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Citations de Paul Greveillac (186)


"Les femmes sont plus fortes que les hommes. Elles savent mieux entretenir le muscle des émotions.Elles plient sans rompre. L'homme casse."p.273
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"La faillite d'un régime est avant tout celle de ses élites. Les raisons, les prémices de la chute d'un empire, sont peut-être à chercher dans les salons mondains."p.176
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Hao Xiulan le hanta toujours. Et, comme une bille du même chapelet, Li Fang aussi.
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Sur une commode, il y avait une petite cassette de fer, dans laquelle Xiazhi fourrait ses trésors. Ravalant ses larmes, il se saisit d'une photographie. [...] Il observa le cliché. Les Tian posaient, devant la porte de la Paix céleste. À en juger les tenues de ses parents, il faisait chaud. [...] Li Fang était belle. Elle était vraie. Fatiguée, mais résolue. Illettrée, mais noble. Dans ses bras, elle tenait un minuscule poupon. C'était lui.
Plus Xiazhi regardait le cliché, plus il ne voulait y voir que sa mère. Le regard fuyant, le sourire forcé de son père lui parurent soudain grossiers. Insoutenables.
Xiazhi déchira la photographie pour ne conserver que sa mère et lui.
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La jeune femme encaissait tête baissée, sans mot dire. En esprit, elle crachait sur cet homme dont les yeux ne rataient jamais l'occasion de lui fouiller le corsage. Elle espérait que Li Fang reviendrait d'entre les morts pour laver son honneur.
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Sur le campus, sur le parc Diaoyutai, sur le Musée d'art national, il se mit à postillonner un léger crachin. La brume du soir se leva, puis elle épaissit, jusqu'à donner à tous la même silhouette, jusqu'à voler à chacun les traits de son visage.
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Avant de se coucher, Kewei se pencha sur le berceau de son fils endormi. [...] Il ne le regarda bientôt plus. Il le contempla. Longuement, amoureusement. Ses joues rebondies comme des petites pommes. Ses yeux de chaton bienheureux dans le rêve. Ses cheveux noirs, dressés par endroits comme un duvet revêche, une mèche plaquée sur le front. Xiazhi, emmitouflé, dormait profondément. Un soupir de buée s'élevait de ses lèvres gourmandes. Kewei était ému.
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C'était la pleine lune. Il profita d'y voir un peu pour dessiner Li Fang de mémoire. Sa chevelure coulait comme une fontaine de jouvence. Elle emplit Kewei de mélancolie...
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Kewei s'endormit en espérant que demain, il s'emmerderait moins qu'aujourd'hui.
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Figé dans ses rides plus sûrement que dans le formol, le visage de Jia était impassible. Dans les doigts du vieil homme, qui ressemblaient à du petit bois, une cigarette achevait de se consumer. Comme s'il vérifiait la conformité d'une série de boulons, l'ancien commissaire politique examinait les estampes de Nouvel An récemment produites par ses élèves.[...] Mais rien de ce qui lui passait devant les yeux ne lui semblait valable. Tout cela manquait cruellement d'originalité. Pire, exhibait de flagrantes lacunes techniques. Bande de bons à rien, pensa le professeur. [...] La moutarde chinoise lui montait au nez. Ses doigts le chatouillaient... Je finis mon clope et je déchire tout ça.
Enfin, alors qu'il s'y attendait le moins, un miracle se produisit. Le professeur ne souriait jamais. Mais son œil sembla soudain s'étirer. Plisser jusqu'à devenir rieur. Là, entre ses mains, il tenait enfin ce qu'il cherchait.
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Le studio donnait sur une courette intérieure dans laquelle pépiaient les oiseaux noctambules. Kewei, quinze heures par jour, plongeait dans sa peinture aux exhalaisons puissantes. Il ruminait les critiques acerbes de son maître. Lorsqu'il allait enfin se coucher, l'odeur de la peinture l'accompagnait. Il lui semblait que ses cheveux étaient devenus des poils de pinceau. Qu'il était tout entier un manche douloureux. Qu'il allait vomir de l'huile de lin, à cause des tambourinements de son mal de crâne.
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Kewei vit son ami monter au ciel au volant de l'une de ces Jeep dont il avait aimé les dessins. Gao se retourna vers son ami. Il lui sourit de toutes ses dents. Ne manquait qu'une incisive. Puis il s'évanouit, pour toujours, dans un nuage diesel. [...] Une nuit sans lune, Li le Bouseux et Kewei portèrent la dépouille de Gao jusque dans la montagne. [...] Enfin, au pied de l'arbre où il avait jadis accueilli son ami, Gao fut enterré.
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Face à lui, il y avait désormais une petite créature haletante aux yeux énormes, noirs, qui lui mangeaient tout le visage. Ils faisaient oublier un petit nez en bec de canard. Ses cheveux étaient très noirs également, raides et ébouriffés. Elle portait des haillons déchirés, en grand désordre, comme un plumage après la lutte. Kewei se dit qu'elle devait être la réincarnation d'un corbeau. [...] Orpheline sortie de nulle part.
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Elle le serrait si fort qu'il en avait mal. Il ne pouvait pas voir le visage de sa mère. Mais de grosses gouttes lui tombaient dans les cheveux, ruisselaient sur son propre visage, si bien qu'on eût dit que c'était lui qui pleurait.
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Ses entrailles se tordaient comme un chiffon qu'on essore. Lui laissaient de moins en moins de répit. [...] Son visage se déformait dans la douleur, masque empathique ressemblant à ceux du théâtre traditionnel. Percé d'yeux enfiévrés implorant merci. D'une bouche grande ouverte, à la lèvre inférieure animale, pendante. Elle haletait. Elle gémissait. Hurlait à l'aide. [...] La douleur était devenue insoutenable. Elle se mit à genoux, écarta les jambes, plaqua ses mains contre la roche. [...] La pierre était froide. Elle y colla la joue. Elle hurlait de plus belle. La montagne réverbérait son cri primitif. Mais on ne l'entendait pas.
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Le brouillard faisait au monde une page blanche [incipit]
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Longs sourcils soigneusement épilés. Visage en noisette au petit menton arrondi. Cou de jonc docile aux vents. Bras d’algue, fleuris de mains de nacre. Poupée chinoise à la peau blanche. Femme coquette, irréelle. Beauté d’un autre monde. Jade blanc, qu’on expose au commun des mortels pour prouver l’existence de Dieu. Et, toujours, ce quelque chose d’apprêté qui lui donnait des airs de flamant rose
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La bêtise est aussi utile à l’ humanité que le génie le plus sublime
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Le brouillard faisait au monde une page blanche. Laiteuse. Opaque. Épaisse toile grisaille ou écran de fumée. Cadre vertigineux, étouffant de son vide toute velléité chromatique. Sur ce néant, pourtant, se détacha bientôt une forme grise. Flammèche de cendre aux contours indécis. Vulnérable sous la cloche maintenue — pour combien de temps encore — deux doigts au-dessus du bougeoir. Elle allait, cette silhouette. Et si elle vacillait, c’était à cause des cahots de la montagne. À cause de ses pieds, vifs, qu’elle n’avait jamais bandés, mais chaussés de minces sandales de paille. Elle semblait un corbeau aux ailes brisées : car elle portait, sur ses épaules, une palanche, et de part et d’autre de la palanche deux seaux alourdis de grain.
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A propos de ce Petit livre rouge, les mots du révolutionnaire repenti de Dostoïevski ...paraissent pleins d'à-propos. " Si cette bêtise était voulue, feinte, calculée, cela serait presque génial. Mais il faut rendre cette justice aux auteurs de ces papiers : leur bêtise n'est pas falsifiée, c'est la bêtise la plus dépouillée, la plus candide, la plus mesquine, c'est la bêtise dans son essence pure.."
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