le souffle d’intense créativité qui balaie New York. Dans leur sillage, on croise Andy Wharol, Allen Ginsberg, Janis Joplin, Jimi Hendrix et tant d’autres.



La carrière de chanteuse de Patti commence par le biais de la poésie. Fascinée par Rimbaud (le chapitre où elle relate son périple à Charleville en 1973 est tout en émotion), elle parvient à placer quelques textes dans des revues avant de faire des lectures dans les bars. Elle y affronte un public difficile, chahuteur, indifférent ou vindicatif. C’est grâce à ces prestations souvent chaotiques qu’elle va se forger une identité scénique des plus solides. En posant des notes de musique sur ses mots, c’est la révélation. Entourée de musiciens, Patti déploie ses ailes et créé une parfaite fusion entre la poésie et le rockn’roll. Une recherche de simplicité dépouillée de tout artifice, une forme de sauvagerie et de pureté : « Nous avions peur que la musique qui était notre nourriture ne se trouve en danger de famine spirituelle. Nous avions peur qu’elle perde sa raison d’être. Nous avions peur qu’elle s’enlise dans un bourbier de spectacle, de finances et d’insipides complexités techniques. »



Cette autobiographie m’a passionné. Quelle femme, quelle vie, quelle époque ! Patti et Robert, c'est un couple indestructible à la curiosité intellectuelle permanente guidé sur la voie de l’art par la fréquentation de figures mythiques et qui n’aura cessé d’élargir le champ des possibles. Just Kids, des gamins inséparables qui seront parvenus à réaliser leurs rêves. Une histoire belle et tragique.



Les dernières pages sont bouleversantes. A la fin des années 80, Patti s’est mariée et a eu deux enfants. Robert est devenu un célèbre photographe. Malade du sida, il se meurt et sa compagne de toujours lui rend visite le plus souvent possible. Entre eux la magie est toujours présente. De leur ultime rencontre elle dira : « La lumière ruisselait à travers les vitres sur ses photos et ce poème silencieux que nous formions, assis ensemble une dernière fois. Robert mourant : il créait le silence. Moi, destinée à vivre, j’écoutais attentivement un silence qu’il faudrait toute une vie pour exprimer. » Juste avant sa mort, elle lui écrit quelques mots : « l’idée m’est venue, en regardant tout tes objets, tes œuvres et en passant en revue mentalement des années de travail, que de toutes tes œuvres tu es encore la plus belle. La plus belle de toutes les œuvres. »



Robert s’est éteint le 9 mars 1989. Lorsqu’elle a appris sa mort, Patti écoutait La Tosca entamer la sublime aria « Vissi d’arte » : J’ai vécu pour l’amour, j’ai vécu pour l’art. « J’ai fermé les yeux et joint les mains. La providence décidait des termes de mon adieu. »
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          272
Just Kids

Just kids": 1970, Patti Smith et son compagnon d'alors, l'artiste Robert Mapplethorpe se promènent à Coney Island après avoir soigneusement choisi leur style du jour. Une femme aurait lancé à son mari "prend-les en photos, ils deviendront peut-être quelqu'un plus tard!" Ce à quoi le mari aurait réponcu "come on, they're just kids!"

La femme se serait-elle rappelé d'eux quelques années plus tard? Ou serait-elle passée à côté sans jamais savoir qu'elle avait rencontré les deux artistes avant qu'ils ne deviennent célèbres?



Juste des enfants, oui mais des enfants remplis de rêves, curieux, et créatifs qui se sont soutenus l'un et l'autre dans leurs trajectoires. Une belle histoire d'un amour-amitié inébranlable, que Patti Smith mettra sur papier des années et des années plus tard, bien après la mort prématurée de Robert.

Par ce récit autobiographique qui recouvre quatre ans d'une époque incroyablement fertile - les années 70 à New York- Patti Smith nous dépeint une atmosphère unique de rencontres artistiques où on retrouve les plus grands de l'époque entre le Chelsea Hôtel et le Max, bar à la mode et QG d'Andy Warhol notamment: Velvet Underground, Allen Ginsberg, William Burroughs, Janis Joplin, Jimmy Hendrix, et les Doors qui ne sont pas loin, sans parler de John Lennon et Yoko Ono. Incroyable.

Le double-portrait que Patti Smith fait d'eux deux est plein de tendresse et de compréhension, la jeune femme même est très touchante par la fragilité qui en ressort et qui me semble si opposée à sa voix, puissante et très féminine quand je l'écoute chanter.

Ca a été un plaisir de vivre toute une époque à travers ce témoignage et de retrouver Patti Smith mais je dois avouer que j'avais pris un plaisir encore plus grand et profond avec son autobiographie suivante, M Train, lu l'année dernière.

Patti Smith a quand même une sacrée plume, j'ai très envie de me procurer un recueil de ses poèmes maintenant, et de jeter un oeil sur les travaux de Robert.
Commenter  J’apprécie          264
Just Kids

Il lui a demandé d'écrire leur histoire et elle a tenu sa promesse. L'histoire de l'étoile bleue. Cette étoile qui les aura conduits. Conduits à se rencontrer, à veiller l'un sur l'autre, à partager, à créer, à s'aimer. Se comprendre, s'écouter, s'entendre, se respecter. Une étoile qu'ils ont su à leur tour protéger. Un amour étonnant, légendaire. Un amour que seul des coeurs d'enfants savent conserver. Ils avaient vingt ans. Ils avaient faim, ils avaient froids. Ils avaient leurs idoles, leur foi, leur sincérité. Ils étaient vrais. C'était Rock, Rimbaud, Dylan, Vietnam, Brooklyn, Hôtel Chelsea, Paris, Coney Island, Hendrix, Janis Joplin. Dessin, poèmes, photographie. C'était des nuits, des livres, la musique. Ce n'était pas facile. C'était magique. Stellaire.

Leur « auberge était à la Grande-Ourse. ». « Une lumière bleue émanait du sommet » de leur être,

être l'un vers l'autre. Dans le ciel ils s'aimaient à grands pas.



Astrid Shriqui Garain



Commenter  J’apprécie          260
Just Kids

Cette chronique ne sera pas classée dans la rubrique « disques » mais dans celle des « livres » car contrairement à ce que vous auriez pu penser, il ne s’agit pas d’un nouvel album de Patti Smith mais d’un bouquin. Non pas une autobiographie, mais plutôt le roman de sa vie.

Une vie qui débute le 30 décembre 1946 à Chicago (Etats-Unis) où naît Patricia Lee Smith, d’un père ancien danseur de claquettes et employé de bureau dans une usine, alors sa mère qui a abandonné une carrière de chanteuse de jazz pour élever ses quatre enfants, est serveuse dans un restaurant. À l'adolescence elle se détache de son éducation très religieuse que sa mère, une Témoin de Jéhovah, lui a donnée même si elle en conservera toujours une marque profonde qui ressort parfois au détour de son œuvre, et très tôt se passionne pour les arts, que ce soit la poésie, l’écriture ou le dessin.

Le livre retrace son parcours qui ne peut être dissocié de son mentor Robert Mapplethorpe, amant, meilleur ami et toujours guide artistique, l’homme de sa vie. Car c’est bien lui – Robert - le sujet principal du bouquin, puis Robert et Patti et finalement Patti après son décès tragique.

Le bouquin peut être lu de différentes manières. Une histoire du rock dans les années soixante-dix, avec ses hauts lieux à New York comme le CBGB et le Max’s Kansas City, ses rencontres avec les plus grands musiciens tels Jimi Hendrix, Janis Joplin, Johnny Winter, puis plus tard quand elle se lancera elle-même dans la musique avec la constitution de son groupe et l’enregistrement de son premier single et album. Ou bien encore, sa vie de bohême dans la ville qui ne dort jamais, de St Mark’ place au mythique Chelsea Hotel, de Coney Island à Times Square, nous la suivons les yeux grands ouverts, ébahis de revivre avec un tel guide notre jeunesse enfuie.

Mais il y a aussi les traces de son amour de la littérature et de la poésie et ses propres travaux d’écriture. Ses jobs dans des librairies, les bouquins chinés chez des revendeurs où elle déniche des éditions dédicacées qu’elle peut fourguer pour quelques dollars qui paieront le loyer du loft. Le voyage pèlerinage à Charleville-Mézières pour l’amour de Rimbaud, ses rencontres avec William Burroughs, Grégory Corso, Alan Ginsberg et d’autres.

Tout se mêle et s’emmêle, mais tout s’articule autour de sa rencontre avec Robert Mapplethorpe qui partagera sa vie de longues années et de sa trajectoire artistique à lui. Tous deux pauvres d’argent mais riches d’amour et de foi dans leur destin qui sera artistique ou ne sera pas. Lui deviendra le grand photographe de renommée internationale foudroyé par le Sida, elle l’artiste chanteuse/compositeur/écrivain et militante que tout le monde connaît. Deux biographies dans un seul livre, rien que cela est une affaire.

Le bouquin est magnifique, bien écrit et riche en détails secondaires dépassant une mémoire normale pour atteindre le niveau enviable d’œuvre littéraire sans pour autant trahir la réalité, mais ce qui émeut profondément c’est la fidélité et l’amour qui liaient ces deux artistes, ce qui transpire de chacune des pages de cet ouvrage. Dois-je ajouter que j’en conseille chaudement la lecture avec Horses le premier CD de Patti Smith en bande son.



Commenter  J’apprécie          260
Just Kids

Dans Just kids Patti Smith nous livre une partie de son histoire, de la fin de l'adolescence à ses débuts sur scène.

C'est d'abord une superbe histoire d'amour et d'amitié que celle de Patti avec Robert Mapplethorpe, amitié créatrice qui durera jusqu'à la mort de ce dernier en 1989.

C'est ensuite une vraie plongée au coeur du New York artistique des années 1960-70, on y croise notamment Allen Ginsberg, Gregory Corso ou encore Bob Dylan.

Le ton du récit est tendre et poétique et c'est un vrai plaisir de lecture, on a réellement la sensation d'être aux côtés de Patti tout le long du livre.

Je ne connaissais pas tous ses talents mais on la découvre tour à tour poète, dessinatrice, chanteuse.

La lecture est agrémentée de photographies de l'époque et cela rend le récit très vivant.

Je recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          250
Just Kids

Profond coup de coeur pour ce récit empreint d'art, d'amour et de liberté, autour duquel j'ai longtemps tourné avant de me décider à le lire.

Une attente que je m'explique mal, car Patti Smith tient une place particulière dans mon univers depuis de très longues années avec ses quatre premiers albums écoutés sans relâche et dont j'ai métabolisé à l'adolescence la force vitale et brutale ouvrant sur des mondes oniriques perçus mais non compris.

Aussi, la femme apaisée et visiblement habitée d'art réapparue depuis quelques années à travers notamment ce livre m'avait surprise: "Just kids" l'éclaire d'une lumière magnifique. C''est un chance pour nous qu'elle ait promis à Robert Mapplethorpe de raconter leur histoire, et qu'elle l'ait fait, car cette histoire hors des normes et d'une authenticité bouleversante est splendide, et que l'évocation du contexte culturel dans laquelle elle a eu lieu offre au lecteur une bouffée d'énergie et de liberté plus que salutaire.

Une grande dame, Patti Smith.
Commenter  J’apprécie          240
Just Kids

Je n'avais pas lu un livre qui m'avait autant bouleversée depuis longtemps. "Just Kids" est le récit -parfois assez dur- de l'adolescence puis de la jeunesse de la poétesse et chanteuse Patti Smith. Sa jeunesse commence dans la peine, elle est enceinte (dans les années 60) et doit accoucher dans le mépris d'un enfant qu'elle abandonnera. Mais Patti est déterminée et ne semble avoir peur de rien. Elle quitte sa famille pour rejoindre New York où elle va connaître la rue, la faim, les nuits dehors... mais aussi la rencontre avec un autre extraordinaire "kid", Robert Mattlethorpe. Ils sont jeunes, ils sont beaux (surtout lui) et ils ont une faim et une soif d'art (de tous les arts) étonnante. Quels artistes deviendront-ils ? Au milieu d'un bric-à-brac invraisemblable (mi religieux mi hippy) fait de récupérations, de bijoux, de papiers, de feuilles à dessins..., ils n'arrêtent pas de créer. Ils se soutiennent l'un l'autre. Quand l'un est faible (sous drogue par exemple) l'autre sera fort. Ils ne se quittent pas et commencent à connaître les Grands des années 60 : Janis Joplin, Sam Sheppard, les peintres de cette époque... Ils ont une foi en l'avenir, ils ont un look... (les photos de ce livre sont admirables). Ce livre des souvenirs de "la Jeunesse" laisse la marque de l'Amour, de l'amitié indéfectible, de l'Art (du fait que l'art élève absolument). Robert devient homosexuel et photographe, Patti poète et chanteuse de Rock, mais ils ne se quitteront jamais. Quand Robert mourra (du sida vingt ans plus tard), Patti réalise la promesse qu'elle lui a faite d'écrire leur histoire, et c'est une élégie. "Sex, drugs and rock'n roll" certes, mais aussi cette croyance absolue que lorsqu'on veut être un artiste, on y parvient. J'ai été fascinée, émue jusqu'à l'âme, par cette histoire éternelle.



Commenter  J’apprécie          240
Dévotion

Patti Smith est cette icône du rock qui, après avoir secoué la scène rock anglo saxonne avait bouleversé le monde des lettres avec Just Kids en 2010.

Dans sa nouvelle parution à ce jour, elle tente de percer les mystères de l'inspiration, mêlant habilement sa toute première fiction, un beau conte tragique Dévotion avec les pages de son journal intime écrit entre Paris et Sète .

L'héroine de Dévotion est Eugénia, une jeune estonienne de 15 ans , dont les parents sont morts en camp soviétique, qui va nourrir une véritable passion pour le patinage artistique.

Une histoire inspirée par un reportage et un rêve à la narration un peu ténue, mais une belle faculté à camper une ambiance hivernale, voire glaciale très réaliste. Avant et après ce conte, le journal intime que Patti a tenu durant son voyage, recoupant réflexions, quelques notes de poésie et des photos qu'elle a prise pendant la rédaction de ce journal est plus captivant



Dans cette partie là, l'auteure réussit à nous faire partager toute la passion créatrice qui l'habite et c'est vraiment une mine d'or pour les fans de Patti Smith et de la création littéraire !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          230
M Train

Une écriture magique qui fait se passionner pour rien, pour des vagabondages poétiques sans consistance, les références dans le désordre de l'univers de Patti Smith. Il n'y a rien à raconter, mais on ressent à la lecture de ce livre beaucoup de chaleur et une sérénité qui soulage, loin de toute contrainte, préjugé, ou stress inutile. Attendre que le café soit passé dans le percolateur, se laisser entrainer par les mots d'un livre, rêver, suivre un fil imaginaire et le mélanger au réel, tout est prétexte à un vagabondage aussi important et magique que toute autre préoccupation, sur laquelle il a priorité. J'avais déjà aimé " just kids " dans lequel Patti Smith s'effaçait un peu devant Mapplethorpe et je me suis promené avec beaucoup de plaisir en sa compagnie dans ce livre plus personnel. Seul petit bémol, passé la première moitié du livre et le charme de la découverte , j'ai eu un peu de mal à tenir sur la distance, et reconnais être resté sur le bas côté de certaines des routes empruntées par l'auteur, parfois difficiles à suivre. Mais je ne dois pas avoir perdu entièrement le fil, car j'ai eu le plaisir de voir le livre se terminer par une photo de la canne de Virginia Woolf, qu'une association d'esprit m'avait fait rapprocher du texte de Patti Smith.
Commenter  J’apprécie          230
Virginia Woolf

Depuis ma rencontre avec Virginia Woolf grâce à la lecture d'Une chambre à soi, j'ai pour elle une attirance que je n'arrive pas toujours à expliquer, même à moi-même. J'ai lu plusieurs de ses livres (et il m'en reste encore à découvrir) et à chaque fois c'est une admiration pour l'écriture, sa beauté, sa précision et la recherche du mot juste et également un univers très différent dans chacun de ses récits même si on y retrouve toujours un petit "parfum" commun..... 



Alors je me faisais une joie d'avoir sur mes étagères cette bibliographie de Viviane Forrester que l'on m'avait vivement conseillée, que j'avais trouvé dans un désherbage de bibliothèque et j'en ressors très partagée.



En effet sur le fond j'ai découvert des facettes de cette écrivaine auxquelles je ne m'attendais pas (et là l'auteure n'y est pour rien) comme sa haine des juifs et quel couple elle formait avec son mari, Leonard, qui, même si je savais que le couple avait une relation assez particulière, faite de respect, d'amitié mais pas forcément d'amour dans tous les sens du terme, j'ai trouvé cette partie de l'ouvrage assez violente et à charge. Certes elle dévoile un Leonard assez sombre, menteur et manipulateur dès le début de leur mariage et il y sûrement une part de colère de la part de Viviane Forrester devant l'injustice faite à l'écrivaine anglaise et  pour rétablir les faits avec force arguments. On se demande d'ailleurs comment le couple a pu rester soudé pendant plus de 20 ans.



Mais finalement il s'agissait plus d'un mariage de raison pour les deux parties plus que d'amour. Viviane Forrester débute sa biographie avec ces points capitaux pour elle et qui auraient en partie jouer dans le mal-être et peut-être son suicide de l'écrivaine (entre autres).



Viviane Forrester retrace ensuite son enfance marquée par les deuils successifs, les agressions sexuelles, puis sa vie dans le groupe de Bloomsbury où elle a sûrement passé ses plus belles années  laissant libre cours à sa créativité, son originalité, à son humour et ses relations amicales avant de rentrer dans le rang en se mariant. Elle termine son ouvrage en évoquant une autre piste sur les raisons de son suicide.



Venons-en à la forme du récit ...... J'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture de Viviane Forrester. Une écriture alternant les styles, parfois fluide, parfois plus "hachée" avec laquelle elle fait de nombreux aller-retours qui peuvent être nécessaires pour comprendre les implications psychologiques de certains événements dans la vie et l'œuvre de Virginia Woolf, des redites nombreuses sur certains faits, certes importants mais qui alourdissent la lecture. J'ai aimé découvrir tout ce qu'il y a de personnel dans certaines de ses romans comme Vers le phare  mais aussi Orlando, Mrs Dalloway ou Trois Guinées, les romans que j'ai lus jusqu'à maintenant.



Une écriture à charge, violente parfois dans le comportement de Leonard, sur la manière dont il entourait sa femme, assurant la protéger mais lui ôtant toute autonomie et liberté. J'avais déjà eu des soupçons sur son rôle à travers le Journal d'un écrivain, car légataire de son œuvre, il a créé un mythe et a laissé que ce qu'il souhaita qu'il restât, ayant sélectionné ce qu'il voulait qu'on sache, de savoir qui était vraiment Virginia Woolf.



Ici la biographe "casse" l'image que l'on peut avoir du couple, du tempérament de chacun, de ses réactions et comment Leonard à soumis son épouse, les blessures morales ou psychologiques infligées à celle-ci et comment l'image que l'on attribue à cette écrivaine peut être tout autre, surtout quand on évoque ses amitiés et sa vie au sein de groupe de Bloomsbury. 



Pour résumer j'ai trouvé parfois que l'ensemble était brouillon, me perdant dans les relations amicales, extra-conjugales certes très nombreuses et parfois collatérales entre les couples, ami(e)s et autres. Ayant déjà lu beaucoup sur elle, j'en connaissais beaucoup comme la complicité qui unissait Virginia à sa sœur Vanessa, teintée parfois de jalousie et de non-dits.



Qui était Virginia vraiment ? Des suppositions, des pistes, mais une femme dont on connaîtra peut-être jamais la vraie personnalité, ses troubles et surtout leurs origines et comment ne pas penser que toute personne ayant traversé de telles épreuves en ressorte indemne. Folie, peur, mélancolie finalement peut-être un peu de tout cela mais cela ne m'empêche pas de lui garder toute mon admiration, comme d'ailleurs Viviane Forrester, pour la qualité de son écriture, ses combats (le féminisme en autres) et également pour la femme qui se cachait derrière ce visage mélancolique mais qui a été également une femme forte de ses convictions, de ses choix amoureux et littéraires.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          222
Glaneurs de rêves

Pour être franche, j'ai hésité entre trois et deux étoiles, pas que je n'aime pas Patti Smith, j'adore sa musique et ses prises de position actuelles, mais là, j'ai un peu décroché. Trop d'onirisme, trop d'ailleurs qui a induit chez moi la question, et je suis sincère, même si l'on peut me trouver malveillante, mais donc je me suis posée la question de savoir sous quelle influence hypnotique l'auteure se trouvait. Ce que j'ai préféré dans l'ensemble, ce sont ses photos, pas de grandes photos, mais des images ayant du sens, faisant sens comme on dit aujourd'hui. Pour le reste, je suis restée sur ma faim.
Commenter  J’apprécie          222
Just Kids

Deux êtres, deux passions, deux univers artistiques encore en formation et une rencontre. Une rencontre qui va modeler le destin peu commun de Patti Smith et Robert Mapplethorpe.



On est témoin de l'instant magique où ils se croisent et qui les liera à jamais dans l'amour de l'art qui les définit et dans leur vocation à devenir des artistes…

Patti Smith a été influencée par Bob Dylan, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Miles Davis… elle était passionnée par la France et vouait un culte aux poètes français Baudelaire et Rimbaud… une vie entière tournée vers l'art, le beau, l'esthétique, l'écriture et la création.



Patti Smith a fait du rock'n'roll un art et s'est inscrite dans la prolifique vague musicale de l'époque au point de devenir une figure emblématique, représentative pour toute nouvelle génération.



Du parcours difficile et chaotique du début au lien indéfectible qui les unira pendant toute leur vie, en passant par la réussite de chacun dans son domaine, Patti nous livre un récit brûlant de simplicité et de tendresse.





Commenter  J’apprécie          220
Just Kids

Génial ! Emouvant ! Tendre ! Patti Smith, la plus grande du punk rock, raconte son amour, puis son amitié avec le photographe Robert Mapplethorpe. Ses rencontres avec Jimi Hendrix, Andy Warhol, Janis Joplin etc. Nous verrons que la priorité de ces stars était de consacrer leur vie à l'art. Une magnifique plongée dans les années 1960. Un roman sur la passion. Lu, il y a deux ans… et toujours dans ma tête.

Commenter  J’apprécie          220
Dévotion

Dévotion ...s’impliquer ..le dévouement : se consacrer. «  parce qu’on ne peut pas vivre simplement », alors..écrire. Peu importe les codes, les signes sont présents. Il ne s’agit pas d’y croire ou de ne pas y croire. Tout simplement, y voir.

Au hasard...Mais existe-t- il vraiment ? A l‘occasion...moment propice.…. Et si écrire était l’occasion propice pour recevoir la lumière de ce que nous nommons hasard, et que les voyants, les poètes, reconnaissent comme signes. Des signes comme l’echo d’images revenantes. Laissez aller..la mémoire, l’émotion, les mots, laissez aller le rêve, voir apparaître dans l’éparpillement des images, des sons, des lieux, des rencontres, l’intelligence d’une histoire, ou tout simplement la Poésie des mondes. Révéler, c’est faire apparition, rendre palpable, prendre contact.

Pensées, images, lieux.. Patti Smith n’arpente pas un vieux grenier, elle traverse le monde. Le temps..n’est qu’éparpillement. En une fraction de seconde, l’écriture la saisit. Oui,...on peut considérer ce livre comme le traité d’un processus d’écriture... Mais ce serait peut être passer à côté de ce livre. Se contenter de rester au bord de l’étang. Ne pas prendre de risque, viser la tranquillité, être raisonnable, rester aveugle.

A quoi reconnaît on le Poème si ce n’est à la parabole qu’elle dessine.

« La poésie est une arme chargée de futur » ….« Telle est ma poésie : poésie- outil / à la fois battement du cœur de l´unanime et aveugle / Telle est, arme chargée de futur expansif  avec laquelle je vise ta poitrine.”  Gabriel CELAYA.

Entre ces pages, mille visages...Des jardins de Gallimard au miroir glacé de l’étang…



“ J'ai pris l'habitude de nommer "aperçues" des bribes de choses ou d’événements qui apparaissent sous mes yeux. Cela ne dure jamais longtemps. Bribes, échardes du monde, épaves qui vont, qui viennent. Elles sont apparaissantes mais vont disparaissant. Tout ce qui est visible autour de moi ne m'est pas une aperçue pour autant. Par usage personnel - plutôt que par une quelconque volonté de donner un sens catégoriel, défini ou définitif, à ce mot - je dis " aperçue" quand ce qui m'apparaît laisse, avant de disparaître, quelque chose comme la traîne d'une question, d'une mémoire ou d'un désir." Aperçues, extrait, Georges Didi-Huberman.



Au delà d’une lecture, “Dévotion” est une expérience. Parce qu’on en peut pas lire..simplement.



Dévotion de Patti Smith, écrit en 2017, est paru en octobre 2018.



Astrid Shriqui Garain





Commenter  J’apprécie          210
Dévotion

"Dévotion", la nouvelle centrale de ce recueil débute par des pages qui m'ont plu. J'y retrouvais l'atmosphère de "Lettres à un jeune poète" de Rilke: ambiance hivernale, voire glaciale, jeunesse, solitude… L'écriture était mélodique. Puis, très vite, tout se gâche. L'intrigue se répète: abandon, solitude, lettre trouvée, récit des origines… Et les personnages manquant de profondeur psychologique, certains de leurs actes demeurent des mystères entiers.

Le rythme, même, en prend un coup au 2/3 du récit. A croire que ce sont deux personnes qui ont rédigé cette nouvelle.



Bref, un livre qui m'a d'abord enthousiasmée; depuis le prix Nobel de littérature attribué à Dylan, les rock stars ne sont-elles pas devenues les portes drapeaux de la littérature contemporaine? Eh bien, avec Patti Smith, il semblerait que ce ne soit pas encore le cas...

Commenter  J’apprécie          218
Une saison en enfer

Patti Smith chanteuse, poétesse, écrivaine et musicienne américaine, souvent qualifiée de rimbaldienne, nous envoute avec son Une saison en enfer 1873.

Déjà 150 ans !...

Foudroyée par le poème alors adolescente, Patti Smith s'en empare, totalement, absolument, divinement, dans la collection Grande Blanche de Gallimard.

Dans cet ouvrage illustré qu'elle a entièrement conçu, elle a choisi de mettre en regard les poèmes d'Une saison en enfer avec des moments de sa propre histoire, grâce à ses dessins, ses photos, des documents, des textes inédits.

Se dessine ainsi la relation très particulière qu'elle entretient avec le poète depuis toujours, de sa grande inspiration, de son amour, de l'imaginer en amant (elle en rêve !), sa folie, sa vie, son chemin : Arthur Rimbaud !

Et avec douceur, humour et simplicité comme toujours.

Un livre d'art certes, mais un livre d'amour avant tout et pour "toujours et à jamais" !

Gros coup de coeur !!!





.

Commenter  J’apprécie          205




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Patti Smith Voir plus

Quiz Voir plus

Charade pour un auteur

Héroïne d'un roman français

Julie
Emma
Eve
Tess

7 questions
128 lecteurs ont répondu
Thèmes : moravieCréer un quiz sur cet auteur

{* *}