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Citations de Pierre Choderlos de Laclos (687)


Ah ! Croyez-moi, Vicomte, quand une femme frappe dans le coeur d'une autre, elle manque rarement de trouver l'endroit sensible et la blessure est incurable. Tandis que je frappais celle-ci, plutôt que je dirigeais vos coups, je n'ai pas oublié que cette femme était ma rivale, que vous l'aviez trouvé un moment préférable à moi et qu'enfin vous m'aviez placée au-dessous d'elle.
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Ou vous avez un rival ou vous n'en n'avez pas. Si vous en avez un, il faut plaire pour lui être préféré, si vous n'en n'avez pas, il faut encore plaire pour éviter d'en avoir.
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La voilà donc vaincue, cette femme superbe qui avait osé croire qu'elle pourrait me résister! oui mon amie, elle est à moi, entièrement à loi; et depuis hier, elle n'a plus rien à m'accorder.
Je suis encore trop plein de mon bonheur pour pouvoir l'apprécier, mais je m'étonne du charme inconnu que j'ai ressenti. Serait-il donc vrai que la vertu augmentât le prix d'une femme, jusque dans le moment même de sa faiblesse?
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Vous vous souvenez qu’on faisait épier mes démarches. Eh bien ! j’ai voulu que ce moyen scandaleux tournât à l’édification publique, et voici ce que j’ai fait.

J’ai chargé mon confident de me trouver, dans les environs, quelque malheureux qui eût besoin de secours.
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Une occasion manquée se retrouve, tandis qu'on ne revient jamais d'une démarche précipitée
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S'il existe des plaisirs plus vifs, je les désire pas ; je ne veux point les connaître. En est-il des plus doux que d'être en paix avec soi-même, de n'avoir que des jours sereins, de s'endormir sans trouble, et de s'éveiller sans remords ? Ce que vous appelez le bonheur n'est qu'un tulmute de sens, un orage de passions dont le spectacle est effrayant, même à le regarder au rivage. Eh ! comment affronter ces tempêtes ? comment oser s'embarquer sur une mer couverte de débris de mille et mille naufrages ? Et avec qui ? Non, Monsieur, je reste à terre ; je chéris les liens qui m'y attachent.
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[...] et quelque douce que soit notre illusion, n'allons pas croire qu'elle puisse être durable.

(Lettre CXXXI, Marquise de Merteuil au Vicomte de Valmont)
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La femme naturelle est plus heureuse ; rien ne la prive, rien ne la sépare de l'objet de son affection ; tous ses soins lui vont être consacrés ; peu d'heures après l'enfantement, elle se lève, elle va baigner son enfant dans un ruisseau voisin ; elle s'y baigne elle-même ; après s'être séchée sur le gazon, elle le sèche à son tour, non par des frictions irritantes, non en l'exposant à une chaleur dessicative, mais en le plaçant sur son sein ; c'est là qu'il trouve à la fois une chaleur salutaire et une nourriture qui lui convient. Le lait est le lien naturel qui unit la mère et l'enfant ; s'il est nécessaire à l'un de le recevoir, il est au moins dangereux à l'autre de l'en frustrer.
(Chap. III - De l'enfance)
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Ô femmes ! approchez et venez m’entendre. Que votre curiosité, dirigée une fois sur des objets utiles, contemple les avantages que vous avait donnés la nature et que la société vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l’homme, vous êtes devenues son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par votre longue habitude de l’esclavage, vous en avez préféré les vices avilissants, mais commodes, aux vertus plus pénibles d’un être libre et respectable. Si ce tableau fidèlement tracé vous laisse de sang-froid, si vous pouvez le considérer sans émotion, retournez à vos occupations futiles. «Le mal est sans remède, les vices se sont changés en moeurs.» Mais si au récit de vos malheurs et de vos pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des larmes d’indignation s’échappent de vos yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos avantages, de rentrer dans la plénitude de votre être, ne vous laissez plus abuser par de trompeuses promesses, n’attendez point les secours des hommes auteurs de vos maux : ils n’ont ni la volonté, ni la puissance de les finir, et comment pourraient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de rougir ? apprenez qu’on ne sort de l’esclavage que par une grande révolution.

(Extrait de son Discours sur la question proposée par l’Académie de Châlons-sur-Marne : Quels seraient les meilleurs moyens de perfectionner l’éducation des femmes ? 1783)
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Oui, j'aime à voir, à considérer cette femme prudente, engagée, sans s'en être aperçue, dans un sentier qui ne permet plus de retour, et dont la pente rapide et dangereuse l'entraîne malgré elle, et la force à me suivre. Là, effrayée du péril qu'elle court, elle voudrait s'arrêter et ne peut se retenir. Ses soins et son adresse peuvent bien rendre ses pas moins grands ; mais il faut qu'ils se succèdent. Quelquefois, n'osant fixer le danger, elle ferme les yeux, et se laissant aller, s'abandonne à mes soins. Plus souvent, une nouvelle crainte ranime ses efforts dans son effroi mortel, elle veut tenter encore de retourner en arrière ; elle épuise ses forces pour gravir péniblement un court espace ; et bientôt un magique pouvoir la replace plus près de ce danger, que vainement elle avait voulu fuir. Alors n'ayant plus que moi pour guide et pour appui, sans songer à me reprocher davantage une chute inévitable, elle m'implore pour la retarder.
(Lettre XCVI, Valmont)
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J'espère qu'on me comptera même pour quelque chose l'aventure de la petite Volanges, dont vous paraissez faire si peu de cas: comme si ce n'était rien, que d'enlever, en une soirée, une jeune fille à son Amant bien aimé; d'en user ensuite tant qu'on le veut, et absolument comme de son chien, et sans plus d'embarras; d'en obtenir ce qu'on n'ose pas même exiger de toutes les filles dont c'est le métier; et cela, sans la déranger en rien de son tendre amour, sans la rendre inconstante, pas même infidèle: car, en effet, je n'occupe seulement pas sa tête! en sorte qu'après ma fantaisie passé, je la remettrai entre les bras de son Amant, pour ainsi dire, sans qu'elle se soit aperçue de rien. Est-ce donc là une marche si ordinaire? et puis, croyez-moi, une fois sortie de mes mains, les principes que je lui donne ne s'en développeront pas moins; et je prédis que la timide écolière prendra bientôt un essor propre à faire honneur à son maître.
P367
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Vous ririez de voir avec quelle candeur elle me prêche. Elle veut, dit-elle, me convertir. Elle ne se doute pas encore de ce qu'il lui en coûtera pour le tenter. Elle est loin de penser qu'en plaidant, pour parler comme elle, pour les infortunées que j'ai perdues, elle parle d'avance dans sa propre cause.
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Dévoré par un amour sans espoir, j'implore votre pitié et ne trouve que votre haine : sans autre bonheur que celui de vous voir, mes yeux vous cherchent malgré moi, et je tremble de rencontrer vos regards.
Dans l'état cruel où vous m'avez réduit, je passe les jours à déguiser mes peines et les nuits à m'y livrer ; tandis que vous, tranquille et paisible, vous ne connaissez ces tourments que pour les causer et vous en applaudir. Cependant c'est vous qui plaignez, et c'est moi qui m'excuse.
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Et même, vous l'aimez encore; vous l'aimez comme un fou:mais parce que je m'amusais à vous en faire honte, vous l'avez bravement sacrifiée. Vous en auriez sacrifié mille plutôt que de souffrir une plaisanterie. Où nous conduit pourtant la vanité! Le sage a bien raison quand il dit qu'elle est l'ennemi du bonheur.
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Sérieusement, je suis curieuse de voir ce que peut écrire une prude après un tel moment, et quel voile elle met sur ses actions, après n'en avoir plus laissé sur sa personne.
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Pierre Choderlos de Laclos
J'avoue avec sincérité que tous ces reproches peuvent être fondés : je crois aussi qu'il me serait possible d'y répondre, et même sans excéder la longueur d'une préface. Mais on doit sentir que pour qu'il fût nécessaire de répondre à tout, il faudrait que l'ouvrage ne pût répondre à rien ; et que si j'en avais jugé ainsi, j'aurais supprimé à la fois la préface et le livre.

in Préface aux Liaisons dangereuses
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Cette marche peut réussir avec des enfants, qui, quand ils écrivent "Je vous aime" ne savent pas qu'ils disent "Je me rends".
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Lettre 4
Le Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil
à Paris.

Vos ordres sont charmants; votre façon de les donner est plus aimable encore; vous feriez chérir le despotisme.
Ce n'est pas le première fois, comme vous savez, que je regrette de ne plus être votre esclave; et tout monstre que vous dites que je suis, je ne me rappelle jamais sans plaisir le temps où vous m'honoriez de noms plus doux.
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Ces mots tracés au crayon s'effaceront peut-être, mais jamais les sentiments gravés dans mon coeur. Cécile VOLANGES au Chevalier DANCENY
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Il est bon, d’ailleurs, d’accoutumer aux grands évènements quelqu’un qu’on destine aux grandes aventures.
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