Citations de Pauline Alphen (248)
- Symboliquement , l'aigue-marine est la pierre des navigateurs et des poètes... Une pierre de fluidité qui délie les blocages. Elle accroît la force d'expression, protège et inspire les hommes de lettres, les romanciers et les versificateurs...
Tout le monde a le pouvoir de faire quelque chose de ses capacités.
Les XXe et XXIe siècles furent les siècles de l'or noir.
Le génie des Temps d'Avant avait su extraire, raffiner, synthétiser cette huile minérale naturelle.
Sa forme la plus extraordinairement accomplie était le plastique :
modulable, imperméable, il était présent dans tous les aspects de la vie quotidienne : dans les voitures, les avions, les maisons, les chaussures.
On en faisait des sacs, des robes, des stylos, des jouets ...
Au XXIIe siècle , les gisements de pétrole de la planète étaient réduits à peau de chagrin. Remplir son réservoir d'essence était un luxe (...)
Les Non-Nantis utilisaient les transports publics, de plus en plus chers et défaillants, allaient à vélo ou à pied. (...) Symbole de richesse, les voitures des Nantis étaient de plus en plus grandes, de plus en plus luxueuses et de plus en plus inutiles. (...)
On dit que dans les vestiges des mégapoles des Temps d'Avant,
les gens se font des tanières dans les tonnes de déchets plastiques qui encombrent les villes, des maisons dans les carcasses des immenses voitures de luxe rouillées et abandonnées.
Il ne te reste qu'à te diriger vers le hammam, pour te baigner avec les 7 sels, te frotter au ghassoul, te dorer au henné, revêtir les 7 voiles, donner 7 coups de brosse dans tes cheveux, dessiner tes paupières, tes cils et tes sourcils au khôl, parfumer les 7 orifices et supplier le Très-Haut qu'il t'aide à plaire à l'Insatiable, notre Maître ! Tu as... voyons... 7 minutes !
Dans son outrecuidance,
la Guilde a inventé le Vrai Lecteur.
Unique, désiré, exceptionnel, il est le pendant exact
du Nomade de l’Ecriture dans sa tour d’ivoire.
Il n’a aucun intérêt.
Le Vrai Lecteur est celui qui en lisant devient les personnages, le livre, l’écrivain.
Le Vrai Lecteur ne connaît pas tous les mots.
Le Vrai Lecteur n’est pas le roi des synonymes,
le prince des accords du participe.
Le Vrai Lecteur n’est pas seulement une grande oreille,
des yeux qui suivent des lignes toutes tracées.
Le Vrai Lecteur est un aventurier
qui se lance dans une histoire avec générosité et désir.
Un pirate qui la pille.
Un cannibale qui l’avale.
Que tremble la Guilde, qu’elle tempête, qu’elle interdise !
Le Vrai Lecteur s’en fiche.
Il voyage…
Carnets de Sierra, extraits
In Archives apocryphes
de la Guilde des Nomades de l’Ecriture
Il avait raison, ruminer ne servait à rien. Il fallait apprendre à se promener sans tomber dans les trous.
Il y avait quelque chose d'apaisant à simplement regarder ces murmures de la lumière jouer sur la transparence des feuilles. Douceur d'être. Un nuage prit la forme d'une aile.
On ne peut pas effacer le passé à coups de présent.
- La force n'est pas tout, et tu es rapide et agile. Un défaut cache souvent une qualité. Il suffit d'y croire !
les grosses gouttes chaudes s’écrasent sur la peau avec un bruit de balle qui claque. Le ciel gronde et fume, les arbres gémissent et ploient comme s’ils allaient tomber. Et puis, brusquement, la pluie repart comme elle est venue, les arbres s’ébrouent et se redressent, le ciel redevient bleu comme dans une peinture, la terre sent bon, le soleil se dépêche de tout sécher, la vie entière est lavée.
Mais on s'en fout de l'amour ! Le problème, c'est que les choses vraiment intéressantes, comme les dragons, les quêtes, les épées, les batailles, les stratagèmes, tout ça, ce n'est jamais pour les filles.
Bien sûr, les pleurs des survivants n'étaient pas taris. Pour cela, il faudrait compter sur l'action du temps. Il poussa un long soupir. Le temps. inlassable, indifférent, bénéfique, il grignoterait le chagrin de ses dents transparentes, larme par larme, souvenir par souvenir. Les sourires puis les rires reviendraient, la vie reprendrait ses droits.
- les trésors éphémères de l'enfance, fourmis, brindilles et cailloux, fleurs séchées, nuages... La vie quotidienne comme une source infinie de découvertes, un puits d'émerveillement, une farandole de surprises... Des présences que nous ne percevons plus.
Devant elle se dessinait le cirque du Mage, vaste bol millénaire dans la pierre évidée. Sur sa gauche, la cascade blanche de la Vire striait le glacier de la Licorne d’une cicatrice éblouissante.
Rien n'est seul, rien n'est oublié, rien n'est dépourvu de sens, rien n'est insignifiant et rien n'a d'importance.
La fille tout entière s'adoucissait, comme le pastel sous le pouce léger d'un peintre amoureux.
Son esprit se détacha de ce qui le taraudait et se mit à papillonner par touches vagabondes.
- Je ne veux pas vous ennuyer avec ces détails. Mais il est savoureux de penser que tout ce dont nous parlons aujourd'hui avec la Dame, tout ce que nous vivons depuis l'incendie, aurait sa place dans un roman de fantasy...
- Ou d'anticipation ou de science-fiction, rit Blaise. Peut-être même ne sommes-nous que les personnages d'un livre écrit par un invraisemblable auteur des Temps d'Avant...ou d'Après !
"Lire est un voyage.
On ne peut pas arriver avant d'être parti.
On ne peut pas partir sans avoir envie d'arriver.
Mais : être entre...
Là réside le vrai délice : le parcours.
La lecture."
Vous inventez des clés, des gâteaux qui grandissent et des potions qui rapetissent des portes, parce que c'est trop effrayant de tout avoir à portée de main. Il suffit d'un petit pas de côté, d'un rêve éveillé. Tout est là. La magie n'est qu'une autre façon de se servir de son cerveau.