AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Pétrus Borel (32)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Champavert : Contes immoraux

Petrus Borel, surnommé Le Lycanthrope, n’occupe qu’une place secondaire dans les histoires de la littérature du XIXe siècle. Pourtant il a été admiré par Gautier, de Nerval, Baudelaire, Flaubert, Verlaine et les surréalistes, ce qui lui permet de continuer à être cité, voire parfois lu et étudié, même si souvent avec l’étiquette de « romantique mineur ».



Champavert ou Contes immoraux est un recueil de 7 récits, publiés en 1833. La notice censée présenter l’oeuvre brouille les cartes : le livre aurait été écrit par le Champavert du titre, dont on nous fait une présentation. La forte sympathie pour l’auteur de papier, ainsi que certains éléments de cette préface laissent penser que Borel se créer une sorte de double de papier, qui n’est pas sans évoquer la démarche de la création des hétéronymes de Pessoa. Par ailleurs Champavert est aussi le personnage d’un des récits du recueil, introduisant une confusion encore plus grande entre l’auteur (ou les auteurs) et les personnages. Une forme de distanciation aussi : qu’est ce que le lecteur doit croire en fin de compte dans les récits, dans leur narration, dans les personnages ? Que doit-il plutôt déchiffrer, décrypter ? Est-ce juste une pose de la part de Borel, ou une interrogation sur les identités, sur la frontière entre la fiction et la vie de l’auteur ? D’autant plus que les romantiques mêlaient fortement la vie de l’auteur et l’oeuvre. Chaque lecteur peut y répondre à sa manière.



Une autre provocation est le choix du titre Contes immoraux. La morale était une question sérieuse et centrale au XIXe : parler de Contes immoraux est forcément provocateur et éveille une attente de la part du lecteur d’une lecture scandaleuse, croustillante. Et Borel tient en partie les promesses du titre : dès la première nouvelle, nous assistons à quelque chose de proche d’un viol, à un infanticide, à une exécution. Mais ce que l’auteur met en cause, ce seront bien plus les règles morales en vigueur, les coupables respectables car puissants, que personnes ne songe à condamner. L’institution judiciaire se révèle au service d’un ordre social et non pas à celui de la justice. L’immoralité est donc inhérente au fonctionnement social, il s’agit de justifier par un discours qui « stigmatise le vice », une certaine vision du monde, qui profite à certains, et leur permet la satisfaction de leurs pulsions les plus condamnables et rejette dans l’ombre, dans la réprobation morale à priori, de ceux qui ne détiennent pas le pouvoir.



C’est plutôt bien écrit, pas mal construit, plaisant à lire, même si un peu démonstratif et prévisible. Mais à découvrir assurément.
Commenter  J’apprécie          340
Ecrits drôlatiques

Temps d’éditer ma critique pour qu’elle s’accorde davantage à ma pensée..

C’est l’ouvrage de Pétrus Borel que je connais le moins puisque ce n’est que ma deuxième lecture de l’œuvre, mais je l’ai plus appréciée que la première fois que je l’ai lue. Certes quelques textes me paraissent un peu longs et vides mais certains sont en revanche pleins de richesses et j’ai particulièrement aimé les quelques poèmes à la fin.. ce qui me fait envisager d’utiliser quelques extraits de l’ouvrage pour mon mémoire.
Commenter  J’apprécie          00
Rhapsodies

a t on vraiment vécu l expérience petrus borel si l on n a pas lu ses textes en écoutant de l hyperpop finalement… je ne sais pas dans quelle atmosphère borel composait mais mon rêve absolu c est qu un artiste hyperpop lise un jour les textes de borel et mette en musique ses rhapsodies rip petrus borel you wouldve loved hyperpop c est tout simplement le frénétisme moderne..
Commenter  J’apprécie          20
Champavert : Contes immoraux

Sept merveilleux contes, tous aussi terribles les uns que les autres.. le romantisme à l’état pur, noir, exacerbé, paroxystique, terrible.. Pétrus Borel est le porte parole par excellence des marginaux et des opprimés, la misère y est pittoresque et déchirante..
Commenter  J’apprécie          10
Madame Putiphar

Baudelaire note que “sans Pétrus Borel, il y aurait une lacune dans le Romantisme”, il a raison.. Madame Putiphar est un roman tellement exceptionnel, on y trouve tout ce qu’on était venu y chercher.. dommage que Pétrus Borel soit si méconnu de nos jours…
Commenter  J’apprécie          20
Champavert : Contes immoraux

A ma lecture, j'ai plusieurs fois pensées aux pièces du recueil le Théâtre de Clara Gazul de Mérimée. Certes, ce n'est pas le même genre d'écriture, « contes immoraux » d'un côté, pièces de théâtre de l'autre. Mais l'écriture de Champavert – ou plutôt de Petrus Borel, qui est un personnage de fiction tout comme Clara Gazul, empreinte les codes de la dramaturgie : quelques phrases d'introduction qui situent rapidement l'action dans un cadre et une époque, tels les didascalies commençant une pièce qui décrivent le décor, de nombreux dialogues rythmés qui s'enchaînent, des chapitres qui sont comme différentes scènes ou différents actes, avec un changement de lieu ou de personnages. De même, les différents contes peuvent se passer dans des lieux éloignés de la réalité contemporaine des lecteurs pour apporter une touche de dépaysement et d'exotisme : le Paris révolutionnaire, une plantation en Jamaïque, l'Espagne médiévale...

Et surtout, surtout, les situations évoquent le théâtre romantique, le drame, et plus précisément le mélodrame : chaque histoire repose sur un adultère, une trahison, finit par un meurtre, un viol, un suicide... Les sentiments sont intenses, violents, et les personnages caractérisés par un simple trait, de façon très manichéenne – la jalousie du vieux barbon, l'orgueil, l'amour pur... ; ils sont des types – le mari trompé, la jeune fille innocente, le père en colère... Les femmes sont fourbes, mais les hommes sont violents.

Cette œuvre ne se lit donc pas pour sa subtilité, mais, au contraire, pour ses excès.
Commenter  J’apprécie          101
Champavert : Contes immoraux

En arrivant à Lyon, j'ai sauté sur l'occasion de commander en librairie cet auteur "local" : 20 ans qu'en fan de Baudelaire, je me tâtais à trouver le bon angle pour découvrir Pétrus Borel, auquel "Le Prince des nuées" a longuement été comparé (et de manière peu flatteuse...)

Tout d'abord c'est une lecture de la première moitié du 19ème siècle, il faut donc se déshabituer de notre style moderne et lâcher prise, se résoudre parfois à ne pas comprendre certaines allusions culturelles, métaphoriques très appuyées (ou bien se résoudre à effectuer des recherches incessantes). Passé ce premier écueil, la comparaison entre Borel et Baudelaire fait sens : ce sont effectivement deux romantiques frénétiques qui n'ont pas reculé à se rouler dans la fange, pour le plus grand plaisir des lecteurs. Poursuites frénétiques, viols, avortements, infanticides, hystérie des sentiments et des situations... Borel frappe fort et intentionnellement, se rend là où les littérateurs de l'époque hésitaient à mettre les pieds. Le style est agréable, mais on rit un peu parfois en se disant "Oh là là quand même, il y va fort".

C'est cet abus même qui sauve Borel du kitsch, tant le trait est manifeste et culotté. Borel, cet éternel insatisfait, aura traîné ses guêtres et sa mauvaise mine sous tous les cieux, sans jamais connaître un succès ni d'entreprise, ni d'estime. Tout au plus un "succès damné". La lecture n'est pas à conseiller à tous, mais cela pourrait plaire à quelques acharné.e.s.
Commenter  J’apprécie          00
Champavert : Contes immoraux

Il s'agit d'un recueil de nouvelles diantrement intéressant par son inventivité. Tout commence par une mystification, l'ouvrage étant présenté comme celui d'un suicidé, un certain Champavert. Je le prends en grande partie comme une moquerie contre le romantisme ; le tragique y tourne bien souvent à la farce, bien qu'il ne soit pas dépourvu d'une certaine puissance, notamment par sa sauvagerie. Cette histoire de faux-suicide, qui peut paraître de mauvais goût, s'inscrit à mon sens dans une démarche teintée d'une profonde ironie. L'écrivain, qui avait la réputation d'être misanthrope, se faisait appeler le "lycanthrope", c'est-à -dire le loup-garou. Il semble également très inspiré par la littérature et les arts de la décadence espagnole, avec ses penchants très macabres, comme en témoignent les nombreuses citations dans la langue de Cervantès. Amateurs de tournures rares et de fantaisies orthographiques, vous serez servis. Par ailleurs, l'écrivain est un proche de Nerval, qui a rédigé pour ce recueil un poème signé Gérard, aux accents très Baudelairiens. Enfin, dans l'une des nouvelles on retrouve le procédé littéraire consistant à proposer une loi absurde, envisagée avec sérieux, procédé que l'on retrouve chez Villiers de l'Isle Adam, dans "Chez les Passants" ou plus récemment, dans le Passe-Muraille de Marcel Aymé. Ne serions-nous pas là devant un précurseur de l'absurde ?
Commenter  J’apprécie          30
La dimension fantastique, tome 2

Un recueil de six nouvelles fantastiques. Le détail. J'avais déjà lu "l'élixir de longue vie" de Balzac qui d'après moi n'est pas le meilleur texte de l'auteur. La variante sur le personnage de Don Juan est cependant intéressante et l'écriture touche comme toujours au sublime. Un peu trop d'horreur surajoutée toutefois. "Gottfield Wolfgang" de Petrus Borel est une nouvelle courte où l'histoire fonctionne bien mais comme souvent dans les textes courts on en aurait voulu davantage. J'ai quand même bien aimé. "Sredni Vashtar" de Saki est également assez court. L'histoire est originale et assez touchante mais là encore il manque un petit quelque chose. "La chambre perdue" est beaucoup plus long et moyennement convaincant car un peu opaque. Dommage car il y a de l'idée. "Les filles de la nuit" a une intrigue intéressante mais là encore c'est trop brouillon et opaque. "Hier était lundi" de Théodore Sturgeon est ma nouvelle préférée du recueil. De dimension métaphysique et philosophique, ce récit est une petite merveille subversive qui ressemble à un rêve (du genre cauchemar). En résumé un recueil de qualité moyenne mais pas désagréable. Dispensable je pense.
Commenter  J’apprécie          20
Madame Putiphar

Un récit romantique et tragique, écrit selon l'orthographe fantaisiste et pourtant évocatrice de l'auteur qui écrit "abyme" et nous décline l'imparfait en "ois", c'est assez étrange et pourtant, quel plaisir à la lecture; le final est très cruel pour les personnages, auxquels on s'attache assez vite.
Commenter  J’apprécie          40
La dimension fantastique, tome 2

Contrairement à quelques-uns ici (nous ne sommes pas nombreux et gardons bien nos distances à cause de la covid.) je ne trouve pas que ce recueil 2 soit moins bien que le 1er car - outre le fait qu'il contient une présentation des auteurs (qui m'étaient inconnus, à part Balzac) il contient 2 nouvelles que j'ai trouvé meilleures que celles du tome 1 : celle de Balzac et celle de Jean-Louis Bouquet.

Ce sont 2 nouvelles "faustiennes", c'est-à-dire qu'il y est question du Diable et d'un pacte, conscient, volontaire ou pas, avec lui. Et ça, j'adore !

(dans l'ordre des nouvelles)

J'avais, de Balzac, bien apprécié la Peau de Chagrin, court roman, et j'ai eu plaisir à retrouver une veine proche dans l’Élixir de Longue Vie qui va, à mon avis, beaucoup plus loin que le genre fantastique (dont les définitions d'ailleurs varient..) : c'est un récit puissant et complètement iconoclaste, impie, athée, anti-religieux.. mettant quand même en scène (je ne pense pas divulgâcher) un personnage qui, lors de ses propres funérailles, ne fait rien de moins que de tuer le prêtre qui officie..! A vous de découvrir les autres phénomènes dérangeants, troublants, sortis de l'esprit d'Honoré de..

J'ai trouvé la nouvelle de Pétrus Borel, Wietfried Wolfgang, assez intéressante et bien écrite... jusque sa chute, que je trouve totalement ratée (à moins que je ne la comprenne pas ?).

La nouvelle de Sehvi Vashtar n'est pas selon moi une nouvelle mauvaise mais ne relève pas, à mon avis, du genre fantastique.. mais plutôt du récit psychologique.

La Chambre Perdue, inspirée je pense par un cauchemar, bien que bien écrite, m'a semblé d'un intérêt tout relatif.

Venons-en au chef-d’œuvre, selon moi, de ce recueil : les Filles de la Nuit. Bien que sa "compréhension" m'échappe en majeure partie (mais je n'ai pas "compris" non plus grand chose aux Champs de Maldoror de Lautréamont..et pourtant j'ai adoré), je sens que cette nouvelle mériterait plusieurs relectures qui m'en révéleraient les richesses, les dimensions symboliques, qui sont multiples. Je rêverais d'une adaptation cinéma : avec le numérique aujourd'hui, on devrait pouvoir s'approcher d'une mise en images correctes des étrangetés décrites dans ce récit aux multiples interprétations..

Enfin Hier c'était Lundi est pas mal du tout dans le genre troublant et c'est presque une bravoure que d'avoir ainsi mis en mots les sensations et pensées temporelles bizarres que nous pouvons avoir.

Je vais me plonger bientôt avec curiosité dans le tome 3..
Commenter  J’apprécie          20
Rhapsodies

Avec ses Rhapsodies Pétrus Borel, pour paraphraser Baudelaire, comblait un manque du romantisme, y ajoutait ce qu'on a appelé la frénésie : une satire noire, qui tout en conservant le rythme de l'alexandrin y ajoute parfois des refrains, et donne cette impression d'un enthousiasme face aux tragédies : "Aux accords de mon luth que répondre ?… j'ai faim !…", la vie pour le poète semble devenir un vaste spectacle dont il faut prendre son parti, avec rage, avec la volonté de combattre, et la certitude de la défaite.
Commenter  J’apprécie          10
La dimension fantastique, tome 2

Ce second opus de La dimension fantastique convainc moins que le premier... la faute, sans doute, au nombre plus réduit de nouvelles : forcément, quand il y en a peu, l'équilibre entre les bonnes et les plus bof est vite rompu.



… L'avantage, c'est que ça permet de parler en détail de chacune sans se retrouver avec un roman-fleuve en lieu et place de critique.



« L'élixir de longue vie », qui ouvre le recueil, commence plutôt pas mal : bienvenue en Italie, dans un palais, en pleine orgie, pendant que le père du héros se meurt. Ambiance ! Cette nouvelle est sans doute la plus horrifique de toutes, pas à cause de gore ni de violence ni de fantômes tapis dans les coins, mais bien parce que l'être humain est capable du pire par égoïsme. Le problème, c'est que tout ça est un peu longuet, sans parler de la fin en Espagne, qui part en délire complet.



L'intrigue de « Gottfried Wolfgang » a beau être classique et prévisible, la nouvelle n'en reste pas moins sympathique et sans temps mort, avec un cadre original (la révolution) mis au service de l'histoire mais non son sujet. Le texte est court et va à l'essentiel, ce qui, après la nouvelle précédente, fait d'autant plus de bien.



« Sredni Vashtar », ah ! Sredni Vashtar ! Si l'un des textes devait vous convaincre de craquer pour cette anthologie, c'est bien celui-là. Lui non plus n'est pas très long, mais c'est un petit bijou d'ambiance ; une plongée au cœur de l'enfance, où sont préservés intacts l'injustice des adultes, l'imagination galopante et une certaine cruauté innocente, aussi. Sans oublier la plume enchanteresse de Saki. Bref, Sredni Vashtar est encore et toujours un coup de cœur.



« La chambre perdue » est une autre bonne pioche, même si là encore, on en devine sans mal les tenants et aboutissants. C'est plutôt la façon dont l'auteur plonge son héros dans l'horreur qui est intéressante, via une métamorphose rudement bien orchestrée. Les interactions entre les protagonistes, en revanche, manquent singulièrement de naturel, mais dans l'ensemble, le texte est plutôt plaisant.



« Les filles de la nuit » : « tout ça pour ça ». Certes, en tant que collectionneur de poupées, il est toujours sympathique de tomber sur des personnages partageant la même passion. Encore que les poupées du Modeleur sont particulièrement effrayantes et plongent sans difficulté la nouvelle entière dans une atmosphère de malaise. Mais là encore, c'est long, très looooong pour une conclusion que l'on devine dès le début. Ajoutez à ça un personnage principal à peine plus sympathique que l'antagoniste, et l'on n'a qu'une envie : en voir le bout, mais pas pour de bonnes raisons.



« Hier, c'était Lundi » est un petit bijou d'absurde. En conséquence, son déroulement est souvent déroutant et le lecteur n'a guère plus de repères qu'Harry Wright. Par contre, niveau originalité, la nouvelle est tout simplement imbattable ! Aussi, même si l'on ne comprend pas toutes les explications tarabiscotées sur le pourquoi du comment, se laisse-t-on séduire sans mal. La plume de Theodore Sturgeon est légère et malicieuse ; le texte se savoure comme un petit bonbon qui pique : il n'est pas agréable sous tous ses aspects, mais son goût s'avère inimitable.



En résumé, ce second volume de La dimension fantastique n'est pas dénué d'intérêt, même si tous les textes sont loin de se valoir. Contrairement au précédent, il arrive donc qu'on s'y ennuie... cependant, avec deux histoires valant franchement le coup d'être découverte et deux autres sympathiques, qu'importent les moins bonnes ? Comme souvent avec les anthologies, finalement.
Commenter  J’apprécie          50
Champavert, le lycanthrope

Champavert (double de l'auteur) et Flava ont tué leur fils et se sont promis de se suicider ensemble, ce qu'il font.
Commenter  J’apprécie          503
Gottfried Wolfgang, conte de Pétrus Borel

Ce conte est une reprise du récit de Washington Irving ''L'aventure de l'étudiant allemand'', qui en a charmé plus d'un puisqu'il fut repris ou imité plusieurs fois. Excellente histoire sombre et atmosphérique que cette rencontre macabre du jeune allemand mélancolique dans le Paris de la révolution. La version de Pétrus Borel est très similaire à l'original, sans innovations significatives mis à part le petit ajout introductif qui n'apporte pas grand chose en soi. Même, j'ai trouvé la fin atténuée par rapport à celle, plus punchée, de M. Irving . La prochaine fois, je tenterai la version de Dumas : ''La femme au collier de velours''.
Commenter  J’apprécie          120
La dimension fantastique, tome 2

Deuxième opus de la « Dimension fantastique », le mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce recueil, est “moins“ : “moins long“, “moins de nouvelles“, “moins bon“,…



Sommaire :

→ L’élixir de longue vie (1830) ~ Honoré de Balzac

→ Gottfrield Wolfgagn (1843) ~ Pétrus Borel

→ Sredni Vashtar (Sredni Vashtar 1910) ~ Saki

→ La chambre perdue (1858) ~ Fitz-James O’Brien

→ Les filles de la nuit (1954) ~ Jean-Louis Bouquet

→ Hier, c’était lundi (Yesterday was monday 1941) ~ Theodore Sturgeon



Mon père pourra être content, j’ai lu un texte d’Honoré de Balzac. Maintenant, à son tour de lire un des récits que j’affectionne. Pas sûr qu’il accepte le deal. J’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher au style de l’auteur. Ses pages sont bien noircies par l’encre et les paragraphes sont rares. Certaines nouvelles sont complexes et difficiles à comprendre comme celle de Saki – qui, au passage, aura vu son œuvre adapté au cinéma (un épisode de « Great ghost Tales » et quatre courts-métrages). En revanche, j’ai plutôt apprécié « Les filles de la nuit », même si j’ai trouvé quelques longueurs.

Dans l’ensemble, ce recueil est bien médiocre, heureusement que la nouvelle de Theodore Sturgeon est de grande qualité. L’auteur s’amuse à nous torturer le cerveau grâce à des jeux de paradoxes, le tout sous fond de théâtre, car au fond, si la vie n’était qu’un jeu d’acteurs ? À noter que ce texte s’est vu adapté dans une série télé (La cinquième dimension) sous le nom de « Les coulisses du temps » en 1986, un an seulement après la disparition de cet auteur.



Après un premier tome abordable et agréable à lire, ici nous avons des textes plus complexes et élitistes. S’il n’y avait pas eu Theodore Sturgeon, je l’aurai probablement ignoré. Quoi qu’il en soit, ce livre peu épais, s’est vu réduire par rapport au premier opus, car il n’y a pas de préface, ni d’exercices littéraires. Une simple biographie des auteurs a été intégré en fin du volume.
Commenter  J’apprécie          150
La dimension fantastique, tome 2

"La dimension fantastique" perd de son punch dès le second volume. La faute peut-être au format du recueil, guère épais à l'inverse d'un bouquin de Tolstoï. Après un premier tome de 13 nouvelles, celui-ci n'en contient que 6, qui plus est pas renversantes. Il aurait peut-être fallu gérer un peu mieux la répartition en fonction de la longueur des nouvelles (10 d'un côté 9 de l'autre plutôt qu'un tel déséquilibre).
Lien : https://unkapart.fr/critique..
Commenter  J’apprécie          80
Les Dames Baroques

Les Dames baroques est une anthologie dirigée par Estelle Valls de Gomis. Au fil des pages, des auteurs connus ou moins connus nous livrent des nouvelles autour de la figure de la femme fatale. En effet, chaque auteur nous donne sa vision de la femme dans toute sa beauté et dans toute sa force mais celle-ci s’avère presque à chaque fois mortelle.



Il est toujours périlleux de parler d’un recueil de nouvelles. Je trouve en tout cas l’exercice bien difficile. Certaines nouvelles m’ont plu, d’autres moins, bien évidemment. La première chose qui m’a frappée en lisant chaque nouvelle est la différence d’écriture entre chaque auteur. Je m’explique: certains auteurs comme Sire Cédric n’ont plus grand chose à prouver (bien que sa nouvelle Succube m’ait peu enthousiasmée. Je l’ai trouvé « trop facile »). Il maîtrise sa plume et son propos. Cependant, certains auteurs ne m’ont pas du tout embarquée tant j’ai remarqué leur plume peu affûtée et hésitante. C’est dommage car cela donne un recueil fort inégal.



Néanmoins, j’ai apprécié et remarqué la nouvelle de Carole Grangier qui inaugure le livre. J’ai adoré sa plume faite d’images et de sons dans Précieuse icône. Elle joue avec les mots d’une manière remarquable et cisèle sa nouvelle à l’image de sa princesse de contes de fées toute de pierres vêtue.



Avec Le Baiser de la sorcière, Armand Cabasson nous emmène loin dans son univers médiéval dans lequel une jeune femme, accusée de sorcellerie, se retrouve sur le bûcher. On sent les flammes venir lui chatouiller les pieds. L’atmosphère oppressante est bien rendue et j’ai aimé la personnalité de son héroïne.



J’ai beaucoup apprécié aussi Les Crocs de la Basilicate d’Elie Darco, la plus longue nouvelle de l’anthologie, qui nous plonge aux côtés d’une jeune boiteuse au service d’une sorte de savant fou. L’univers à la fois médiéval et loufoque fonctionne parfaitement bien. Vampires, goules et autres monstruosités sont convoqués pour des expériences sordides.



Je salue enfin les dernières nouvelles « plus anciennes » qui nous permettent de découvrir des auteurs classiques comme Mme d’Aulnoy, Huysmans ou encore Pétrus Borel. Ce clin d’œil aux inspirateurs m’a beaucoup plu. Les autres nouvelles du recueil m’ont moins marquée même si je les ai lues avec intérêt.



Les Dames baroques constitue une anthologie de textes variés, parfois inégaux qui permettent en tout cas de découvrir de nouvelles plumes.
Lien : https://carolivre.wordpress...
Commenter  J’apprécie          10
Les Dames Baroques

Un recueil de nouvelles excessivement bien soigné et écrit, parce qu’à l’image de ces dames, les nouvelles sont élégantes, pleine de poésie, intemporelles, vicieuses, attractives et passionnées. Il est difficile de ne pas pleinement s’y plonger une fois la lecture commencée, ces dames, ces femmes baignant et œuvrant dans ces récits imaginaires savent jouer de leurs charmes et de leurs atouts pour appâter son lecteur et le condamner à errer au cœur de ces pages.



Des plumes, il y en a, puisque pas moins de vingts auteurs, pour les uns jeunes et prometteurs et, pour d’autres expérimentés et qui ne sont plus à présenter (Sire Cédric, Charlotte Bousquet, Sophie Dabat, Karim Berrouka entre autre), ont participé à cet ouvrage qui fait honneur aux femmes, enfin aux Dames, ces femmes charismatiques, imposantes dans leur style. Voguant au travers d’univers magique et fantastique et le plus souvent gothique : sombre, froid, funeste, elles se présentent sous diverses images, à la fois vengeresse, enchanteresse, amoureuse, innocente, diabolique mais aussi fantôme, sorcière, succube, humaine, princesse. Un joli panel de Dames décrites avec des styles littéraires variés qui pourtant se retrouve dans la poésie et la fluidité des écrits des auteurs. Des personnages divins présentés sous le nez d’un lectorat bien vite affamé et gourmand et qui en demandera encore et encore. Comment résister à l’appel d’un tel ouvrage de qualité ? On sent le travail, la passion et l’aura de chacun des auteurs. Il y a des nouvelles plus réussies que d’autres mais cela dépendra de la sensibilité de chacun, car tous trouveront leur compte. Sur une base essentiellement fantastique et fantasy, on frôle parfois le conte, l’horreur, le thriller, le contemporain et l’érotisme. S’il y a des fils conducteurs qui parfois se répètent, on pense notamment au bijou ensorcelé d’où découle vengeance, esprit et possession, d’autres sont plus originaux, le texte de Sophie Dabat « l’Essor » est superbe, celui de Lucie Chenu « Le bol d’argent » déroutant, celui d’Armand Cabasson « Le baiser de la sorcière » poétique, celui de Karim Berrouka « Lapidaire » présente une jolie morale ou encore celui de Cyril Carau « Jusqu’au bout de la vérité » est un hymne à l’amour.



En bref, un ouvrage à recommander tant les nouvelles sont d’une délicate élégance et font honneur au style littéraire fantastique et fantasy. Les hommes seront conquis par ces Dames vertueuses ou non, des fantasmes divers et variés au fil des pages, les femmes se reconnaîtront peut-être dans ces Dames à la fois perverses et amoureuses, passionnées et innocentes, tout lecteur se verra alpagué au cœur des bras ténébreux de ces Dames véritables enchanteresses. Vous l’avez compris, un recueil de nouvelles plus que réussi et qui ne demande qu’à être lu.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
Commenter  J’apprécie          30
Les Dames Baroques

J'ai profité de l'évènement Un mois, une maison, un achat organisé par Vision Livre pour lire Les Dames baroques, l'une des anthologies des éditions du Riez, maison mise à l'honneur en septembre.

Il y a à peine quelques années, je n'étais vraiment pas attirée par les recueils de nouvelles, n'appréciant pas ce format trop court et dans lequel je n'arrivais pas à me plonger. Aujourd'hui, je me suis rendue compte qu'écrire un texte bref mais complet est un exercice difficile et qu'il permet de découvrir rapidement de nouvelles plumes et donc de nouveaux talents.



Autour du thème de la femme, Les Dames baroques propose 20 nouvelles de 20 auteurs différents. Et il y en a pour tous les goûts. Je mentirais en disant que je les ai toutes adorées mais aucune ne m'a véritablement déçue. J'ai noté quelques faiblesses (notamment de style) sur une ou deux d'entre elles, mais dans l'ensemble, j'ai été conquise et suis ravie d'avoir découvert quelques nouveaux auteurs que je ne manquerai pas de suivre, dès que l'occasion se présentera.



Femmes fortes ou persécutées, humaines, déesses, sorcières ou créatures mythologiques, princesses ou esclaves, femmes d'hier ou d'aujourd'hui... autant de personnalités qui prennent vie sous la plume de nos 20 auteurs. Je ne reviendrai pas sur chacun des textes car ce serait trop long - et j'avoue que je serais bien incapable de vous résumer certaines histoires - mais sur les 8 qui ont retenu mon attention, 4 sortant encore plus du lot.



Avec Lapidaire, Karim Berrouka nous offre un joli conte oriental où l'héroïne, une princesse faite de pierres précieuses, cherche l'Amour avec un grand A, celui qui se moque des apparences et de l'or. Un schéma classique mais une belle sensibilité qui fait la différence.

Classique, c'est aussi le cas du Baiser de la sorcière de Armand Cabasson qui met en scène une sorcière condamnée au bûcher. La chute n'est pas très surprenante mais l'ensemble reste efficace. J'ai aimé la narration et l'alternance des paragraphes, tantôt rédigés à la première personne, tantôt offrant un flash-back.

Plus modernes, avec une touche de suspense et de thriller à la Thilliez (notamment pour la deuxième nouvelle), Jusqu'au bout de la vérité de Cyril Carau et Isabella de Sophie Goasguen offrent des chutes particulièrement surprenantes. Du rythme et de la tension au creux de ces pages, j'ai été happée par ces histoires !

On retourne au Moyen Age et au fin' amor avec Serments, Eternels serments d'amour de Léonor Lara où les codes du genre sont respectés. Un chevalier épris d'une Belle Dame sans merci qui lui fait tourner la tête. Absence de l'être aimé, attente de son retour, soupirs et combats chevaleresques. J'ai adoré retrouver l'amour courtois et la rencontre avec une femme éthérée grâce à cette nouvelle.

On reste dans le passé avec le conte proposé par Madame d'Aulnoy. Animaux qui parlent et héros qui doit surmonter quelques épreuves sont au programme de ce conte qui m'a très agréablement rappelé les histoires de mon enfance. Un charme désuet imprègne La Belle aux cheveux d'or et je suis heureuse de l'avoir enfin découvert !

Beaucoup plus sombre, Les Crocs de la Basilicate de Elie Darco est, me semble-t-il, la plus longue nouvelle de l'anthologie et une de mes préférées. L'héroïne est ici une servante maltraitée (du fait d'un handicap physique) qui est au service d'un alchimiste un peu fou. Entre deux expériences sur des vampires et des goules, la pauvre jeune femme doit nourrir les monstres et nettoyer les tâches de sang quand le pire est arrivé. Une ambiance de cachot et d'ésotérisme se cache entre ces pages...

Enfin, j'ai envie de mettre en avant la nouvelle de Sophie Dabat, baptisée L'Essor. On y fait la rencontre de deux peuples ennemis qui s'affrontent sans cesse... jusqu'à la chute qui apporte une grosse révélation. J'ai vraiment beaucoup aimé l'émotion qui se dégage de ce conflit où la haine de l'autre fait des dégâts irréparables. J'y ai également trouvé une certaine animalité, comme un retour aux sources des plus anciennes légendes et de la mythologie. Mais par dessus tout, ce qui m'a fait m'arrêter sur ce texte en particulier, c'est l'univers créé par l'auteure. En quelques pages seulement, Sophie Dabat nous happe complètement et nous plonge dans son histoire... et ça fonctionne super bien. C'est maîtrisé et très riche malgré la brièveté de la nouvelle. Et c'est la seule nouvelle qui m'a donné l'impression qu'on pouvait aller plus loin et écrire d'autres choses (un roman !) dans cet univers. Bravo.



J'aurais pu vous parler brièvement d'autres textes mais je préfère m'arrêter là car même s'ils m'ont plu et fait passer d'assez bons moments dans l'ensemble, ils ne m'ont pas assez marquée. Quant à la nouvelle de Sire Cédric - très certainement le nom le plus connu de la liste aujourd'hui, en tout cas du côté des auteurs contemporains - baptisée Succube, si je l'ai trouvé pertinente quant à son thème (le succube, d'où son titre), je n'ai pas été particulièrement fan du sujet. Comme vous pouvez vous en douter, on suit les aventures sexuelles d'un succube (une femme) et de sa proie... sur plusieurs pages. Pas mal écrit, mais ce n'est pas le genre "d'intrigue" qui me passionne.



Vous pouvez le constater, les nouvelles de cette anthologie sont très variées, aussi bien dans le fond que dans la forme ; nul doute que vous y trouviez votre bonheur. Je félicite Estelle Valls de Gomis - l'anthologiste - qui a réussi à rassembler 20 textes de bonne qualité. Difficile de tout aimer dans un recueil, mais pour le coup, il y a peu d'histoires (peut-être deux) qui n'ont pas fait mouche... on peut donc parler de réussite !
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pétrus Borel (242)Voir plus

Quiz Voir plus

La famille

Dans « Orgueil et préjugés » de Jane Austen, les époux Bennett n’ont eu que des filles. Mais combien sont-elles ?

Quatre
Cinq
Six

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thèmes : familleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}