AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Philip Teir (30)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La guerre d'hiver

Grâce aux Editions Albin Michel et Babelio je viens de découvrir le premier roman de Philip Teir, je l’ai remercie pour cette agréable lecture.

L’auteur ausculte une famille bien installée dans la vie, Max, le père soixante ans, professeur de sociologue en plein doute créatif, son épouse Katriina qui semble perdre gout à sa vie, et leurs deux filles, l’ainée Helen mère d’Amanda et Lukas en plein questionnement et Eva partie à Londres pour trouver un sens à sa vie. A chaque chapitre, on passe d’un personnage à l’autre avec un égal bonheur car Teir par petites touches nous apporte les éléments pour comprendre les questionnements de chacun. C’est fort bien vu, sous un humour léger c’est souvent la tristesse et la mélancolie qui hantent cette famille finlandaise. Avec la difficulté de trouver, sous leur artificiel bien-être, un semblant de bonheur.

« La guerre d’hiver » porte un regard plein d’esprit et de chaleur sur cette famille, et nous offre un effet miroir sur certains aspects de nos vies. Belle découverte.
Commenter  J’apprécie          490
La guerre d'hiver

Dans la famille Paul, on trouve trois versions du couple :

- chez les parents, l'option "vieux mariés", ensemble depuis trente-cinq ans, on ne se déteste pas franchement mais on se dispute souvent, pour des broutilles ; madame s'estime délaissée, monsieur se sent reverdir quand une de ses anciennes étudiantes reprend contact avec lui

- chez la fille aînée, on a convolé dix ans plus tôt, on s'entend bien, mais avec deux jeunes enfants, on est souvent trop fatigué pour penser à soi et pour jouer les tourtereaux

- la cadette de vingt-neuf ans fait des galipettes avec un de ses profs de fac marié, mais attention, qu'elle ne se fasse pas d'illusions, c'est "un petit truc sans lendemain"



Voilà donc bien un "roman conjugal", comme le mentionne la couverture. On peut ajouter : "et universitaire", puisqu'il est surtout question d'histoires d'amour/désamour de profs et d'étudiants. En cela, et sur bien d'autres points, cet ouvrage m'a rappelé certains titres des talentueux auteurs David Lodge, Alison Lurie et Laura Kasischke. En le commençant, j'ai donc eu l'impression de retrouver une intrigue déjà lue plusieurs fois, assez molle en plus. Une fois le rythme adopté, j'ai savouré les réflexions pertinentes sur la société, la famille, le vieillissement, l'adultère, le couple - ah le hiatus entre les attentes masculines et féminines sur les "preuves d'amour" ! En bonus par rapport aux auteurs cités précédemment : des considérations intéressantes sur la Finlande et sur l'évolution de la sociologie universitaire depuis quarante ans.



Un roman très agréable, un tableau familial doux-amer, moins violent que ne le laissent craindre le titre et la couverture : il s'agit plutôt d'usures de couples que de guerres, et la vaisselle ne vole pas, ni son contenu.
Commenter  J’apprécie          290
La guerre d'hiver

La guerre d’Hiver oppose la Finlande à l’URSS de novembre 1939 à mars 1940, se soldant par la perte d’une partie de ses territoires, malgré la résistance des Finlandais menés par le général Mannerheim. Après ce petit aparté historique qui n’a d’intérêt que pour comprendre qu’il faut sortir la bouteille d’aquavit pour se réchauffer le cœur.



Des plaines enneigées, un froid mordant, la chapka sur la tête et les moufles à portée de mains pour un hiver à Helsinki. Max s’apprête à fêter ses 60 ans. Un mariage avec Kattriina qui s’est usé lentement et deux grandes filles, Helen mariée sans être véritablement heureuse et Eva étudiante en art encore rêveuse du grand amour.



« Un roman conjugal », un roman surtout sur le couple face aux temps, sur l’homme confronté à sa propre vieillesse, sur la cellule familiale en général. A soixante berges, l’heure du bilan a sonné. Pas encore le glas, mais il ne devrait pas tarder. Peut-être est-il temps de regarder sa propre vie en face et d’en tirer certaines conséquences. Max qui fut célèbre des années plus tôt grâce à une étude retentissante sur la sexualité des finlandais dans les années 90. Max, enseignant désinvolte en sociologie qui tente d’écrire un nouveau bouquin. Et puis Laura, jeune et belle, une ancienne de ses élèves qui l’interviewe pour un journal à l’aube de ce grand anniversaire. Le désir et la passion peut-elle renaître. Après tout, à une époque où les divorces sont aussi fréquents que les mariages, une aventure extraconjugale n’est guère plus originale que de boire un pack de bières danoises un jeudi soir.



Un brin cynique, mais presque trop réaliste, ce premier roman de Philip Teir décrit parfaitement l’intérieur du foyer familial pris dans la spirale négative de l’âge, de cette érosion inéluctable qui sommeille dans notre inconscient. Les protagonistes ne sont guère sympathiques, leurs vies ennuyeuses à tout âge, les passions abandonnées au profit d’un train-train quotidien complètement banal. Et pourtant ne serait-ce pas la vie de chacun d’entre-nous qui y est affichée ?



Je ne veux pas te libérer de tes illusions, mais lorsque tu bascules dans la seconde partie de ta vie, il ne te reste plus vraiment d’espoir sur lequel te raccrocher. Vieillir physiquement et mentalement a de quoi faire peur ou te donner l’envie subite de plonger à la tombée de la nuit sur une bouteille de vodka ou d’aquavit, surtout que les nuits finlandaises sont aussi glaciales qu’un vieux couple sous les draps d’une chambre sans passion. Pour oublier ou ne plus penser à l’avenir. Mais faire le bilan de sa vie que cela soit à quarante ou à soixante ans pourrait être le signal d’un nouveau départ. Et peut-être qu’il pourra en sortir encore de beaux moments… (là, c’est les cinq secondes d’optimisme de mon billet).



« La Guerre d’Hiver », l’excellente surprise de cette aquavit finlandaise.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          290
La guerre d'hiver

La guerre d'hiver eut lieu l'hiver 1939-1940 entre la Finlande et la Russie,c'est aussi le temps d'un hiver qu'on va suivre la famille Paul dans leurs déboires,dans ce roman "conjugal".Quel rapport entre les deux?le méme que "l'installation vidéo montrant un verre d'eau sur une étagère qui est censé représenter un chêne",(p.65).

C'est le portrait d'une famille contemporaine suédois-finlandaise(je ne savais pas qu'il y avait en Finlande une communauté relativement importante de finlandais suédophones ne parlant pas finlandais),des parents sexagénaires,leurs deux filles et leurs compagnons.

A vrai dire je m'attendais à pire,mais en fin de compte tout ce qui se passe n'a rien de spectaculaire pour notre époque.Un couple aux abords de la soixantaine ayant peur de la vieillesse,ce qui poussera l'homme a faire un petit écart de côté,bof!;un jeune couple débordé par deux enfants et trop de promiscuité ;une jeune femme qui s'exile à Londres a 28 ans,et cherche sa voie....Un livre où le sujet n'a rien de spécial,les personnages n'ont pas de profondeur et la prose rien de grandiose.Disons que j'ai aimé un peu sans trop m'ennuyer!
Commenter  J’apprécie          242
La guerre d'hiver

De notre côté de la Baltique, la Guerre d’hiver est un épisode peu connu de la deuxième guerre mondiale, au cours duquel l’URSS envahit la Finlande. Quel rapport avec le livre de Philip Teir, sous-titré « roman conjugal » ? Assez peu, finalement, hormis que le récit se déroule principalement en Finlande, et en hiver, et qu’on y donne quelques références historiques. Avec la combinaison de ces mots « guerre » et « conjugal », je crois que j’espérais vaguement une sorte de remake nordique de « La guerre des Rose ». Las ! Foin d’humour vachard et de férocité ici, tout est amorti par la neige d’Helsinki et le brouillard de Londres. Il n’y a pas vraiment de fil conducteur, ce sont plutôt des tranches de vies dans la Finlande contemporaine, où l’on suit en alternance les différents personnages sur une période de quelques mois, évoluant dans la middle-class intellectuelle d’Helsinki. Les personnages, parlons-en, justement. Le principal est Max, la soixantaine, professeur de sociologie qui connut son quart d’heure de gloire 20 ans plus tôt, grâce à son ouvrage sur la vie sexuelle des Finlandais. Autour de lui gravitent sa femme Katriina, DRH dans un hôpital, et leurs deux filles : Helen la conformiste, mariée, deux enfants, et Eva la cadette indépendante qui cherche sa voie et qui, sur un coup de tête, part étudier l’art moderne à Londres. Pour troubler le quotidien, il y a aussi Laura, ancienne étudiante de Max devenue journaliste et qui veut l’interviewer, Malik et Russ, respectivement professeur et condisciple d’Eva à Londres.

Tout ce petit monde est plus ou moins frustré, passif, blasé, paumé. Ca aurait pu être intéressant si j’avais compris ce que voulait me dire l’auteur à travers cette succession d’épisodes des vies, somme toute banales, de chaque protagoniste. Il y avait pourtant matière à étoffer le propos : le prof d’unif sur le déclin tombant sous le charme d’une femme 30 ans plus jeune, l’amour, le sexe, le mariage, le couple qui dure ou pas, les rêves et les illusions perdues, l’histoire de la Finlande, l’art moderne, le journalisme, la sociologie, le système de santé obligé de recruter des infirmières à l’autre bout de la planète, le mouvement Occupy et l’altermondialisme. Mais l’auteur se contente d’amorcer chaque thème, d’en planter le décor, puis semble s’en désintéresser en passant à un autre chapitre et un autre personnage, si bien qu’on se demande pourquoi il nous a raconté tout ça.

Ca aurait aussi pu être intéressant si l’auteur avait rendu ses personnages attachants. Mais question empathie, je suis restée assez proche des températures nordiques régnant à cette époque de l’année. Ou si l’auteur s’était démarqué par un style flamboyant, ou hilarant, ou cynique, ou… que sais-je… Mais là aussi, l’encéphalogramme est presque moribond tellement c’est plat, fade, farci de détails dispensables, en un mot, barbant. Ce n’est que sur les 30 dernières pages que ça s’anime, que ça se « drôlifie », mais trop tard pour rattraper la sauce.

La 4ème de couverture de ce premier roman présente Philip Teir comme étant « à mi-chemin entre Richard Yates et Jonathan Franzen ». Permettez-moi de déplorer que ce chemin soit encore fort long…



Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          240
La guerre d'hiver

Roman conjugal ou...la famille dans tous ses états.



Le sous titre de Philip Teir est un petit piège accrocheur qui laisse supposer une vie conjugale en guerre au cours d'un hiver de tensions familiales.



C'est le cas sans en être... Nous entrons en douceur dans l'histoire réaliste et contemporaine d'une famille citadine d'Helsinki, au niveau intellectuel plutôt haut de gamme.

Paul, le père, universitaire sociologue vieillissant, piétinant sur un projet de livre et Katriina, la mère, insomniaque, déprimée et démotivée au travail, forment un couple à bout de souffle. Ils sont les parents d'Helena, enseignante mariée et mère de famille et d'Eva, improbable étudiante en art à Londres.



Le roman se décompose en alternance de chapitres sur le quotidien de chacun, en recherche de bonheur et de signification de vie.

Par petites touches, les quatre personnages ouvrent leur intimité, leurs doutes, leurs faiblesses et la difficulté à faire face aux écueils de la vie: vieillesse, infidélité, incertitude professionnelle.



C'est à la fois léger et plombant, intellectuel et drôle. C'est surtout une comédie de moeurs tristement réaliste et l'auteur a l'élégance d'en faire un traitement narratif divertissant. Le contrechamp de la société finlandaise et de sa classe moyenne est détaillé comme un pitch de série télévisuelle. On découvre beaucoup de choses propres au pays, son mode de vie et sa culture. Et plus largement une vision ironique du monde de l'art, de la sociologie et de la famille qui nous interroge sur nos choix de vie.



Je retiendrai au final que la pratique du yoga favorise un vie sexuelle joyeusement active... A méditer ou mettre en pratique!



Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          244
La guerre d'hiver

Plus qu'un roman conjugual ou familial, je qualifierais "la guerre d'hiver " de Philip Teir d'une fiction documentaire sur un pays du Grand Nord, la Finlande et sa capitale Helsinki.

Je dis cela parce que les personnages du livre, centrés sur une cellule familiale, identifient et mettent en relief les questions historiques, ethnographiques, politiques, économiques et sociétales de la Finlande.

Dans sa diversité et sa complexité.

Par exemple, sous la plume érudite et parfois mordante de l'auteur finlandais, j'ai appris toutes les subtilités linguistiques autour des termes "finnois" et "finlandais" qui structurent encore les relations sociales. L'auteur rend compte de cet état de fait avec Max, enfant élevé hors de la ville et sa femme Katriina issue d'une vieille famille finnoise d'Helsinki.

Le livre aborde une grande diversité de thèmes comme la sociologie et la psychologie sociale que Max à bientôt 60 ans enseigne à l'Université. J'avoue m'être un peu perdue dans les notions très conceptuelles comme le structuralisme ou l'intersectionnalité. Par contre, j'aurais aimé en savoir davantage sur "l'histoire du mariage " écrit en 1888 par Westermarck dont Max tente de rédiger une biographie.

J'ai également apprécié les annotations concernant la guerre d'hiver opposant la Finlande à l'ex URSS dans les années 40. Une guerre d'hiver dont la connotation première est détournée sous plusieurs angles littéraires dans le livre.

Max et Katriina ont deux filles, Helen et Eva, très différentes dans leurs parcours et leurs tempéraments. Eva, indépendante poursuit des cours de l'art à Londres, ce qui permet à l'auteur d'aborder la question de la subjectivité et de la finalité d'une oeuvre d'art sous un oeil acéré et de parler économie avec le mouvement anti capitaliste des étudiants dans cette capitale.

Ma préférence va à Helen, car des 4 personnages, Helen est la seule qui aurait de vrais motifs à vouloir changer son mode de vie. Car au début du livre, Philip Teir donne l'impression que les protagonistes sont en attente de quelque chose. Cette impresssion est confortée par la suite avec le déclenchement de plusieurs évènements (et non pas seulement celui qui affecte Max) qui vont les toucher personnellement. Ballotés entre leurs envies personnelles et une soumission extérieure, ils vont réussir plus ou moins bien à prendre la direction de leur vie et faire éclater la bulle familiale.

Plus que l'intrigue, c'est tout le contexte ainsi que la richesse et la diversité des thèmes abordés par l'auteur qui ont su éveiller ma curiosité et mon intérêt pour cet ouvrage.



Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour m'avoir fait découvrir la société finlandaise sous l'écriture critique et avisée de Philip Teir.

Commenter  J’apprécie          180
La guerre d'hiver

Le livre "La guerre d'hiver" porte le titre d'un épisode marquant de la seconde guerre mondiale, au moment où l'Union Soviétique envahit la Finlande en novembre 1939; cette guerre a duré quatre mois.

Cette guerre est restée fortement dans la mémoire des Finlandais.



Il s'agit dans ce livre d'une chronique familiale douce-amère comme on les aime. Les protagonistes ne se font quand même pas la guerre..quoique..



Max a une soixantaine d'années. Il fait partie de la minorité suédophone qui vit en Finlande, surtout concentrée dans le sud-ouest du pays; communauté qui rassemble environ 300 000 personnes.

Il est sociologue et a publié dans les années 90 une étude un peu revolutionnaire sur la sexualité des FInlandais.

Il est maintenant dans une phase de déclin professionnel, mais le hasard va lui faire rencontrer une jeune journaliste, Laura, qui va tenter de redynamiser sa carrière. Journaliste qui ne va pas tarder à le séduire..

La femme de Max, Katriina, est quant à elle DRH d'un grand hôpital et s'occupe de recruter des infirmières aux Philippines.

Le couple a deux filles: Helen, professeur d'histoire, dans un lycée qui doit s'adapter sans cesse aux nouvelles mutations technologiques.

Eva, la cadette, vit à Londres où elle étudie l'art.

Après une liaison plutôt malheureuse avec Malik, son professeur d'art, elle va se consoler dans les bras de son camarade Russ.

Ce sont des histoires banales en quelque sorte, mais racontées avec beaucoup de talent.

En peu de mots, l'auteur, dont c'est le premier roman, nous montre les frustrations propres à notre vie moderne. Il nous fait partager avec beaucoup de finesse psychologique la fameuse crise de la cinquantaine, voire de la soixantaine.

Nous nous attachons très vite à ces personnages qui semblent si proches de nous malgré leur éloignement géographique.

Et cela donne envie d'aller faire un petit tour en Finlande.

Le livre a été écrit en suédois, deuxième langue officielle du pays, l'auteur appartenant visiblement à cette communauté suédophone de Finlande.

On passe un très bon moment de lecture.

Une merveille d'intimisme et de chronique familiale.
Commenter  J’apprécie          160
La guerre d'hiver

Sur la couverture de ce roman est imprimé le macaron « roman conjugal ». En fait c’est plutôt l’histoire d’une famille, les parents Max (qui va fêter ses soixante ans) et Katriina, un couple qui semble en bout de course, et leurs filles, Helen, mariée, deux enfants, fatiguée par le quotidien et qui ne se rend pas compte des conséquences sur son couple, et Eva, qui cherche sa voie dans une école artistique londonienne. Il est question de peur de vieillir, de ne plus être reconnu comme avant, de jeunesse, d’ambition, de jeu de pouvoir, tant dans la vie de couple que dans la vie professionnelle. Le temps d’un hiver et un peu plus, les chapitres passent d’un personnage à l’autre, d’un couple finissant à une tentation, d’une remise en question à un couple naissant, d’une grosse fatigue à l’éclosion d’un talent.



En filigrane, l’histoire de la Finlande contemporaine où les clivages entre campagne et capitale semblent bien marqués (et peut-être les couples de ce roman en sont-ils une allégorie, je n’ai pas assez de clés pour le saisir, toujours est-il que le titre évoque un épisode de la guerre 39-45 pendant laquelle la Finlande a été ballottée entre URSS et Allemagne nazie) mais ce roman est universel et très moderne. J’ai passé un bon moment de lecture.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          150
La guerre d'hiver

Roman conjugal, La guerre d'hiver comme son sous-titre l'indique ? Familial plutôt puisque d'un chapitre à l'autre c'est le quotidien de Max, presque sexagénaire, et celui de son épouse et de ses deux filles, l'une mariée, l'autre nom, qui nourrit le récit. Avec, il est vrai, un éclairage particulier sur Max, sociologue en perte de vitesse et de repères, dont le début de liaison avec l'une de ses anciennes étudiantes et l'incapacité d'écrire un nouveau livre vont peu à peu fissurer sa vie. Philip Tier, jeune auteur finlandais suédophone, le regarde agir, lui et son petit monde, avec une ironie grinçante et un humour très nordique. Le livre est agréable, sans grandes scènes dramatiques mais riche de notations acérées sur l'usure du couple, le sentiment de passer à côté de son existence, l'égoïsme des comportements, et l'hypocrisie des relations sociales. Aucun de ses personnages, chacun cherchant plus ou moins une signification à sa vie, ne provoque de véritable sympathie, dans le sens où leur rapport aux autres semble à peu près dénué d'émotions intenses. Le livre de Tier ne brille pas par son originalité, il rappelle beaucoup trop d'oeuvres anglo-saxonnes qui ont déjà traité le sujet de La guerre d'hiver avec plus de vivacité et d'impertinence. Néanmoins, c'est un premier roman douillet qui se lit sans déplaisir et fait parfois sourire (merci au chien et aux hamsters).



Remerciements à Babelio et à Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir ce nouvel auteur.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          140
La guerre d'hiver

« La guerre d’hiver » de Philip Teir est un livre témoignage d'un certain style de vie de la société finlandaise mais il pourrait s’appliquer à la Belgique. L’auteur déballe l’histoire d’une famille bourgeoise d’Helsinki de novembre à juin : deux personnes, deux fonctions, deux enfants. Max Paul, finlandais, soixante ans, professeur de sociologie à l’université d’Helsinki, marié à Katriina, 55 ans, DRH dans un hôpital, deux filles : Helen, 32 ans, professeur d’école, mariée à un suédois de Finlande, mère raisonnable de deux enfants et Eva, 29 ans, artiste célibataire à la libido développée, qui suit un cursus d’Art à Londres. Autour d’eux gravitent d’autres personnes : le reste de la famille avec parents, beaux-parents, ainsi que les amis, les collègues.

Je me suis demandée pourquoi l’on parlait ici de roman conjugal et je dois bien admettre que ce livre parle beaucoup du mariage. L’auteur détaille trois générations de couples différents : celui de la soixantaine formé par Max et Katriina mais aussi les couples de leurs parents respectifs et celui de la fille aînée. C’est réellement une satire sociale, un roman réaliste, témoin d'une époque et d'une certaine société.

La genèse débute par Max Paul, auteur d’un article publié en début de carrière, sur l’étude des pratiques sexuelles des finlandais. Celui-ci a, ensuite beaucoup écumé les studios de télévision et a été affublé du surnom de Doc Sexo. Il essaie de terminer un livre commencé il y a des années et envisage de réveiller sa virilité. Il est très cynique et prend son travail en dilettante.

Avec humour, ce roman détaille tout ce qui peut troubler le mariage : les ruptures, les enfants, leur éducation et leur départ vers la vie active, le vieillissement et les choix de fin de carrière, la monotonie après plus de trente ans de mariage, la recherche sans fin du bonheur.

C’est un roman agréable à lire, riche d’une ambiance et plein de personnalité. Je remercie les Editions Albin Michel et Masse Critique de m’avoir donné l’occasion de lire le premier ouvrage de cet auteur finlandais plein de promesses.

Commenter  J’apprécie          130
La guerre d'hiver

Merci Babelio, qui m'a offert ce livre en échange d'une critique.

Je suis ravie de payer mon dû, car j'ai beaucoup aimé ce roman.

L'estampille "Roman conjugal" et le quatrième de couverture me laissaient craindre un roman léger et un peu facile.

Mais c'est beaucoup mieux que ça, beaucoup plus profond et intéressant qu'une simple histoire d'adultère. C'est l'histoire d'une famille: Max, le professeur de sociologie que la vieillesse effraie et rend taciturne, Katriina sa femme, DRH dans un hôpital que son mari bougon exaspère, Helen, l'ainée des filles, mère de deux jeunes enfants, à la vie terne et rangée et Eva, la cadette, qui fait des études d'art à Londres, plus pour fuir Helsinki que par passion.

Tous ces personnages sont très attachants, tout à fait crédibles. Le ton très juste et le roman (premier roman !) très bien écrit. J'ai trouvé cela drôle et touchant, entre David Lodge et Jonathan Frazer (évoqué à juste titre sur le 4ème de couv).

Un régal, encore merci à Babelio !
Commenter  J’apprécie          80
La guerre d'hiver

La guerre d'hiver est un bon roman. Premier de l'auteur, il manque encore quelques petites choses pour qu'il puisse faire partie des très bons romans que j'ai pu lire depuis ce début d'année, mais l'essentiel est que l'ensemble est prometteur.

Philip Teir dépeint la vie conjugale et familiale d'un couple finlandais. Lui est sociologue, elle est DRH dans un hôpital. Ils ont deux filles Helen et Eva, aux carrières et centres d'intérêts bien différents.

Chaque chapitre nous permet de partir à la rencontre de ces personnages. Ils ne sont pas exceptionnels, ils font des erreurs, en résumé ils sont humains. Pas de niaiserie ni de sentimentalisme, nous les découvrons simplement à un moment de leur vie. Pas de roman fleuve permettant de les connaître de leur naissance à leur mort, seulement une excursion ponctuelle dans leur quotidien. Ils cherchent parfois un sens à ce qui leur arrive et leur questionnement et les choix qu'ils effectuent, chacun sur des thématiques différentes, rythment les pages de ce roman.

Je crois que je me suis sentie un peu à l'écart, comme si je regardais vivre ces personnes sans toutefois me sentir concernée. C'est ce détachement qui a perturbé ma lecture. Cependant les qualités narratives et stylistiques m'ont permis de trouver cette lecture agréable.

Je remercie Babelio et les Editions Albin Michel pour m'avoir permis de découvrir le premier livre de Philip Teir.
Commenter  J’apprécie          70
La guerre d'hiver

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce partenariat.

Je connaissais la "guerre d'hiver" qui donne son nom au titre grâce au Géomètre d'Arto Paasilina, guerre qui opposa finlandais et russe, et n'eut pas de perdant, dit-on. Aussi, la "guerre" qui oppose les deux époux ne donne pas lieu à de violentes scènes de ménage avec bris de glace et de vaisselles, pas de coups bas, de volonté d'attirer les enfants dans l'un et l'autre camp. Non, c'est à une guerre bien plus feutrée que se livrent les deux protagonistes. D'ailleurs, pour être plus précise, je ne crois pas que Max Paul ait l'impression d'être en guerre contre Katriina. Il n'a même pas conscience, lui le sociologue bombardé spécialiste de la sexualité, des causes des reproches que lui adresse sa femme. Et oui : on peut détester une personne pour les mêmes raisons qui l'ont fait aimer trente ans plus tôt. On peut aussi ne plus se comprendre parce que l'on ne communique plus - ou mal.

Le roman se livre à une analyse très minutieuse du couple, des personnalités, à chacun des âges de la vie. Il est fascinant de voir à quel point certains s'en tiennent aux apparences, croient bien connaître ceux qui les entourent et se fourvoient complètement. Comme le fait aussi, de tout donner pour que leurs enfants s'épanouissent, ne leur permettent pas de se réaliser aussi bien que leurs parents le croient ou le pensent. Ce ne sont pas les grandes erreurs et les grosses incompréhensions qui provoquent les crises. Non, ce sont les petites failles, les petits glissements, les minces erreurs de compréhensions qui entraînent des catastrophes. Les petits lâchetés du quotidien, également : ne pas voir ce qui est important pour l'autre - encore faut-il que l'autre veuille bien le partager.

Qu'est-ce qu'un couple, finalement ? La vision qui nous est donné dans ce roman n'est pas rose, non, elle nous questionne, simplement. Serait-ce deux personnes qui renoncent à leur individualité pour ne faire plus qu'un, dans le but d'avoir deux enfants ? Serait-ce une association de biens communs, que l'on se dispute en cas de séparation, quitte à exiger ce que l'autre aime le plus, afin de l'en priver ? Quel part tient l'amour dans le couple, et la sexualité ?

Il nous parle aussi du temps qui passe, et de ses effets sur le couple, de sa naissance, quasiment sous nos yeux pour Eva, la plus jeune des filles, à son explosion pour ses parents, où l'un découvre qu'il aime encore alors que l'autre ne le supporte plus, en passant par le couple avec enfants - si tant est que la parentalité n'a pas effacé la partie "couple" de l'équation.

Pauvre Max, finalement, qui est un mari dépassé, un fils qui croit prendre soin de sa mère, un père qui connaît très mal ses filles, et un grand-père qui peine à endosser ce rôle. Katriina paraît bien plus à l'aise - il faut dire que rien ne semble capable de la mettre mal à l'aise bien longtemps, elle dont le franc parler peut indisposer. Même si l'action est bien ancrée dans la société finlandaise - et le livre de nous rappeler que la Finlande est un pays jeune, je pense que cette histoire de couples qui se nouent et se dénouent pourraient prendre place dans d'autres pays, tant les sentiments éprouvés sont universels. D'ailleurs, la Finlande n'est pas un pays fermé, et ce qu'Eva vit à Londres au cours de ses études, les infirmières que Katriina part recruter aux Philippines, nous rappelle que la mondialisation n'est pas un concept, mais une réalité.

La guerre d'hiver est un premier roman maîtrisé et très agréable à lire.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          60
La guerre d'hiver

La couverture le précise, il s'agit d'un "roman conjugal". Au cours des premiers chapitres, je me suis dit encore une histoire de couple à bout de souffle et qui se déglingue, encore un sexagénaire qui reprend goût à la vie dans les bras d'une fille qui a la moitié de son âge. Mais, finalement, au cours des pages, l'auteur a réussi à captiver mon attention et à m'intéresser au devenir de Max, de sa femme et de ses deux filles. Ces deux-là, dans un registre opposé, incarnent la génération trentenaire : l'aînée dans le moule, casée, épouse et mère presque exemplaire, la seconde un brin paumée dans sa vie privée chaotique et dans ses études d'art plastique aux finalités incertaines.

L'originalité du roman (car il y en a une), c'est de nous parler de la Finlande, le pays de Philip Teir, ce petit état discret de l'Union européenne et de présenter quelques unes de ses spécificités et préoccupations notamment démographiques.

Les protagonistes de cette histoire étant des intellectuels, ce sont aussi des brasseurs d'idées qui se complaisent dans des spéculations parfois hasardeuses ou nébuleuses ou judicieuses sur la société (Max est sociologue), la santé (Katriina, l'épouse de Max dirige un hôpital) la politique, la mondialisation, l'écologie, l'art contemporain et plus généralement sur ce que chacun fait de sa vie en particulier sous le ciel finlandais.

A ce sujet, et pour connaître le sort de Max et les siens, je vous conseille ce roman qui s'avère distrayant et singulier. Vous y apprendrez aussi, à la page 182, le sens exact de la "guerre d'hiver".

Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse critique. Merci donc à mon site de lecture préféré et aux éditions Albin Michel.
Commenter  J’apprécie          50
La guerre d'hiver

Sous-titré « Roman conjugal », cette histoire est finalement plus un récit familial. Il raconte le passage à la soixantaine d'un universitaire qui va tomber sous le charme d'une de ses anciennes élèves qui va se révéler très manipulatrice. On suit parallèlement les vies -guère passionnantes- de ses deux filles.

Rien de bien excitant donc dans ce livre qui souffre surtout d'une écriture pesante sans aucun charme. C'est facile à lire mais assez lourd voire indigeste et l'auteur met près de 400 pages à raconter une histoire finalement banale. Les différents protagonistes ne sont pas très sympathiques non plus, il faut bien l'avouer, et l'on n'entre jamais en empathie avec eux. Max Paul, sa femme Katriina et les deux filles Helen et Eva semble tous traverser la vie avec passivité et détachement. Ils semblent égoïstes et concernés uniquement par ce qui les touche directement. … autrement, le roman est sans surprise et ne brasse que des banalités vite fatigantes pour le lecteur.

Écriture ou traduction ? Le principal défaut de ce livre décidément assommant, est bien la lourdeur du style. Le seul plaisir que m'a apporté ce livre a été quand je suis arrivé à la dernière page qui d'ailleurs n'est pas une véritable fin.

Bref, je ne conseillerai sûrement pas la lecture de ce bouquin peu attrayant. C'est, parait-il, un premier roman. Il y a encore du boulot !



Cette petite critique sera en ligne sur mon blog le lundi 5 janvier 2015
Lien : http://lefantasio.fr
Commenter  J’apprécie          50
La guerre d'hiver

Ce livre se lit sans déplaisir, mais il m'a un peu déçu... Plus qu'un roman conjugal, c'est un roman familial qui met en scène : Max Paul, soixante ans, professeur de sociologie, qui n'arrive pas à terminer un livre qui lui tient à coeur, Katriina, sa femme, DRH dans un hôpital, et leurs filles Helen, enseignante, mariée à Christian et maman de deux jeunes enfants Amanda et Lukas et Eva, étudiante dans une école d'art à Londres. Le lecteur découvre chapitre après chapitre le quotidien de chacun des quatre personnages avec leurs interrogations sur le présent, sur leurs amours, leurs aspirations professionnelles...

A part Eva, la fille cadette, que j'ai bien aimé, les autres personnages de ce roman m'ont laissé de glace. Ni sympathiques, ni antipathiques, ils ne m'ont donné aucune émotion, aucun sentiment. J'ai trouvé ce roman ni original, ni surprenant. L'histoire se passe en Finlande, c'est à peine suggéré... Il y a cependant des petites touches humoristiques qui empêchent la lecture d'être pesante.

Le titre fait référence à un évènement historique peu connu en France, La Guerre d’Hiver a opposé la Finlande à l’Union Soviétique en 1939, et je trouve un peu gros de vouloir comparer la crise que traverse cette famille à cet épisode historique...
Lien : http://aproposdelivres.canal..
Commenter  J’apprécie          40
La guerre d'hiver

La guerre d’hiver, expression qui fait référence à une événement historique propre aux Finlandais, raconte ici une période de la vie d’un couple d’une soixantaine d’années et de leur deux filles âgées d’une trentaine d’années. Le père Max est sociologue, spécialiste malgré lui de la sexualité des Finlandais, la mère Katriina est DRH dans un hôpital, Helen est mariée et a deux enfants avec le solide Christian, Eva entame des études d’arts à Londres à vingt neuf ans.

L’auteur prend successivement chacun des personnages et gratte peu à peu ce vernis lisse et glacé pour nous révéler leurs doutes et leurs faiblesses, leurs aspirations déçues et leur traits de caractère dissimulés. Avec beaucoup d’aisance, Philip Teir livre ici un premier roman d’une grande justesse dans la description des comportements humains, un roman choral et familial dans la lignée des grands auteurs américains.

Masse Critique Babelio.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          40
La guerre d'hiver

Avec la comparaison faite en quatrième de couverture avec Jonathan Franzen, l'auteur de Freedom (qui est un de mes livres préférés), je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant de le lire. Et je n'ai pas été déçue de cette lecture, même si quelques éléments m'ont manqué.



Ce livre est classé roman conjugal. Pour ma part, c'est plutôt le récit d'une famille finlandaise aisée qui parait sans défaut. Avec Max, sociologue de soixante ans à l'université, qui lutte pour finir son livre et développe une attirance pour une de ses anciennes élèves. Sa femme Katriina, qui n'arrive plus à faire semblant dans cet environnement monotone et sans attention qui l'emprisonne chaque jour. Et enfin leurs deux filles, Helen, l'aînée mariée avec deux enfants qui n'arrive pas à comprendre complètement son mariage avec cet homme qu'elle ne connaît finalement peu, et Eva, encore à la fac et qui se réfugie à Londres ne sachant pas vers quel chemin se tourner.



Nous allons suivre les nombreuses désillusions de ces personnages, leurs moments de flottement quand ils ne savent plus quoi faire pour remonter la pente, puis aussi la force qu'ils peuvent avoir pour se sortir de leurs problèmes familiaux/conjugaux/sociaux. Certains plus que d'autres penchent vers le pessimisme, ne savent plus vers qui se tourner. L'auteur réussit à faire preuve d'un humour politiquement incorrect, ce qui donne un ton engageant lors cette lecture.



Certains moments m'ont plus ennuyées que d'autres, surtout ceux en rapport avec Helen (son histoire étant la moins approfondie des quatre), mais pour la majorité j'ai apprécié suivre ces personnages et l'évolution de leur vie au fil des mois. J'ai beaucoup aimé suivre Eva dans ce milieu londonien dont elle est au départ étrangère. C'est une jeune femme forte, qui ne fait pas toujours les bons choix mais qui sait se tirer d'affaires. J'ai aussi apprécié suivre Max même si évidemment je ne le rejoins pas sur ses actes.



Une des choses qui m'aura manqué est l'absence presque continuelle de liens entre les personnages, à part entre Max et Katriina. J'aurais adoré avoir des passages entre Max et ses filles plus approfondis, voir davantage leurs liens, tout comme entre les deux sœurs. J'ai trouvé que l'auteur prenait de l'importance a donné voix au chapitre à tous les membres de cette famille sans vraiment faire un lien direct entre eux tous (même s'ils se rencontrent parfois lors du récit évidemment).
Lien : http://entournantlespages.bl..
Commenter  J’apprécie          40
La guerre d'hiver

Wouaw, il est arrivé, et je ne m'y attendais pas. Merci Babelio. Je me suis mis à la tâche de suite.



Le style est fluide, on entre dans le livre très rapidement.



L'action débute quand le personnage principal écrase le hamster de sa petite-fille et le cache dans le congélateur. Quand je dis "action, je suis un peu aimable, car de l'action, il n'y en aura pas vraiment. Le récit se déroule lentement et sûrement comme un hiver finlandais. Le titre est emprunté à un fait historique finlandais lors de la seconde guerre mondiale et fait évidemment référence à l'affrontement larvé (mais non dénué de conséquences) qui va opposer le personnage principal Max Paul à sa femme et conduire à l'inéluctable. Notons qu'Helen leur fille aînée est justement occupée à enseigner ce fait de guerre à ses élèves.



C'est un "Roman conjugal", ce n'est pas moi qui le dit, mais l'auteur. Et en effet, les mariages de Max, d'Helen ou d'Eva la cadette, voire de Malik le prof d'art d'Eva sont centraux au récit, même si on suit principalement les derniers mois d'un couple, lassé par les écueils, les ratés, les rendez-vous manqués, les phrases dites ou non-dites... Après le hamster écrasé, Philip Teir nous emmène dans un grand flashback qui dure 340 pages sur 375, pour nous montrer que rien n'arrive par hasard et que le destin de ce hamster était écrit.



Le roman décolle un peu dans les 30 dernières pages et on se prend vraiment à regretter d'arriver au terme, car dès que cela bouge un peu, cela devient intéressant. Mais si cela devient intéressant pour un lecteur "continental", c'est sans doute parce que je loupe pas mal de références, mon référentiel ne me permet pas de tout capter. Je suis sûr que la ménagère suédoise/finlandaise de 50 ans prend son pied à lire Philip Teir. Car son écriture, son sujet, ses traits d'humour sont très empreints de cette culture scandinave.



Au passage, l'auteur égratigne (c'est très soft) la société finlandaise (ou plutôt les Suédois de Finalande), la sociologie, le couple, les universitaires sur le retour, les artistes "engagés", les mouvements bobo de contestation.



Le ton est plaisant. C'est un style personnel, qui tient cependant d'une sorte d'écriture IKEA, faite de meubles en kit et de machins préfabriqués en mdf. Il y a un peu d'humour politiquement incorrect sur le couple, et les rapports humains.



La 4è de couv mentionne Jonathan Franzen comme influence, mais personnellement je trouve la comparaison audacieuse. On passe un bon moment mais qui ne laisse pas (trop) de trace.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philip Teir (57)Voir plus

Quiz Voir plus

Au temps de Bel-Ami

Dans quelle ville se déroule le roman ?

Bordeaux
Lille
Paris

12 questions
1929 lecteurs ont répondu
Thème : Bel-Ami de Guy de MaupassantCréer un quiz sur cet auteur

{* *}