Citations de Pauline Alphen (248)
Les questions sont plus nombreuses que les réponses... Comme toujours.
A partir du XIXe siècle, l'agriculture, comme le reste, se mécanisa.
Les idéalistes y virent une chance sans précédent pour l'homme. Les machines étaient censées permettre une plus grande productivité., moins de travail et de pénibilité. Tout le monde, enfin, mangerait à sa faim sur la planète.
Les hommes auraient des chances égales à la naissance. Les femmes aussi.
Il est vrai qu'en 2020 les Occidentaux travaillaient moins d'heures par jour que leurs ancêtres en 1900. Il est vrai qu'ils avaient les congés payés.
Il est vrai qu'ils vivaient plus longtemps.
Mais, pour ce qui était de la faim ou de la parité, les progrès techniques n'avaient pas apporté la solution.
En 2013, une personne sur huit ne mangeait pas à sa faim.
Une fillette sur sept était forcée de se marier avant ses treize ans.
Les livres ont une vie propre.
Une vie mystérieuse et farouche
qui échappe au contrôle de l'auteur.
Le livre va vers son lecteur
aussi sûrement que le Soleil est amoureux de la Lune.
Il le cherche, il le reconnaît, il le trouve.
Le Lecteur va vers le livre
aussi fatalement que la Lune soupire après le Soleil.
Il l'espère, s'y reconnaît, il l'avale.
Ils sont voués à se rencontrer.
Ils dépendent l'un de l'autre.
Ils découlent l'un de l'autre.
Cela peut se faire très tôt ou très tard.
Une seule ou d'innombrables fois.
Le livre suit des chemins propres,
Les voies secrètes de l'âme et du cœur.
Ecrire, c'est jouer de la plume, jouer des idées, des émotions, des mondes imaginaires.
Dès sa première remarque sur la pluie, Mana comprit qu'elle s'était engouffrée dans ce qu'elle nommait "un tunnel intérieur" ou "un marécage interne". Claris était une lame claire, faite pour tailler franchement et droit. Les détours, les atermoiements, les minauderies, les dentelles ne lui convenaient pas. Elle brillait telle une gemme non lapidée. Assurément elle confondait tout, mais elle n'avait que treize lunées. Si elle n'apprenait pas à composer, à nuancer, à patienter, elle continuerait à se cogner au monde en prenant des coups. Au cours de sa vie agitée, l'Engrillagée avait collectionné un remarquable éventail de bleus. Elle aurait aimé lui en épargner au moins quelques-uns.
Je n'ai passé que trop de temps à me demander pourquoi et comment, trop de temps à me faire à cette idée...
Non, à cette réalité. La seule réalité qui soit : Sierra n'est plus là. Pour moi, cela s'arrête là.
Grandir comme cela nous chante et non comme le veulent les autres ? Grandir de façon harmonieuse sans exagérer, grandir sans piétiner l'enfance est un exercice délicat. Il exige de la concentration, de la discipline, une dose adéquate de distraction et de fantaisie, une bonne pincée de rire et de jeu, un zeste de révolte et la muette fluidité des rêves. C'est l'affaire de toute une vie.
Claris triste, c'est comme un soleil mouillé, un piment qui ne brûle plus.
- Le rire est une arme puissante. Il dit : je suis plus fort que le désespoir, plus fort que tout.
Les livres consolent, les livres accompagnent, les livres pressentent. [...] Les livres comprennent, les livres annoncent.
Le bonheur n'est pas un but à atteindre, un grand événement qui surviendra un jour et que l'on gardera comme un trophée. Le bonheur est minuscule, toujours en fuite, atomisé dans le tissu du quotidien, cousu si finement qu'il en devient imperceptible. Il exige un lâcher prise, une acceptation de l'avenir, une concentration sur le présent, un renoncement au passé.
L'aube déshabillait la nuit de ses doigts délicats.
L'équilibre permet le choix.
Tous les héros ne sont pas des guerriers. Et tous les guerriers ne sont pas des héros.
L'indifférence est la meilleure arme, mais elle est difficile à manier.
Comment cultive-t-on l'indifférence ?
Il est interdit d'interdire.
Ce qui fut enfoui émergera
Ce qui fut nié éclatera
L'Ange sera retrouvé
Du passé et de l'avenir elle surgira
Réunis les enfants séparés
Les rêveurs seront éveillés
Les éveilleurs accompliront leur destinée.
Le Vrai Lecteur écrit le livre en le lisant.
Le Vrai Lecteur est à la fois l'auteur,
les personnages et l'histoire.
Le Vrai Lecteur est le livre.
La Guilde se trompe.
Le Vrai Lecteur n'est pas celui qui comprend
ce que l'auteur a voulu dire.
Le Vrai Lecteur est celui qui, en lisant, réinvente le livre.
Et s'il lit autre chose que ce qu'a écrit l'auteur
alors celui-ci a gagné son pari, il a fait son travail.
Le Vrai Lecteur court tous les risques.
Celui de savoir ce que les personnages ne savent pas.
Celui de ne pas savoir ce que savent les personnages.
Celui de comprendre autre chose que ce que voulait l'auteur.
Le Vrai Lecteur s'en fiche, il voyage...
Les mots sont chose fugitive et espiègle. Innombrables, turbulents, ils glissent, se cachent et confondent. Quelques uns font peur, d'autres sont si rares qu'ils peuvent se briser. Ombrageux, ils ne se laissent pas voyager par n'importe qui et l'on n'est jamais sûr d'appeler un chat un chat. "Bonheur", par exemple : quand on pense le nommer, il a déjà filé et miaule sur d'autres toits.
Les esprits de la nature avaient toujours existé.
Simplement, ils s'étaient éloignés d'une société humaine trop technicisée, tournée vers des valeurs de plus en plus éloignées de celles de la nature.
(...) quand les derniers déserts, les dernières forêts, les dernières montagnes étaient tombés dans l'escarcelle des hommes d'affaires, les Elémentaux étaient passés ailleurs.