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EAN : 9782226312501
384 pages
Albin Michel (02/01/2015)
3.1/5   39 notes
Résumé :
Au premier abord, la famille Paul incarne le rêve de la classe moyenne scandinave : célèbre dans les années 90 pour son étude sur la vie sexuelle des Finlandais, Max est un sociologue réputé. Avec sa femme, Katriina, D.R.H. dans un hôpital, ils vivent dans un appartement spacieux au cœur d’Helsinki. Mais à y regarder de plus près, le tableau est loin d’être idyllique : Max a perdu bien des illusions et désespère de pouvoir terminer un jour son nouveau livre. Son cou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Grâce aux Editions Albin Michel et Babelio je viens de découvrir le premier roman de Philip Teir, je l'ai remercie pour cette agréable lecture.
L'auteur ausculte une famille bien installée dans la vie, Max, le père soixante ans, professeur de sociologue en plein doute créatif, son épouse Katriina qui semble perdre gout à sa vie, et leurs deux filles, l'ainée Helen mère d'Amanda et Lukas en plein questionnement et Eva partie à Londres pour trouver un sens à sa vie. A chaque chapitre, on passe d'un personnage à l'autre avec un égal bonheur car Teir par petites touches nous apporte les éléments pour comprendre les questionnements de chacun. C'est fort bien vu, sous un humour léger c'est souvent la tristesse et la mélancolie qui hantent cette famille finlandaise. Avec la difficulté de trouver, sous leur artificiel bien-être, un semblant de bonheur.
« La guerre d'hiver » porte un regard plein d'esprit et de chaleur sur cette famille, et nous offre un effet miroir sur certains aspects de nos vies. Belle découverte.
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De notre côté de la Baltique, la Guerre d'hiver est un épisode peu connu de la deuxième guerre mondiale, au cours duquel l'URSS envahit la Finlande. Quel rapport avec le livre de Philip Teir, sous-titré « roman conjugal » ? Assez peu, finalement, hormis que le récit se déroule principalement en Finlande, et en hiver, et qu'on y donne quelques références historiques. Avec la combinaison de ces mots « guerre » et « conjugal », je crois que j'espérais vaguement une sorte de remake nordique de « La guerre des Rose ». Las ! Foin d'humour vachard et de férocité ici, tout est amorti par la neige d'Helsinki et le brouillard de Londres. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur, ce sont plutôt des tranches de vies dans la Finlande contemporaine, où l'on suit en alternance les différents personnages sur une période de quelques mois, évoluant dans la middle-class intellectuelle d'Helsinki. Les personnages, parlons-en, justement. le principal est Max, la soixantaine, professeur de sociologie qui connut son quart d'heure de gloire 20 ans plus tôt, grâce à son ouvrage sur la vie sexuelle des Finlandais. Autour de lui gravitent sa femme Katriina, DRH dans un hôpital, et leurs deux filles : Helen la conformiste, mariée, deux enfants, et Eva la cadette indépendante qui cherche sa voie et qui, sur un coup de tête, part étudier l'art moderne à Londres. Pour troubler le quotidien, il y a aussi Laura, ancienne étudiante de Max devenue journaliste et qui veut l'interviewer, Malik et Russ, respectivement professeur et condisciple d'Eva à Londres.
Tout ce petit monde est plus ou moins frustré, passif, blasé, paumé. Ca aurait pu être intéressant si j'avais compris ce que voulait me dire l'auteur à travers cette succession d'épisodes des vies, somme toute banales, de chaque protagoniste. Il y avait pourtant matière à étoffer le propos : le prof d'unif sur le déclin tombant sous le charme d'une femme 30 ans plus jeune, l'amour, le sexe, le mariage, le couple qui dure ou pas, les rêves et les illusions perdues, l'histoire de la Finlande, l'art moderne, le journalisme, la sociologie, le système de santé obligé de recruter des infirmières à l'autre bout de la planète, le mouvement Occupy et l'altermondialisme. Mais l'auteur se contente d'amorcer chaque thème, d'en planter le décor, puis semble s'en désintéresser en passant à un autre chapitre et un autre personnage, si bien qu'on se demande pourquoi il nous a raconté tout ça.
Ca aurait aussi pu être intéressant si l'auteur avait rendu ses personnages attachants. Mais question empathie, je suis restée assez proche des températures nordiques régnant à cette époque de l'année. Ou si l'auteur s'était démarqué par un style flamboyant, ou hilarant, ou cynique, ou… que sais-je… Mais là aussi, l'encéphalogramme est presque moribond tellement c'est plat, fade, farci de détails dispensables, en un mot, barbant. Ce n'est que sur les 30 dernières pages que ça s'anime, que ça se « drôlifie », mais trop tard pour rattraper la sauce.
La 4ème de couverture de ce premier roman présente Philip Teir comme étant « à mi-chemin entre Richard Yates et Jonathan Franzen ». Permettez-moi de déplorer que ce chemin soit encore fort long…

Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte.
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Dans la famille Paul, on trouve trois versions du couple :
- chez les parents, l'option "vieux mariés", ensemble depuis trente-cinq ans, on ne se déteste pas franchement mais on se dispute souvent, pour des broutilles ; madame s'estime délaissée, monsieur se sent reverdir quand une de ses anciennes étudiantes reprend contact avec lui
- chez la fille aînée, on a convolé dix ans plus tôt, on s'entend bien, mais avec deux jeunes enfants, on est souvent trop fatigué pour penser à soi et pour jouer les tourtereaux
- la cadette de vingt-neuf ans fait des galipettes avec un de ses profs de fac marié, mais attention, qu'elle ne se fasse pas d'illusions, c'est "un petit truc sans lendemain"

Voilà donc bien un "roman conjugal", comme le mentionne la couverture. On peut ajouter : "et universitaire", puisqu'il est surtout question d'histoires d'amour/désamour de profs et d'étudiants. En cela, et sur bien d'autres points, cet ouvrage m'a rappelé certains titres des talentueux auteurs David Lodge, Alison Lurie et Laura Kasischke. En le commençant, j'ai donc eu l'impression de retrouver une intrigue déjà lue plusieurs fois, assez molle en plus. Une fois le rythme adopté, j'ai savouré les réflexions pertinentes sur la société, la famille, le vieillissement, l'adultère, le couple - ah le hiatus entre les attentes masculines et féminines sur les "preuves d'amour" ! En bonus par rapport aux auteurs cités précédemment : des considérations intéressantes sur la Finlande et sur l'évolution de la sociologie universitaire depuis quarante ans.

Un roman très agréable, un tableau familial doux-amer, moins violent que ne le laissent craindre le titre et la couverture : il s'agit plutôt d'usures de couples que de guerres, et la vaisselle ne vole pas, ni son contenu.
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La guerre d'Hiver oppose la Finlande à l'URSS de novembre 1939 à mars 1940, se soldant par la perte d'une partie de ses territoires, malgré la résistance des Finlandais menés par le général Mannerheim. Après ce petit aparté historique qui n'a d'intérêt que pour comprendre qu'il faut sortir la bouteille d'aquavit pour se réchauffer le coeur.

Des plaines enneigées, un froid mordant, la chapka sur la tête et les moufles à portée de mains pour un hiver à Helsinki. Max s'apprête à fêter ses 60 ans. Un mariage avec Kattriina qui s'est usé lentement et deux grandes filles, Helen mariée sans être véritablement heureuse et Eva étudiante en art encore rêveuse du grand amour.

« Un roman conjugal », un roman surtout sur le couple face aux temps, sur l'homme confronté à sa propre vieillesse, sur la cellule familiale en général. A soixante berges, l'heure du bilan a sonné. Pas encore le glas, mais il ne devrait pas tarder. Peut-être est-il temps de regarder sa propre vie en face et d'en tirer certaines conséquences. Max qui fut célèbre des années plus tôt grâce à une étude retentissante sur la sexualité des finlandais dans les années 90. Max, enseignant désinvolte en sociologie qui tente d'écrire un nouveau bouquin. Et puis Laura, jeune et belle, une ancienne de ses élèves qui l'interviewe pour un journal à l'aube de ce grand anniversaire. le désir et la passion peut-elle renaître. Après tout, à une époque où les divorces sont aussi fréquents que les mariages, une aventure extraconjugale n'est guère plus originale que de boire un pack de bières danoises un jeudi soir.

Un brin cynique, mais presque trop réaliste, ce premier roman de Philip Teir décrit parfaitement l'intérieur du foyer familial pris dans la spirale négative de l'âge, de cette érosion inéluctable qui sommeille dans notre inconscient. Les protagonistes ne sont guère sympathiques, leurs vies ennuyeuses à tout âge, les passions abandonnées au profit d'un train-train quotidien complètement banal. Et pourtant ne serait-ce pas la vie de chacun d'entre-nous qui y est affichée ?

Je ne veux pas te libérer de tes illusions, mais lorsque tu bascules dans la seconde partie de ta vie, il ne te reste plus vraiment d'espoir sur lequel te raccrocher. Vieillir physiquement et mentalement a de quoi faire peur ou te donner l'envie subite de plonger à la tombée de la nuit sur une bouteille de vodka ou d'aquavit, surtout que les nuits finlandaises sont aussi glaciales qu'un vieux couple sous les draps d'une chambre sans passion. Pour oublier ou ne plus penser à l'avenir. Mais faire le bilan de sa vie que cela soit à quarante ou à soixante ans pourrait être le signal d'un nouveau départ. Et peut-être qu'il pourra en sortir encore de beaux moments… (là, c'est les cinq secondes d'optimisme de mon billet).

« La Guerre d'Hiver », l'excellente surprise de cette aquavit finlandaise.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Roman conjugal ou...la famille dans tous ses états.

Le sous titre de Philip Teir est un petit piège accrocheur qui laisse supposer une vie conjugale en guerre au cours d'un hiver de tensions familiales.

C'est le cas sans en être... Nous entrons en douceur dans l'histoire réaliste et contemporaine d'une famille citadine d'Helsinki, au niveau intellectuel plutôt haut de gamme.
Paul, le père, universitaire sociologue vieillissant, piétinant sur un projet de livre et Katriina, la mère, insomniaque, déprimée et démotivée au travail, forment un couple à bout de souffle. Ils sont les parents d'Helena, enseignante mariée et mère de famille et d'Eva, improbable étudiante en art à Londres.

Le roman se décompose en alternance de chapitres sur le quotidien de chacun, en recherche de bonheur et de signification de vie.
Par petites touches, les quatre personnages ouvrent leur intimité, leurs doutes, leurs faiblesses et la difficulté à faire face aux écueils de la vie: vieillesse, infidélité, incertitude professionnelle.

C'est à la fois léger et plombant, intellectuel et drôle. C'est surtout une comédie de moeurs tristement réaliste et l'auteur a l'élégance d'en faire un traitement narratif divertissant. le contrechamp de la société finlandaise et de sa classe moyenne est détaillé comme un pitch de série télévisuelle. On découvre beaucoup de choses propres au pays, son mode de vie et sa culture. Et plus largement une vision ironique du monde de l'art, de la sociologie et de la famille qui nous interroge sur nos choix de vie.

Je retiendrai au final que la pratique du yoga favorise un vie sexuelle joyeusement active... A méditer ou mettre en pratique!

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte.
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critiques presse (1)
Liberation
19 janvier 2015
La bonne volonté maladroite, l’hébétude comique, l’inquiétude (les deux filles en sont atteintes), avec lesquelles Max et les siens s’adaptent à la nouveauté, donnent à ce roman infiniment de charme. L’auteur, Philip Teir, un journaliste né en 1980, a pour la sobriété teintée de malice un don qu’il pousse jusqu’à sa page de remerciements.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Elle se leva et regarda l’homme couché là. Il dormait encore – comment s’appelait-il ? Brandon ? Brendon ? Quelque chose avec un r ? – et découvrit à quoi il ressemblait à la lumière du jour, poilu, plus petit que dans son souvenir. Il ronflait fort, comme celui qui a ramené beaucoup de femmes chez lui dans sa vie et sait que ça ne vaut pas la peine d’être le premier levé. Eva essaya de localiser ses vêtements, en trouva la plupart, sauf sa culotte – elle était aux toilettes. Elle se souvint avec soulagement glacé que Brandon/Brendon avait tâtonné pour trouver un préservatif pendant la nuit. Elle songea à lui laisser un mot, à quoi bon ? Que pouvait-elle écrire ?
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Mais qu’est-ce que tu fabriques ? songea-t-il en se voyant en entier dans le miroir. Jusqu’alors Max avait été globalement satisfait de son corps, mais il le regardait à présent comme une femme de trente ans le verrait sans doute : ce ventre pendant, ce slip fripé cachant la touffe de poils et le pénis recroquevillé. Sa poitrine pendait, son corps était un peu en forme de poire, surtout vu de profil. Il se campa devant le miroir, banda les muscles de ses bras en rentrant le ventre, ce qui lui donna aussitôt un air plus fort et tonique. Il regrettait de n’avoir rien fait pour ce ventre quand il avait trente ans, ou même quarante, mais à présent il était trop tard.
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- Vous dites que le travail est un chemin vers le bonheur. Peut-on forger soi-même son bonheur ? « Rousseau pensait qu’il était impossible d’avoir conscience de son bonheur. On ne peut ressentir son propre bonheur que rétroactivement, après l’avoir perdu. Si on l’a, on ne peut le reconnaître, si on en a conscience, on ne l’a plus. Hannah Arendt disait quelque chose de similaire : pour monter au sommet, il faut avoir touché le fond. La vie n’est qu’un cycle perpétuel de bonheur et de malheur, l’un conditionne l’autre. »
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Le soir, elle lui demanda s’ils ne pourraient pas faire l’amour. Ils étaient au lit, avaient regardé le DVD d’une série, les enfants s’étaient couchés tôt, étaient sagement dans leurs lits. Il réagit aussitôt – se retourna, se coucha sur elle, baissa son slip, lui ôta sa culotte, et le tout fini en moins de dix minutes.
« Merci, c’était bon, dit-il.
- Oui. On devrait le faire plus souvent.
- On devrait. »
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Après avoir eu des enfants, Helen avait abandonné l'idée de voyager pour se détendre. Les voyages étaient-ils autre chose qu'un travail visant à s'amuser au mieux ensemble ? C'était un tissu de compromis, d'obstacles imprévus, de défis. C'était l'art de se plier au rythme des autres, de saisir l'ambiance : fallait-il se promener encore une heure, ou était-il temps de rentrer se reposer à l'hôtel ? Prévoir un goûter ? Prendre les transports en commun ou essayer de se promener à pied ? Fallait-il se presser un peu ? Les enfants supporteraient-ils une visite de musée ? [...]
Et quand on dînait dehors, on n'avait pas le droit à l'erreur. Il fallait bien manger, qu'on puisse constater tout en mangeant que c'était vraiment bon, qu'on avait fait un bon choix et qu'on en avait pour son argent, et on prévoyait déjà comment, une fois de retour, on en parlerait aux amis, oui, nous avons mangé dans un restaurant génial, oui, et pas cher du tout, une ambiance vraiment incroyable ; et si ce n'était pas le cas, il fallait tout tirer dans l'autre sens, exagérer le service calamiteux, on ne pouvait pas se permettre l'indifférence. Les vacances étaient des "vacances" avec des guillemets, car on n'y était pas du tout libre, il fallait sans cesse prendre une foule de choses en considération.
(p. 170-171)
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