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Critiques de Philippe Meirieu (29)
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Korczak : Pour que vivent les enfants

La classe de ma fille a participé à l'Aventure Citoyenne, action portée et animée conjointement par les éducateurs du service des Familles et Parentalité de Mulhouse Alsace Agglomération et l'association Thémis. C'est ainsi que nous avons été conviées à découvrir ce livre appartenant à la collection grands portraits.

Ce livre est inspiré de l'histoire vraie d'un grand homme : Janusz Korczak (né Henryk Goldszmit le 22 juillet 1878 ou 1879 dans la Pologne occupée par la Russie du Tsar). Comme il est indiqué page 40, en ouverture du dossier contenant des documents d'archives, « entre respect et proximité, Janusz Korczak a travaillé toute sa vie à trouver le ton juste dans la relation entre enfants et adultes ». Il sera, hélas, conduit, avec les 192 enfants et 10 adultes de la Maison de l'Orphelin au camp de Treblinka, le 6 août 1942.



Ma fille, qui avait déjà vu le film le Pianiste de Roman Polanski (2002), a lu très attentivement les définitions de l'antisémitisme, du ghetto de Varsovie et de la Shoah qui contribuent au nécessaire devoir de mémoire. Elle a également beaucoup apprécié les pages 18-19 au sujet du Tribunal des pairs, avec la belle conclusion : « discuté, voté, jugé, lu et approuvé et toute clarté ! ».



La narration est faite au présent ce qui contribue à la simplification du récit, pour une meilleure compréhension par les enfants. le récit est ponctué des propos et des réflexions de Janusz Korczak, également auteur de plusieurs oeuvres traduites en français.



Enfin, ma fille a beaucoup apprécié l'utilisation de la boite aux lettres (cf. p. 20). Voici l'explication de Janusz Korczak lui-même : « L'éducateur ne doit pas hésiter à utiliser la communication écrite avec les enfants. La boîte aux lettres permet de remettre à plus tard une décision : écrit-le moi et nous verrons. Les enfants apprennent grâce à elle à attendre une réponse au lieu de l'exiger sur-le-champ et à n'importe quel moment, à réfléchir et à motiver une action… »



Une lecture enrichissante et nécessaire. Merci à l'Aventure Citoyenne de l'avoir rendue possible.



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Célestin Freinet

On dira que cela peut paraître insignifiant par rapport à d'autres sujets d'actualité mais je m'interroge souvent sur les penseurs de l'Education. Des constats en général alarmants sur le niveau et la motivation des élèves, beaucoup de conseils sur ce qu'il faudrait faire et très peu de mises en pratique de leur part. Alors autant prêcher dans le désert.



Mais avec Freinet, c'est peut-être différent. D'abord il s'appelle Célestin, il est né en 1896 dans la génération sacrifiée qui va servir dans les tranchées de la première guerre mondiale. Il en reviendra changé et c'est le moins que l'on puisse dire: mutilé de guerre à 70% (un balle dans les poumons) et en opposant farouche aux aboiements humains qui disent de faire ceci ou cela.



La guerre en a fait un insurgé! Il va orienter sa rage, sa révolte même, principalement contre l'Education de l'époque.

Il refuse la classe sanctuaire dans laquelle un clerc ânonne ses cours devant des élèves qui prennent la copie comme ils le peuvent. Il veut apporter plus d'autonomie à l'élève dans les apprentissages.



Il est à l'origine d'un courant pédagogique qui s'est maintenu durablement en 100 ans. Il consiste en gros, au lieu de proposer exclusivement des cours magistraux, à mettre l'enfant au centre des apprentissages! Cette phrase a été d'ailleurs reprise telle un flambeau dans les nouveaux programmes de ...1991, puis les suivants. Qu'en a-ton fait?



Tout est affaire d'interprétation. Comment faire fonctionner une belle idée comme celle-ci: Je me souviens par exemple de"l'observation réfléchie de la langue" à la place de la grammaire, de l'orthographe et des conjugaisons. Certains se sont dit: on n'en fait plus alors? du coup beaucoup d'enseignants n'ont plus fait de grammaire, de conjugaison ou de grammaire. Les parents ont perdu leurs repères. Et cette nouvelle façon d'aborder les apprentissages a fait flop. Dans sa pratique!



Pourtant le personnage de Célestin Freinet a quelque chose de réellement novateur. Dans les écoles spécifiquement Freinet, on trouve des projets de classe tels que l'imprimerie à l'école, la correspondance interscolaire, le journal scolaire. Des actions en faveur de l'émergence de l'élève citoyen telle que des réunions d'élèves. On pourra dire que l'élève devient alors plus actif. Mais Freinet constate lucidement que ce sont toujours les mêmes qui sont actifs alors il met en place des contrats pour chaque élève dans des ateliers et des tâches à accomplir.



En ce moment les écoles Freinet ont le vent en poupe. Mais la pertinence de cette voie pédagogique serait de savoir si les élèves en échec dans le système traditionnel trouvent enfin la joie d'apprendre et une forme de valorisation. Je n'ai pas la réponse.

Mais l'échec scolaire qui oriente les enfants vers l'échec professionnel me révolte! Le système scolaire doit évoluer.

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Doit-on croire les enseignants sur parole ?

Tolstoï s'est intéressé à l'école et a créé la sienne en 1859 à Iasnaï Poliana , localité où il est né, au service du peuple! Là, il va consacrer quelques temps, trop peu sans doute, à exercer ses talents de pédagogue qui doute mais qui cherche comment intéresser ses élèves avec des questions de sciences, sur les origines, etc, et en les initiant aussi à la culture.



Pourquoi cette initiative?

C'est à la suite d'un épisode marquant, en 1856. Il décide de donner ses terres à ses propres serfs, les rendant propriétaires et leur cédant ainsi la liberté bien avant l'heure. Mais ceux-ci refusent! "Pourquoi ne veulent-ils pas de la liberté ?"



Cette question va le hanter durant bien des années et ses voyages en Angleterre, en Suisse, en France ou en Russie vont lui apporter quelques éléments de réponse. Il constate que "l'éducation est l'apprentissage de la servitude", "partout, c'est l'abrutissement!"...



La démarche de Tolstoï, de longue haleine, a pour finalité de donner aux hommes une liberté dont ils ne veulent pas. Pour cela, de ne plus croire quiconque aveuglément sur parole mais de penser par soi-même grâce à une solide culture.



Comme il est plaisant suivre les pas de ce grand homme qui pense, qui agit et qui se trompeparfois (lire la première leçon de géographie du maître Tolstoï sur la sphéricité de Terre, une leçon périlleuse que le grand maître n'a pas su faire comprendre à ses élèves).



Qu'en reste-t-il aujourd'hui? L'expérience de cette école n'aura pas de suite .Mais

l'auteur, Meirieu, cite des expériences qui pourraient s'en approcher comme la pédagogie Freinet ou "La main à la pâte" et donne en exemple une classe relais (classe pour des élèves de 12 à 16 ans, en difficulté, en 2001) qui suit le cheminement"des grandes questions culturelles pour s'autoriser à penser".



Cet ouvrage de 45 pages seulement peut intéresser les pédagogues mais aussi les passionnés de littérature.
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Maria Montessori. Peut-on apprendre à être au..

Maria Montessori est une pionnière.

D'abord, ce fut la première femme médecin en Italie il y a seulement 110 ans. C'est d'ailleurs en exerçant dans la banlieue de Rome qu'elle va se demander s'il n'y a pas quelque chose à faire, en matière de pédagogie, pour les enfants de ces quartiers que l'on nommait "débiles". Elle rencontrera des chercheurs et lira, entre autres, les travaux du Docteur Itard qui voulait éduquer "l'enfant sauvage".



Pionnière deux fois car, dès 1907, elle va élaborer un système pédagogique adapté aux élèves "difficiles" avec un cadre sécurisant, des outils spécifiques, du matériel de classe ( des meubles!) pour les enfants...tout ce qui tendra à la pédagogie de l'autonomie.



Depuis des écoles Montessori (privées) ont été créées (assez peu en France) mais l'influence de ses travaux a été énorme notamment pour toute l'école maternelle!
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Fernand Oury. Y a-t-il une autre loi possib..

Avec ce tout petit livre, Philippe Meirieu tente d'exposer au grand public quelques thèses fondatrices de la pensée de Fernand Oury, quelques idées sur l’éducation au sein de notre société française. Il le fait à travers divers témoignages et extraits d’ouvrages sur les théories et pratiques de ce fameux sociologue français. On peut reprocher le format évidemment qui s'appuie sur l'adaptation de films éducatifs, ce qui se retranscrit difficilement par format papier. De plus, même si le livre est très court, la répétition de certains témoignages et le format lui-même ne donne pas envie de s'attarder sur les rares exemples développées qui sont, pourtant, assez originaux et donnent à réfléchir.



Toutefois, dans l'ensemble, c'est une très bonne mise à l'étrier pour aborder quelques grandes idées centrées sur de nouvelles façons d'éduquer par l'école, mais qui demanderont à être approfondies par d'autres lectures. À noter que la bibliographie à la fin est intéressante et de bonne facture pour un si petit ouvrage.



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Récits d'enfance

Une vingtaine de très courtes histoires, 3 ou 4 pages en moyenne. Des histoires telles qu'on les raconte à nos gosses, les longues soirées d'hiver, enfin pas aux tout petits, plutôt les moyens et les grands, 6 à 150 ans. Elles sont toutes très fortes en énergie mais elles ont la particularité d'être en parties finies. Vous pouvez vous satisfaire de la fin mais elles sont surtout conçues pour imaginer une suite, l'auteur aurait presque pu les terminer avec des points de suspension.

Un recueil pas du tout connu ni sur Babelio, ni sur la toile. C'est étrange car Philippe Meirieu à un réel talent de conteur. Je me serais laissé volontiers bercé au coin de la cheminée, ivre de chaleur …

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Les devoirs à la maison

- Ton exercice, où est-il ?

- Ben, sur une feuille, parce que j’avais oublié mon cahier dans mon casier.

- Et la feuille, où est-elle ?

- Ben, je l’ai oubliée sur mon bureau.

- …







- Tu n’as pas fait l’exercice pour aujourd’hui, Océane, encore une fois. Pourquoi ?

- Hier soir, j’ai pas eu le temps.

- Mais ce n’est pas la première fois que tu ne fais pas ton travail, tu es en sixième…

- [Pleurs] C’est parce que chez moi je dois faire la vaisselle et le ménage et sortir le chien, je dois tout faire…

- …







- L’exercice pour aujourd’hui ?

- J’avais pas mon livre, je l’ai laissé chez moi.

- Et toi, tu n’étais pas chez toi ?

- Nan c’est parce que j’ai dormi chez le voisin.

- …







J’illustre ce que rappelle le début du livre : « l’essentiel du travail scolaire se fait en classe… ou devrait se faire en classe ».





On ne maîtrise pas les conditions de travail à la maison.



Et si ceux qui vivent dans des logements insalubres restent l’exception, si ceux qui sont occupés de tout leur temps libre par les tâches ménagères, la surveillance des petits frères ou les travaux de la ferme sont proportion négligeables, si ceux qui sont entièrement livrés à eux-mêmes sur le choix de leurs activités (et qui choisissent les jeux vidéo de 17h à 22h) sont très rares, la réunion de tous ceux-là commence déjà à être importante.



Et puis il faut ajouter tous ceux qui ne sont pas des cas extrêmes mais qui sont loin d’avoir les conditions idéales, simplement de motivation parfois, pour faire leurs devoirs dans de bonnes conditions.



Donc, faire tout ou presque en classe.





- Tu attends quoi pour commencer l’exercice que j’ai donné à faire il y a… 5 minutes… ?

- C’est Théo qui a ma règle.

- On va la lui redemander alors, comme tu ne peux pas travailler…

- Attendez !

- Quoi ?

- J’en ai une autre. Dans mon sac.

- …





Évidemment, c’est pas gagné.

Au regard de la motivation de certains élèves, cela paraît mission impossible.

Mais alors, on peut s’intéresser à la question de la motivation des élèves, au lieu de seulement déplorer son absence.







Donc, parfois quand on regarde l’agenda surchargé de certaines classes, à certaines périodes, on se rend compte qu’il reste beaucoup de devoirs à la maison.

De toute façon, il est souhaitable qu’il en reste quand même un peu.

Enfin, un peu de devoirs à faire et de leçons à apprendre en dehors de la classe.







Car on pourrait très bien imaginer que l’institution prenne en charge cela à travers les études dirigées, l’aide aux devoirs, l’accompagnement éducatif, le soutien, les temps d’activité périscolaire, ou toute autre appellation qui viendra prendre le relais…

Mais les moyens qui sont consacrés à cela actuellement sont bien insuffisants, permettant à la rigueur de prendre en charge les cas extrêmes. Les autres peuvent continuer à engloutir des sommes faramineuses en cours particuliers, stages de remise à niveau, cahiers de vacances…







Bref, revenons-en aux devoirs à gérer à la maison. Quel casse-tête pour les parents !



Selon Philippe Meirieu, la réussite scolaire n’est pas une preuve d’affection et elle ne doit pas être considérée comme telle, au risque de provoquer des drames en cas de de difficultés.

Comment faire alors ?



La première réflexion proposée est très générale. Elle concerne le rapport que l’on a nous-même au travail et donc les valeurs que nous transmettons à nos enfants à ce sujet.







Ensuite, par contre, Philippe Meirieu aborde des points bien plus concrets, répondant aux questions :



Faut-il tout vérifier ? : Non, et il ne faut pas en « remettre une couche » après une punition donnée à l’école (ce qui n’empêche pas qu’il vaut mieux l’approuver, ou tout au moins ne pas la désapprouver).



Comment trouver les bonnes méthodes ? En ne cherchant pas à en imposer, car il y a différentes façons d’apprendre, de se concentrer, de s’organiser. Il faut laisser l’occasion à l’enfant de trouver la méthode qui lui convient le mieux.

Et puis il faut aider son enfant, bien sûr, sans pour autant le rendre dépendant de l’aide, le but étant quand même l’autonomie.



Tout cela est bien difficile et donc un paragraphe est prévu pour rassurer les parents pour lesquels « tout cela n’a pas marché ».







Quelques idées sont données ensuite pour aider à réaliser les différents type de travail à la maison : revoir une leçon, apprendre une leçon, faire un exercice ou un devoir, faire un dossier ou préparer un exposé, réviser un contrôle.







M’enfin, si parfois, ils pouvaient juste ouvrir leurs cahiers d’une séance à l’autre…



- Qu'a-t-on fait hier ?

[Regard paniqué de Mattéo...]

- Même vaguement, hein.

[Regard désolé de Mattéo... puis celui-ci se décide à répondre]

- Des maths !

- Oui, ta prof de maths, pour la troisième année de suite, tu me reconnais, cool…











« J’ai dix ans

Je sais que c’est pas vrai mais j’ai dix ans

Laissez-moi rêver que j’ai dix ans

Ça fait bientôt quinze ans que j’ai dix ans

Ça parait bizarre mais

Si tu m’crois pas hé

T’ar ta gueule à la récré

[…] »



Extrait de « J’ai dix ans », Alain Souchon :

https://www.youtube.com/watch?v=dcBbeb_CR30

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Qui veut encore des professeurs ?

Il n’aura échappé à personne, tant les médias relaient l’évènement, que c’est la période de la rentrée scolaire. De même, personne n’a pu entendre parler de la pénurie de professeurs qui sévit depuis plusieurs années dans notre beau pays, comme on dit. Philippe Meirieu est un spécialiste de l’éducation. Adoré par certains, haï par d’autres, il vient d’écrire un court texte dans la collection « Libelle » des éditions du Seuil destiné à donner son point de vue sur cette question. Et, comme d’habitude, il le fait avec un certain talent et des arguments à l’appui.



Il tente d’expliquer les raisons de cette débâcle et d’analyser rapidement l’évolution du métier de professeur (et non enseignant, car cela, selon lui, limite son rôle). Evolution que lui imposent le pouvoir et la société et que Philippe Meirieu n’apprécie pas. Les professeurs ne seraient plus que des passe-plat : des scientifiques créent des méthodes grâce aux neurosciences, entre autres et il suffirait de les appliquer à la lettre, sans varier d’un iota, pour que cela fonctionne. Plus d’humain, plus de personnalisation, puisque tout est prévu sur les fiches. Dit comme cela, on peut effectivement douter de l’efficacité de la méthode. Pour un grand nombre, sans doute. Mais de nombreux cas particuliers doivent se présenter et ne pas rentrer dans les cases. C’est ce que disaient les médecins quand on a tenté de leur imposer une seule solution pour soigner telle ou telle maladie. Aucune liberté, suivre les ordres, même s’ils ne sont pas aussi merveilleux qu’annoncé.



Philippe Meirieu appelle donc (encore un fois) à tout remettre à plat. Arrêter de mettre ici ou là un pansement en espérant que cela permette à la machine de continuer encore quelques années. Jusqu’à la rustine suivante. Mais ce qu’il propose semble totalement irréalisable. Même si cela devait fonctionner, qui prendrait le risque d’une telle décision ? Et comment ne pas se dire que les professeurs, les parents, les autres acteurs de la vie sociale seraient incapables de se mettre d’accord et passeraient leur temps à s’invectiver. Sans réellement penser aux élèves, qui devraient être au centre de tout ce dispositif.
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Fernand Oury. Y a-t-il une autre loi possib..

Un indispensable, mais peut-être pas suffisant, pour celles et ceux qui ont des classes difficiles à gérer.

Pas de remède miracle, car on ne peut surseoir durablement à la violence, mais des pistes pour établir des règles dans la classe.



Fernand Oury ne regrettait pas les écoles casernes de nos grands-mères et grands-pères et encore moins les écoles sans règles après 68 qui laissaient "après la prison, un désert sans repères, sans limites reconnues et pas davantage de lois décidées en commun."

A la critique de l'école-caserne, il soulignait la nocivité des écoles sans loi.



La rencontre avec Freinet a apporté beaucoup à Fernand Oury et lui a permis de proposer une autre pédagogie. En fréquentant les classes rurales , les classes de perfectionnement et... les dojos, l'instituteur s'est forgé l'idée d'attribuer des ceintures colorées aux élèves en fonction de leur comportement!

L'idée était de valoriser les bons comportements et d'attribuer des droits supplémentaires aux élèves exemplaires ( ne serait-ce que d'aller aux toilettes sans demander la permission).

La couleur de la ceinture de chaque élève était décidé lors de conseils d'élèves hebdomadaires. Ainsi que le cadre, des règles, à établir pour que chacun puisse trouver sa place, respecte les autres et soit respecté par les autres.

De nombreuses classes "à problèmes"ont adapté ce mode de fonctionnement.

A mon humble avis, il obtient ses résultats en réunissant de nombreuses conditions. Persévérance et nerfs solides des enseignants...sans parler de la formation... et de ségrégation sociale... Vastes sujets.
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Lettre aux grandes personnes sur les enfant..

Contrairement à l'auteur, je ne pense pas qu'il faille de l'inconscience pour parler aujourd'hui d'éducation, mais de beaucoup d'amour pour les enfants et la volonté bien ancrée de les mener sans encombres ou presque à l'âge d'Homme. Parce que l'impression générale, c'est que beaucoup de choses foutent le camp et que tout le monde va devoir se retrousser les manches pour leur assurer un avenir correct entre crise économique, vie virtuelle et disparition des grands récits fondateurs (religion, communisme, socialisme...) Les éducateurs (au sens large) sont condamnés à improviser et inventer.

Mais pas n'importe comment. Il y a un but : l'enfant doit devenir un citoyen libre et informé. Là, comme ça , ça semble facile. Mais si sont pris en compte en milieu social de l'enfant, son éducation pré-scolaire, sa propre envie, la démission de l’État.... tout devient subitement plus compliqué. Le point fort de cet ouvrage est de ne pas donner de recettes toutes faites (il avoue qu'il n'y en a pas), mais de proposer des pistes de réflexion, charge à chacun de les approfondir, de les explorer, de voir comment elles peuvent (ou non) s'articuler à son propre projet éducatif. Il est bien conscient que la société de consommation, du tous connectés, n'aident ni les éducateurs ni les éduqués, que ce sont potentiellement des sources de danger. Il passe par l'histoire de la pédagogie, vers les pédagogues de l'apprentissage par l'implication et la participation (Freinet, Montessori, Koczak, Pestalozzi...) mais aussi par la philosophie (Descartes, Pascal, Bernard Stiegler...) et le pédopsychologie pour savoir qu'elles sont les différentes étapes de la construction de l'enfant et de l'adolescent.

Il n'est pas naïf, il sait que pour construire un homme/une femme, il faut passer par l'apprentissage de règles, de connaître leur bien fondé, savoir qu'elles protègent et autorisent en même temps. Qu'elles permettent de découvrir sans se mettre en danger et qu'elles offrent un cadre rassurant. Y compris dans les processus d'apprentissage : les enfants ne sont pas laissé seuls devant un projet, ils ne peuvent pas faire tout ce que bon leur semble. Mais il sait aussi que tout ou presque doit se passer dans la médiation et l'explication, y compris la punition si l'on veut qu'elle soit productive, voire qu'elle implique l'enfant dans la vie sociale qui est la sienne.

Un livre à conseiller à tous les éducateurs : parents, enseignants, éducateurs spé, et toutes les professions liées à l'enfance. C'est accessible, documenté et fourni une bibliographie assez importante.
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Korczak : Pour que vivent les enfants

Un bel hommage à un grand homme : Janusz Korczak. Il a beaucoup travaillé pour les droits de l'enfant, leur éducation. Il est à l'origine de deux orphelinats en Pologne où les enfants étaient éduqués et pris en considération. Malheureusement les horreurs de l'Histoire ont eu raison de lui, les déportations de millions de juifs lui seront fatales. Jusqu'au bout il accompagnera les enfants dont il prend soin.



Une personnalité à découvrir ou redécouvrir mais à ne jamais oublier.
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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L'école, le numérique et la société qui vient

La question centrale est la suivante : comment réussir à concilier école, pédagogie et numérique ? Sans opposition frontale ni optimisme béat naïf. Les auteurs donnent ici quelques idées, les pièges à éviter, la richesse que peut être une vrai pédagogie du numérique, les outils qu'il peut apporter à condition de ne pas se laisser imposer une vision et une utilisation purement économique, comme cela tend à être. Car si le numérique et ses outils peuvent être une vraie richesse, il ne faut pas oublier que certains apprentissages sont primordiaux : lecture, écriture, ouverture d'esprit. Ils forment les enfants à penser par eux-mêmes, à être curieux et ouvert. A réfléchir avant de céder à toutes les sirènes du mercantilisme. Le numérique, oui, mais pas n'importe comment. Nos enfants construisent le futur de nos sociétés ; faisons en sorte qu'il soit au moins un peu meilleur en leur apprenant les bonnes choses, correctement. Pour leur permettre d'utiliser toutes leurs ressources
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Le choix d'éduquer : Ethique et pédagogie

Un essai exigeant et dense malgré sa relative brièveté.



A mon sens, chaque éducateur (au sens le plus large) devrait, au moins en substance, se poser les questions que développe Philippe Meirieu dans cet ouvrage. Si l'on fait le "choix d'éduquer" on ne peut pas faire l'économie d'un véritable questionnement éthique ou bien ce projet reste dramatiquement superficiel et inefficace.

Dans ce texte philosophique, l'auteur fait le pari de l’éducabilité de tous.

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Korczak : Pour que vivent les enfants

Lorsqu’un célèbre auteur-illustrateur, Pef, et un amoureux de la pédagogie, Philippe Meirieu, se rencontrent; cela produit un album magnifique. Tous les deux ont retracé, avec la plus grande simplicité, les moments importants de la vie de Janusz Korczak. Les textes courts sont ponctués par des citations. Korczak avait un don pour l'éducation des enfants, et ce livre en est une belle illustration.
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Apprendre... oui, mais comment

Un grand pédagogue, un très grand chercheur en Sciences de l'Education.Toujours chercher, toujours se remettre en question pour avancer...
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Qui veut encore des professeurs ?

Voici un cri du cœur de Philippe Meirieux, qui dénonce la dégradation du statut de professeur, désormais profession déconsidérée et sommée d'être aussi efficace (n'osons pas dire rentable) que d'autres dans un monde où des enquêtes mettent en compétition des systèmes éducatifs sur des critères bien sûr questionnables.



Fustigeant à la fois les politiques, s'efforçant de contrôler une profession et d'en "neutraliser" ses représentants, quitte à priver leur métier de leur dimension humaine à grand renfort de nouvelles technologies, mais aussi les parents, toujours plus demandeurs de régimes d'exceptionnalité pour leurs rejetons, l'auteur renvoie aussi le lecteur à Guizot, Ferry, Ricœur et j'en passe.



Que faire donc pour rétablir l'attractivité (!) d'un métier si essentiel? Revaloriser les salaires certes, mais aussi créer de micro-structures où le professeur serait remis au centre de tout...



Pas franchement convaincue par ce pamphlet qui, s'il soulève des problèmes réels, laisse une impression d'un auteur un peu énervé et de propositions un peu légères et pas franchement réalisables (mis à part la revalorisation salariale bien sûr). Et je rejoins la critique de Lenocherdeslivres : on parle finalement bien peu des élèves, les principaux intéressés, dans ce court essai...
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Lettre à un jeune professeur

Autant j'apprécie Meirieu, le personnage, autant, en terme d'écriture cela peut être ardu. Et pourtant, le livre ne fait pas plus de 100 pages.



J'apprécie assez l'image que Meirieu nous transmet de l'enseignement et des enseignants mais les termes qu'il utilise et la tournure de phrases sont souvent assez complexes.



Et un grand reproche que l'on peut faire aussi à cette lettre à un jeune professeur, mais là l'auteur n'y est pour rien ça serait plutôt la responsabilité de la maison d'édition c'est la taille des lettres pour le livre.



Dans le texte c'est déjà petit mais dans les notes de bas de pages, la taille de la casse associé au style du caractère rendent certaines notes de bas de pages incompréhensibles voire illisibles. Et ça, c'est vraiment dommage.



Néanmoins, point positif, il y a de très belles phrases à se remettre en tête lorsqu'on est prof débutant et quelques jolies réflexions à avoir sur le sens que l'on veut donner à son enseignement.



Je pense que les jeunes profs d'aujourd'hui doivent poursuivre l'enseignement vu par Meirieu et Freinet avant lui et que ce livre peut les y aider.





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Korczak : Pour que vivent les enfants

Henryk Goldszmit est plus connu sous le nom de Janusz Korczak. Cet homme a pris soin des enfants dont personne ne voulait : des enfants de la rue, des orphelins. Il a également était l'un des pionniers à se battre pour la reconnaissance des droits des enfants en tant qu'êtres humains à part entière. Il fait partie de ceux qui ont apporté de la lumière dans l'obscurité.



Cet album lui rend un très bel hommage. Il est composé de sa biographie, d'une chronologie et d'un petit dossier documentaire.

Je n'ai pas accroché au style des illustrations mais le texte est bien écrit et efficace.



Je ne connaissais pas du tout cet homme. J'ai aimé le découvrir, lui et ses combats.

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Korczak : Pour que vivent les enfants

Je ne connaissais pas KORCZAK ; Ce livre m'a informé et donné envie de transmettre son travail . Merci à Rue Du Monde pour cette publication. Je pense que les enfants valent mieux que la façon dont ils sont (trop souvent ) perçus aujourd'hui .Ce sont déjà des PERSONNES avant d'ètre des enfants ; et devraient ètre "entendus" en tant que tels.
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Frankenstein pédagogue

Dans ce petit traité de pédagogie, Philippe Meirieu interroge la question de la formation d’une personne et non de sa fabrication, afin de lui permettre d’être sujet.



Dans la première partie, grâce à différents mythes, dont celui de Frankenstein, l'auteur expose sa théorie et nous montre qu’en « fabriquant » quelqu’un, on ne l’éduque pas.



La deuxième partie du livre donne des pistes et sept exigences d'une révolution en pédagogie. Au travers d’exemples et d’explications, il nous donne à réfléchir sur certains préjugés. Il existe un domaine, qui est la pédagogie, où tout n’est pas programmé, où l’on s’interroge sur les meilleures façons d’amener l’enfant ou la personne à être autonome, et où on lui donne la possibilité de grandir à son rythme.



Dans la troisième partir, Meirieu analyse différents concepts de pédagogie à avoir à l’esprit pour ne pas fabriquer l’autre. Il explique son concept de "pédagogie différenciée" qui nous rappelle que l’on doit s’adapter à chaque personne accompagnée.



Cet ouvrage est très intéressant pour toute personne intéressée par la pédagogie, notamment les professeurs et les éducateurs.
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