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Critiques de Raymond Radiguet (274)
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Le Diable au corps

Je pense que j'avais déjà dû le lire ado, mais je ne m'en souvenais absolument plus, donc je l'ai relu en 2018.

Difficile de juger d'une telle oeuvre aujourd'hui, le parfum de scandale apparaissant bien moins probant qu'à la sortie de ce roman : la différence d'âge entre les protagonistes prête un peu à sourire, respectivement 16 ans (lui) et 19 ans (elle), l'outrage à la morale (détournement de mineur, adultère, érotisme) également, dans une moindre mesure.

Il s'agit d'un récit d'apprentissage qui traite d'amour, d'infidélité, de passion, de jalousie et de culpabilité, le tout teinté de beaucoup d'introspection et d'un romantisme désuet. J'avoue que le narcissisme et l'égoïsme du héros (narrateur) m'ont globalement hérissé le poil, sa propension au chantage, à la dramaturgie également. Bref, à remettre dans le contexte historique.
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Le Bal du comte d'Orgel

J'étais tombée sur ce livre par hasard dans la bibliothèque familiale et donc l'avais lu peut-être un peu trop jeune.

Je n'avais pas su vraiment à l'époque apprécier l'imbroglio amoureux de cet étrange trio, formé du comte et de la comtesse d'Orgel et du jeune François... J'avais trouvé l'ambiance tordue et un brin compliquée.
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Le Diable au corps

Narcissique à souhait, François, du haut de ses seize ans, se croit déjà un homme. Lorsqu'il rencontre Marthe par l'intermédiaire de leurs parents respectifs, il décide de la séduire. Quoi de mieux pour flatter son petit ego que de torturer une jeune femme fiancée à un autre. Il commence fort, l'insupportable François : il lui fait choisir des meubles à son goût à lui pour l'appartement qu'elle partagera avec son futur mari, il la persuade de faire faux bond aux beaux-parents pour un déjeuner. Et elle, elle n'y voit que du feu, le laisse faire. Quelques mois plus tard, ils finissent au lit, évidemment. le drame ne va pas s'arrêter là. Quelques mois supplémentaires s'écoulent, la voilà enceinte. Et le mari? Ah, le pauvre Jacques est au front car nous sommes en pleine Première guerre mondiale. Ce détail ajoute encore du drame à l'histoire qui, évidemment, ne peut que mal finir.

J'ai eu un mal fou à accrocher avec ce roman. François est encore plus détestable que Julien Sorel. On n'a qu'une envie : lui envoyer une bonne paire de gifles. Son père eût d'ailleurs été bien avisé de le mettre au pas plutôt que de le laisser gâcher la vie des autres. L'intérêt de l'oeuvre réside peut-être dans le fait de dépeindre ce jeune qui se pense homme au début et se sent enfant, dépassé, à la fin. Pour ma part, j'étais trop agacée par lui pour réussir à apprécier l'aspect psychologique du roman.



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Le Diable au corps

Beaucoup de critiques et des avis partagés sur ce roman, donc je rajoute ma modeste contribution.

Je ne trouve pas que le texte ait vieilli, bien au contraire. C'est un pur roman psychologique d'avantage qu'un roman érotique. Tout au long de ce court livre on a l'impression que l'auteur se dissèque lui-même. Effectivement pour un roman d’amour, pas beaucoup d’ « eau de rose » même si le héros est tourmenté. Il fait même preuve de cynisme puisqu’il nous avoue que c’est « grâce à la guerre » qu’il a la possibilité de vivre cette histoire d’amour. De même il parvient assez facilement à mentir et à manipuler son entourage pour parvenir à ses fins.

J’avais entendu parler du film mais pas trop de l’auteur Raymond Radiguet, décédé en 1923 à l’âge de 20 ans, et qui a écrit ce texte au même âge que Rimbaud ou Françoise Sagan lors de leurs premiers écrits. La virtuosité du texte comparée à son si jeune âge au moment où il l’a écrit me laisse songeuse…

En lisant ça et là les autres critiques, l’un d’entre vous compare ce livre à Adolphe de Benjamin Constant pour le côté roman psychologique. De ce fait je vais relire Adolphe (étudié au lycée) pour me rendre compte. Le blé en herbe de Colette est également évoqué dans un autre commentaire (à relire aussi).

De mon côté je pense à l’amant de Lady Chatterley pour les descriptions imagées sans l’être vraiment. A cette époque, même si le livre a fait scandale en son temps on n’écrivait pas « un chat, un chat » pour certains actes (seul le baiser est décrit) ; il fallait user d’habiles stratagèmes pour que le lecteur comprenne à demi-mot ce qui se passe entre la jeune femme tout juste mariée et le très jeune homme.

Par ailleurs le passage avec la jeune suédoise a quelque chose de cru et m'a fait pitié pour la jeune fille. La description partielle accentue le malaise car on peut tout imaginer sans trop savoir où il s’arrête exactement (enfin si, j’ai quand même mon idée). Le héros est conscient de très mal se comporter mais il le fait quand même et ne semble pas s’émouvoir de notre supposée antipathie. A d’autres moments il suscite quand même de la compassion car il souffre réellement.

Dans tout le livre on a l’impression que les personnages sont ambivalents et pétris de contradictions. Le héros voudrait vivre avec Marthe mais il se rend compte qu’il devra sacrifier son confort ou ses études. De même Marthe réalise qu’il sera difficile d’avoir une vie commune dans ces conditions déplorables. Le père du héros n’est pas assez sévère, sa mère semble un moment fermer les yeux, le mari parti à la guerre et qui semble ne rien voir est-il si naïf que cela… Les voisins peuvent tour à tour crier au scandale ou s’en amuser d’une curieuse façon…

Il y a des « si » : si Marthe n’avait pas été mariée elle serait restée vivre chez ses parents mais alors elle n’aurait pas eu la liberté d’être seule avec le héros. A la fin du livre on découvre la raison de vivre du mari…

Comme l’auteur n’a pu écrire que 2 romans dans sa courte vie, j’essaierai de lire un jour le bal du comte d’Orgel.

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Le Diable au corps

Ne jamais rester sur ses préjugés : ce très court roman est une ouverture sur le monde des années folles et de ses libertés de mœurs. La liberté sexuelle des jeunes femmes (conséquence directe de la mobilisation des hommes) l'insouciance des adolescents et l'amour dans toute sa simplicité !

L'écriture transmet la joie et la sensualité d'une relation interdite mais complètement assumée, tirée de l'expérience de l'auteur. Le style est vif, les mots sonnent juste, ont peu vieilli, et même si la fin semble bizarre, ce fut un très bon moment de lecture !

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Le Diable au corps

Décidemment j'ai du mal avec cette "littérature adolescente"...

Gatsby le magnifique, l'écume des jours, le diable au corps, l'attrape-coeur, les Hauts de Hurlevent...

Des navets sur côtés avec juste de très jolis titres...



Quand le souffre a disparu (qui aujourd'hui pourrait s'offenser qu'une femme mariée baise avec un ado pendant que son mari est à la guerre ?) ne reste qu'une histoire d'amour niaise, une de plus, écriture auto centrée qui n'a d'intérêt que pour celui qui tient la plume.

Aussi vite lu aussi vite oublié.







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Le Diable au corps

Magnifique roman d'amour et d'apprentissage, qui n'a pas pris une ride, cent ans après sa parution. Nul doute que son écriture par un jeune homme de vingt ans, disparu peu après la sortie de l'ouvrage, est pour beaucoup dans cette intemporalité. La naissance du sentiment amoureux, mais aussi l'égoïsme et la cruauté du séducteur, y sont parfaitement décrits, dans des termes qui m'ont rappelé Adolphe de Constant que j'ai lu récemment. Une nouvelle recommandation pour les âmes sensibles.
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Le Diable au corps

« Le diable au corps » est le premier roman de Raymond Radiguet, publié en 1923.

L'auteur utilise le passé simple presque tout au long de son livre, ce qui donne au récit son style volontairement classique.

C'est la chronique d'une passion brûlante dans l'ombre de la guerre que revit le narrateur devenu adulte.

Cette distance temporelle lui a permis de réfléchir sur ses contradictions et ses erreurs.



« Un dimanche d'avril 1917 », François, jeune homme de quinze ans, rencontre Marthe, une jeune femme de bientôt dix-neuf ans. Elle inspire d'emblée le désir de François. Il est subjugué par la sensualité et la beauté de Marthe. Elle est fiancée à un soldat parti au front qu'elle épousera bientôt.

François le collégien finit par séduire Marthe, et ils vont vivre une liaison passionnelle.

Un roman initiatique raconté à travers le regard d'un adolescent qui décrit toute la complexité des sentiments amoureux.

« (…) c'est en enfant que je devais me conduire dans une aventure où déjà un homme eût éprouvé de l'embarras. »



J'ai vu dans cet amour intense toute l'innocence de la jeunesse, et une certaine « insoutenable légèreté. » Un amour par avance condamné et au contour amoral.

Marthe et François vont vivre leur histoire exclusivement et sans concession. Ils se moquent des conventions sociales et de la morale bourgeoise, et s'abandonnent à leur désir avec une liberté qui scandalise.

Mais l'idylle entre les amoureux est troublée par leur entourage et par les enfantillages de l'adolescent. Sa naïveté, ses mensonges, ses faux-fuyants, démontrent qu'il est encore immature. Et Marthe, toute jeune aussi, méprisée de ses voisins, se montre d'une grande candeur.

Cette passion, vécue dans le sursis, suscite des réactions contrastées. Il y a le père de François qui se montre très tolérant, animé par une sorte de fierté masculine. Et cette scène burlesque où les voisins malveillants de Marthe organisent un repas pour laisser entendre aux invités les ébats des jeunes amants.

Mais le couple se révèle aussi inconséquent et cruel. François, par exemple, dicte à Marthe des lettres d'amour adressées au mari resté au front.

Et même si les obstacles font que François se sente homme, c'est son incapacité à prendre une chambre dans un hôtel parisien tant il est timide qui va sonner le glas.

Cet apprentissage de la passion amoureuse va prendre une tournure tragique.



« Le diable au corps » est publié le 10 mars 1923 par Bernard Grasset. Il est au centre d'une promotion spectaculaire et inédite.

« Le premier livre d'un romancier de dix-sept ans. » C'est ainsi que l'éditeur présentait Raymond Radiguet quelques jours avant la parution de son roman.

Et c'est la première fois qu'un livre fait l'objet d'un « clip » qui sera projeté dans les salles de cinéma.

Si le roman est un grand succès en librairie, il sera aussi considéré comme scandaleux dans le Paris d'après-guerre.

Cette guerre - « 4 ans de grandes vacances » pour le narrateur – est considérée comme un prétexte pour écarter le mari trompé.

Ce qui choque, moins de cinq ans après la fin du conflit, ce n'est pas la liaison adultère, mais essentiellement le fait que les amants profitent de la guerre pour vivre leur passion.



J'ai trouvé ce livre sublime du début à la fin. Raymond Radiguet, l'enfant prodige, mort en décembre 1923, a traversé le monde littéraire à la vitesse de la lumière. Un talent précoce qui n'a eu le temps que d'écrire deux romans et un peu de poésie.

Ce fut une lecture intense et inoubliable, tant l'auteur m'a impressionné par sa maîtrise de la langue et la modernité de ton.

« Le diable au corps » est un grand récit d'amour tragique, un chef-d'oeuvre plein d'insolence qui n'a pas pris une ride.

Incontournable.

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Le Diable au corps

Le Diable au corps est un roman très court racontant l'histoire d'un jeune lycéen s'éprenant d'une fille de quatre ans son ainée, Marthe, mais déjà mariée à un soldat parti au front. J'ai bien aimé l'angle d'attaque du roman qui donne la parole au jeune homme (dont on ne connait d'ailleurs pas le nom) pendant toute la durée du récit.



On est plongé dans la banlieue est de Paris d'il y a un siècle, alors qu'elle n'était encore que campagne. Le contexte de la Première guerre mondiale est intéressant et permet de se plonger dans une France finalement assez peu préoccupée par la Guerre qui règne.



Les hésitations du jeune homme quant à l'amour sont bien transmises par Radiguet au travers d'un style très fluide et toujours très actuel. Le décor est certes minimaliste, Radiguet préférant se focaliser sur le lien entre les deux protagonistes, ce qui n'empêche pas une excellente visualisation des scènes par le lecteur.



J'ai vraiment bien aimé ce texte qui se lit très vite, tant au nombre de page qu'à l'écriture très agréable de l'auteur.
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Le Bal du comte d'Orgel

Seul livre de Raymond Radiguet que j'ai lu. A priori, il est moins connu que "le Diable au corps".

Au cours de la lecture, j'avoue que j'ai été quelque peu déçu.

Un esthétisme classique, une écriture très rigoureuse et très sobre, dénuée de toute fioriture. J'oserai dire "banal" même si je conçois que c'est peut-être un terme un peu fort.

Et Radiguet dans cet ouvrage à une propension à proposer un nombre conséquent de formules littéraires universelles qui, de nos jours, peuvent lasser.

Voilà pour le style qui ne m'a pas emballé.

L'histoire non plus dans un 1er temps. Mais elle a trotté dan ma tête un peu comme un candidat au bac de français. Un roman chaste mais trouble.

Un des personnages masculins se prénommé Anne, son épouse Mahaut qui a des sonorités masculines. Roman chaste soit, mais au potentiel scabreux car le trio ne forme-t-il pas un "trouple".

Il ne se passe rien, soit, mais tout est dans la psychologie des sentiments même inavoués

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Le Diable au corps

Superbe préface d'André Berne Joffroy qui laissait entrevoir la grandeur de cette œuvre, qui est d'une maturité et d'un réalisme incroyables.



C'est juste ouf la manière que Radiguet a eu de décrire avec tant de minutie la complexité et le caractère contradictoire des sentiments amoureux. Quelle perte inestimable pour la littérature française !



Lecture très agréable malgré la scène d'agression de Svéa (même si elle allait de pair avec le caractère égoïste et odieusement misogyne du protagoniste et que sa présence est donc « compréhensible » en ce sens).
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Le Diable au corps

Une oeuvre en grande partie autobiographique qui me laisse pantoise sur les raisons de son succès. Est-ce la mort prématurée de son auteur qui l'a élevé au rang de chef-d'oeuvre ?



Ce livre me procure une impression désagréable, à la limite de la nausée. J'ai du mal à y voir une histoire d'amour. C'est plutôt le récit de l'éclosion d'un pervers narcissique et manipulateur. Certes, il faut replacer le livre dans son époque, celle où les femmes étaient réduites au rang de pauvres petites choses fragiles. Mais cet ado de 16 ans a un magnifique avenir devant lui : de jeune con arrogant, il est en phase de devenir un beau macho, peut-être même violent, qui sait.



Ce charmant personnage, amoureux donc, de Marthe, a du mal à contrôler ses ardeurs de jouvenceau. Aussi tente-t-il de s'offrir une petite gaudriole avec une autre jeune fille pas vraiment consentante : « Cette résistance qui n'en était pas une flattait mon audace et ma paresse. J'étais assez naïf pour croire qu'il en irait de même ensuite et que je bénéficierais d'un viol facile ». Mignon, non ?



Bref, comme toujours je suis heureuse d'avoir découvert un nouvel auteur, mais je n'irai pas lire Le Bal du comte d'Orgel.



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Le diable au corps - Le bal du comte d'Orgel

Quel destin étonnant que celui de ce jeune homme qui ne passera pas les vingt ans et connaîtra malgré tout le milieu branché de l’après grande-guerre.

Son aventure personnelle durant le conflit inspirera un premier roman, faisant naître le scandale dans une société passablement traumatisée. Une relation avec une institutrice dont le mari est au front créera la polémique, mais fera de Radiguet un écrivain prometteur. Grasset lui donnera son envol en sautant tous les obstacles liés au sujet tapageur livré au public.

Radiguet avouera avoir passé des années insouciantes durant la guerre sans aucune compassion pour les combattants. Il avait échappé de peu à la boucherie généralisée et comme il le sous-entend dans son premier ouvrage, le mari de celle qui fut sa maîtresse était bien au front, les permissions dérangeaient l’adolescent dans sa passion devenue exclusive. Une fois les hostilités européennes éteintes, il ne reverra plus sa maîtresse. Comme si après les circonstances de la guerre, cette tromperie excitante n’avait plus de sens à ses yeux. Il anticipe les années folles qui vont succéder au conflit mondial et son deuxième et ultime roman, le bal du comte d’Orgel est une fresque tellement fidèle de ce monde de la bonne société qui n’a d’autre ambition que d’oublier les fractures d’un conflit fratricide. Les gens veulent vivre comme s’il devait mourir le lendemain. Un monde finit de s’effondrer, celui de cette vieille noblesse qui vient de voir disparaître les plus vieilles dynasties d’Europe. Le comte d’Orgel finit par inviter un vieux prince russe dans le dénuement, mais qui ne laisse paraître aucun ressentiment vis-à vis des bolcheviks qui ont mis à bas l’ancien monde séculaire. Il accepte sa condition et les évènements comme s’il était inéluctable de voir la société évoluer.

Les acteurs du roman préparent leur rôle et surtout leur déguisement afin de travestir les tumultes d’une société qui a perdu ses repères, mais même un bal, manifestation spontanée qui évoque la joie et le rire, doit être codifiée, ne doit pas laisser place à l’improvisation.

Après lecture, je reste très impressionné par tant d’acuité, de maturité venant d’un garçon si jeune qui ne verra pas son deuxième roman édité, parce qu’emporté par la fièvre typhoïde contractée lors d’un bain dans le bassin d’Arcachon.
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Le Diable au corps

Un classique que je n'avais jamais lu. C'est un roman court et qui, pourtant, dévoile tant de choses.



Le narrateur a 15 ans quand il découvre la liberté dont il s'éprend à travers l'école buissonnière. C'est une révélation pour lui, dès ce moment, il n'aspire qu'à suivre ses élans du cœur sans contrainte.



Et puis, arrive le jour où il rencontre Marthe, une jeune femme qui vient d'épouser un homme qui part à la guerre.



L'histoire se déroule en 1917.



Le héros est un adolescent au comportement qui se veut adulte, mais avec l'immaturité émotionnelle d'un enfant. Cela nous offre des situations cocasses.

Il fait preuve de narcissisme et d'égoïsme qu'on ne peut lui reprocher vu son jeune âge.

C'est une longue introspection parfois d'une beauté délicate, parfois tranchante ou dramatique.



C'est un roman qu'il faut replacer dans son contexte, je ne suis pas certaine qu'aujourd'hui les retours seraient les mêmes si l'on parlait d'une œuvre contemporaine.



J'ai ressenti de l'émotion en lisant ce court récit, de connaître la vie de l'auteur et surtout son décès à 20 ans y est certainement pour beaucoup.



C'est un classique très abordable, très bien écrit, c'était un vrai plaisir de le découvrir.

Une lecture à la fois belle et dramatique.
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Le Diable au corps



Comme dans le Blé en herbe, écrit la même année, 1923, et comme lui présentant des amours adolescentes balbutiantes avec des femmes plus âgées, comme lui, aussi, ce travail de la chair se mariant avec la muflerie des jeunes hommes, le Diable au corps a fait scandale.

Radiguet avait envisagé, ironie de l’histoire, intituler son roman : Le blé en herbe, ou bien : Le cœur acide.

Acide, puisqu’il est question du feu de l’enfer qui possède le narrateur, sans que son égoïsme enfantin s’en trouve amoindri : « le bonheur est égoïste », conclut-il après avoir prêté « Une saison en enfer » à Marthe.

Ce feu intérieur est échauffé de plus par la cheminée, devant laquelle Marthe s’allonge, alanguie, audacieuse, s’accrochant à lui « son visage est entouré de flammes. C’était jouer avec le feu ».

« Dans ce feu, je grelotais, je claquais des dents » ajoute le héros (héros malgré lui, prétend-il, et pourtant !!!). Dans le feu, elle brûle les lettres du mari, car Marthe est mariée… à un soldat puisque l’action se passe pendant la guerre de 14.

D’où le scandale : il suffirait de partir à la guerre pour être cocu.

Pour le narrateur, ce sont de grandes vacances, puisqu’il a douze ans en 1914, et seize à la fin du roman. Même si Marthe n’a que quelques années de plus, lui est un enfant, apeuré, capricieux, passant de « polissonneries » à « premières incartades », jouant à faire l’homme, mortifié de n’être qu’un enfant, boudant, jaloux du monde des adultes dont fait partie sa maitresse, qui fait tout pour le consoler.

Mal, d’ailleurs, puisqu’elle imagine le futur : « Je pleure, parce que je suis trop vieille pour toi ! »

Lui, en la rencontrant, non seulement lui conseille de se coiffer autrement, mais en plus, il pense à sa mère à elle, et prie Dieu de ne pas la voir quand elle sera bien vieille.

Et il en rajoute : « J’étais trop sensible à la jeunesse pour ne pas envisager que je me détacherais de Marthe, le jour où sa jeunesse se fanerait, et que s’épanouirait la mienne. »

Charmant, ce jeune homme, qui ment à ses parents puisqu’il est ado, à sa maitresse, puisqu’ainsi il faut bien l’appeler, à son meilleur ami, aussi.

Jaloux, de plus, de ce soldat parti au front, or là, il n’a pas tout à fait tort : je soupçonne Radiguet d’avoir mis en scène un jeune perdu, comme son narrateur qu’il ne nomme pas, confronté à la duplicité des femmes, ah, les femmes ! menteuses et dragueuses !

Devant ce carnage, l’enfant est bien obligé de constater qu’il a encore fort à faire pour devenir un homme, et que la « préséance » choque les voisins vu que leurs ébats sont connus, ainsi que la différence d’âge !

Lorsque je dis jeune perdu, je veux exactement marquer comment il reproche à Marthe les concessions qu’elle a accepté de faire pour lui, comment il hésite à céder à ses sentiments à lui, , comment il aurait en toute mauvaise foi, préféré qu’elle lui résiste, au lieu de se conduire en esclave, comment ce qu’il a exigé qu’elle fasse par amour le hérisse.

Pédophilie féminine, comme dans le Blé en herbe, vue par un enfant qui « demande la lune », et dont le père pense à poursuivre la responsable pour détournement de mineur.

Écrit par un jeune, ce roman, trouble, cruel, reconnaissant sa lâcheté «  éreinté par les mille contradictions de mon âge aux prises avec une aventure d’homme. »

Et pourtant, malgré le tableau navrant de ce petit goujat, un roman intéressant par ses analyses et les méandres du cœur.

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Le Bal du comte d'Orgel

Lire Raymond Radiguet, auteur culte, mort à 20 ans, dont les 2 courts romans sont l’intégrale de sa fulgurance d’écrivain jeune et fougueux, c’était pour moi une nécessité puisque j’aime avant tout les écrivains morts, ceux dont on sait qu’ils ont laissé une œuvre.

J’ai donc lu, et Le diable au Corps m’a convaincu dès les premières pages!

Tout est poésie dans cette histoire d’amour passionnel. Quelle écriture, c’est beau, c’est bourré d’énergie, de force vive, c’est à la fois une écriture construite, parfois désuète, mais on sent que Raymond Radiguet était d’une jeunesse crue et en avance sur son temps. La jeunesse d’aujourd’hui trouvera ce roman vieillot, et moi qui ne suis plus très jeune j’y ai trouvé une histoire d’amour, brute et délicate à la fois. Ce que l’on peut attendre d’un roman culte d’un auteur qui se prénomme Raymond…
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Le Diable au corps

La légende dépasse bien certainement la réalité, et il est dur de parler de ce roman sans rapidement entrer dans le mythe de son jeune auteur mort à vingt ans et du contexte médiatique de sa publication. Il en reste cependant un tableau assez juste des tourments des premières passions adolescentes - entre désir, obsession, naïveté et sadisme, sous couvert de chaos sentimental et hormonal. L'aspect le plus pertinent du roman est certainement son affront aux institutions morales de l'après-guerre et le courage d'exposer ouvertement certains sujets jugés tabous et généralement absents du discours publique de l'époque.
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Le Diable au corps

Le "Diable au corps" est l'histoire d'un amour adultère entre deux très jeunes gens, presque des enfants, qui se jouent de l'interdit et explorent leurs premières passions. A cela s'ajoute un envers de décor de 14-18 frivole, insouciant, voire inconscient. Ce roman me rappelle en quelque sorte les amours d'Emma Bovary : des personnages allant à l'encontre des bonnes mœurs, libres, et des auteurs choquant l'opinion publique de l'époque.
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Le Diable au corps

L'un des classiques les plus scandaleux du XXe siècle. Rien que ça devrait vous attirer, n'est ce pas ?

Pourquoi le scandale ? Remettons nous à l'année de sa sortie, 1923. La France peine à se remettre de la Grande guerre. Ici, le narrateur a 15 ans et compare ce conflit à "quatre ans de grandes vacances".

Premier couac.

Le narrateur tombe amoureux de Marthe, 19 ans, déjà marié à un soldat. Une relation adultérine dévoilée au grand jour sans grande considération pour le mari trompé.

Affront a la miracle bourgeoise, affront aux anciens combattants, le livre suscitera multiples oppositions.

Et pourtant le succès du public est là.

Car ce livre, c'est avant tout le récit d'une magnifique histoire d'amour. L'amour qui rend fou, qui fait oublier tout le reste, qui nous fait douter de tout, sur nous, sur l'être aimé. Le cœur qui prend le pas durable sur la raison. La joie, la douleur, l'inquiétude, la lassitude, tout y est décrit avec justesse.

Cet œuvre sublime, écrit par un 1uteur d'à peine 16 ans, ami et amant de Jean Cocteau à créé la polémique car il dérangeait. Et ce sont souvent ceux-là qui font les plus belles œuvres, n'est ce pas ?

Je vous conseille de découvrir ou re-découvrir ce classique réédité aux éditions points.
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Le diable au corps - Le bal du comte d'Orgel

Dès les premières lignes, on remarque que c'est très bien écrit. N'oublions pas qu'il s'agit ici de l'œuvre d'un jeune garçon de 16 ans.

Il y a un peu d'éléments autobiographiques, car, l'auteur a eu une histoire avec sa voisine comme cela.

J'ai aimé voir cette jeunesse qui ne cherche pas à cacher ses erreurs, les assumant même.

On remarque une fierté mal placée, un certain égoïsme même, mais, qui ne m'a jamais énervé, puisque ça permet d'avoir une lecture autre.
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