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Citations de Philippe Ségur (97)


Nous nous sommes approchés. Il y avait un papillon bleu sur le pare-brise. Un mot de bienvenue, certainement. Au cours de siècles, les Cordouans avaient été envahis par les Phéniciens, les Romains, les Wisigoths, les Arabes et maintenant les touristes. L'hospitalité n'avait plus de secret pour eux.
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La puissance de mon cerveau me stupéfiait. J'étais un médium, j'étais comme possédé. Un esprit confondant s'exprimait par ma bouche. (...) Nom de Dieu, je parlais comme ces types à la télévision, ces intellos qui savent tout et causent de tout sans vergogne.
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On est comme ça avec Beth. La culture, c'est notre truc . De vrais dingues, des passionnés . Quand ça nous prend, on bouquine pendant des heures . Le téléphone peut sonner, l'immeuble s"effondrer, rien ne saurait nous arrêter .
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Il y a ceux qui vivent la vie et ceux qui la regardent ! 90% de crétins devant leur poste (de télévision) permettent à 10% de nantis de se fendre la leur ! Le plus grand nombre travaille ou survit pour acheter du divertissement qui lui fait oublier l'âpreté de ses conditions d'existence.
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Peu à peu, je m'étais coupé du reste de l'univers. J'avais supprimé la télévision, ne lisais plus les journaux, n'écoutais plus la radio. J'étais devenu un moine, tout entier dédié à la vie intellectuelle, avec plus d'argent sur mon compte que je ne pouvais en dépenser, plus de livres dans ma bibliothèque que je ne pouvais en lire, plus de manuscrits dans mes tiroirs que je ne pouvais en publier. Je ne cessais d'écrire et de travailler, m'acharnant comme une brute à anéantir le temps pour ne pas le voir passer.
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Je scrutais mon visage dans le miroir de la salle-de-bains. Les spots blafards du meuble intégré creusaient mes traits en ravines ombreuses et profondes : une face fantomatique dans un film expressionniste allemand. Autour de ma tête, les murs de la pièce ondulaient par vagues. Mes oreilles sifflaient, mon crâne me lançait.
Soixante douze heures, trois jours sans dormir.
Pour être honnête, ce n'était pas pire qu'avant. Pas pire que lorsque je sombrais dans le coma, farci de drogues. La différence, c'est qu'à présent, j'avais choisi de me faire cette tête-là, ce faciès de déterré. Cela changeait toute la perspective. J'avais cessé d'être une victime.
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Ange avait remarqué qu'il y avait quelque chose d'animal qui se dégageait de sa personne, une sorte de magnétisme qui les rendait folles. Ou bien elles fichaient le camp tout de suite ou bien elles se mettaient à poil sans discuter. Même qu'à la réflexion la deuxième hypothèse lui coûtait assez cher.
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Je lui décrivis l'ensemble de mes symptômes. Ils ne lui parurent pas alarmants. Pour la migraine, il préconisa de l'almotriptan 12,5 mg. Je lui confiai que la douleur avait failli me faire commettre un geste fatal. Il ajouta un antidépresseur. Du chlorydrate de fluoxétine 20 mg. Je l'informai que je ne dormais plus depuis un mois. Il me prescrivit une boîte de zopiclone 7,5 mg ainsi qu'un anxiolytique, du clorazépate 10 mg. Il relut la liste. Voilà, avec cela, je n'aurais plus de problèmes. Est-ce qu'il me fallait autre chose ?
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Un jour, j'attaquai l'écriture avec une bouteille de rhum à neuf heures du matin. Plus les mots jaillissaient, plus je buvais sans maîtriser ma consommation.
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Je l'observais. Il était à genoux. Ça pouvait être réglé en deux secondes. Un main sur le nœud de cravate, une autre sur le froc et je le jetais dehors.
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Je me suis réveillé avec un cloporte dans l’œil. Le droit. La gêne a été immédiate, dès que je l'ai ouvert. Je me suis redressé en sursaut sur le lit. Il devait être aux alentours de sept heures. Le décor de la chambre émergeait de la nuit. Tout était à sa place. Tout, à l'exception d'une forme ovoïde de quelques millimètres de diamètre qui galopait partout où je posais le regard.
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Une fois rentré, je me rappelai que nous étions le dimanche du second tour de l'élection présidentielle. Deux mois plus tôt, j'avais pris la décision de ne pas voter. Je ne voulais plus cautionner un régime dans lequel les inégalités sociales faisaient autant de vies brisées, d'existences misérables, et où une infime minorité s'enrichissait au-delà de toute raison. Par curiosité, j'allumai l'ordinateur : Macron était élu président de la République. Un tiers seulement des électeurs s'étaient prononcés en sa faveur. Comme l'affirmaient sans rire les journalistes, grâce à l'avènement du candidat antisystème, une révolution était en marche et des jours heureux s'amoncelaient en gros nuages noirs à l'horizon. Je me servis un verre de rhum afin d'éviter une transition trop brutale vers la vie ordinaire.
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J'ai choisi un pétard dans la boite . Un bison n°2, diamètre deux centimètres quatre . J'ai allumé la mèche et j'ai balancé au dessus de ma tête, par dessus le garde au corps . (...)
J'ai sorti un bison n°5, une merveille de quinze centimètres de long et de trois centimètres de diamètres.(...)
Je vous détruit, j'ai gueulé. je vous extermine .
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Knult ne s'était jamais satisfait des croquettes qui se reproduisaient chaque soir dans son écuelle. La gastronomie obéissait pour lui à des règles complexes où le plaisir du palais ne pouvait être complet sans l'excitation du pistage et le frisson du larcin.
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Je laissai le lit défait, mes papiers sur la table, une pomme sur la cheminée et tout ce que j'avais été jusqu'à ce jour. J'abandonnai mes livres, mes disques, mes misérables poèmes dans un petit carnet. Mon cher Hermann Hesse et l'immense Tolstoï, Mishima et saint Jean de la Croix, la musique des Doors, le piano de Gurdjieff et la musique ancienne, les compagnons du doute et de l'attente ardente, ce qui m'avait nourri, je quittai tout cela. Pour un jour, pour toujours.
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Nous appauvrissions la langue par la suppression du neutre et la féminisation des fonctions, rendions les textes illisibles par des tirets imbécil-e-s et nous plaignions des violences faites aux femmes, mais nul ne semblait avoir envie d'en finir avec la vulgarité des amuseurs, le culte de la pub et le règne du porno.
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La littérature n’etaitplus écrite avec du sang mais avec de l’encre à billets de banque.
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je ne voulais pas que Wesley, le plombier,
profite de la situation, sous prétexte,
qu'elle ne faisait pas la différence
entre un mandarin de 16 et une matrice chanfreinée à 45 .
p115
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je fonçais chaque matin à toute berzingue vers ma boîte aux lettres. (...)
J'ai reçu une réponse d'Albin Michel aujourd'hui. (...)
C'est une lettre d'insultes, j'ai fait. Manuscrite. Une femme. Elle tente de démolir mon travail. (...)
Pas une réponse type, dactylographiée, anonyme. C'est écrit par quelqu'un de vivant !
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"vous savez pourquoi les gens se font construire des baraques en banlieue, vous le savez ? Des baraques qui les contraignent à bouffer la moitié de leur budget en bagnoles, essence, garagiste, assurance, tout le bastringue, pour trimer loin de chez eux et gagner de quoi rembourser le banquier pendant vingt ans tout en se privant de plaisirs courants dont ils ignorent l'existence ?"
Nouvelle pause. Nouveau silence.
"Ce n'est pas pour tondre leur pelouse le samedi et faire un barbecue le dimanche. Non, la plupart font semblant d'aimer ça, mais ça les emmerde en réalité. Ce n'est pas non plus parce qu'on préfère les savoir occupés à travailler, à râler dans les embouteillages, à pousser leurs chariots dans les supermarchés, plutôt que libres de réfléchir. Ne soyons pas si triviaux, docteur. Ne soyons pas si convenus. La vérité, c'est que personne ne veut être libre. Personne ne veut réfléchir."
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