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Critiques de Renaud Leblond (56)
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Le nageur d'Auschwitz

Un magnifique roman vrai, selon la définition d’Anne Berest, c’est à dire une fiction où tout est vrai, en prenant quelques arrangements mineurs avec la vérité. Un docu-fiction très étoffé qui retrace la vie d’Alfred Nakache.



Il naît en 1915 à Constantine et bénéficie de la nationalité française par le décret Crémieux. C’est un enfant qui vit heureux avec sa famille dans le quartier juif, son père est très religieux. Tous les enfants aiment s’amuser dans un bassin naturel qui fait office de piscine, sauf Alfred qui a une phobie de l’eau. C’est pourtant le lieu de rassemblement des gosses du quartier et Alfred la fréquente assidument, mais sans se baigner, il sait à peine nager et a très peur de ne pas avoir pied. Pourtant à l’âge de treize il fait une rencontre qui va changer sa vie : Les champions de natation de l’équipe militaire viennent s’y entraîner et l’un d’eux encourage le jeune Alfred, qui découvre les joies de la natation. Il prend rapidement confiance en lui et à seize ans participe à sa première compétition, le début d’une très longue carrière. Il devient un grand champion, en 1933 il part à Paris, bat des records et participe aux Jeux de Berlin de 1936. Mais l’antisémitisme monte et sa situation devient de plus en plus difficile, puis il sera déporté en 1944 à Auschwitz d’où il reviendra vivant mais brisé par la mort de sa femme et de sa fille de deux ans.



Les chapitres de ce livre très bien écrit sont courts et alternent la période de détention du champion et son passé. J’ai lu beaucoup de livres sur la seconde guerre mondiale , mais je n’avais jamais entendu parler de lui. Le livre est très documenté et explique bien comment l’antisémitisme a infiltré le milieu sportif, comme le reste de la société. Il a été dénoncé par un rival dont il avait battu les records.



C’est un livre très touchant, mais sans pathos et très sobre, sauf une scène qui relate le meurtre d’un bébé. On découvre aussi qu’Alfred bénéficiait d’un régime de faveur comme d’autres champions qui amusaient les Allemands, il en a profité pour aider au maximum d’autres détenus.



Ce docu-fiction joue un rôle important dans le devoir de mémoire en mettant un visage et une histoire sur ces victimes anonymes. On a répété des millions de fois « plus jamais ça », pourtant les camps de concentration semblent avoir été remis au goût du jour pas bien loin de chez nous, pour un autre peuple cruellement exterminé en ce moment. Je ne comprends pas pourquoi l’Homme est capable de telles horreurs envers son prochain.



J’ai beaucoup aimé ce livre assez court mais indispensable. Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte. Un grand merci à Mylène de l’Archipel de m’avoir permis de connaître la vie de cet homme courageux, qui pensait aux autres malgré toutes les épreuves endurées.



#LeNageurdAuschwitz #NetGalleyFrance !
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Le nageur d'Auschwitz

Grâce à Mylène des Editions l'Archipel, via net galley, j'ai eu la chance de lire en avant première : Le nageur d'Auschwitz de Renaud Leblond.

L'auteur nous fait découvrir l'histoire d'un héros français oublié.

Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, fût une gloire de la natation française et du water-polo de 1936 à 1942, survivant d'Auschwitz et de Buchenwald.

Interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944.

À Auschwitz, Alfred Nakache bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp.

En 1945, alors qu'on le croit mort, lui qui, petit, avait peur de l'eau, revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse.

Avec l'espoir de retrouver sur le quai de la gare, où il se rend tous les soirs, sa femme Paule et sa fille Annie, déportées avec lui.

Le nageur d'Auschwitz est un roman, librement inspiré par la vie d'Alfred Nakache.

Bravo à l'auteur pour le travail de recherche, on sent qu'il a travaillé pour nous retracer la vie de cet homme courageux.

Incroyable mais vrai, Alfred avait une peur panique de l'eau quand il était enfant ! Une rencontre le motive et fait qu'il s'entraine, dur, très dur même, pour devenir un champion. Cela force l'admiration.

Il réussira à force d'entrainement, et il est très intéressant de découvrir sa vie.

J'ai lu de nombreux ouvrages se déroulant dans les camps de concentration mais pas celle d'un champion tel que lui.

Il va devoir se battre non seulement pour réussir mais aussi pour continuer sa passion car nager devient compliqué quand on est juif avant la seconde guerre mondiale, et pendant, évidemment !

Nous le découvrons avant son arrestation, pendant sa détention dans les camps puis après. Ce n'est pas toujours dans l'ordre, il faut bien suivre.

Sa condition de vie est misérable, les gardiens s'amusent avec lui en le faisant nager dans des conditions déplorables et quand il fait parfois très froid.

Certains passages sont durs, évidemment, et font mal au cœur.

C'est poignant de penser qu'il ignorait que sa femme et leur fille étaient décédées, surement dès leur arrivée à Auschwitz. Il croyait en elles, pensait qu'un jour ils se retrouveraient. Il a tenu, envers et contre tout. J'ai plusieurs fois eu les larmes aux yeux en pensant au calvaire vécu par ses hommes.

J'ai beau lire beaucoup de romans ou témoignages sur cette période, je ne comprends toujours pas comment des hommes ont pu faire un tel génocide envers d'autres êtres humains ! Et malheureusement, on a beau dire qu'il ne faut pas oublier pour que cela ne recommence pas.. certains semblent trouver normal de recommencer. Quelle tristesse.

J'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble, et la découverte du destin de ce champion méconnu de nombreux personnes, dont moi.

Petit bémol : j'ai trouvé ça un peu brouillon par moment. Les chapitres ont un titre, mais parfois à passer d'un moment à un autre je me suis un peu perdue.

Le nageur d'Auschwitz est malgré cela un bon roman, je le recommande et je le note quatre étoiles.
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Le nageur d'Auschwitz

Un roman sur la seconde guerre mondiale ça nous prend toujours aux tripes mais quand c'est tiré d'une histoire vraie c'est encore pire que ça !



J'ai découvert l'auteur et son roman grâce à un salon littéraire et j'en suis très heureuse parce que ce livre a été une très bonne lecture !



L'auteur va nous raconter l'histoire de Alfred Nakache, un jeune homme qui va devenir un grand champion de natation. Nous allons le suivre dans ses entraînements et dans ses nombreux championnats mais aussi dans sa vie personnelle et amoureuse.

Les chapitres alterneront entre deux périodes, celle du champion en devenir et celle où il tente de survivre dans les camps de concentration.



Ce livre a été très agréable à lire (sans parler du sujet, évidemment) . Déjà pour l'écriture qui est simple et fluide mais aussi pour la construction de l'histoire. Alterner entre les deux périodes avec des chapitres très courts donne une vraie dynamique à la lecture. J'aurais apprécié qu'il y ai plus de passages sur la période concernant Alfred en camp de concentration, qui étaient des chapitres plus intéressants que les autres, même si j'ai malgré tout aimé le voir évoluer dans cette discipline et devenir un grand nageur, mais tout en restant très humble.

Je me suis parfois perdue dans les personnages ,entre sa famille, ses amis, ses camarades d'entraînement et les compagnons d'infortune rencontrés en camp . Mais ça n'a pas entaché ma lecture pour autant !



Une lecture poignante, émouvante et révoltante ! Certaines scènes étaient très dures à lire mais essentielles pour nous montrer toute l'honneur qu'a vécu ce jeune homme. Un homme d'un courage sans faille et d'une générosité incroyable qui m'a énormément ému et auquel je me suis beaucoup attaché.



Seul l'amour pour sa femme, sa fille et pour sa passion, la natation, lui ont permis de garder espoir !



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Le nageur d'Auschwitz

Alfred Nakache, deuxième couloir de nage.



‘Le nageur d’Auschwitz’ est le deuxième ouvrage consacré au champion de natation que je lis, dans le sillage de ‘le nageur' de Pierre Assouline que je viens juste de terminer.



Ci celui-ci est qualifié de roman, le précédent l’était de récit ce qui autorise les deux auteurs à des approches de leur sujet différentes combien même il est le même : Alfred Nakache.



Mon propos ici n’est pas de comparer fébrilement les deux livres, de jouer au jeu des sept erreurs même si, dès le démarrage de cette seconde lecture, des écarts biographiques surgissent rapidement : les raisons qui ont mis le jeune Alfred à l'eau, lui réputé aquaphobe par exemple. Si l'un parlait d’un tour pendard des copains de foot au fond d'un oued, l'autre envisage l’attrait de l’équipe nationale de natation à la piscine locale!

Lequel tient la réelle motivation ?



Volontairement traité à la façon d'un roman,  la narration casse le fil chronologique du récit pour faire alterner les deux époques principales de la vie de Nakache, d'un côté son ascension, sa période de gloire, de l'autre son internement à Auschwitz. Étayée de témoignages dont les références nous sont données, elle intègre des dialogues pour alléger le ton et rendre plus accessible la tragédie à laquelle est confronté cet homme ordinaire qui avait eu la naïveté de croire que sa notoriété internationale pouvait le protéger, lui et sa famille.



Autre notoriété abordée dans ce roman, celle de Victor Young Perez, le boxeur qui partage les malheurs de Nakache à Auschwitz et dont l’histoire apparaît un peu ici comme un cheveu sur la soupe, une digression surabondante voire inutile quelque peu  Wikipédienne, même si je comprends la volonté de l’auteur de lui rendre hommage.



Est-ce le fait d’enchaîner les deux ouvrages (l’histoire m'est connue) ou la construction alternant les périodes de celui-ci qui me l'a rendu plus ardu à lire combien même son style est plutôt commun, sans difficultéparticulière.

Il me faut cependant considérer l’excellence du travail de recherche qui a été mené dans la collecte de témoignages nombreux et riches en intérêt. Le tout dernier chapitre du livre liste la courte bio de l’ensemble des personnes réelles citées dans le roman.



Le parti pris de juxtaposer des scènes scénarisées et dialoguées avec d’autres relevant plus du récit biographique donne à l’ensemble un côté bancal qui finit par nuire à son sujet. C’est un peu comme une composition assemblant documentaire et biopic si je m’autorise une comparaison avec un travail télévisuel.



À l’arrivée, je garderai en mémoire l’histoire hors du commun de cet homme extraordinaire que fut ce champion de natation Alfred Nakache que la notoriété n'a pas réussi à sauver des camps dont il est revenu seul, sans sa femme et sans sa fille. Un destin terrible, sans doute précipité par la jalousie d'un adversaire, qui est passé par le pire de ce que l’homme a pu envisager, réfléchir et mettre en œuvre combien même cela paraît impensable : industrialiser la mort pour ne sélectionner que ceux qui s’étaient autoproclamés supérieurs.



Impensable et pourtant…



Nous devons un travail de mémoire et HURLER : Plus jamais ça.

Triste je suis de constater que pourtant l'actualité s'accompagne de remugles qui obligent à penser que tout reste possible!

 

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Le nageur d'Auschwitz

Roman de Renaud Leblond.

Enfant en Algérie, Alfred Nakache avait peur de l’eau. Jeune homme, il remporte toutes les compétitions en France et en Europe. Médaille après médaille, il s’assure l’admiration des Français et l’inimitié de Jacques Cartonnet, son éternel rival des bassins. Mais en janvier 1944, avec son épouse Paule et leur fille Annie, Alfred est dans un train pour l’Allemagne. Son statut de champion lui vaut quelques égards et il profite de son emploi au dispensaire pour aider d’autres prisonniers. « N’oublie pas, Alfred, que tu es recordman du monde de natation. Ils ne te regarderont jamais comme les autres. » (p. 150) Les chapitres ne sont pas chronologiques, mais retracent parfaitement le parcours du nageur, champion progressivement interdit de compétition en raison de sa religion. « D’un trait de plume, il n’est plus rien. Ni français, ni algérien. Juif. Et, partout, indésirable. » (p. 123) Dans le camp, il nage pour la galerie nazie, mais aussi au nez et à la barbe des gardiens, refusant de se voir retirer cette liberté qu’il conquiert dans l’eau.

Des jardins parfumés de Constantine et aux fosses putrides d’Auschwitz, ce roman vrai nourrit le devoir de mémoire. Il montre aussi à quel point le sport peut être dévoyé par ceux qui le mettent au service d’une idéologie nauséabonde et excluante. Pierre de Coubertin lui-même assure que l’esprit olympique est respecté par Hitler. » (p. 89) La qualité littéraire de ce texte est limitée, mais sa puissance historique est indéniable. Renaud Leblond, fondateur du prix Jules Rimet, dédié aux littératures sportives, signe un bel ouvrage.

Lu dans le cadre du prix Sport Scriptum.

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Le nageur d'Auschwitz

Renaud Leblond rend un très bel hommage à un héros oublié de la seconde guerre mondiale : Alfred Nakache. Son nom ne vous dit sans doute rien, tout comme son palmarès, mais Alfred Nakache était un sportif de haut niveau, nageur professionnel et confirmé, plusieurs fois champion de France et recordman du monde. Il a également participé aux jeux olympiques de 1936 à Berlin et 1948 à Londres, sans toutefois remporter de médaille olympique. Sa carrière est immense, son physique imposant et son histoire impressionnante.



Car Alfred Nakache est issu d’une famille juive de Constantine, en Algérie. D’abord apeuré par l’eau, il se découvre une véritable passion pour la natation, qui va l’amener à déménager à Paris, pour poursuivre des entraînements de plus haut niveau. Là-bas, il est rejoint par sa fiancé, Paule, professeure de sport, et vivent une vie paisible, rapidement comblée par l’arrivée de leur premier enfant, la petite Annie. Seulement voilà, en plein début de second guerre mondiale, avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir et la propagande nazie qui se met en place, Alfred et toute sa famille sont victimes d’insultes racistes et antisémites, qui les obligent à déménager à Toulouse. Mais rien n’y fait : il est dénoncé par la presse collaborationniste et antisémite puis interdit de bassin lors des championnats de France en 1942, puis finalement arrêté l’année suivante par la Gestapo.



C’est en 1943 que commence sa descente aux enfers. Déporté avec sa femme et sa fille au camp de Dancry, ils sont ensuite transférés à Auschwitz puis séparés dès leur arrivée. Alfred ne reverra plus jamais sa famille. Au camp, la vie est insupportable : la famine, l’insalubrité, la violence… tous les déportés sont traités comme des animaux. Alfred est même obligé de distraire les gardiens, en réalisant des performances sportives en échange de nourriture. Les conditions de vie sont inhumaines, on a beaucoup de mal à s’imaginer que ce quotidien ait pu exister réellement.



Il faut être totalement insensible pour ne pas être touché par ce récit. Alfred est un homme particulièrement courageux, qui ne se laisse pas abattre par les événements, mais essaie de croire en un avenir meilleur. J’ai été également émue par la générosité de cet homme, qui n’hésite pas à partager ses vivres, à épauler, cacher, soutenir ses camarades dans le besoin.



Je tiens à féliciter particulièrement Renaud Leblond, qui a réalisé un travail de recherche exceptionnel, permettant de mettre à l’honneur ce héros de la seconde guerre mondiale, également héros sportif et homme au grand cœur. Attention toutefois aux personnes trop sensibles qui souhaiteraient s’aventurer dans cette lecture : ayez le cœur bien accroché et prévoyez une boîte de mouchoirs suffisamment fournie. J’avais une boule au ventre durant toute ma lecture et j’ai finalement versé toutes les larmes de mon corps en lisant les dernières pages.



Une histoire bouleversante, qui rend hommage à Alfred Nakache, sportif émérite et héros de la seconde guerre mondiale. Une magnifique leçon d'histoire et de vie, qui mérité d'être lue pour comprendre et ne pas oublier.
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Le nageur d'Auschwitz

Alfred Nakache, juif algérien, participe aux jeux olympiques de Berlin en 1936 et est record du monde du 200 mètres brasse papillon en 1941 sous Petin. Lors des championnats de 1943, il est interdit de bassin et il est déporté avec sa fille et sa femme en janvier 1944 à Auschwitz. Histoire d'un héros oublié, tranche méconnue de la seconde Guerre Mondiale.

J'ai aimé cette lecture qui permet de découvrir une nouvelle facette de l'horreur du nazisme que je ne connaissais pas. Alfred Nakache est obligé de se plier aux paris des commandants nazis, jouant sa vie à chaque fois qu'on lui fixe un nouveau défi. Grâce à son titre de champion, il a bénéficié tout de même d'une place privilégiée à l'infirmerie d'Auschwitz d'où il fera de son mieux pour améliorer le sort de ces codétenus. Il va y rencontrer d'autres champions qui comme lui sont utilisés pour le loisir des allemands.

Par une alternance de chapitres courts dans le passé puis pendant sa vie au camp de concentration, on découvre le parcours de Nakache, son passage au camp étant peu évoqué finalement. Un récit révoltant des horreurs des camps nazis, notamment un passage absolument atroce sur le sort des bébés.

Nakache a fait preuve d'une gentillesse hors du commun, gardant toujours espoir de retrouver sa femme et sa fille.

Basé sur des faits réels, ce texte sobre et tout en pudeur est par ailleurs très bien documenté.

Je recommande ce livre à tous les amateurs de texte sur la Seconde Guerre Mondiale.

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Le nageur d'Auschwitz

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alfred Nakache est déporté à Auschwitz. Le grand champion de natation français, tout médaillé et recordman mondial, subit le même sort que les millions de Juifs déportés. Ce roman s'inscrit dans la lignée des romans du même type sortis ces dernières années et qui visent à donner du corps aux chiffres de la Shoah : un parcours individuel, singulier, et à la fois emblématique de ce que ces personnes ont vécu dans les camps de la mort. L'histoire s'articule en deux temps, le récit à l'intérieur du camp et le récit jusqu'à la conduite au camp, les chapitres alternant entre les deux périodes de la vie du nageur. On y découvre comment l'antisémitisme a touché le monde sportif, comment certaines personnes ont embrassé l'idéologie nazie tandis que d'autres n'ont pas hésité à prendre des risques pour protéger l'un des leurs.



Ce roman se lit vite, très vite. Si on y décrit des aspects très concrets de la cruauté dans les camps, le récit nous épargne globalement des scènes trop glauques, à l'exception peut-être de la scène du bébé, vers la fin de l'ouvrage. Je crois ce genre d'écrit essentiel, pour redonner des visages à ces millions de personnes qui ont trouvé la mort, ou sont revenues des camps. Je regrette que sa vie après son retour d'Auschwitz soit si succincte, car c'est un thème qu'on ne lit que peu et qui est pourtant digne d'intérêt : comment vit-on, comment survit-on après une telle expérience ?

Je salue la plume de l'auteur, son discours est simple, abordable, mais sans concession avec la haine des antisémites de l'époque. Un livre à faire circuler, sans aucun doute.
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Le nageur d'Auschwitz

Alfred Nakache (1915-1983), juif natif de Constantine, est né et a vécu, avec sa famille, à Constantine, en Algérie. Il avait peur de l'eau jusqu'au jour où Fabien, un militaire français, en train de nager l'a encouragé. Devenu un champion de natation, à force de volonté et d'entraînements, il est parti poursuivre ses études et ses entraînements à Paris, rejoint bientôt par son amie, Paule qui deviendra sa femme.

Il remporte toutes les compétitions en France et en Europe, admiré des Français et devance Jacques Cartonnet, dit "Carton", son rival. Sa force et son endurance lui permettent d'exceller en nage "papillon", juste découverte, La vie devient très compliquée pour les juifs et il partira vivre et nager au Club des Dauphins, à Toulouse. En 1942, il sera interdit de bassin lors des championnats de France, malgré le soutien des autres nageurs de son club. Dénoncé en novembre 1943, il est arrêté, avec Paule, sa femme, et Annie, leur bébé, détenu à Drancy, puis déporté par le convoi n° 66 du 20 janvier 1944.

Il est séparé de Paule et Annie et ses conditions de vie sont misérables, les gardiens s'amusant avec lui en le faisant nager dans le froid et des conditions déplorables. Toutefois sa notoriété lui permet d'être employé au dispensaire, ce qui lui a permis d'aider au maximum d'autres détenus. Il bravera les nazis en allant nager, à ses risques et périls, dans des réserves d'eau à l'autre bout du camp, avec Noah, un autre nageur.

En 1945, alors qu'on le croit mort, il revient nager dans son club des Dauphins, à Toulouse, avec l'espoir de retrouver Paule et Annie. Il va les attendre tous les soirs sur le quai de la gare.



C'est un livre très touchant, un récit poignant et inoubliable, mais sans pathos et très sobre, sauf une scène avec des bébés. Alfred Nakache est une belle personne, volontaire, souriant, généreux, solidaire des autres détenus. D'autres prisonniers sont attachants comme Robert le médecin juif, Victor le champion de boxe qui ne doit sa survie qu'en étant exhibé lors de "combats" de boxe contre les nazis, Léon l'électricien, Willy, le peintre...

Je n'oublierai pas ce champion, courageux et généreux, s'efforçant de redonner un peu d'espoir aux plus faibles.

Ce roman est un très coup de coeur pour moi.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Ils ont tué ma femme et mon fils

J'ai voulu découvrir le témoignage de Jean Vuarnet, champion olympique de ski, qui a perdu sa femme et son plus jeune fils, tous deux morts lors d'un suicide collectif au sein d'une secte, l'ordre du temple solaire.

J'ai dans l'ensemble aimé ce témoignage, qui permet de comprendre un peu mieux ce qu'est une secte, mais je pense que ce livre manque quand même de quelques éclaircissements, certains par manque de connaissances de Jean Vuarnet et de ses deux fils, mais aussi certains par manque de transparence de la part de l'auteur.

Par exemple, on n'en sait très peu sur ce qu'étaient vraiment Edith et Patrick, on a quelques grandes lignes, mais il est difficile de se les imaginer, l'auteur nous les décrit plus au moment de leurs endoctrinements mais très peu sur ce qu'ils étaient avant, on a le sentiment qu'Edith a eu une vie avant son mariage et une vie au moment de son intégration au sein de la secte, mais rien entre les deux. Patrick, lui n'est décrit que pour montrer ses mauvais côtés, en lisant ce livre, on a le sentiment qu'il n'a jamais vraiment été enfant et insouciant. Nous ne savons pas non plus quelle était la relation entre Edith et et ses deux fils ainés, entre les trois frères et surtout on a le sentiment que le couple formé entre Edith et Jean était loin d'être idyllique, l'auteur se défend en expliquant avoir été très pris par ses obligations professionnelles, mais même avec le peu de temps qu'il passait avec sa femme (depuis presque 40 ans), il devait bien voir que la situation était vraiment catastrophique, je pense également, et là ce n'est qu'une supposition de ma part, qu'il devait y avoir un état dépressif de la part d'Edith et de Patrick, ce qui aurait du alerter Jean Vuarnet.

Après il y a également des zones d'ombres, que malheureusement personne ne peut éclaircirent, pourquoi un nouveau suicide collectif alors que les deux gourous étaient morts un an plus tôt ? Qui sont les remplaçants des deux premiers gourous ? Sont-ils morts également lors de ce second suicide collectif ? L'ordre du temple solaire est-il à ce jour dissout ?

Jean Vuarnet a cherché des coupables, les organisateurs de la secte en premier, sa responsabilité ensuite mais il n'a jamais remis en cause sa femme et son fils, qui malheureusement ont une grande part de responsabilités dans le drame, ils se sont soudés l'un l'autre au coeur de la secte et n'ont pas cherché à se protéger mutuellement.

Ce livre met en garde contre les pouvoirs des sectes, mais je pense qu'il y avait une très grande méconnaissance de ce milieu au moment de l'écriture de ce livre. J'ai quand même mis 5 étoiles car ce genre de livre n'est pas écrit par un écrivain mais par une personne qui a voulu témoigner et surtout qui a voulu mettre en garde ceux qui liront son livre.



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Le nageur d'Auschwitz

L'histoire vraie et bouleversante d'Alfred Nakache, naît en Algérie française, venu en France pour parfaire son entraînement, multimédaillé qui, parce qu'il était juif, connaîtra l'enfer du camp d'Auschwitz. Cette histoire m'a bouleversée, d'autant plus qu'elle est vraie. C'est assez difficile de chroniquer ce roman car l'émotion est toujours là. Je craignais de le lire mais une fois dedans je n'arrivais plus à le lâcher. L'auteur nous expose des faits réels mais sans tomber, ni dans un côté trop "documentaire", ni dans un récit qui sombrerait dans le pathos. Un peu comme si nous, lecteurs, nous éprouvions, à travers ce livre, un peu de la force d'Alfred Nakache. Car, toujours ce sera la nage qui le sauvera et lui permettra de survivre. Et dire qu'il craignait l'eau lorsqu'il était un jeune ado ! Mais, toujours , sa persévérance lui permettra de franchir de nombreux obstacles.

Le roman est très bien construit grâce à une alternance entre des passages de la vie de Nakache et des passages qui se situent dans le camp d'Auschwitz. Au-delà de l'horreur, une scène en particulier m'a glacée le sang, il y a surtout la force d'Alfred qui me restera marqué, une force qu'on retrouve dans sa façon de nager. C'est aussi l'histoire d'un nageur hors pair que nous raconte l'auteur, une partie de l'histoire de la natation avec les débuts de la nage "papillon" dans laquelle Alfred se surpasse, l'Histoire avec un grand H entre les JO de Berlin, l'invasion nazie, la jalousie de ses pairs qui ne voit dans sa façon de nager aucune grâce. Il faut dire qu'Alfred se dégage du lot par sa force physique, son endurance et sa volonté, avec toujours cette façon de ne pas se prendre au sérieux. Mais bientôt ce sera l'heure des dénonciations et des rafles pour lui, sa femme et sa fille. Une fois encore c'est par sa persévérance qu'il survivra à Auschwitz en nageant dans les cuves de réserves d'eau boueuse, sous les quolibets des nazis qui le menacent du pire s'il ne réussit par leurs "épreuves". C'est aussi, au sein même de l'enfer, une solidarité, un pied de nez aux nazis lorsqu'il va nager avec un copain sans autorisation, risquant ainsi la mort. C'est l'amitié avec d'autres prisonniers qui essaient, comme lui, de redonner un peu d'espoir aux plus faibles. J'ai beaucoup aimé ces autres personnages, le médecin juif, le boxeur médaillé lui aussi, qui ne doit sa survie qu'en étant exhibé lors de "combats" de boxe contre les nazis, l'électricien, Léon et tous les autres qui montrent qu'on peut toujours, à sa façon, résister dans le plus noir des mondes. C'est l'histoire de résistants qui, à l'instar, de Jean Moulin, sont morts sous la torture plutôt que de balancer leurs copains. Et, sans arrêt, je me répétais que tout ceci était vrai, que ces personnes avaient réellement existées.

Si il y a bien une chose que je retiendrai de ce récit, c'est que certains hommes sont parvenus à sauvegarder un peu de leur liberté même au sein de l'un des plus terribles camps d'extermination. Ils sont une preuve de courage, de résistance face à l'horreur. Je n'oublierai jamais Nakache, ce petit gringalet qui avait peur de l'eau et dont l'endurance viendra à bout de tout. Une magnifique leçon d'histoire, un récit poignant et inoubliable.
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Le nageur d'Auschwitz

Le nageur d’Auschwitz c’est l’histoire d’Alfred Nakache, un garçon de 13 ans qui vit en Algérie et… a peur de l’eau. Il fait une rencontre qui lui permet de dépasser sa peur et de devenir champion de natation en quelques années à peine. Il quitte sa famille pour rejoindre Paris. À ce moment-là l’antisémitisme monte et la seconde guerre mondiale n’est pas loin…



Je lis rarement des livres sur la guerre mondiale ou sur Auschwitz. Il y a tellement d’ouvrages que j’ai du mal à me positionner, témoignage, fiction, romance, documentaire, jeunesse, il y a de tout. J’ai tenté celui-ci par curiosité et pour son originalité et j’ai bien fait !



-> Entre documentaire et fiction

Ici j’ai beaucoup aimé le style, des chapitres courts et une écriture fluide, pas totalement documentaire mais pas tout à fait pur roman non plus. L’auteur relate les faits, précise les dates et lieux tout en apportant des notes de page qui complètent les informations. Mais pas de panique, à la façon d’un roman il y a des personnages auxquels on s’attache, des dialogues, des scènes imaginées mais inspirées des faits réels. On sent que l’auteur s’est bien documenté.



-> Toulouse

Habitant à Toulouse je ne connaissais Alfred Nakache que de nom, grâce à la piscine qui porte son nom. La ville a eu une grande importance dans la vie de Nakache et je ne savais pas à quel point. J’ai apprécié retrouver des noms célèbres de Toulouse, des noms de rue, de lieux et ainsi encore mieux appréhender l’histoire de ma ville en particulier à cette époque.



-> À travers le temps

Le livre alterne les périodes et les lieux, on commence par l’enfance de Nakache et sa peur de l’eau puis on découvre de nombreux moments importants de sa vie. Les périodes s’enchaînent mais pas dans l’ordre chronologique, il faut se repérer et être attentif mais cela ne m’a pas gênée bien au contraire.



-> Plongée au coeur de l’enfer

Certains passages sont extrêmement durs et reflètent les horreurs de cette période.

L’originalité de ce livre c’est surtout la façon dont les sportifs célèbres ont été traités par rapport aux autres juifs. Cet aspect m’a beaucoup intéressée.

Malgré la situation Nakache continue la natation, sa passion lui permet de garder la tête hors de l’eau (c’est le cas de le dire !) et de pas sombrer face à la séparation avec sa femme et sa fille.





Une histoire bouleversante qui met en avant les valeurs du sport, l’optimisme, l’amitié et le courage dont a fait preuve Nakache, cet héros et sportif français. Pour ne surtout pas oublier…



#NetGalleyFrance
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Le nageur d'Auschwitz

Merci à NetGalley et aux Éditions de l'Archipel pour ce partenariat;

Renaud Leblond est directeur de la fondation Jean-Luc Lagardère et maître de conférence à sciences po. Je ne connais pas cet auteur, le titre du livre m'a intriguée. Je lis peu de livre sur les guerres mais je ne regrette pas mon choix. Je n'avais jamais entendu parler de ce nageur .Ce livre sortira le 5 mai 2022.

Surnommé le nageur d'Auschwitz, il s'appelait Alfred Nakache né dans une famille juive traditionnelle de Constantine le 18 novembre 1915. Il fut sacré vice-champion d'Europe en 1938.

A 13 ans, il avait une peur de l'eau. » Alfred a 13 ans et la mer l'effraie, tout comme les bassins moins profonds. Il ne sait pas d'où vient cette phobie. «

Le jeune Alfred a vaincu sa peur, et devient peu à peu un champion de natation. En 1931, il devient le champion d'Afrique du Nord.

En 1933, il arrive à Paris, et participe aux Championnats de France. Il arrive deuxième. Son but est alors de se préparer pour les Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. En finale du relais quatre fois 100 mètres nage libre, les Français finissent quatrième, devant l'équipe allemande, sous les yeux d'Hitler et de Goebbels présents dans les gradins. Il réussit en 1939 l'examen pour devenir professeur d'éducation physique. Il intègre par la suite l'École normale d'éducation physique, futur Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, comme son épouse Paule , également juive avec qui il s'est marié le 6 octobre 1937. Lorsque Philippe Pétain abolit le décret Crémieux, Alfred Nakache, en tant que juif d'Algérie, est déchu de sa nationalité française. Professeurs et juifs, lui et son épouse, doivent partir pour continuer de travailler et s'installent avec leur fille à Toulouse en zone libre.

Cela n'empêchera pas qu'ils soient dénoncés comme juif et arrêtés par la Gestapo. Les Nakache partent le 20 janvier 1944 dans le convoi 66, direction Auschwitz.Surnommé « Artem » (le poisson), il est aussi connu sous le surnom de « nageur d'Auschwitz », où il a été déporté durant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur alterne des passages de vie d'Alfred, avant la guerre et les périodes difficiles dans les camps. Durant sa captivité, le nageur a subi beaucoup d'humiliations. Nakache va échapper à la mort. Sa passion le sauvera des camps d'extermination. Mais quand il sort des camps, il a beaucoup maigri. le 11 avril 1945, les Américains libèrent le camp de Buchenwald et découvrent toute l'horreur de la Shoah. Rapatrié, Alfred a du mal à retrouver ce monde qui le croyait mort . Il croit toujours pouvoir retrouver sa femme Paule et leur fille, Annie, déportées en même temps que lui. Il se rend chaque soir sur les quais de la gare, et attend en vain.

le 8 août 1946, Alfred Nakache remporte le record du monde aux championnats de Marseille, un hommage en mémoire de tous les déportés, de sa fille et de sa femme.

Il continue de nager pour le plaisir chaque jour. Il est mort en nageant, d' une crise cardiaque et le 4 août 1983 à 67 ans.

A la fois documentaire et romancé, ce livre m'a plu. Il évoque un pan de l'Histoire que je ne connaissais pas. L'histoire est poignante et enrichissante. Merci à l'auteur pour son travail de recherche, pour nous présenter un livre à la portée de tous.

Une bibliographie complète ce récit ainsi que les titres des extraits de récits, de témoignages ou de romans qui permettent aux lecteurs de compléter cette lecture.

Le nageur toulousain Alfred Nakache a fait son entrée au Panthéon mondial de la natation – le Swimming Hall of Fame de Fort Lauderdale en Floride en mai 2020. Une cérémonie officielle a eu lieu en aux Etats-Unis.

Le 12 mars 2021, le gouvernement français lui rend hommage à travers les portraits de 318 personnalités représentatives de l'histoire de la diversité française.






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Ils ont tué ma femme et mon fils

Un témoignage bouleversant sur ce qu'à vécu la famille Vuarnet.

Personne ne s'est rendu compte de rien, pourtant, certains signes auraient été évident. Mais pensons-nous tous à ce genre de chose?

J'aurais aimé être un peu plus en immersion dans cette secte.

Sinon, on ressent bien le désespoir de Jean. Il s'en veut mais peut-on lui en vouloir, de n'avoir rien vu?

Une biographie touchante.
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Le nageur d'Auschwitz

Merci aux éditions de l'Archipel et à netgalley de m'avoir permis de découvrir l'histoire de ce champion de natation.

Alfred est encore obligé de nager dans un de ces réservoirs dédiés à la lutte contre l'incendie.

Quinze mètres de long sur six de large où l'eau est glaciale, maronnasse et tapissée d'algues vertes.

Un officier allemand tient un chronomètre et un autre une caméra.

Le commandant SS Schwartz, comme toujours, défini les règles et donne à Alfred le record à battre du jour, sous peine de sanctions sévères...



Et dire qu'Alfred avait peur de l'eau quand il vivait à Constantine alors qu'il était enfant, jusqu'au jour où Fabien, le capitaine de l'équipe militaire d'Algérie, lui apprend à nager.

Alfred aime cette sensation de liberté et passera beaucoup de temps dans les bassins et obtiendra de nombreux titres de champion, il participera même aux jeux olympiques à Berlin...

Avant de se retrouver à Auschwitz...



Roman qui relate l'histoire vraie du champion de natation juif, Alfred Nakache.

Récit très documenté, bouleversant et poignant.

La plume de l'auteur est sobre et agréable.

Un docu-fiction reprenant témoignages et photos a été réalisé, il y a quelques années, pour mieux connaitre ce héros.

Très bon moment de lecture.

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Le nageur d'Auschwitz

Albert NaKache, du gamin juif de Constantine au bassin olympique de Berlin en 1936 ; Albert Nakache, déporté et rescapé des camps de la mort. Un destin incroyable ! Dans un style très journalistique, Renaud Leblond nous raconte l’histoire de ce héros oublié du sport français. Pourtant, au départ, rien ne prédestinait ce garçon, qui avait peur de l’eau, à devenir l'athlète qu’il est devenu. Un jeune militaire rencontré à 13 ans va bouleverser sa vie en lui apprenant à nager. C’est d’ailleurs son statut de recordman et de champion qui le protègera à Auschwitz.



L’auteur jongle entre les époques et les lieux : la jeunesse heureuse à Constantine, l’apprentissage de la natation et l’amour avec Paule à Paris, le sport à Berlin, la fuite à Toulouse, l’horreur à Auschwitz.

Ce livre n’est pas seulement une biographie, il raconte aussi une ambiance et un état d’esprit où l’antisémitisme est déjà présent. Le lecteur est plongé dans les années 20 à 50 dans le monde du sport puis de la guerre avec ses amitiés ou ses haines, les rencontres, une époque qui n’épargne les Juifs dans aucun pays : attentats en Algérie, insultes et humiliation à Berlin ou Paris jusqu’à la perte de sa nationalité française sous le régime de Vichy. En suivant le parcours d’Albert Nakache, on vit de l’intérieur toutes les brimades qu’il a dû subir. L’auteur publie d’ailleurs quelques documents authentiques de l’époque. Ca fait froid dans le dos !



Une couverture réussie, un personnage attachant et une belle âme à découvrir, des chapitres courts et intenses qui vont à l’essentiel. Cette biographie, très documentée, est émouvante et intéressante à plus d’un titre.

Je regrette que l’auteur n'ait pas ajouté quelques photos pour encore mieux cerner la personnalité d'Alfred Nakache.

Merci à NetGalley et aux éditions de l’Archipel pour ce récit passionnant.

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Le nageur d'Auschwitz



Il y a toujours des livres utiles, ce récit fait parti de ceux là.

Alfred Nakache, champion de natation français, déporté sur dénonciation d’un de ses concurrents….voilà, à quoi tient la vie d’un homme…à la jalousie.

Pour d’autres, l’enjeu, aura été un appartement plus grand…il y a tellement de récits sur cette période noire.

Le mental fait pour beaucoup, et Alfred, se battra pour retrouver sa famille et résistera, en retrouvant même, au camp d’Auschwitz, le moyen d’être dans son élément…l’eau

Une formidable histoire de survie et de vie, que vous pouvez également retrouver en adaptation théatrale dans Sélectionné, que je vous conseille vraiment, pour le jeu impeccable d’Amir Haddad et la belle et sobre mise en scène de Steve Suissa

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Emile Boutmy. Le père de Sciences Po

Pour la plupart d’entre nous, le nom d’Emile Boutmy (1836 – 1906) n’évoque pas grand-chose, sauf pour ceux qui, privilégiés comme moi pour y avoir passé trois des plus délicieuses années de ma jeunesse, ont fréquenté la rue Saint Guillaume.



Evidemment, nous savions tous que le nom du grand amphithéâtre avait été donné en référence au fondateur de l’Ecole Libre des Sciences Politiques. Mais qui était-il au juste ? J’avoue n’avoir jamais cherché à savoir … Les auteurs de cet essai biographique avaient, eux, de très bonnes raisons de nous éclairer : François Leblond est un ancien préfet de région, aujourd’hui à la retraite, son fils Renaud est journaliste. Et en plus, ils sont les descendants du frère d’Emile Boutmy … Leur mère et grand-mère Marthe Leblond-Boutmy, a conservé les archives de son grand-oncle et, comme dans un roman d’aventure, les deux auteurs ont redécouvert dans une malle, des écrits inédits de leur aïeul.



Une histoire de famille, mise en abîme elle aussi par la symbiose de deux autres familles : celle d’Emile de Girardin, le fondateur du journalisme populaire, et celle de Laurent Boutmy, père du fondateur de Sciences Po.



Emile de Girardin est le parrain d’Emile Boutmy : tout ce monde communie dans la religion de la philosophie des Lumières (Rousseau, bien évidemment !), de la musique, de la culture, de la curiosité intellectuelle et du journalisme. Quelques années avant la naissance d’Emile Boutmy, son père Laurent et Emile de Girardin créent une Société nationale pour l’émancipation intellectuelle. Dans ce même élan, ils fondent en 1836 Le Journal des connaissances utiles, puis La Presse, premier grand quotidien à prix réduit, financé par la publicité et les petites annonces. Voilà dans quel contexte familial est élevé le jeune Emile, qui, comme son parrain et mentor, l’autre Emile, s’alarme de l’incroyable inconnaissance des mécanismes de l’économie par les députés, les ministres, toute la classe politique en général.



Emile Boutmy est un fervent défenseur des trois libertés fondamentales : celles de la presse, d’association et de réunion. Ce qui, à cette époque, n’est pas du tout évident. Selon lui, la majorité, même démocratique, a toujours tendance à se comporter en dictateur. L’équilibre des pouvoirs ne peut venir que des citoyens exprimant, au cours de réunions et dans les associations, des points de vue différents relayés par une presse libre : la sanctification du débat public en quelque sorte. Mais pour cela, il faut une élite capable de comprendre les réalités de son temps, du contexte international, des évolutions économiques, de lire cette presse qui diffuse les idées et le savoir.



Emile Boutmy veut créer une institution nouvelle, distincte de l’Université, qui s’appuie sur les réalités et élargisse l’horizon des futurs dirigeants. Une faculté libre d’enseignement supérieur pour « refaire une tête au peuple ». « Fondons ensemble, offrons à nos concitoyens, ouvrons aux étrangers une école libre où s’achève l’instruction libérale des classes moyennes. » C’est après le désastre de la guerre de 1870 que prendra forme la prestigieuse institution, financée grâce aux réseaux intellectuels diversifiés (l’école aura pour premiers actionnaires 183 personnalités) sur lesquels Emile Boutmy s’appuie, avec pour objectif de développer la culture générale et de préparer aux emplois de la haute administration. On y cultivera la diversité dans le recrutement des professeurs, ancrés dans la vie réelle, tous spécialistes en leur domaine, choisis par Emile Boutmy pendant 35 ans, des enseignements obligatoires en petit nombre mais où les langues vivantes occupent une place importante, des échanges en groupes restreints – les fameuses et toujours actuelles conférences de méthode - des bourses pour les élèves peu fortunés.



Des principes qui ont animé Richard Descoings, directeur novateur foudroyé l’année dernière et aujourd’hui vilipendé dans sa gestion, alors que les réformes qu’il avait engagées font la renommée internationale de l’institution.



Un ouvrage court et d’accès facile, qui remet en lumière cette époque extraordinaire de bouillonnement des idées du tournant du XXème siècle, avec des principes qui restent d’une brûlante pertinence : liberté de l’enseignement, engagement des citoyens dans la cité, autonomie de l’administration à bonne distance de l’Etat et du Pouvoir.



Certes, l'ouvrage ne sera pas un best-seller. Il deviendra cependant la "bible" de tous les étudiants de Sciences Po, ce qui lui assure d'ores et déjà, un tirage significatif - et j'aurais bien aimé pouvoir disposer d'un tel document lors de mes fructueuses années d'études rue Saint Guillaume !
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Le nageur d'Auschwitz

Quelle belle couverture avec son tie and dye de bleu représentant les eaux dans lequel évolue le grand champion des années 1930, Alfred Nakache.

Il avait tout pour lui Artem, sauf sa judéité qui ne lui a pas servi, cet enfant de d'Algérie française. L'auteur a vraiment eu une bonne idée de retracer la vie de ce grand nageur.

Son écriture est juste et agréable, malgré le fait qu'on devine que beaucoup de faits ont dû être inventés. On en devine néanmoins le but visé.

On suit donc Alfred, né à Constantine en Algérie, dans une famille juive. À l'époque les juifs, les musulmans et les Français de souche habitaient tous en harmonie dans cette contrée algérienne. Qui aurait parié alors que le petit Alfred, le même qui avait peur de l'eau et n'osait pas rejoindre ses cousins dans la piscine, serait un futur grand champion français de natation? Même pas lui à dire vrai. La question désormais est : qu'aurait-il pu accomplir encore si les nazis ne l'avaient pas envoyé dans l'enfer d'Auschwitz?

Je recommande cette lecture si ces différents thèmes vous intéressent. Pour ma part, ma curiosité naturelle a été correctement nourrie grâce à cet ouvrage!

Un grand merci à Babelio et aux éditions J'ai Lu grâce à qui j'ai pu lire cet ouvrage à travers l'opération masse critique.
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Le nageur d'Auschwitz

Connaissez-vous le nageur Alfred Nakache ? Eh bien moi je l'ai découvert grâce au roman Le Nageur d'Auschwitz. Alfred Nakache, cet enfant juif de Constantine qui avait peur de l'eau n’aurait jamais imaginé défendre un jour les couleurs de la France aux Jeux olympiques de Berlin, en 1936. Ni décrocher le record du monde du 200 mètres brasse papillon en 1941, sous le régime du maréchal Pétain. Mais, lors des championnats de 1943, il est interdit de bassin, arrêté, puis déporté à Auschwitz. Malgré les épreuves et les mauvais traitements, il réussira à pratiquer sa passion malgré une eau croupie et les dangers d'être découvert. Son espoir ? Retrouver sa fille et sa femme, déportée comme lui, via le convoi 66. J'ai beaucoup apprécié de découvrir la vie de ce héros inconnu pour moi. Son courage et sa détermination forcent le respect. J'ai parfois été un peu perdue dans les chapitres et les épisodes mais ce roman reste de très bonne qualité. A découvrir. #LeNageurdAuschwitz #NetGalleyFrance
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