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Critiques de Paul B. Preciado (37)
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Dysphoria Mundi

Dans un nouvel essai labyrinthique écrit en temps de pandémie, le philosophe entremêle théorie et autobiographie pour penser la révolution qui vient. Politique et poétique, un manifeste très beau mais parfois un peu confus pour désirer mieux et plus librement.
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Dysphoria Mundi

TRANSFIGURATION D'UN MONDE INSOUTENABLE



Nature, culture. Vivant, mort. Mâle, femelle. Science, croyance. Organique, mécanique. Présentiel, distanciel. Concret, conceptuel. Hôte, intrus. Analogique, numérique. Créateur, destructeur. Bien, mal. Sain, toxique. Blanc, noir. “Reality is out of joint”… Paul .Preciado, c'est un monstre qui vous parle depuis son appartement sur Uranus, c'est un alchimiste qui a réalisé l'oeuvre au rouge dans le creuset de son propre corps. Et ce livre est bien une pierre philosophale qui transforme le plomb du Covid en Or-texte viral et libérateur, qui transmute ce "monde d'après" raté en jalon de paradigme d'un autre futur possible, bâtissant sur les ruines d'un "monde d'avant" dés-idéalisé. Et il fallait bien que l'affaire de la pandémie se tasse pour pouvoir constater ce qui avait malgré tout changé dans ce monde d'après.

Le sujet de ce livre c'est ce que le virus a fait de nous et de ce qu'on appelle le "réel" mais pas seulement. Il y est surtout question de la révolution ascendante en cours qui se heurte au retour des bûchers du vieux monde. Il nous rappelle les batailles gagnées et celles à venir, celles qu'on pourrait perdre si l'on ne se dresse pas.

Vous l'aurez compris, on est ici dans la veine qui a bifurqué, dans ce monde en reconstruction/redéfinition constante mais désirable, celui du "tournant ontologique” chère à Philippe Descola ou Bruno Latour. L'ordre du jour est d'embrasser toutes les luttes comme une seule tout en gardant à l'esprit qu'on n'unifiera rien, qu'il n'est pas question d'"universel" mais d'alliances situées et de circonstance, de renégociations infinies.

Le travail de ce philosophe n'est pas désincarné, il ne se prétend ni d'un "universel" tout terrain ni d'une "vérité" plus légitime qu'une autre. Dans la lignée de l'épistémologie féministe, c'est un "savoir situé", Paul B. écrit d'où il est; la marge de la non binarité sexuelle et de genre. Mais ce n'est pas un livre sur la transidentité. Il n'est pas manichéen, il n'y a pas le mal contre le bien, pas de resucée moralisante, il y est question d'émancipations et d'ordre autoritaires, de forces libres et créatrices face à un imaginaire réchauffé et belliqueux. D'un vieux monde qui se ment sur ses propres mutations mais qui, dans un ultime râle, tente de tout (re)mettre au pas de sa marche militaire. Tel un Zarathoustra, qui décrétant la mort de Dieu met à bas tous les dogmes moraux sans les remplacer mais au contraire en appelant tout un chacun à exprimer les volontés de justice de son coeur, Paul B nous invite à changer d'angle de vue et à résister. Comme il y aborde quasi tous les sujets, il n'est pas non plus possible de synthétiser son propos. Sur la forme le même problème se pose tant il s'est tout permis. Je m'attarderai donc principalement à tenter de développer les motifs récurrents de l'oeuvre.





Dysphoria Mundi





Paul B. Preciado a dû confirmer le diagnostic de "dysphorie de genre" pour pouvoir suivre le processus de "changement de sexe", avant de se perdre/trouver en chemin et de choisir que la destination (être un "homme") n'était pas la fin en soit de sa mutation. Il nous propose d'élargir ce diagnostic de "dysphorie" au monde qui nous entoure, non pas comme une pathologie qui nous toucherait mais comme un outil utile à ce virage ontologique. Car ce monde qu'on nous vend est définitivement insoutenable et ce n'est pas nous qui sommes malades mais la "réalité" comme matière unifiée par le capitalisme pétro-sexo-racial (il ne faut être allergique aux termes valises à rallonge). "Dysphoria mundi" est le mantra central de ce livre, car où que se pose tes yeux, il y est. Un monde étouffé de béton, de bitume, d'écrans, de publicités, de brumes toxiques, d'êtres vivants définis par le marketing et les totems libéraux occidentaux, d'objets au coût externalisé dans une misère lointaine et invisibilisée, d'individus enfermés dans leurs prothèses cybernétiques se pensant libres dans le monologue avec la machine, se pensant uniques comme copies conformes, un monde qu'on ne peut penser qu'avec des concepts calibrés pour garder l'ordre en place, où tout est sclérosés/absolutisés comme d'un cotés ou de l'autre de frontières mentales prédéfinies mais artificiel. Car il n'y a pas de fatalité, et ces mots nous pouvons nous les réapproprier et transformer la matière même du réel. Défaire les binarités, les valeurs et les hiérarchies d'un régime de pouvoir en bout de course et autodestructeur. Bref, hacker la pensée pour buguer le logiciel néo-réactionnaire et capitaliste. L'auteur ne se gène d'ailleurs pas pour manipuler la langue, pour s'essayer à créer des pleines brouette de mots, de concepts (parfois même sous la forme de liste de variations sur un même motif). Puisqu'”au commencement était le Verbe” dans la digne continuité des penseurs du constructivisme social (comme Donna Haraway avec son "matériel-sémiotique" et sa “nature-culture”) et W. Burroughs qui envisageait les mots comme des virus modifiant leurs hôtes machine-humaines. Il est temps de faire du Verbe vivant qui bouleverse les humains et retisse la trame du réel.





Wuhan est partout





Reprenant le "Hiroshima est partout" de Günther Anders, Preciado propose "Wuhan est partout" et c'est presque plus explicitement vrai que pour la bombe, tant le virus a modifié la face et les habitudes de la planète de façon quasi-simultané et uniforme. L'affirmation est fondamentale, ce qu'il s'est passé au printemps 2020 est sans précédent et irréversible pour l'humanité. le confinement général de l'humanité a marqué les esprits, a tout changé à sa façon. Changement de la perception qu'on avait d'une "nature" qui après avoir été ressource généreuse et passive s'est mutée en un dieu invisible, vengeur et actif. Une nature qui aura brièvement réinvesti nos rues en nôtre absence, peut être l'image la plus porteuse d'espoir de la décennie. Changement de perception sur nos corps, finalement plus vulnérables et mortels qu'on n'arrivait à le concevoir. Mais surtout, vulnérabilité des corps de ce nord économique blanc et âgé. La pandémie aura mis à jour la dépendance économique de nos superpuissances mondiales et comme une malédiction qui remonte la chaîne alimentaire capitaliste sera venu jusque dans le lit de nos vieux riches qui se pensaient inatteignable dans leur puissance. Wuhan est partout à plus d'un titre car en réduisant nos interactions à n'être plus que virtuelle, c'est aussi nos appareils, produits dans les quartier-usines de Wuhan pour la plupart, qui sont devenus indispensables.





Narrator is out of joint





Preciado reprend les mots d'Hamlet après l'apparition du spectre de son père, “time is out of joint”, le temps est détraqué. La plupart des chapitres du livre en sont une variation “XXX is out of joint”. Pour beaucoup de cas le Covid est le catalyseur mettant en exergue ce qui clochait déjà avant de façon plus diffuse. L'auteur aura souffert du virus très tôt dans la pandémie, période qu'il relate à la manière d'un journal intime. le monde qui déraille dehors, à travers les écrans, en une dystopie surréaliste inconcevable quelques jours plus tôt. le confinement mettant à distance le monde, mettant à bas les masque de ce qui n'a jamais vraiment tourné rond, de ce qui roulait sur des rail qui n'avait aucune raison d'être ainsi, de nous mener à ce nul part là.





Nôtre-Dame de la pédocriminalité institutionnelle, priez pour nous





Autre motif textuel repris en multiple variations; l'oraison funèbre.

2020 a commencé avec la cathédrale Nôtre-Dame en flamme à Paris et c'est tout un symbole, préfigurant pour certain la catastrophe à venir, pour d'autres les effets des crimes de l'église. La cathédrale qui brûle c'est certainement pour Paul avant tout le symbole de l'effondrement d'un astronef qui emmena le peuple médiéval à la rencontre de son créateur, l'appareil de propagande d'une autre époque, aujourd'hui révolue, à l'heure du rapport de la CIASE. Ces oraisons sont adressées à de multiples plaies qui nous accablent, les entreprises du technococcon (GAFAM), le gavage aux antidépresseurs, anxiolytiques et consorts comme seule réponse au mal-être, la réponse nécrobiopolitique à toute problématique de santé de la main d'oeuvre occidentale (Bigpharma), etc.... Au passage il relate un événement, que j'avoue n'avoir pas vu passé non plus, la dernière révision en date de la déclaration de Genève en Octobre 2020 qui aura vue un tas de dirigeant du monde se mettre d'accord pour rouvrir la liberté des états à légiférer sur l'avortement et replacer la famille hétéro-patriarcale comme seul et unique modèle de reproduction (excluant l'homoparentalité et la plupart des dispositifs de naissances assistés). Les dirigeants de ces États n'ont pour certains rien en commun, des petits dictateurs africains, Trump ou Orban. Ils sont indifféremment musulman intégriste ou fondamentaliste chrétien comme le souligne l'auteur. Leur point commun est l'intention de lever le bouclier des repères patriarco-religieux contre les “déviances” du monde contemporain qui menacent la famille, le mariage ou les enfants(sic).



Le livre n'est pas seulement critique, ou théorique, il nous donne des clés pour traverser le feu. Il nous donne une feuille de route pour venir en aide à nos soeurs polonaises dont les droits sont en train de reculer. Preciado dit ne jamais avoir connu de véritable démocratie, le choc du putsch espagnol de 1981 est gravé dans sa mémoire. La fragilité et l'illusion de nos systèmes représentatifs, où chaque progrès social est susceptible d'être écrasé du jour au lendemain. Où l'opinion publique, influencée et infantilisée peut elle-même réclamer le bâton. Où le “there is no alternative” a été rentré au forceps dans nos consciences à la faveur d'une économie de marché omnipotente vorace et débridée. A la manière d'une initiation chamanique, il décrit le voyage orphique où la crise du covid nous aura mené. le résultat en est la conjuration des anciennes limites, la découverte de nos essences niées si longtemps. le livre s'achève sur une lettre ouverte au nouvelles générations de militant.e.s et d'activistes, un texte plein d'espoir nous encourageant à créer des réseaux à innover dans nos pratiques, à considérer les institutions oppressives comme des coquilles vides où la pantomime jouée ne berne plus personne, à considérer nos adversaires politique comme effrayés et jaloux face à l'étrangeté des nouvelles formes de vies qui s'éveillent et s'épanouissent de partout. Créant un nouveau langage et de nouvelles pratiques, c'est le bonheur dans nos luttes, les liens qu'on y tisse qui nous sauveront de la barbarie techno-féodale et la de la destruction de l'équilibre du vivant qui menace.
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Dysphoria Mundi

Ce livre est une très grande de réussite. Il explore le concept de dysphorie, qui s'entrechoque à bon nombre de marginalité, au-delà du genre. La dypshorie comme symptôme sous un régime de domination violente. C'est tout à la fois puissant, doux, inventif et intelligent. Preciado m'embarque encore une fois, et chaque page me fait dire un "mais oui c'est ça !" enthousiaste. En plus, c'est un essai hybride, c'est vraiment de la recherche-création, un bel exemple pour les futur.e.s chercheur.euses qui s'essayent à la discipline. Avec ce livre, la recherche fait un sublime pas de côté audacieux, le pas de côté des marges qui explosent le carcan académique. Un gros pavé très nécessaire (en passe de devenir un essentiel à toute bonne bibliothèque de gaucho)
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Dysphoria Mundi

Dans «Dysphoria Mundi», face à l’état du monde, le philosophe espagnol en appelle à une mutation globale de l’humanité.
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Dysphoria Mundi

C'est la première fois que je ne veux pas parler d'un livre. Non pas parce qu'il n'est pas intéressant, mais c'est juste qu'il m'a fatiguée.

Je me fiche de savoir à quel sexe appartient une personne/un individu, je me fiche royalement des iels, de l'écriture inclusive, des féministes actuelles, qui n'ont aucune carrure, grandeur. La vie privée : choisir d'étaler ses choix fait qu'on va forcément se heurter à des difficultés. Si l'auteur n'a pas compris cela, je ne peux rien faire pour lui. Parlez moi d'" Annabel" de Kathleen Winter de "Middlesex" de Jeffrey Eugenides, là, on est dans la réflexion intelligente.

Toutes mes excuses et mes remerciements aux Editions Grasset et merci également à NetGalley de m'avoir permis de me rendre compte que tout le monde ne joue pas dans la même cour.
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Dysphoria Mundi

Le philosophe Paul B. Preciado évoque dans son dernier ouvrage les nouvelles façons d’appréhender nos sociétés, portées notamment par les personnes trans. Selon lui, c’est un bouleversement total qui est en germe, au-delà de l’individualité.
Lien : https://www.lemonde.fr/idees..
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Dysphoria Mundi

Au début de Dysphoria Mundi, Preciado nous rappelle combien nous sommes cernés par une épistémologie binaire. La dysphorie de genre par lequel on le catégorise n’est rien d’autre que la marque du refus d’un programme politique binaire auquel nous sommes sommés de consentir. Sa dysphorie de genre n’est pas une maladie mentale, mais une inadéquation politique et esthétique. C’est une résistance à ne pas être subalternisés, objectivés. La dysphorie c’est à la fois la pathologie que le monde désigne comme telle, mais qu’il produit par son emprise. Les déviants ne sont plus hystériques ou schizophrènes, à l’ère du “néolibéralisme cybernétique et pharmacopornographique”, ils sont dysphoriques. La dysphorie désormais recouvre tous les troubles, c’est un concept “élastique et mutant qui imprègne toutes les autres symptomatologies”. La dysphorie désigne tous ceux qui ne s’adaptent pas aux changements du monde. Pour Preciado, cette inadéquation, cette dissidence, cette désidentification est une force. Si “notre condition de précarité et d’expropriation, d’emprisonnement et d’exil, d’assujettissement et d’impuissance s’est généralisée, nous ne sommes pas de simples témoins du changement du monde”. “Nous sommes les corps à travers lesquels la mutation arrive et s’installe”. Le capitalisme et ses fictions (nations, identité… autant de fantasmes symboliques qui cherchent à créer des cohésions sociales) sont un irréalisme dans lequel de plus en plus de monde ne se retrouve plus (alors qu’ils sont plus affirmés par quelques-uns que jamais !).



Confronté au mode d’organisation “pétro-sexo-racial” du monde, nous sommes classés en catégories binaires, comme les profils du monde numérique nous classent eux-mêmes en catégories binaires. Pour nous extraire de l’épistémologie simpliste que le monde nous assigne, qui nous cerne et nous pousse à la dépression de masse qu’engendrent le temps des plateformes, il faut sortir du cadre en masse. S’opposer, déserter, faire exode… faire le pas de côté nécessaire pour regarder le monde autrement. Mais là où Preciado peut le faire jusque dans son corps et par son corps, nous autres, assignés aux écrans, nous sommes comme dépossédés de cet outil de lutte. Il nous faut nous en trouver un autre. Et c’est peut-être ce qui explique notre errance dans le désespoir des réseaux. Nous n'y avons plus de corps pour lutter !
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Dysphoria Mundi

Dysphorie (Wikimedia) :

(Psychiatrie) Perturbation de l’humeur caractérisée par l’irritabilité et un sentiment déplaisant de tristesse, d’anxiété.

(Médecine) Sentiment désagréable de tristesse, d'inadéquation, de déception.

(Sociologie) État de malaise social.

(Spécialement) Dysphorie de genre : détresse cliniquement significative ou altération fonctionnelle associée à une incongruence entre le sexe expérimenté/exprimé et le sexe attribué à la naissance.



C'est à partir de ces diverses définitions que l'on peut comprendre en quoi Paul B. Preciado, philosophe qui a lui-même sauté le cap de la transition, particulièrement touché par une forme violente du COVID dès mars 2020, alors qu'il se trouvait à Paris, a choisi de nommer son ouvrage Dysphoria Mundi.



En effet, selon lui, notre monde est en complète dysphorie, depuis de nombreuses années, en raison d'une domination capitaliste, masculine et blanche, dysphorie totalement exacerbée par la pandémie qui n'a fait qu'exacerber encore les inégalités, sociales, raciales, médicales... et le réchauffement climatique, malgré une brève accalmie permise, à ce sujet, par les confinements. Mais, toujours selon lui, il est encore possible, et certains signes le prouvent, comme les divers mouvements qui ont pu voir le jour, dès avant, mais plus encore pendant la pandémie - Black Lives Matter, les nombreuses révoltes contre les féminicides un peu partout dans le monde...-, de contrer cette dysphorie par une révolution qui parviendrait à rendre nos sociétés plus justes, plus égalitaires, non plus dominées par ce qu'il nomme le monde pétro-sexo-racial (renvoyant au capitalisme, au patriarcat, à l'hégémonie blanche).



Dysphorie qu'il a lui-même connue, de diverses manières, mais qu'il a justement dépassée ; dysphorie remarquable dans la forme même de son récit qui mêle journal relatant sa situation pendant le premier confinement, alors qu'il était lui-même malade depuis plusieurs semaines, réflexions philosophiques, sociologiques, biologiques... sur notre monde ultra-capitaliste qui s'effondre, le tout étant parfois perturbant quant à cette forme disparate, mais aussi quant à la richesse du contenu et des références.



Même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dénonce ou propose, je trouve que Paul B Preciado mène ici de très intéressantes pistes de réflexion pour les générations, actuelles comme futures, pour mener à un monde tout simplement plus juste et plus humain.



Je remercie les éditions Grasset et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Je suis un monstre qui vous parle

C'est un discours écrit et prononcé par Paul B. Preciado, un homme transgenre, philosophe, militant pour la liberté de genre, en novembre 2019, lors des journées internationales de l'Ecole de la cause freudienne qui avait pour thème "Femmes en psychanalyse".



Je suis heureuse d'avoir lu cette publication, car elle m'oblige à réfléchir à une chose qui, au quotidien, peut me paraître évidente : Je suis née de sexe féminin, donc je suis une femme.



Notre société a été conçue dans une norme de binarité homme/femme, mais tel n'est pas le cas dans toutes les cultures. C'est là où ça met très nettement le doute sur notre vision des choses, bien souvent étriquée. C'est en effet une construction sociale, et beaucoup de choses en découlent.



Pourquoi vouloir à tout prix que chacun rentre dans une case ? Pourquoi serait-ce une pathologie de ne se reconnaître ni homme, ni femme, ou de se reconnaître femme alors qu'on a un sexe masculin, et inversement ?

Je n'ai pas ce questionnement intérieur, mais je ne définirais pas par moi-même ce que doit être la normalité d'un être humain, comment chaque personne doit se définir.



Qu'est-ce que la normalité ? Pour moi, ce sont des normes établies sur la base de données arbitraires, ou incomplètes dues à l'époque. Les données historiques qui étaye le propos, sont assez intéressantes à ce niveau-là d'ailleurs, pour comprendre le cheminement qui s'est opéré.



Les cases, ça rassure ; donc il faut en créer. Mais ça peut être aussi une source de souffrance pour d'autres.

Je suis plutôt partisane de laisser à chacun le choix de se définir comme bon lui semble. Nous sommes tous des êtres humains, des êtres vivants... là est le plus important à mes yeux.



C'est donc une lecture qui amène à questionner la société d'aujourd'hui et sa possible mutation, par le prisme de la différence de genre, et à poser la nécessité d'un changement de paradigme, pour que chacun puisse réellement y trouver sa place.
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Je suis un monstre qui vous parle

Difficile d’avoir un point de vue objectif puisque je soutiens absolument chaque mot et chaque conviction couchés sur ces pages.



Preciado balaie les stéréotypes de genres et revient sur la violence de la psychanalyse moderne hétéronormée et patriarcale.



Immanquable et sidérant !
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Je suis un monstre qui vous parle

Je pourrais me fendre d’un beau discours sur la transidentité et la transexualité, et m’inventer des convictions et une posture militante, mais la vérité, c’est que « je ne sais pas ».



Si j’ai acheté ce livre de Paul B. Preciado, c’est pour me confronter à l’altérité. J’ai trouvé dans ces pages un regard neuf sur des vérités que je considérais avant comme immuable.



Je suis la norme, vous savez : blanc, hétérosexuel et ce livre m’amène à interroger mon « universalité » : d’où vient-elle ? Est-elle une réalité ou le reflet d’une construction idéologique ? Quelle souffrance impose t’elle à ceux qui en sont exclus ? Me rend-elle réellement plus libre ?



Ce livre est un pas de côté. Je laisse aux experts le soin de débattre des idées évoquées dans ces pages. Reconnaissons-lui le mérite d’ouvrir un espace dans les certitudes. Je n’ai toujours pas d’opinion arrêtée, mais je suis un peu moins ignorant de ces autres réalités que la mienne. Mon horizon s’est élargi.
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Je suis un monstre qui vous parle

Changer d'épistémologie, balayer le vieux paradigme, les vieux paradigmes. Une indispensable mutation que la psychanalyse doit faire pour survivre. La révolution est en marche de toute façon, implacable. Paul B. Preciado envoie un message limpide, direct, fort à toute cette communauté bien trop rigide et arc-boutée sur ses idées patriarco-colonialistes, cette différenciation sexuelle qui commence à ne plus sentir qu'un âcre sapin.



Et cette identité, ces identités qu'elle force à déterminer du haut de sa norme masculine-blanche-occidentale...



Paul B. Preciado ne parle pas sans savoir, il a son vécu intime et personnel et a beaucoup lu, étudié, compris pour déconstruire les machineries, donnant à toute son attaque un poids qu'on ne peut plus déconsidérer.



Tout revoir. Tout recréer.



Preciado ne précise pas ce qu'il imagine post-freudisme ou post-lacanisme, mais il invite à oeuvre pour... « nos enfants » qui sont en mutation, et dans un monde en mutation que les épistémologies qui sont encore dominantes ne savent plus ni intégrer, ni assimiler, ni digérer.



Place. Faites place.

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Je suis un monstre qui vous parle

En novembre 2019, Paul B. Preciado s’exprime devant 3500 psychanalystes lors des journées internationales de l’Ecole de la Cause Freudienne à Paris. Cela a fait grincer des dents évidemment, car Paul B. Préciado explique à quel point la psychanalyse telle que pratiquée depuis des décennies est complice de maintenir le poids d’une société hétéro-patriarcale coloniale fondée sur la différence sexuelle et la violence qu’elle engendre. Une dichotomie masculin/féminin rendue obsolète par les moyens dont nous disposons pour influer sur nos corps, par l’existence des personnes intersexes qu'on mutile encore à la naissance, histoire de les faire entrer de force dans le droit chemin.



120 pages qui se lisent toutes seules tellement la pensée du philosophe est claire, brillante, fascinante. Une claque salutaire et jouissive pour continuer à déconstruire les normes dans lesquelles nous sommes tous et toutes enfermées.

Paul B. Préciado y croit, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il assume de prendre la parole, pour faire bouger les ligne. Alors merci !!!
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Je suis un monstre qui vous parle

«  L'épistémologie de la différence sexuelle est en mutation ».

17 novembre 2019. Trois mille cinq cent psychanalystes sont réunis à Paris à l'École de la cause freudienne pour le thème ...." Femmes en psychanalyse"... ( de quoi déjà s''interroger…)

Sur leur invitation, Paul B. Preciado prend la parole. du moins , le tente-t- il devant un public qui n'a pas souvent l'occasion se soumettre à la critique...

Évidement, l'accueil fut quelque peu glacial...On s'en se serait douté.

Ce texte reprend dans sa totalité ce qu'aurait du être l'intervention de Paul B. Preciado, ce dernier n'ayant pu lire qu'un quart du texte qu'il avait préparé. Cela donne une idée de l'ouverture d'esprit que peu exprimer, en réunion, un par terre "choisi" de psychanalystes. Oui par terre et mis totalement KO par ce texte brillant et combattant de Paul B ; Preciado.

Uranus : 01 - Par terre : 0.

Si la psychanalyse traque à travers désirs et interdits l'origine de nos douleurs psychiques, on oublie qu'il s'agit là d'un outil normatif, voir performatif. La psychanalyse n'est pas une science. C'est une traduction encodée, une projection, produite par un système patriarco-colonial, qui demain sera totalement dépassé. Les normes, les codes, les signifiants, les signifiés, les identités, la binarité volent en éclat devant la nouvelle planète qui se dessine à travers nous toutes et tous.

les choses changent, bougent, nous évoluions, nous révolutionons.

Paul Preciado ne part pas au combat sans arme. Tel, Pierre le Rouge , le singe de Kafka, il a appris leur langage.

Il sait, et ce savoir l'autorise à prendre la parole, à s'exprimer lui même. Il n'est plus l'objet étudié, il est devenu le sujet maîtrisant. Il est auteur.

" Je suis le monstre qui vous parle. le monstre que vous avez construit avec vos discours et vos pratiques cliniques.Je suis le monstre qui se lève du divan et prend la parole, non pas en tant que patient, mais en tant que citoyen, en tant que votre égal monstrueux."

" Moi, en tant que corps trans, en tant que corps non binaire, à qui ni la médecine, ni le droit, ni la psychanalyse, ni la psychiatrie ne reconnaissent le droit de parler avec un savoir expert sur ma propre condition, ni la possibilité de produire un discours ou une forme de connaissance sur moi-même, j'ai appris, comme Pierre le Rouge, la langue de Freud et de Lacan, celle du patriarcat colonial, votre langue, et je suis là pour m'adresser à vous".

Les psychanalystes ont-ils eu peur d'un jugement dernier ? Ont- ils cru voir arriver l'heure du "Deus ex machina" ? Pourquoi ont ils eu si peur d'entendre la vérité?

" Femmes en psychanalyse"... et voilà Paul, (non Cézanne mais le philosophe) de continuer : " Il aurait plutôt fallu organiser une rencontre sur "les hommes blancs hétérosexuels et bourgeois en psychanalyse", car la plupart des textes et des pratiques tournent autour du pouvoir discursif et politique de ce type d'animal. Un animal nécropolitique que vous avez tendance à confondre avec "l'humain universel" et qui demeure, en tout cas jusqu'à présent, le sujet de l'énonciation centrale dans les discours et les institutions psychanalytiques de la modernité coloniale".

Discours d'un trans, d'un corps non-binaire, et avant tout : universel.

Colonisé-e-s du monde entier : debout et cassons nous ! Même combat.

Universalité atteinte oui, et d'une façon magistrale, comme la meilleure des corrections.

Uranus : 02 - Par terre : 0.

Il les prend de court et non de haut. Il leur ressemble, il est parmi eux. Même voix, même pilosité, même carrure, même genre, même pas, même prénom...

Alors que reste-t- il à la psychanalyse pur tenter de s'accrocher ?

Devinez. ...9 cm suffiront-ils à étayer ce joli mât de cocagne dressé ?

« Le cirque du régime binaire hétéro-patriarcal » n'a que trop duré.

Le monde change. Tout est mouvement perpétuellement.

Les lois que nous croyions acquises et solidement fondées au Moyen -âge se sont effondrées. La réalité de l'univers a évolué, s'est élargi.

Universalité, voici la clé.

« Être marqué d'une identité signifie simplement ne pas avoir le pouvoir de nommer sa position identitaire comme étant universelle ».

L'assemblée craignait elle de se dissoudre ?… de se confondre… d'être confondue ?…

Le philosophe poursuit :

«  La psychanalyse est un ethnocentrisme qui ne reconnaît pas sa position politiquement située. »

Autrement dit, elle ne reconnaît pas être le garde barrière d'un système politique institué subjectivement par une minorité possédant le pouvoir et désirant le garder.

Toute entité qui remettrait en cause l'équilibre et la légitimité de ce pouvoir se voit ….« diagnostiqué ».

Paul B. Preciado, abolissant la peur, rejetant les pré-supposés, s'est échappé, il a sauté la barrière. Il s'est décolonisé, désidentifié, débinarisé.

Le chemin est solitaire, difficile, courageux, mais son voyage est joyeux et généreux.

«  Ce n'est pas la transsexualité qui est effrayante et dangereuse, mais le régime de la différence sexuelle. »

«  Quand vous aurez coupé tous les arbres et percé toutes les montagnes, quand vous aurez analysé tous nos rêves, vous ne pourrez plus rien défoncer d'autre.La Terre sera alors une décharge, un énorme corps trans démembré et dévoré. Les corps des colonisateurs et vos corps à vous, chers psychanalystes, seront enterrés avec les organes trans que vous nous avez pris. Mais les organes que nous n'avions pas ne pourront jamais être enterrés. Nos organes utopiques vivrons éternellement. Ils seront les guerriers des frontières ».

Uranus : 03 - Par terre : 0.

Universalité.

« la personne trans n'imite rien, de même que le crocodile n'imite pas le tronc d'arbre, ni le caméléon les couleurs du monde. Être trans, c'est cesser d'être un crocodile et se connecter avec son avenir végétal, comprendre que l'arc-en-ciel peut devenir une peau ».

Uranus : 04 - Par terre : 0.

L'Univers est toujours en tête !

Et le philosophe n'exclut personne : « Vivre au-delà de la loi patriarcale coloniale, vivre en dehors de la violence sexuelle et du genre est un droit que tout corps vivant, même un psychanalyste, devrait avoir avoir. »

Psychanalystes, libérez-vous !

Pourquoi n'ont-ils pas saisi cette main tendue ?

« En portant la faute sur Oedipe et en mettant tout le poids de l'analyse sur son supposé «  désir incestueux » Freud et la psychanalyse ont contribué à la stabilité de la domination masculine, en rendant la victime responsable du viol et en transformant en loi psychique les rituels sociaux de normalisation du genre, de violence sexuelle et d'abus des enfants et des femmes qui fondent la culture patriarco-coloniale ».

Production/reproduction voilà les deux neurones qui activent la machine thérapeutique vouée à la normalisation des positions d' « homme » et de « femme » et « leurs identifications sexuelles et coloniales dominantes et déviantes ».

Une machine, qui a « fait avec les minorités sexuelles au cours des deux derniers siècles » « un processus comparable d'extermination institutionnelle et politique » .

Cela suffit. Trop de violence, de haine, trop de morts à travers le monde.

« La psychanalyse doit devenir une technologie d'invention des subjectivités dissidentes face à la norme ».

Elle doit être une aide, elle doit descendre des miradors qu'un système politique leur a assigné.

« Votre obligation politique est de prendre soin des enfants, non de légitimer la violence du régime patriarco-colonial ».

« Vous êtes libres de me croire ou de ne pas me croire, mais croyez au moins ceci : la vie est mutation et multiplicité. Vous devez comprendre que les futurs monstres sont aussi vos enfants et vos petits-enfants ».

Paul B. Preciadio, je vous adresse un immense bravo et un grand merci !

Et c'est avec une immense impatience que j'attends la parution de son prochain ouvrage : « La République des métèques » !



Pour écouter Paul B. Preciado : https://soundcloud.com/nouvelles-ecoutes/la-poudre-episode-79-paul-b-preciado



Astrid Shriqui Garain – 08 .2020



















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Je suis un monstre qui vous parle

***COUP DE ❤️*** Bonsoir à toi qui passe par là. Ce soir, j'ai lu " Je suis un monstre qui vous parle " de Paul B Preciado, paru aux éditions Grasset. Un livre comme une claque, un cri du coeur, une révolution en marche. Dans ce rapport s'adressant aux psychanalystes, l'auteur transgenre nous fait part de son parcours lors de sa transition et revient avec nous sur les origines des termes qu'on emploie aujourd'hui pour désigner ce qui oui ou non respecte ou sort des dictas de la norme, sur qui peut prétendre à ce qu'on lui accorde une valeur socio-politique ou au contraire, qu'on lui colle l'étiquette de névrosé, de déviant.. Il nous démontre avec brio la violence d'une psychanalyse construite pour légitimiser le patriarcat, une psychanalyse pénétro-centrée où le non-binaire n'a pas sa place. Paul nous dévoile les carences et les limites de cette méthode, l'incroyable mutation d'une époque et la nécessité de repenser ses modèles, d'aller vers une réflexion critique afin de respecter les êtres, leurs corps, leurs désirs et leurs sexualité sans faire d'eux des monstres dès qu'ils ne représentent pas le modèle archaïque érigé en tant que summum d'une vie saine. Nous nous sommes véritablement enfermés dans des cages dont il faut sortir afin que les générations futures ne soient pas de futures victimes opprimées. Vous l'avez compris, cet ouvrage ne vous laissera pas indemne, il balaie sur son passage les stéréotypes démodés pour laisser place à une vague de changement et à l'espoir de tous les possibles. Un livre choc avec une plume aussi poétique que tranchante, résolument moderne et qui se doit d'être lu par le plus grand nombre pour qu'on arrête enfin de tout baser sur le complexe d'Oedipe. Rendez-vous en story pour le partage de quelques extraits marquants.



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Je suis un monstre qui vous parle

Paul B. Preciado est un philosophe espagnol transsexuel. Iel (j’utiliserai exceptionnellement le nouveau pronom qui fait débat) a été invité le 17 novembre 2019 au Palais des congrès de Paris à prendre la parole devant 3500 psychanalystes réunis lors des journées internationales de l’Ecole de la cause freudienne sur le thème « femme en psychanalyse ». Car avant de devenir un homme à l’âge de 38 ans, iel a été une femme et a été suivi pendant 17 ans au travers d’une psychanalyse.



Devant le chahut, il n’a pu terminer son discours et en a écrit un petit livre – une forme de lettre ouverte pour exprimer ce qu’il avait à formuler sur la transformation actuelle de l’épistémologie sexuelle et du genre – un corps non binaire.



Ainsi iel se considère comme un monstre. Car, le montre est celui qui vit en transition. Celui dont le visage, le corps et les pratiques ne peuvent encore être considérés comme vrais dans un régime de savoir et de pouvoir déterminés.



l’OMS reconnaît d’ailleurs la dimension arbitraire et non-naturelle de la taxonomie binaire.

Au XIXe S. on appelait déjà les trans, l’homosexualité : l’instinct sexuel contraire.



Devant cette crise identitaire, de problème relationnel, l’auteur se soulève à travers ce livre qui ne s’adresse pas à des lecteurs comme nous pour leur expliquer ce que sont les trans, ni même pour en expliquer sa profonde solitude ou mal-être, mais s’adresse bien à des psychanalystes pour demander une mutation de leur psychanalyse.



Le vocabulaire employé et l’explication communiquée ne sont pas toujours aisés à lire.

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Pornotopie

La philosophe analyse comment le phénomène Playboy s'inscrit dans une séquence historique intermédiaire, qui s'est tout à la fois opposée à la « masculinité héroïque » hétérosexuelle et à la critique de cette domination masculine, telle qu'elle apparaît alors au sein des mouvements féministes et homosexuels émergents. Un entre-deux passionnant.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Pornotopie

Les questions de genre, de sexualité, de pornographie et des technologies associées animent les débats actuels et bouleversent notre société post-contemporaine.

Se replonger dans un essai d’une quinzaine d’années environ en arrière, cela présente-t-il un quelconque intérêt pour décoder ces questions ? C’est la question que je me suis posée en lisant "Pornotopie" Son auteur, Paul B. Preciado, chercheur, commissaire d’exposition et écrivain, proche des mouvements féministe, queer, transgenre…en a théorisé différents aspects. Et a questionné les nouvelles technologies, leur impact concret sur ces sujets.

Son ouvrage (sorti en 2010) aborde en effet ces questions et explore les transformations technologiques politiques et sociales, et ce depuis les années soixante. Il analyse comment la pornographie et la technologie ont remodelé la compréhension du genre, de la sexualité et du corps.

Quelles technologies ? En particulier l’Internet, qui a permis une diffusion généralisée, sans précédent à la pornographie, remodelant complètement le rapport au corps et nos propres perceptions de la sexualité, et celle des autres.

Il remet en question les normes établies ; des analyses et des exemples concrets illustrent son propos clair et d’accès facile/

Si un certain radicalisme peut véritablement surprendre, voire choquer dans cet essai provocateur, ma conclusion est que cet essai reste intéressant, pour qui s’intéresse au sujet et réfléchit à ces questions.

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Pornotopie

Le prix Sade de l’essai 2011 couronne une analyse, irrévérencieuse et passionnante, du magazine Playboy . Une ré-invention de l’histoire de la masculinité, de l’espace et du design.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Testo Junkie : Sexe, drogue et biopolitique

Ce livre est un véritable « coup de poing » dans le cerveau. Attendez-vous à « déconstruire » jusqu’à l’étourdissement. Je pensais avoir eu l’esprit déjà aiguisé par le « King-Kong Théorie » de Despentes, mais Preciado pousse encore plus loin le travail de démolition du « corps politique » construit largement depuis le 19ème siècle. Je ne mets pas 5 étoiles en raison de l’aspect parfois très (trop?) exigeant intellectuellement pour qui n’est pas un familier des références souvent convoquées par le livre: tout le monde n’est pas familier de la déconstruction foucaldienne. Livre à lire, c’est évident.
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