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Citations de Pierre Bost (16)


Monsieur Ladmiral, quand Gonzague s'en allait, n'était pas très triste de le voir partir ; mais ce départ lui rappelait qu'Irène n'était pas venue depuis longtemps. Alors, dans son adieu à Gonzague, on sentait toujours un peu le regret que cette visite n'eût pas été celle d'Irène. Gonzague comprenait, et il avait des jours où, en redescendant l'escalier de son père, bouleversé, il manquait des marches, comme un amoureux éconduit ; tous les chagrins se ressemblent.
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Les jeux de la lumière sous le feuillage de la tonnelle le ravissaient, le plongeaient dans une espèce de griserie apaisante.C'était si beau, cette lumière d'été, et cette buée sèche de couleurs éclatantes sur tout le jardin, ces verts et ces rouges et cet or, et ce soleil comme un liquide ou une poudre.
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Monsieur Ladmiral peignait encore, mais seulement pour son plaisir, disait-il, comme s'il eût peint, jusqu'alors, pour celui des autres.
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Gonzague comprenait, et il y avait des jours où, en redescendant l'escalier de son père, bouleversé, il manquait des marches, comme un amoureux éconduit; tous les chagrins se ressemblent.
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Monsieur Ladmiral n’avait jamais beaucoup aimé Marie-Thérèse [sa bru], et d’abord parce qu’elle était une employée subalterne quand son fils l’avait connue ; épouser une femme qui travaille c’était, pour Monsieur Ladmiral, aussi fâcheux et, pour tout dire, aussi vulgaire que d’aller au bureau.
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Mercedes ne tenait pas à quitter une si bonne place et elle aimait bien son vieux maître. Mais celui-ci cultivait avec soin la fausse crainte de se voir abandonné, dernier souvenir qui lui restât, peut-être, de rapports normaux avec les femmes.
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Il s’agissait de Clara, une demi-étudiante en Droit qui ne se promenait avec des livres que pour exhiber une sorte de serviette-réticule en cuir vert où elle entassait, à côté de ses cahiers, son bâton de rouge, sa boîte à poudre et son étui à cigarettes. Elle ne faisait rien, était élégante, affranchie et riche ; on parlait parfois, en ricanant, de ses parents, qui habitaient une petite ville. Simon la recherchait depuis longtemps quand elle se mit à faire la cour à Pierre. Celui-ci se laissa tenter volontiers, et il allait prendre Clara quand il comprit que ce serait peut-être trahir son ami. Cela se passait à un moment où une femme ne supporte pas qu’on la refuse brusquement. Pierre eut pourtant le courage d’accepter ce ridicule, et, de peur d’avoir été sot, il se garda de rien dire à Simon.
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Les voitures descendent lentement la route, tous, et les chauffeurs eux-mêmes fixant les yeux vers l'odeur.
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C'est ainsi que, arrivé depuis peu d'années à Brévalles, M. Larsenal, l'agent-voyer, avait gagné ses lettres de naturalisation. Il avait su être de ces étrangers que l'on accepte et c'était avec un vrai regret que chacun lui disait adieu, car on venait d'apprendre qu'il était nommé à Nancy.
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Apprendre encore, préparer lentement une carrière difficile, il acceptait cette idée, encore un peu trop comme l’idée d’un sacrifice nécessaire, mais il espérait enfin l’accepter joyeusement ; la vie lui paraissait plus facile et moins exigeante. Il travaillerait, il ferait comme tout le monde ; il avait repris contact avec la terre ; il espérait bien garder longtemps ces idées sages ; il entrevoyait l’avenir comme une route plate, divisée en étapes, où d’autres, avant vous, et pour vous, ont préparé les relais.
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C’était un homme simple et facile, mais dont l’autorité et la clairvoyance surprenaient toujours, dans les circonstances graves. Toute la famille était solidement bâtie autour de lui ; Simon, même dans ses mauvais moments savait bien qu’il ne pouvait pas se passer de son père ; et les pires moments étaient ceux où il s’irritait de cette fidélité étroite.
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C’était un petit vieillard jaune, bougon et violent, les yeux noyés dans quarante années d’alcools, qui ne recevait chez lui que les clients qui lui plaisaient, et chassait les autres sans douceur ; on lui obéissait car il était méchant, redoutable malgré son air malingre, et l’on racontait qu’il avait jadis assassiné sa femme. Quand on lui posait la question, ce que ses meilleurs clients pouvaient seuls se permettre, il répondait : « Regardez la collection des journaux de l’époque ; moi, je ne me rappelle plus… » Si la légende était fausse, du moins semblait-il satisfait qu’elle existât.
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Les jeunes femmes du quartier s’intéressaient à Pierre Silvanès parce qu’il était riche et généreux, et d’ailleurs gai, aimable, bon camarade ; mais elles ne l’aimaient pas, et c’était une opinion bien établie chez elles qu’il avait « l’air faux » et qu’« avec lui il fallait se méfier ».
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Simon partit pour Paris. Heureux de travailler et heureux de vivre, il travailla peu et il vécut mal. Il avait cru qu’une année de P. C. N. serait bientôt passée, et s’aperçut très vite — tant les premiers mois de Paris, remplis de découvertes et d’aventures, semblent longs au nouveau venu — que ces travaux menus et lents ne l’intéressaient pas. Lui qui avait été jusqu’alors un élève sans éclat et qui croyait que les études qui suivent le baccalauréat sont beaucoup plus difficiles que celles du lycée, il s’aperçut qu’il lui suffisait d’une bonne journée d’application pour apprendre ce que ses professeurs expliquaient en trois semaines.
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Aucune vocation tyrannique ne le poussait, mais il lui semblait que cette carrière pourrait l’intéresser, et même plus qu’une autre ; les difficultés ne l’effrayaient pas, l’attiraient même, et, à l’avance, il se promettait de grands plaisirs, et une activité robuste.
Il se promettait surtout la liberté. Il reconnaissait lui-même, s’il s’interrogeait, qu’il ne souhaitait pas tant de devenir un jour médecin, que de mener d’abord, comme on dit encore en province, la vie d’étudiant, et, dans la décision qu’avait prise Simon, il fallait compter pour beaucoup le prestige qu’avait exercé sur lui un carabin aux ongles sales rencontré un soir de petite ribote, qui portait un béret, fumait une pipe de terre cuite, et promenait avec lui, en guise de cendrier, une boîte crânienne brune et graisseuse.
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Malheur au monde à cause des scandales ! Il est impossible qu’il n’y ait pas de scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !
MATTHIEU. XVIII. 7-8.
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