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Critiques de Raymond Radiguet (274)
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Le Bal du comte d'Orgel

Un petit travail accompli pour permettre de mieux comprendre le roman !

Cadre spatio-temporel

Quand ?

Le 7 février 1920, rencontre avec les Orgel/Octobre de la même année

Durant Les années d'après guerre " Les années folles" qui commencent en 1920 et se terminent en 1929 avec le début de la Grande Dépression

Après la fin du conflit, la nouvelle génération rêve d'un monde nouveau et proclame haut et fort « Plus jamais ça ! ». Tout est bon pour se griser sur fond de musique venue d'Amérique avec les Alliés, le jazz, cette musqiue de "nègre" fait son apparition mais également les danses modernes . C’est une période de très forte croissance économique.

Les lieux :

A Paris rue de l'Université où est implanté l'hôtel particulier d'Orgel (7eme arrondissement prestigieux et aisé. La Tour Eiffel se trouve à la limite nord-ouest de l'arrondissement, c’est un quartier qui compte de nombreux hôtels particuliers ) Un lieu clos, d’où l’ on s’évade par la pensée



L' hôtel de Masseran situé au n° 11 rue Masseran, dans le 7e arrondissement de Paris aurait effectivement inspiré Radiguet



L’île Saint Louis où habitent les Forbach qui logent François



En banlieue Parisienne :



Village de Robinson (Aujourd'hui Plessis Robinson) au Sud de Paris



C'est là que se situe le dancing installé dans un château, en fait c’est une vaste demeure bourgeoise non pas bâtie par un parfumeur mais dans la réalité érigée par un chocolatier.



Pour sortir de Paris, il faut passer les portes .

« Scène de l'octroi »



L'octroi est une contribution indirecte perçue par la municipalité de Paris à l'importation de denrées sur son territoire ( sel, vin huile, sucre, café...)

Ce terme désigne aussi l'administration chargée de prélever cette taxe et qui contrôlait chaque porte de la ville à l'aide de barrières souvent disposées entre des pavillons symétriques.

Cet impôt fut supprimé définitivement en 1943.



Il y eut de nombreux employés à l'octroi. Le plus célèbre fut Henri Rousseau et fut surnommé, par dérision, « le douanier »



Champigny : banlieue sud-est de Paris où vie la mère de François



Le cirque Médrano

« La noblesse du cirque, c'est absence de coulisses »



Le Bois de Boulogne , Saint Cloud, lieux mondains , les bords de la Marne,



Les personnages :



quelques données onomastique (science qui étudie les noms propres et prénoms )



La Comtesse d'Orgel :



C'est elle qui est présentée au début du roman

Née Mahaut de Grimoard ( origine l'Orléanais ) de la Verberie

Ce prénom vient du germain Math « puissance, honneur » et hild « combat » , prénom dérivé de Mathilde.



Prénom rare, il est apprécié des milieux aristocratiques

Elle est Créole : comme Joséphine de Beauharnais

« personne de race blanche, ou le plus souvent métissé », née sous les Tropiques de parents venus d'Europe et qui s'y sont installés, par opposition aux non-blancs d'une part, mais aussi par opposition aux Français, Espagnols, Portugais récemment arrivés d'Europe ou simplement de passage sur une île tropicale.



Les Grimoard , noblesse féodale : celle dont les preuves se tiraient de la possession ancienne de quelque fief et qui remontaient jusqu'aux premiers temps de l'établissement des fiefs, où ces sortes d'héritages ne pouvaient être possédés que par des nobles.

Les ancêtres de Mahaut s'établissent en Martinique durant le règne de Louis XIII

et la famille resta sur cette île jusqu'à l’éruption volcanique de la montagne Pelé (Saint Pierre de la Martinique

Le 8 mai 1902, au cours d'une éruption, une nuée ardente partie du sommet du volcan détruit entièrement la ville de Saint-Pierre faisant environ 29 000 morts Avant l'éruption, la ville était la capitale commerciale de la Martinique , elle était alors surnommée « le Petit Paris des Antilles »



Rajout de la Verberie, après rachat de ce domaine au retour de la famille en juillet 1902

personnage inspiré probablement par la mère de Radiguet, Valentine Hugo (peintre française),

Edith de Beaumont, mais aussi par Melle de Chartres, princesse de Clèves(Le bal étant un pastiche de la Princesse de Clèves)



Le Comte Anne d'Orgel



Anne , Prénom épicène

Usité au XVI ( époque de la Princesse de Clèves)

Noblesse de cour :

Pour appartenir à cette noblesse de cour il faut des critères de sang, il faut appartenir à la grande noblesse, et également des critères d'ancienneté. Exemple de ces exigences : un règlement de 1760 exige pour cette noblesse de cour une ancienneté qui remonte jusqu'à 1400, ce qui représente un certain nombre de générations. Cette noblesse vit des gratifications accordées par le roi, qui viennent s'ajouter à des revenus fonciers déjà très importants, puisque cette grande noblesse est à la tête de très grands domaines.

« Quel dommage, Anne, que vous n'ayez pas les mêmes goûts que moi dit Mme d'Orgel, animée par cette conversation (…) »

« La différence entre Anne et Mahaut était profonde. C'était celle qui, au cours des siècles avait opposé les Grimoard,et les Orgel comme le jour et la nuit – cet antagonisme de la noblesse de cour et de la féodale . Ainsi, de noblesse assez petite, ils étaient allés, sans qu'ils y aidassent jusqu'à bénéficier de leur homonymie avec les Orgel depuis longtemps éteints, dont le nom se retrouve souvent dans Villehardouin , (nom d'une famille de nobles d'origine française), à côté de celui de Montmorency.(La Maison de Montmorency comptait parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses familles de la noblesse française). Ils étaient le type parfait du courtisan. Leur nom était en première place.

Le personnage a été inspiré par le comte Etienne de Beaumont

« Arbitre des élégances et des mondanités pendant près d'un demi-siècle, leur fils aîné, le comte Étienne de Beaumont (1883-1956), ami de Cocteau, mécène des ballets russes de Serge de Diaghilev, de Braque et de Picasso, y donne des fêtes célèbres. L'hôtel inspire à Raymond Radiguet le décor de son célèbre roman, Le Bal du comte d'Orgel (1924). Avec sa femme, née Édith de Taisne (1876-1952), Étienne de Beaumont commandite des films et des ballets d’avant-garde, puis, après la Seconde Guerre mondiale, fonde l’« Association franco-américaine » qui finance de nombreuses expositions. »

François de Seyrieuse 20 ans,

Noblesse de Cour



Paul ROBIN

Diplomate



La Négresse Marie

Originaire de la Martinique ( descendante d'esclaves noirs) Domestique de la famille Grimoard, qui suit Mahaut chez les Orgel après son mariage



Elle trouve Anne 30 ans trop âgé pour Mahaut 18 ans, ( soit 12 ans de différence au moment du mariage)



Madame de Seyrieuse :

Mère de François, veuve, à 20, ans d'un officier de marine mort en mer

liée aux TASCHER de la PAGERIE, famille de Joséphine de Beauharnais (à laquelle disait se rattacher la mère de Radiguet) lointaine parenté avec les Gimoard. .



Les FORBACH

qui logent François quand il réside à Paris

La mère 75 ans, aveugle a épousé un hobereau prussien (terme péjoratif Petit gentilhomme campagnard vivant sur ses terres. ) collectionneur de virgules et de timbres

Son fils Adolphe hydrocéphale, (anomalie neurologique sévère, définie par l'augmentation du volume des espaces contenant le liquide céphalo- rachidien)



Mirza Naroumof , le cousin du shah d'Iran

le titre Mirza, provenant du persan amirzadeh, signifiant littéralement « fils d’un émir » ou Amir (arabe : امير), c’est-à-dire un prince de sang. Ce titre est utilisé par les Turcs et les Mongols ainsi que d’autres cultures musulmanes sous l’influence du persan, comme en Inde moghole.



Hortense d'Austerlizt :

Noblesse d'Empire (ler) Titre qui n'a bien sûr jamais existé.

Les titres associés aux victoirs, sont accord »s après les exploits par l'empereur à certains de ses maréchaux : Michel Ney reçoit en 1813 le titre de prince de la Moskowa, André Masséna celui de prince d'Essling...



personnage inspiré par la princesse Eugène Murat



MRS WAYNE, américaine, maîtresse de Paul,

La sœur de Anne



La famille qui voyage en première classe avec François

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Le Bal du comte d'Orgel

Le Bal du comte d'Orgel est une histoire d'amour autour de laquelle gravite un trio, qui nous fait penser à La princesse de Cleves de madame de La Fayette et de Le lys dans la vallée de Balzac, cette histoire d'un amour silencieux, innocent et aussi meurtrier qu'une arme tranchante, une histoire trouble écrite avec frénésie, qui n'en a vraiment pas l'air en tout cas, du moins on sent les images surgir comme les pattes d'une souri sur une crème glacée, parfois on revient un peu sur une phrase rien que pour ne pas perdre le rythme. Plutôt que de rapprocher son héroïne à celle de son ainé Tolstoï dans Anna Karenine, Radiguet identifie son héroïne Mahaut à celle de Balzac et de Madame de La Fayette, ces femmes qui résistent au diable jusqu'à la dernière minute de leur déchéance...vraiment super!

Livre, écrit par un jeune homme de vingt ans, faut dire qu'il avait du diable dans sa plume, ce petit Radiguet!
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Le Bal du comte d'Orgel

Mahaut aime son mari, le comte d'Orgel. Le couple est apprécié et prend activement part dans la vie mondaine. Ils rencontrent un jour François de Séryeuse, et deviennent inséparables. La suite paraît classique : François tombe amoureux de Mahaut.

Je suis assez surprise de ma lecture, j'avais ouvert ce livre il y a de cela quelques années puis l'avais vite refermé, effrayée par le style que je trouvais ampoulé. Pourtant, je peux dire qu'il n'en est rien, au contraire : le roman se lit vraiment très facilement. J'admire le talent avec lequel Radiguet transforme une histoire d'apparence très classique en une œuvre unique. Les sentiments sont décrits avec la plus grande subtilité. Les silences, les regards, les non-dits deviennent plus importants que les mots. Les émotions de chaque personnage se construisent en réaction à celles des autres. Les protagonistes sont effrayés et surpris eux-mêmes de leurs propres passions.

J'ai été assez étonnée au moment de tourner la derrière page, je voyais bien l'histoire continuer un peu plus. J'ai été d'abord déçue, mais à la réflexion cette fin est parfaite et tombe au bon moment, nous laissant comme suspendus à la plume de l'auteur.
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Le Bal du comte d'Orgel

Au début du 20e siècle, dans les hôtels particuliers des beaux quartiers de Paris se tenaient les Bals des gens de la haute société.

"Le bal du comte d'Orgel" ne fait pas exception mais plutôt que d'y assister, Raymond Radiguet nous propose d'entrer dans l'intimité du comte prénommé Anne (je pensais que c'était un prénom féminin) et de sa femme Mahaut d'Orgel (qui ressemble plutôt à un prénom masculin) avant l'ouverture du bal. Pourquoi ? Parce que ce sont les sentiments plus ou moins avoués et reconnus qui mènent subtilement la danse.

Le couple sympathise vite avec un étudiant, François de Séryeuse, et l'associe à leurs mondanités. le jeune homme tombe rapidement amoureux de la comtesse Mahaut, qui dans un premier temps ne se doute de rien mais va vite être réceptive. Elle éprouvera alors de la culpabilité face à un sentiment nouveau et interdit : l'amour. Se pose alors pour elle la question de la présence de François au bal organisé par son mari, ami sincère du jeune homme.

Si le milieu de la noblesse parisienne présente peu d'intérêt pour moi et que le début du roman ne m'a pas passionnée, je trouve que Radiguet excelle dans l'analyse psychologique de ses personnages. Il décrit les frôlements de bras avec beaucoup de subtilité et ce n'est pas donné à tout le monde.





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Le Bal du comte d'Orgel

L'amour coup de foudre, mais l'amour interdit.

L'amour inavoué, inavouable.

L'amour que chacun croit non partagé.

L’amour étrange encore, qui ne peut se laisser deviner, comme un jeu, qu’en présence du mari.

L'amour avoué enfin mais que les conventions et la peur du scandale étoufferont au risque de le voir s'épanouir.

Voici sans conteste, un texte nettement romantique, au style agréable à lire.

Et comme dans le diable au corps, un leitmotiv : ce besoin maladif de l’amant d'aimer le mari de sa maîtresse.

Ce second et dernier roman de Raymond Radiguet, écrit alors qu’il n’avait pas vingt ans et qu’il devait mourir avant même sa publication, m’a laissé ce goût subtil de la nostalgie, de l’errance de l’esprit comme « le diable au corps » et comme tous ces grands textes romantiques que j’aime tant.

Serais-je une midinette ?

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Le Bal du comte d'Orgel

Une oeuvre inachevée d'un très jeune romancier d'une surprenante maturité (20 ans seulement !), dans l'esprit de romans de Robert Margerit.

Délectation dans la lecture des analyses et des subtilités psychologiques !



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Le Bal du comte d'Orgel

Roman de 1923 écrit par un météore de la littérature française (mort à 20 ans) .François de Séryeuse ,20 ans , devient l’ami du Comte Anne d’Orgel et insidieusement tombe amoureux de Mahaut , son épouse, qui découvre en elle le même sentiment pour le jeune homme. Non-dit , auto-illusion , culpabilité le disputent à cette inclination dans un ballet de sentiments aussi raffinés qu’alambiqués . Comme l’indique les patronymes , on baigne dans le beau-monde , aquarium où évoluent espèces exotiques ( perse, américain , russe…) et ornements de salon dans une chorégraphie savante et futile , épicée de perfidie. Ce court roman est charmant, fragile et vain comme un bibelot de glace . Proust décrit un monde similaire mais avec une incomparable profondeur et une magnificence d’écriture à des années-lumière de l’écriture de Radiguet , élégante mais trop souvent réduite à le recherche de jolies formules et de mots d’auteur.
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Le Bal du comte d'Orgel

C'est certain que l'on a affaire là à une langue maîtrisée et une écriture raffinée. Mais au-delà de ça je me demande si ces qualités sont au service d'un roman qui peut passer le temps ? Certes en 1924 il a pu marquer les lecteurs, d'une part en raison de la jeunesse de l'auteur, mais surtout en raison de la profondeur et de la finesse de l'aspect psychologique du récit. Mais aujourd'hui qu'en est-il ?



Partant d'une situation somme toute assez banale dans la haute société de l'époque, Radiguet décrit les sentiments qui unissent les trois personnages principaux, le Comte, son épouse et l'ami, amoureux de madame. Comment naît l'amour entre deux personnes, par quels signes l'autre sent-il qu'il en est l'objet, doit-on se contenter d'aimer sans attendre d'être aimé en retour ?



Ces thèmes restent encore actuels, mais à la lecture on s'ennuie quand même un peu. Toutefois, pour qui est prêt à cet ennui, pour qui ne cherche pas de rebondissements ni d'intrigue, ce texte emballera par ses qualités littéraires. Un monument historique en quelque sorte.
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Le Bal du comte d'Orgel

Alors que nous sommes en plein milieu des années folles, Raymond Radiguet nous raconte l'histoire très chaste et puritaine de l'amour de François de Séryeuse pour la comtesse d'Orgel. Ce jeu de contraste est très réussit et ce livre à la fois court, simple et délicat offre une lecture très agréable.



Le triangle amoureux entre Francois, son ami le comte d'Orgel et la femme de se dernier, est conduit de manière très fine et la psychologie ainsi que l'évolution des sentiments des personnages est tout à fait naturelle. En plus de ce jeu psychologie se met en place une sorte de tension et de suspens qui nous portent à croire qu'un drame va survenir, mais l'auteur arrive toujours à nous surprendre et à nous montrer que même les situations les plus simples sur le papier recèlent des issues dérobées.



Ce livre est un classique et le mérite ! Quant à l'auteur, (20 ans à peine) proche de Cocteau, Kessel ou Modigliani, était promis à un grand avenir... dommage pour nous ....
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Le Bal du comte d'Orgel

Le Bal du Comte d'Orgel est un livre qu'on apprécie encore plus quand on a lu «La Princesse de Clève» de Madame de La Fayette. En effet Radiguet a fait dans ce roman de multiples allusion au roman de Madame de La Fayette. Lire Radiguet ainsi en cherchant ces allusions est un petit jeu assez amusant. Je vous le conseille, ça donne plus de force encore à ce petit roman qui est une réussite en son genre.
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Le Bal du comte d'Orgel

Le bal du Comte d’Orgel/ Raymond Radiguet

Descendante de l’illustre famille des Grimoard de la Verberie qui quittèrent la France à l’époque de Louis XIII pour la Martinique où le Marquis de la Verberie cultiva la canne à sucre, Mahaut Grimoard de la Verberie rentra en France en juillet 1902 où à 18 ans elle épousa le Comte Anne d’Orgel âgé de 30 ans, un homme mondain à la frivolité grandiose.

Les manœuvres inconscientes d’une âme pure sont bien souvent encore plus singulières que les combinaisons du vice, et Mahaut, née pour le hamac sous des cieux indulgents découvrent les fêtes de l’hôtel d’Orgel avec ravissement, fêtes que fréquentent un certain Paul Robin, jeune diplomate arriviste célibataire et François Séryeuse son meilleur ami, un jeune homme de 20 ans raffiné, prudent jusqu’à la lâcheté, insouciant et oisif.

Nous sommes alors en 1920 et le petit groupe est en route pour Robinson au sud de Paris où une fête organisée par un certain Gérard les attend dans le château du parfumeur Duc. Rencontres, danses et badinages se succèdent, des liens se créent et on promet de se revoir afin de poursuivre cette quête du bonheur et du plaisir qui semble bien être le seul souci de cette société.

La couple d’Orgel est tendrement uni, Mahaut aimant son mari, et le Comte aimant quant à lui de plus en plus sa femme quand il la voit convoitée par François, mais peu à peu François va succomber au charme de Mahaut et l’aimant déjà follement et secrètement n’a qu’une crainte, celle de lui déplaire. Le Comte Anne n’est pas aveugle et curieusement préfère François à tous ses autres amis parce qu’il aime sa femme. François admire le Comte et sait le flatter ce qui attire encore davantage celui-ci dont l’admiration va avant tout à l’homme capable d’être aimé de Mahaut. Très rapidement l’hôtel d’Orgel ne peut se passer de François de Séryeuse et Mahaut ne peut que s’avouer qu’elle aime François. Pour Mahaut la question est de savoir comment lui dire ce qu’elle attend de lui sans avouer ce qu’il ne doit jamais savoir ? Mahaut ne sait aimer que sagement, tendrement et secrètement. S’en suit une valse des sentiments faisant alterner des heures d’émotion et de bonheur à des jours de jalousie.

Raymond Radiguet avait vingt ans quand il écrivit dans un style talentueux ce roman publié posthume, son second (après Le Diable au Corps) et dernier puisqu’il est mort à vingt ans, au thème archi conventionnel avec le mari, la femme et l’ami de la famille, récit teinté d’une licencieuse chasteté, dans une ambiance feutrée.

J’avais personnellement aimé davantage son premier roman, celui-ci étant plus un roman psychologique évoquant les règles du désir, la première étant qu’on désire souvent ce qu’un autre désire. Les personnages par ailleurs sont très peu charismatiques, évoluant plutôt comme des ombres, des esprits plutôt que des corps.

À lire pour qui veut connaître l’œuvre complète de Radiguet après avoir lu son chef d’œuvre Le Diable au Corps.



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Le Bal du comte d'Orgel

Mademoiselle Mahaut Grimoard épouse à 18 ans le Comte Anne d'Orgel, 30 ans ; elle en est très amoureuse.



Ils vont donner des fêtes à l'Hôtel d'Orgel où distractions et médisances seront de mise, cela se passe dans les années 1920.



Deux jeunes gens Paul et François, amis dans la vie, vont faire partie des amis privilégiés du couple.



Le Comte d'Orgel qui aime briller en société va se tourner vers François et en faire un habitué de ses sorties et de ses soirées en couple.



Un amour platonique entre Mahaut et François va se profiler tout doucement au fil des jours.



Beaucoup de soupirs, de désirs non dits, de silences qui en disent long.



C'est sur ces rapports de : je te veux, je te désire, mais aussi, cette impossibilité d'accomplissement de ses sentiments qui rendent maladroits et tristes ; ces situations équivoques ; qu'est basé toute l'histoire.



Un peu suranné il est vrai mais quand même des situations que l'on peut retrouver dans toutes les époques.



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Le Bal du comte d'Orgel

Après la lecture de La Princesse de Clèves, il m'était impossible de ne pas lire Le Bal du Comte d'Orgel, de Raymond Radiguet ! L'histoire est à peu près semblable : un couple fait face à l'amour de la femme pour un ami de la famille; ici les personnages sont aussi nobles, Mr. Anne d'Orgel, et sa femme, Mahaut font la connaissance de François de Séryeuses, un jeune étudiant. Pour François, c'est immédiatement le coup de foudre. Mais le jeune homme ne veut pas admettre ses sentiments, surtout pour une femme si fidèle et chaste.

Mme d'Orgel, de son côté, fait beaucoup penser à Mme de Clèves, passionnément amoureuse d'un autre homme, mais qui, par vertu, reste fidèle à son époux...Toutefois, ces deux histoires se différencient de par leur époque, respectivement XVIème et XXème siècle, donc la vision d'une infidélité ne serait pas la même !



J'ai beaucoup aimé ce court roman, tout comme l'écriture si talentueuse du jeune prodige Raymond Radiguet, qui écrivit cette merveille à vingt ans seulement, l'âge de François dans le roman. Les personnages m'ont beaucoup plus, de François à Mirza en passant par M. et Mme d'Orgel ; tout comme l'impression qui se dégage de ce roman, très agréable et qui m'a conquise...



Bref, encore une fois, un très bon moment de lecture, et un roman que je relirais avec grand plaisir !



A lire !!
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Le Bal du comte d'Orgel

Je l’avais peut-être lu au siècle passé mais n’en avais plus aucun souvenir.

J’ai trouvé beaucoup de plaisir à lire ce livre, délicieux avec tant de subtilité et de légèreté. Mais aussi avec une interrogation : Quelle était la raison de tant d’aise de ma part, alors que l’époque et le milieu me sont totalement étrangers ?

L’intrique, sans doute, mêlant à l’amour et l’amitié, des sentiments n’ayant plus tellement cours aujourd’hui : la noblesse et l’honneur.

Peut-être aussi la fraicheur d’un jeune homme obligé de reconnaitre en lui des sentiments qu’il voudrait s’interdire.

Heureusement, la lecture est souvent un plaisir. Ce fut le cas avec ce bal.

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Le Bal du comte d'Orgel

Je partage l’opinion de bdelhausse qui écrit dans son billet « autant j’avais apprécié le diable au corps, autant je suis resté à quai pour le bal du comte d’Orgel ».



Si l’écriture reste belle et soignée. Si le travail psychologique a été remarquablement fait par un écrivain qui était si jeune au moment de l’écriture, ce roman est d’une platitude que rattrape son inachèvement, et donc son peu de pages à lire.



L’intrigue a, comme dans le diable au corps, pour objectif de décrire une société qui se meurt, persistant à conserver des conventions surannées. Cette haute société de la Belle époque a perdu de son lustre, s’encanaillant non plus à l’opéra mais dans les cirques et quelques « clubs » de banlieue. Tel ce noble russe surgissant à l’improviste chez les d’Orgel, en tenue de chasse autrichien et sans le sou depuis sa fuite de la Russie, nous assistons à une déchéance.



A l'identique du premier récit de Radiguet, nous croisons une épouse soumise à la norme de sa caste, mariée à un homme qu’elle apprécie mais qu’elle n’aime pas. L'amour ne lui sera révélé, telle une maladie honteuse, qu'en croisant un jeune homme de son âge.



Vous l’aurez compris, personnellement, entre le diable au corps et le bal du comte d’Orgel, je vous conseille le premier livre.
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Le Bal du comte d'Orgel

Encore un beau titre et une phrase de début de roman qui se font jalouser :



"Le mouvements d'un coeur comme celui de la comtesse d'Orgel sont-ils surannés?"



Raymond Radiguet est mort à vingt ans de la fièvre typhoïde. Il a eu le temps d'écrire deux livres devenus des classiques : Le Diable au corps et Le Bal du Comte d'Orgel.

François de Séryeuse fait la connaissance, au cirque, du comte Anne d'Orgel et de sa femme Mahaut. Très vite, il devient leur intime. On sait que, dès le premier regard, François tombe amoureux de Mahaut, mais toute la subtilité du livre est de ne pas aller de plein fouet dans ces sentiments interdits des deux côtés : Anne est l'ami de François qui ne peut désirer la femme de son hôte. De son côté, Mahaut va elle aussi s'éprendre de lui.

C'est un livre sentimental, où rien ne se consomme, qui reste dans les avants de l'aveu :



“Mais on n’a encore trouvé qu’un seul moyen d’empêcher son coeur de battre, c’est la mort.”
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Le Bal du comte d'Orgel

Livre offert par une personne qui vidait sa bibliothèque. Le résumé m'intéressait.

Les chapitres se suivent sans titre ni numéro. Juste la distinction de mise en page.

Le comte d'Orgel a pour prénom Anne. Cela m'a perturbé car je pensais ce prénom féminin.



Le début du livre m'a ennuyé. J'avais l'impression de perdre mon temps à le lire. Ce n'est qu'après la moitié du livre que ça devint pour moi un peu plus intéressant. Je n'ai cependant rien ressenti.
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Le Bal du comte d'Orgel

l'élégance du style, la violence des passions, la précision dans la description des élans et des tortures qu'ils imposent à l'esprit. Radiguet dépeint avec une acuité remarquable et un charme tout stendhalien les mensonges, les détours et les illusions que forment nos esprits face à l'Amou
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Le Bal du comte d'Orgel

Ce roman pousse l'analyse psychologique assez loin, ce qui rend l'écriture vraiment particulière : notre analyse des personnages est à la fois guidée et faussée par la plume de Radiguet ce qui est intéressant intellectuellement mais crée une distance avec les personnages et un léger effet

surfait.

Même s'il ne m'a pas marquée, ce court récit a été très agréable à lire et m'a poussée à lire La Princesse de Clèves (que je n'avais jamais lue).

Même s'il est moins conventionnel et pétri de principes que l'œuvre de Mme de La Fayette (ce qui est évidemment lié à l'époque), il m' semblé beaucoup moins percutant et surprenant.
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Le Bal du comte d'Orgel

Quand, dans le Paris des années folles, Mahaut épouse le comte Anne d’Orgel, elle l’aime d’un amour sage qui finit par déteindre et devenir réciproque. Mais cette tendresse tranquille bascule lorsque le comte trouve un nouvel ami en la personne de François de Séryeuse, jeune homme d’origine plus modeste mais raffiné qu’il croise à des soirées. François tombe rapidement amoureux de Mahaut mais respecte trop ce couple d’amis et le comte lui-même pour espérer d’avantage. Toutefois, lorsqu’il devient évident que ce coup de foudre est réciproque, ce trio amoureux est en danger. François veut déclarer sa flamme, Mahaut souhaite qu’ils ne se voient plus. Finalement, brûlée par la passion, elle l’avouera au comte avant son bal masqué. Mais que peut-on bien attendre d’une telle tocade à cette époque ?





« La passion s'insinua en lui si habilement qu'il y pu à peine prendre garde. Cette nouveauté datait du jour où Mahaut assise sur la banquette du garde-feu parlait avec François de Séryeuse. Ce jour-là son mari l'avait convoitée comme si elle n'eût pas été sa femme. »





*****



Je voulais lire ce roman pour découvrir Raymond RADIGUET, mort à seulement 20 ans après deux romans, dont celui-ci à peine achevé qui a été écrémé avant son édition post mortem. Son rang de classique du roman moraliste m’en avait fait espérer beaucoup, et malgré d’indubitables qualités techniques, j’ai été humainement un peu déçue.





« On pouvait donc être fort surpris des extraordinaires mensonges du Comte d'Orgel, destinés à souligner sa gloire certaine. Mais pour lui mensonge n'était pas mensonge ; il ne s'agissait que de frapper l'imagination. Mentir c'était parler en images, grossir certaines finesses aux yeux des gens qu'il jugeait moins fins que lui, moins aptes aux nuances. »





La trame est classique, et la réussite de l’auteur tient en ce qu’il nous la raconte assez bien : D’une jolie plume d’orfèvre, Raymond RADIGUET nous livre des pensées concernant les sentiments, la vie de couple et la psychologie des personnages qui sont d’une maturité surprenante pour son jeune âge. La manière dont il dresse le portrait d’une idée en peu de mots et de manière imagée est extrêmement précise et délicieuse, comme vous pourrez le constater dans les citations précédentes. Le roman ne comptant qu’une centaine de pages, on pourrait ajouter un bel esprit de synthèse ; Gardons tout de même à l’esprit que l’auteur est mort avant sa publication, en laissant un roman bien plus gros d’environ 400 pages, et que celui-ci a été relu et corrigé par Cocteau...





« C'était l'esprit le plus délicieux, mais le plus autoritaire, le plus excessif, que le Comte d'Orgel. Il "adoptait" les gens plus qu'il ne se liait avec eux. En retour, il exigeait beaucoup. Il entendait un peu diriger. Il exerçait un contrôle. »





Mais à vrai dire, j’ai été déçue par deux choses principales lors de ma lecture. D’une part, par l’absence de ressenti des sentiments qui sont décrits. Techniquement plutôt bon, ce roman ne m’a pas touchée alors qu’il raconte une histoire d’amour. La généalogie de départ n’amène pas grand-chose, les personnages (notamment François et Mahaut) manquent d'épaisseur et les noms choisis troublent la lecture dans la mesure où les hommes possèdent des noms à consonance féminine : le comte Anne d’Orgel et François de Séryeuse… alors que Mahaut, l’épouse du comte, a un prénom à consonance masculine.

Surtout, d’autre part, la fin me laisse un goût d’inachevé, d'autant plus au vu de sa réputation de roman moraliste - même si elle est caractéristique de l’époque et que le contexte entourant la mort de l’auteur l’explique : On a lu tout cela pour en venir où, que vont devenir ces personnages soi-disant rongés par la passion ? Vont-ils se séparer, continuer comme avant, ou encore réagir ? Il aurait pu être intéressant d'assister au bal éponyme pour le savoir...





« Vivre un conte de fées n'étonne pas. Son souvenir seul nous en fait découvrir le merveilleux. »





Dommage que la maturité de certains propos, décris avec un génie certain, ne servent pas une histoire plus aboutie et, surtout, que cette dernière ne soit pas parvenue à me toucher. Avez-vous lu « le diable au corps », du même auteur ? Vaut-il la peine ?




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