Citations de Praline Gay-Para (73)
-J’en ai assez du ciel ! Je veux vivre avec les gens.
-Mais ici, tu peux jouer avec les nuages, tu peux danser avec mes rayons, chanter avec le vent. Les humains sont d’étranges créatures, un rien les offense, ils sont si susceptibles.
[Comment la joie est venue au monde]
Alexandre le Grand demande alors au vieillard :
- Je ne comprends pas : ces deux yeux sont plus lourds que des kilos d'or !
- Il n'y a rien à comprendre ! Ces deux yeux sont tes yeux et tu es si avide de richesses et de conquêtes que tout l'or du monde ne suffira pas à les combler.
Un jour , la vue de toutes ces femmes avec leurs enfants lui devient insupportable . elle quitte le village et prend la direction du puits . Sur le bord du chemin , une chamelle lèche son chamelon , tendrement . c'en est trop pour elle ; elle verse toutes les larmes de son corps , son chagrin est infini .
Le chameau fiancé .
Le mur et le juge
Une femme se présente un jour chez un juge et lui dit :
- Un chien a pissé sur l'un de mes murs !
Le juge dit :
-Ce mur doit être démoli et reconstruit sept fois pour être purifié .
La femme dit :
-C'est le mur mitoyen , entre ta maison et la mienne .
Le juge répond :
Alors juste un peu d'eau suffira .
....Quelle justice !!
Celui qui connait un conte ne doit pas le garder
Ah non ! J'ai échappé au p'tit garçon glouton
et tu crois que je vais me laisser
manger par un chaton ?
Aicha , petite voisine ,
Qu'as- tu vu dans ma maison hier matin ?
-Chez toi ,
Il y avait des roses et du jasmin ,
de la sauge et du thym ,
ta maison exhalait de délicieux parfums .
-Elle est trop gentille , cette petite fille .
Je ne vais pas la manger aujourd'hui
Je la mangerai demain !
- Qu'est-ce qui te prend de pleurer comme ça de bon matin ? demande la fenêtre.
- Tu ne sais donc pas ? Le pou est tombé sur la cuisinière, il s'est brûlé le derrière. Alors moi je pleure : Bou, bou, bou ! Bou, bou, bou !
- Puisque c'est comme ça, moi je vais claquer : Clac, clac, clac ! Clac, clac, clac !
Conte : La chair de la langue (conte swahili)
- Quand mon mari rentre le soir, dit la femme du jardinier, il est de bonne humeur. Qu'il ait de quoi acheter à manger ou pas, il me raconte sa journée ; les fleurs qui ont éclos, les arbustes qui ont poussé, les fruits qui se sont épanouis, la pleine lune dans la nuit. Quand il a fini, il joue de la musique et il chante puis il me raconte des histoires, me récite de la poésie et les soirées avec lui prennent la saveur d'un paradis.
Pendant que son père fait à manger, Jo Junior sent la colère monter. Il va bouder sur les marches de l'escalier.
Il en a assez !
Il est furieux !
Il veut disparaître !
Il voit une cacahuète par terre, juste devant ses pieds. Il pense très fort : "Je veux disparaître dans cette cacahuète !" et Jo Junior disparaît aussitôt.
Maintenant Jo Junior est dans la cacahuète.
Il s'arrête devant le Foyer des travailleurs immigrés à Montreuil : On y est ! ´
Notre homme regarde autour de lui, étonné , et dit :
- Ce n'est pas Paris ici ! Paris , ce sont des dames bien habillées , des avenues éclairées , la Tour Eiffel illuminée ....ce n'est pas Paris .....
Le radis grandit, grandit, grandit, si bien qu'un jour ses feuilles dépassent la cheminée et empêchent le soleil de passer.
Les enfants, c'est comme les plantes, ça pousse lentement, au fil des ans.
On raconte dans le pays qu’ils ont vécu longtemps dans les plaisirs et les délices de la vie.
On dit aussi que c’est depuis ce jour-là que, dans leur pays, sur les portes de toutes les maisons, figure une inscription en lettres rouges imposée par le prince:
Tête de mule ou tête de vache
Sous la peau d’un homme souvent femme se cache !
Doub doub doub doub
Je suis la chèvre très en colère,
Mes petites cornes sont en fer,
Doub doub doub doub
Tu as dévoré mes petiots,
Je vais te couper en morceaux !
Ogresse,
Grosses fesses
T'as voulu nous manger
Not'maman, comme une tigresse
D'un coup d'cornes, elle t'a tuée.
Bien fait !
- Haaaaaam! du petit beignet rond et doré, il croque la moitié.
l'autre moitié disparait dans la gadoue.
Le cochon furibond le cherche partout il ne trouve rien.
C'est depuis ce temps-là que les cochons farfouillent dans la gadoue.
Petit Beignet
rond et doré,
viens par ici,
j'veux te manger.
La chose percée (conte de Somalie)
(...) Un jour, deux femmes se réveillent et, pleines d'entrain, elles se mettent à piler du mil dans la cour de leur maison. Leurs pilons dansent dans le mortier et rythment leurs mouvements. Chaque fois que les pilons cognent le mortier, ils rebondissent et vont heurter la voûte céleste. Chaque coup y perce un trou.
(...) Voilà pourquoi, en langue somalie, le ciel est appelé daldaloulow, ce qui signifie "la chose percée."
Tout en haut, bien au-dessus du ciel, vit une jeune fille. Elle est belle comme la lumière, c'est la fille des nuages. Tous les jours elle va puiser de l'eau dans un seau. (...) L'eau se répand et coule à travers les trous du ciel. Quand l'eau traverse le ciel par tous les trous, elle arrose la terre. (...)
Les hommes prient jour et nuit pour avoir de la pluie. (...)
Sans les deux femmes de la terre et sans la fille des nuages, il n'y aurait pas de pluie, et sans l'eau et la pluie, sur terre, il n'y aurait pas de vie.
Voilà pourquoi on dit en Somalie : "Les femmes sont les sources de la vie."
Dans la vie, il faut des années pour que les enfants grandissent, dans les contes, il suffit de deux mots.
La fille aînée du plus jeune des deux frères vient d’avoir vingt ans. Un jour, son père lui demande de l’accompagner sur son lieu de travail, il a besoin de son aide. Elle ne se fait pas prier.
Elle marche près de son père, quand elle aperçoit de l’autre côté de la rue la silhouette de son oncle. Elle le voit venir dans leur direction. Quand il parvient à leur hauteur, elle entend les salutations de son père:
– Journée de bienfaits, père des sept lumières. Elle entend aussi la réponse de l’oncle:
– Bonjour, père des sept misères.
C’en est trop.