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Critiques de Pierre Magnan (338)
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La maison assassinée

Le livre est magnifique. On est dans un roman de terroir particulièrement agréable à lire. L'auteur nous fait découvrir la région avec le même amour que Pagnol avec la sienne. L'écriture est agréable et simple, quoique parsemée de mots en patois, ce qui facilite l'immersion dans cet univers à la fois léger et glauque.

L'histoire est prenante, mais il faut attendre la moitié du livre pour avoir une accélération de l'action. La première partie est plus descriptive. On s'attarde sur la région et les ressentis du héros. Tout cela est magnifiquement fait, à l'exception peut-être des rêves récurrents de Séraphin, dont je me serais bien passé. L'image de sa mère morte a des effets étranges sur lui et l'auteur insiste trop dessus à mon goût.

Les personnages sont intéressants. Bien que perpétuelle victime, le héros n'est pas forcément le plus attachant. Il inspire de la pitié surtout, car il est malheureux comme les pierres, incapable de tourner la page malgré toutes les occasions qui lui sont offertes. C'est un homme beau, un colosse d'une force incroyable, mais il reste mou devant les autres, figé par les images qui le hantent. J'ai trouvé bien plus attachant le personnage de Patrice, la gueule cassée qui lutte contre le suicide et qui lui, essaie de s'accrocher à la vie. Cet homme porte une gentillesse et une force tranquille impressionnante malgré ses malheurs.



En résumé, je ne peux que conseiller à ceux qui n'ont pas lu ce livre de le faire, car il est passionnant. Les amateurs d'histoire prenante et de terroir ne peuvent pas être déçus.
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La folie Forcalquier

Je découvre Pierre Magnan avec ce roman, d'une lecture difficile car le style d'écriture, tournures des phrases et vocabulaire, est exigeant.

On y oscille entre drames individuels, revendications sociales et politiques, intrigue policière, histoires d'amour et d'adultères, voire pantalonnades ; le tout sur un fond d'humour appréciable.

Mais ce qui m'a surtout retenu dans ce livre, c'est qu'il m'a donné envie de retourner voir une région de France où j'allais régulièrement à une époque. Les paysages et atmosphères y sont très bien décrits.
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Le parme convient à Laviolette

C'est un bien triste Laviolette que nous retrouvons dans ce pénultième roman que nous livra Pierre Magnan avant d'écrire « Elégie pour Laviolette », et nous quitter pour rejoindre définitivement ses paysages secrets des Basse-Alpes.

Si je reviens un instant sur ce dernier livre, c'est parce que j'avais commis la sottise de le lire précédemment et c'est un peu de la fin du « Parme convient à Laviolette » que je connaissais avant d'en entamer la lecture.



Or donc Modeste se complait dans une sombre mélancolie après avoir été délaissé par sa compagne d'un moment pour laquelle il brûlait d'une passion dévorante, une certaine “LEMDA” (L Est Mon Dernier Amour !), à l'image du jeune Swann dont il partage les tourments dans sa lecture ininterrompue. Lorsque le juge Chabrand vient lui proposer une nouvelle enquête sur la mort inexpliquée d'un tueur de cochon, c'est une fin de non-recevoir que notre commissaire lui adresse, n'ayant plus goût à rien, revenu qu'il est des bassesses de ses contemporains. Mais sa nature de chien policier reprend peu à peu le dessus et c'est malgré tout à contrecœur qu'il se remet en route pour voir où s'est passé le crime et peut-être en élucider le mystère…



À travers ce qui devait être le dernier opus des enquêtes de notre commissaire bourru préféré, c'est en quelque sorte à un pèlerinage dans la région et les villages qu'il a traversés au cours de ses investigations policières, que nous emmène Laviolette, et à l'occasion, il croisera quelques anciennes connaissances ou se recueillera sur la tombes de victimes ou d'assassins. D'ailleurs de nombreux appels de note en bas de page nous ramènent à des histoires passées et nous donnent évidemment envie de les reprendre pour les relire. Ce qui sera fait sans doute dans les mois qui viennent.

Pierre Magnan nous propose un récit assez difficile dans la première moitié du livre car trop empreint de la déprime que traverse son héros. Plus tard l'enquête redonnera de l'intérêt au lecteur pour l'emmener vers un final étonnant.

Bien sûr on retrouve avec plaisir cette écriture particulière, mêlant patois provençal à un français très élaboré, semant de temps à autre des mots ou expressions peu ou plus usités ; qui emploie encore “entéléchie”, “clues” ou “corymbes” ? Mais avec Laviolette c'est un style bien à lui dont nous profitons, un peu à part du reste de l'œuvre de Magnan, qui de toute façon reste tellement riche de vocabulaire, de poésie et de luxe de détails.



Cet amoureux des Basses-Alpes, de la Provence et de Giono nous laisse un peu plus d'une trentaine de récits, parmi lesquels des romans, des nouvelles, des textes autobiographiques et même des albums et c'est un plaisir immense de lecture que j'aimerais vous faire partager, à vous de retrouver quelques-unes de mes chroniques à propos de cet auteur trop peu connu car tellement méfiant et imperméable aux honneurs et flatteries d'un monde qu'il traversa pendant presque un siècle.
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La maison assassinée

Comme beaucoup de gens, j'avais vu le film à la télévision et en avais gardé un goût doux-amer. Magistralement interprété et mis en scène avec application. Je ne connaissais pas encore Pierre Magnan.

J'ai fait connaissance avec ce dernier à travers les Enquêtes du Commissaire Laviolette, et j'ai découvert une écriture incomparable. Riche, proche de la terre, quelquefois un peu difficile à appréhender car je ne connais pas ou peu le vocabulaire provençal. Mais la limpidité du récit le dispute à la description des paysages tout autant que les portraits des personnages.

L'intrigue - un homme jeune revient de la guerre 14/18 et tente de retrouver (et punir ?) les auteurs du massacre de sa famille - aurait pu verser dans le pathos et le larmoyant, mais c'est sans compter l'immense talent de Pierre Magnan qui réussit à donner une véritable humanité à des gens qui l'ont perdue. Un livre étonnant.
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Laure du bout du monde

C'est un très bon livre de Pierre Magnan.

On est beaucoup plus habitué à lire les enquêtes du commissaire Laviolette qui se déroulent bien souvent dans les Basses-Alpes (Alpes de Hautes Provence , maintenant), et là, il nous emmène en bordure du 04, dans le sud des Hautes Alpes et aussi dans la drôme provençale.

Quand on y passe, dans cette région, et qu'on prend le temps de l'admirer, de s'y poser (quand je dis cela, j'entends se balader à pieds ou à vélo, et non en automobile, ça va trop vite...!), on se demande comment vivent les gens qui y habitent ! surtout en ce début de XXIème siècle. Alors, comment vivaient-ils au milieu du XXème siècle ?

Pierre Magnan, qui foule le territoire de Jean Giono (hé oui, nous nous retrouvons de l'autre coté du Redortiers et de la vallée du Jabron. Là, ce sont les sources de la Méouge ), qu'il plante le décors de la vie de cette Laure, petite fille qui pèse seulement 750 grammes à la naissance, que la sage-femme déclare morte, et qui arrive à vivre grâce à l'amour de ses tantes et leur acharnement à la voire vivre.

Au débuts des années 1950, donc après guerre, on a du mal quand on est environ du même age qu'elle, et qu'on est né à 800 kilomètres de distance, à imaginer que sa propre vie aurait pu être ainsi, si la malchance nous avait donné d'autres parents. Et pourtant !

Elle, qui part dans la vie avec de très mauvaises cartes, nous prouve, que la force de caractère est un atout qui terrasse les mauvaises augures et que même si chacun ne naît pas égal à un autre, il arrive à se hisser au dessus avec une certaine volonté.

J'ai dévoré ce livre, et il m'a permit de m'expliquer et comprendre les difficultés qu'ont rencontré ceux qui sont nés dans des régions pauvres de notre beau pays.

Un grand Merci à titre posthume à Monsieur Magnan.
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Les Courriers de la mort

Quel plaisir que de relire Pierra Magnan, c’est déjà le cinquième livre que je lis. Ses livres sont vraiment de la littérature car son écriture est somptueuse. C’est de la littérature de terroir, faite d’une verbe descriptive plutôt rare.



Les courriers de la mort (1986) est une nouvelle enquête avec le commissaire Modeste Laviolette, aujourd’hui heureux retraité entouré de ses chats errants. Son vieux complice, le juge Chabrand viendra lui demander de l’aide pour un nouveau cas criminel qui se passe à Barles. Les deux personnages se connaissent bien et se détestent cordialement parce qu’ils sont totalement antinomiques. Les crimes vont se succéder, toujours annoncés par des lettres anonymes et il y aura de plus, quelques assassinats collatéraux, pour pimenter le tout.



L’affaire criminelle touche de vieilles familles des alentours, des familles enrichies et touchées par l’avarice depuis des générations, des familles au sein desquelles la rancune est tenace. Ce sont les héritiers qui sont impliqués dans une vengeance que Laviolette soupçonne de venir de loin…Et l’enquête commence au pas de tortue. L’ex commissaire Laviolette étant au courant de beaucoup de secrets de famille dans sa région.



Je me suis régalée, presque extasiée par moments, même si j’ai ressenti quelques lourdeurs vers le milieu du livre.



On lit Pierre Magnan secondairement pour l’histoire policière. On le lit pour son écriture ensoleillée, sa faconde, ses personnages truculents ayant des profils psychologiques très fouillés, sans oublier son humour, toujours présent . On lit Magnan aussi pour son descriptif sans égal du terroir, les Alpes de Haute-Provence, autrefois Alpes du Sud. Il sait parler si bien de ses paysages, de ses montagnes, de ses torrents, de ses orages et du vent… Oh le vent du Sud, c’est un personnage à part entière, tellement il façonne les gens, les lieux.




Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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La Maison assassinée, tome 2 : Le Mystère de Séra..

Encore une fois Magnan surprend par cette faculté de faire prendre corps à la Provence et ses provençaux . En donnant une suite a " la maison assassiné" avec la mort de son héro il fait revivre les personnages du livre en donnant plus de consistance à l'histoire.

De nouveaux personnages apparaissent avec des profils bien fouillés.

C'est une histoire incroyable d'amour fou ( et je pense à Giono) qui vire franchement à l'amour mystique morbide et reliquaire.

Magnan rend bien l'ambiance étroite du village replié sur lui-même avec ses cancans, ses médisances, ses jalousies, ses mises au pilori de ceux qui ne sont pas comme les autres Il analyse ( et même psychanalyse ses personnages ) parfaitement les sentiments comme la haine, la culpabilité, l'hypocrisie, la croyance aveugle , l'amour aveugle

Les héroïnes sont des personnages complètement hors normes, entières et névrosées personnes fortes mais très malsaines qui sèment la mort, le malheur autour d'elles par négligence , bêtise et aveuglement . Pourtant cette puissance de vie qui les anime semble leur donner raison

La Provence avec ses vents froids et brusques cette terre difficile qui fait vivre avec parcimonie ses habitants vient bien en soutient des personnages.

on voit,aussi, apparaître dans ce livre le futur commissaire Laviolette , avec son caractère bien trempé, qui sera le personnage principal de plusieurs livres
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Chronique d'un château hanté

Cherchant partout les ouvrages de Pierre Magnan, qu'on ne trouve que très rarement en librairie, c'est chez un bouquiniste de vacances que j'ai acheté à vil prix ce livre étonnant.



Au moyen-âge en Provence, lors de l'apparition de la peste noire, passe une nuit un cortège de nonnes tirant une charrette branlante sur laquelle, en équilibre précaire, se cache sous une toile un “trésor” qui se révèlera porteur d'infortunes pour ceux qui l'approcheront.



À travers l'histoire d'un chêne sous lequel le trésor a été caché, l'auteur nous emmène de siècles en siècles, dans un roman étrange qui mêle histoires de terrains, héritages incertains, portraits de famille, et malédictions diverses.



Pour ceux qui ne connaissent pas Pierre Magnan (c'est dommage…) il faut prendre ce livre comme un objet curieux à découvrir absolument. L'écriture de Magnan est très particulière, pleine de poésie et d'amour pour sa région, riche de mots et d'expressions provençales ou rarement usitées et si comme moi vous cherchez toujours à en savoir davantage, ayez à portée de la main un marque-page sur lequel vous prendrez note des termes que vous ne connaissez pas. C'est un plaisir par la suite de découvrir dans de vieux dictionnaires, classiques ou étymologiques - voire même sur internet (avec prudence et recoupez plusieurs fois vos sources), tout ce vocabulaire fleuri et sentant bon la garrigue.

Par la suite si vous aimez cette écriture vous ne résisterez pas aux Enquêtes du Commissaire Laviolette ou autres contes et histoires de la région de Digne et de Forcalquier.

Ma dernière découverte écrite par Pierre Magnan est un bijou de poésie et d'humanité (son premier roman écrit en 1945) et réédité depuis en livre de poche : “L'aube insolite”, à ne manquer sous aucun prétexte. Voir par ailleurs ma critique de cet ouvrage.
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Le Commissaire dans la truffière

Mouraille de l' Uillaoude.



Une truie à la recherche de truffes dans un village des basses alpes, sacré départ pour un polar du terroir. Des hippies junkies, des villageois qui roulent en 4 CV, les froidures du mois de décembre en pleine Provence. Et Laviollette qui débarque pour mener l'enquête sur la disparition de ces fameux hippies. Un commissaire aux antipodes des super flics. Un brin insignifiant, passe partout, mais pugnace, plein de poésie et qui sait mieux que quiconque, en douceur, démêler l'écheveau de ces disparitions. Un roman policier qui fait de Laviollette un investigateur que l'on a envie de suivre dans d'autres aventures, un hybride de Maigret et Colombo, de ces hommes qui avancent en plein jour sans en avoir l'air. Observateur, fin limier des âmes tordues poussées au crimes par l'amour, la jalousie et la convoitise. En tout cas une échappée belle au pays de Giono, menée de main de maître par un écrivain qui se dit lui même " Ecrivain des pauvres" , militant de première édition directement en format poche ( pour sauver les arbres). Un homme que l'on peut rencontrer au bistrot de Forcalquier où il a ses habitudes. Il semble y avoir du Pierre Magnan dans ce commissaire Laviolette.

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Le sang des Atrides

Oui, cela fleure bon la lavande, le terroir, la Haute Provence avec ses terres arides, ses bourgades endormies.... mais qui s'éveillent au moindre crime, tout en renâclant à dévoiler des secrets bien gardés, par exemple celui des fillettes chaudes ! non, non je ne vous dirai pas ce que c'est, mais rassurez-vous, cela n'a rien de graveleux !



Alors oui, Pierre Magnan sait y faire, instiller la peur chez les villageois au rythme des crimes sans le moindre indice, réussit à créer une lourde atmosphère et croquer des personnages marquants, telle la Chevalière de Champclos, cette douairière anachronique, qu'en quelques pages l'auteur parvient à nous rendre bien familière et sympathique, sans oublier bien sûr son commissaire Laviolette, vieux garçon rugueux et débonnaire.



Tout cela pourrait aboutir à un polar bien plaisant, s'il n'y avait hélas un gros mais ! que dis-je gros... énorme

En effet, à mon sens Pierre Magnan détenait tous les éléments d'une intrigue absolument passionnante, complexe, évoluant dans un microcosme familial particulièrement inquiétant et douloureux ... et qu'en fait-il ? eh bien pas grand chose !

Car toutes les composantes de cette sombre histoire, qui, distillées peu à peu et à bon escient tout au long de l'ouvrage, auraient pu rendre l'enquête absolument captivante n'apparaissent que dans les quarante dernières pages et donc cela tombe quasiment à plat, le tout étant déballé sans fioritures en quelques pages !

Quel dommage !

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Le sang des Atrides

Je l’avais lu étant plus jeune et avait adoré ! Aujourd’hui encore, je l’ai dévoré mais le charme a été moins présent. Les invraisemblances, les personnages caricaturaux ont un peu gâché ces retrouvailles.

Je devrais écouter mon libraire qui me disait de ne jamais relire un roman que l’on a adoré étant adolescent car nous n’avons plus le même regard.

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Le sang des Atrides

Sillonnant les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) au gré des assassinats commis dans le département et de ses mutations, le commissaire Laviolette nous entraîne, dans cette nouvelle enquête, à Digne, où quatre personnes trouvent la mort dans des circonstances très mystérieuses. L’arme du crime est, elle-même, peu banale : un lance-pierre dont la manipulation requiert entrainement et dextérité. De quoi laisser perplexe notre fin limier qui fait équipe, bien malgré lui, avec le juge Chabrand pour trouver la clef du mystère. Un duo de choc pour résoudre l’énigme de ces crimes à répétition… auxquels la petite ville provinciale est bien peu rompue !

Avec sa verve habituelle, son sens des formules et son humour tout en finesse, Pierre Magnan capte immédiatement l’attention du lecteur qui l’accompagne avec délices dans cette France profonde des années 1970, peuplée de personnages hauts en couleur et terriblement attachants. Parsemé de réflexions pleines de bon sens et parfaitement à leur place dans l’intrigue, Le Sang des Atrides est, à mon avis, l’un des meilleurs policiers de cet écrivain ; il a d’ailleurs obtenu le prix du quai des Orfèvres, une consécration bien méritée !

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La Maison assassinée, tome 2 : Le Mystère de Séra..

Pierre Magnan est un est des écrivains qui me touche le plus. Encore une fois, la charme a opéré. Je ne suis pourtant pas du tout originaire du Sud, mais son langage, ses paysages, les prénoms, les toponymies, les us des uns et des autres sont vrais. Tout me plait : chaque phrase est non seulement merveilleusement bien écrite, mais l'histoire des personnages, de la Provence, la grande histoire même, la sociologie, la psychologie, me réjouit à chaque ligne.

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Le Commissaire dans la truffière

J'adore Magnan... Pourquoi? car il met en avant des lieux où j'ai vécu, où je suis allée... Digne, Banon... Je suis de Manosque et j'avoue j'adore lire des histoires qui se passent dans ma région.. Chauvine? un peu.. Et Laviolette comment dire!!! Il avance lentement mais surement. Bon moi je me suis régalée... Facile à lire... Alors pourquoi pas s'essayer à la méthode Laviolette!!!!
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La naine

C'est une histoire étrange et tragique, comme le sont souvent les histoires des hommes. Un conte crépusculaire peuplé de femmes extraordinaires, où les hommes sont soit des pantins, soit des ombres fugitives. Sauf le narrateur, Jean. Il a 14 ans, il est pauvre, indolent à la limite de la paresse, et a pour seules passions l'observation des femmes (et les rêves érotiques qu'elle suscite) et la lecture. Pour son malheur, il attire l'attention du personnage le plus pittoresque et le plus dérisoire de sa petite ville : une naine grotesque, risée des habitants, qui est tombée follement amoureuse de lui. Devant le dégoût horrifié de Jean à son égard, elle va faire appel aux mystérieux pouvoirs de la Sanson, terrifiante sorcière locale qui tient la population sous sa coupe. Et c'est alors que le drame va sa jouer...Avec un très grand talent et beaucoup de poésie, Pierre Magnan brosse une galerie de portraits de personnages à à la fois ordinaires dans leurs préoccupations quotidiennes, et fascinants dans leur individualité. Comme la Naine, laide, obstinée, et criminelle ; les Dames du Nord, qui commentent impitoyablement la vie de leurs concitoyens comme un choeur antique ; l'irréprochable Agassonne, prête à tous les sacrifices pour sa fille malade, et qui recèle des trésors de sensualité ; l'Avocate, vivante oeuvre d'art, aérienne, enchanteresse, qui mourra dans d'atroces circonstances ; et tant d'autres... On sent à travers l'écriture ciselée de l'auteur toute une vie d'observation de ses frères et soeurs humains. Un regard à la fois froid et distancié, mais aussi pétri de tendresse pour leurs fragilités. Il décrit aussi avec un amour profond la région de Haute-Provence où il a grandi, dure avec les hommes, mais si belle avec ses paysages séchés par le vent âpre, ses sources rares mais d'une beauté sans égale, sa terre aride qui tient amoureux ceux qui y sont nés... Avec la mort de Pierre Magnan au printemps dernier, la littérature française a perdu un grand écrivain, injustement méconnu du grand public. Peut-être avez-vous vu à la télé "La maison assassinée" avec Patrick Bruel ? Ou encore "Les courriers de la mort" ou "Le secret des Andrônes" avec Victor Lanoux ? Sachez que ces téléfilms sont adaptés des romans de Pierre Magnan, et qu'ils peinent à en retranscrire la beauté et la puissance. Alors n'hésitez plus, lisez ses livres, ils le méritent.
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La maison assassinée

C'est le film avec Patrick Bruel qui m'a incité à lire ce livre.

Excellent roman, on est vite pris par l'histoire.

Séraphin dont ses parents, sa famille a été assassinée revient vers l'âge de vingt ans dans sa région, dans la maison de ses parents. Il veut savoir ce qui s'est passé vingt ans auparavant.

Superbe intrigue, on s'attend à tout sauf à ce qui s'est vraiment passé.

Ce roman m'a fait rêvé, ayant souvent passé des vacances dans cette si belle région de France, les Alpes de Haute Provence, le prieuré de Ganagobie, Sisteron, Banon et Forcalquier.
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La folie Forcalquier

Un vulnéraire pour les maux des Hommes.

Bredannes, herboriste de son état vient de faire l'acquisition d'un corbillard au nez et à la barbe d'un maquignon de Céreste. Corbillard destiné à être repeint et à sillonner les routes des basses alpes pour courir les foires achalandées. Bredannes se trouve être témoin de l'assassinat de cinq hommes dont deux gendarmes et de l'autodafé des bois de justice, la guillotine. Tout cela au temps de Badinguet et de la déconfiture de Sedan. Avec sa langue inimitable, Magnan nous convie à un voyage au coeur de ses très chères basses alpes. De la petite bourgeoisie locale et ses affres, aux notables du village, il coule au milieu de ces gens un secret qui se déliera au fil des pages. Le talent de Magnan est de mettre en relief sa poésie, sa grande maîtrise des mots et de nous conter une histoire qui tient en haleine jusqu'au bout. Il y a du Giono dans ce livre, auteur que Magnan a très bien connu. On est loin de la Provence de Pagnol exubérante et parfois outrancière. On évolue dans des villages bas alpins où la vie est difficile, sans artifice. Lors d'une rencontre, Magnan m'a dit qu'il s'agissait de son roman préféré et sans doute y-a-t-il mis beaucoup de lui-même et de son enfance. A l'instar de ce Bredannes qui a existé, puisque le petit Magnan, lové au coeur d'une mastre observait par les fentes du bois vieilli, ce grand homme herboriste de son état et qui portait une ficelle de cuir autour du cou, conversait avec son père. Tout comme le héros de son roman. Attention, la folie Forcalquier est sans doute moins accessible que la série des laviolette.

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Laure du bout du monde

C’est un livre très émouvant qui décrit la vie d’une petite fille depuis sa naissance jusqu’à ses quatorze ans dans un petit village isolé de Provence ,j’imagine dans les années 50/60.

La vie est rude et elle doit s’occuper des moutons toute petite pour les amener dans la montagne.

Malgré cet isolement et son travail elle va apprendre à lire et écrire .

Pierre Magnan est un conteur formidable de la rude vie en Provence .
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Laure du bout du monde

Cette lecture m’a enchanté ! Dans une ambiance de terroir, de petite montagne en Provence, Pierre Magnan nous crée des personnages principaux bien crédibles et diversifiés. D’abord, la merveilleuse Laure, si méritoire et si touchante, née dans une famille pauvre (à plus d’un titre) avec un grand-père et une grand-mère biens frustes mais avec toutefois quelques qualités, une mère détestable, un père assez médiocre mais mieux quand même, une tante au grand coeur, puis quelques autres au rôle positif, dont des enseignants mais pas seulement, qui perçoivent les qualités de Laure et l’aident à progresser.



Avec un peu de chance, beaucoup de volonté et d’intelligence, Laure va réussir déjà dans sa vie rurale d’enfant qui travaille tôt et dur, elle va exceller aussi dans le milieu scolaire où elle montre sa capacité de travail et son potentiel exceptionnel. Peu l’auront aimée et aidée ou au moins encouragée comme elle le méritait, on sent la lourdeur des obstacles sociaux, l’injustice supplémentaire d’être de sexe féminin. Sa lutte est poignante et presque incroyable.

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Pour saluer Giono

Étonnant et poignant, lucide et lyrique, l’hommage d’un disciple à son ami et mentor, par celui pour qui cette rencontre, à quinze ans, détermina largement sa propre vie.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/03/23/note-de-lecture-pour-saluer-giono-pierre-magnan/



Bien avant d’être notamment, sur le tard et après de longues années d’écriture sans publication (à l’exception de trois œuvres de jeunesse), le créateur du fameux commissaire Laviolette (et de son aïeul gendarme) à travers dix romans publiés entre 1977 et 2010, et celui de Séraphin Monge, en deux romans de 1984 et 1990, Pierre Magnan (1922-2012) devint, à quinze ans, en 1937, le protégé et l’ami de Jean Giono, alors en pleine gloire contadourienne, du nom d’un lieu-dit de la montagne de Lure, près de Banon et de Manosque, où se retrouvent pendant quatre ans, après la publication à grand succès de « Que ma joie demeure », et avant que ne s’abatte la deuxième guerre mondiale, amies et amis artistes, militant(e)s pacifistes, poètes et autres compagnes et compagnons de route.



Publié en 1990 chez Denoël, « Pour saluer Giono » constitue un hommage étonnant et poignant d’un disciple à son maître, d’un amoureux de la Provence et de la vie à un autre, plus âgé.



« Pour saluer Giono » n’est pas seulement le captivant récit d’une rencontre sous le signe de la poésie et de la Provence, il est aussi le compte-rendu, aussi fidèle que possible après que tant d’années se soient écoulées (même si notes et cahiers d’époque ont été naturellement appelés à la rescousse au moment de sa rédaction), d’une époque bien particulière, d’un moment où l’écriture était importante pour beaucoup de gens, quel que soit leur niveau d’éducation, se développait sous l’œil bienveillant et néanmoins exigeant des paris, et se forgeait dans le contact des anciens et des prédécesseurs, connus ou non. Si le témoignage porté ici sur la personne de Jean Giono est formidable (porté depuis un tout autre angle, naturellement, que l’excellent « Giono, furioso » d’Emmanuelle Lambert), et s’il éclaire bien d’un jour précieux le contraste entre l’écrivain d’avant-guerre et le même, après guerre, lorsque les désillusions auront donné à « Un roi sans divertissement », « Le hussard sur le toit » ou « Le bonheur fou » leurs tonalités si particulières et leur carrure de chefs d’oeuvre, il ne faut pas négliger pour autant, loin de là, les confidences autobiographiques du compagnon alors de Thyde Monnier, du jeune homme voulant écrire mais ne se jugeant pas à la hauteur, et de l’observateur attentif de ce qui l’entoure en une époque troublée – tout ce dont naîtra, un peu plus tard, son « L’Aube insolite », mais peut-être surtout, beaucoup plus tard, le magnifique « Le Sang des Atrides ».


Lien : https://charybde2.wordpress...
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