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Critiques de René Belletto (55)
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La machine

« Un suspense implacable qui nous mène au comble de l’horreur », dit la 4e de couverture.

Suspense : oui.

Implacable : non.

Au comble de l’horreur : oui !!!





Alors, que dire ?

Que je n’ai pas été subjuguée, mais que je voulais connaitre la fin.

C’est que ce n’est pas courant, quand même, qu’un scientifique invente une machine à interchanger les cerveaux... Marc Lacroix, lui, l’a fait. Et il l’a expérimenté sur lui-même et sur un « fou » qu’il soignait depuis longtemps et avec qui il entretenait une relation assez amicale, si on peut parler d’amitié entre un médecin et son patient. Mais l’opération ne se passe pas comme prévu. Et voilà Marc, sa Marie, leur fils, sa maitresse, leurs amis, embarqués dans une aventure aux confins de la science-fiction...





Cela aurait pu être diabolique, c’est certain. Le concept, d’ailleurs, l’est. Et le dénouement bascule dans l’horreur.

Mais le style de Belletto n’est pas à la hauteur de son idée horrifique, et tout au long du roman, un léger ennui planait au-dessus de moi. Pas assez de profondeur dans l’analyse des personnages, trop de manichéisme. Un peu cliché, aussi. Et puis, vous me connaissez, l’horreur, je déteste ça ! Alors, terminer une histoire dans laquelle je me suis un peu ennuyée avec une scène effroyable qui dure, qui dure, et que je voudrais oublier...





Ceci donc me permet de déclarer que Belletto, pour moi, n’a pas mis en branle « une formidable machine littéraire », comme le dit enfin la 4e de couverture.

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L'enfer

Un roman lu il y a au moins 15 ans. Un merveilleux souvenir. Je pourrais vous parler de ce que j'ai ressenti : l'humour inimitable de cette histoire, les fous rires que j'ai eu (je ne crois pas avoir jamais autant ri en lisant un livre), le sentiment d'un temps incertain, celui de la dépression. Je pourrais évoquer le personnage de Michel Solers, dépressif donc, dans le décors irréel de Lyon, désertée au mois d'août. Lyon : ville natale de l'auteur, véritable personnage secondaire. J'aurais pu d'ailleurs tenter de vous faire ressentir l'amour qu'il éprouve pour la capitale des Gaules, à n'en pas douter capitale de son cœur. Et puis il y a aussi sa passion pour la musique classique. J'aurais pu vous dire que l'intérêt de ce livre ne tient pas dans son intrigue mais bien dans le personnage de Michel, qui soigne son mal-être par le regard désabusé, empreint de cet humour si particulier, qu'il porte sur le monde. J'aurais pu, en effet, vous parler de tout ça. Mais pour bien le faire il aurait fallu que je le relise et j'ai bien trop peur de ne pas éprouver les mêmes sentiments que lors de la première lecture. Le temps abîmera tout. Mais pas ce souvenir.
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Jean-Sébastien Bach

Je ne sais pas trop quoi penser de ce court essai. Le titre est « Jean-Sébastien Bach » mais l’auteur l’évoque à travers des chemins détournés. Je n’ai pas compris (par exemple) le lien qu’il y avait entre Bach et l’histoire de Heinrich von Kleist et Henriette Vogel ?



René Belletto parle de l’admiration que Debussy avait pour Bach : «  Bach, c’est le Bon Dieu de la Musique. Derrière la porte, il y aurait Mozart, Beethoven, Wagner, ils demanderaient à entendre Pelléas, je dirais : qu’ils entrent ! Jamais je n’oserais jouer Pelléas devant lui ! »



J’ignorais que Bach avait été oublié après sa mort. « Les critiques ont dit parfois que sans Félix Mendelssohn Bach n’existerait plus. » En 1829, il a repris ‘La Passion selon Saint-Matthieu’. C’est marrant... je viens de terminer le dernier roman de Paul Auster et il parle de « l’effet subjuguant » de cet oratorio. Cela m’a donné envie de le réécouter.



L’auteur fait quelques digressions sur l’histoire de la guitare, l’adaptation de certaines œuvres de Bach pour la guitare flamenco, le jazz, ...



Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais mais c’était quand même intéressant.









Challenge non fiction 2024

Challenge musical 2023-2024
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Ville de la peur

Un polar où l’enquête traîne un peu en longueur.

Certes, Michel Rey est séduisant et a beaucoup de charme, et il s’entend bien avec ses équipiers, surtout avec Morphée, mais leurs plaisanteries plutôt plates qui les fait se tordre de rire est assez agaçant.

L’enquête donc, traîne en longueur, et on assiste à une visite guidée de Lyon, rues, places, bâtiments. On a une description très détaillée de chaque personnage, tenue vestimentaire et caractère, mais les indices ne se précipitent pas.

Et puis, au dernier chapitre, ça va tellement vite qu’on a du mal à comprendre.

Moralité ça se lit, mais c’est plutôt décevant et ça n’apporte pas grand-chose.

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Sur la terre comme au ciel

David est un guitariste chevronné, hypocondriaque et un peu dépressif suite à une rupture.

Par relations, il rencontre la famille Thomsthay afin de donner des cours de guitare à la fille Viviane, 15 ans.

Il fait aussi deux nouvelles rencontres et toutes ces personnes récemment introduites dans sa vie vont carrément la bouleverser.

J’ai trouvé le début un peu long, je m’attendais à un policier à la Belletto, mais ça ne démarrait pas.

Et puis les intrigues arrivent et comme l’humour est fort présent, ça devient carrément passionnant.

Pauvre David, embringué dans une histoire qui le dépasse ; il ne sait plus que penser des uns et des autres. Et le lecteur non plus d’ailleurs !

Très bon moment de lecture, dérivatif à souhait.

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La machine

Publié en 1990, depuis combien d’années est-il dans ma PAL ?

Un certain temps…..

Et bien voilà, c’est fait, je l’ai lu.

Oh là là, c’est du copieux, c’est du lourd., ça vous prend la tête !

Le docteur Marc Lacroix, psychiatre, chercheur a une femme, un fils, une maîtresse.

Michel Zito a poignardé plusieurs femmes. Il est soigné par Marc.

Marc a inventé en secret une machine révolutionnaire qu’il expérimente sur Zito, et là, c’est l’engrenage, la machine infernale est en route et nous entraîne dans un suspense haletant.

On s’y perd un peu entre Marc et Zito mais c’est captivant.

Un véritable apprenti sorcier ce Marc. Finalement, malgré les horreurs qu’il a engendrées, il s’en sort plutôt pas mal.

C’était bien, mais plutôt angoissant. Vite, passer à une lecture un peu plus soft !

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La machine

Jusqu'où peut-on aller dans le registre du merveilleux?

Comme Mary Shelley avec le monstre de Frankenstein,Belletto passe la barrière et nous fait vivre, l'exploit scientifique d'un psychiatre/chercheur, dont l'ambition est d'explorer le cerveau humain. Un étrange échange "d'idées" entre un "chercheur de tête" passionné et son patient,un dangereux psychopathe,non moins intéressant.

Le récit évolue dangereusement dans un fascinant volte face entre Marc/Zyto et Zyto/Marc...

Et,comme Prométhée,le voleur de feu ,condamné par Zeus,à être la proie d'un aigle qui lui dévore indéfiniment le foie,le docteur Marc Lacroix est à l'origine de sa propre ruine...

Alors qui du créateur et de la créature est le vrai monstre?

Un roman fantastique,dirais-je.
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Le Revenant

J'ai lu ce livre il y a une vingtaine d'années. Et il m'avait fait beaucoup d'effet.

Belletto, c'est du thriller intimiste chargé en adrénaline. C'est toujours un peu lui, le héros anti-héros, de ses histoires rocambolesques mais cohérentes, Marc ou Michel. Là, c'est Marc. Et on retrouve aussi souvent Lyon, la ville où il est né et a grandi, comme décor et personnage à part entière.

Là, on part de Barcelone, pour remonter à Lyon, pour faire un tour en Italie, en passant par Nice, et retour à Lyon. Et tout ça sur les chapeaux de roue de sa vieille mais robuste 403.

Et pourquoi il s'affole comme ça ? Parce qu'il a le diable aux trousses, et que son fils de 7 ans est tout ce qui lui reste de son amour de femme morte.

Belletto a une écriture particulière, on l'entend penser. Son humour, noir, plait ou pas. Moi il m'a beaucoup plu à une époque, j'ai lu tous ses livres.

Mon préféré est quand même "L'enfer".

Mais celui-ci est un bon thriller divertissant.

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Sur la terre comme au ciel

Le nom de cet auteur ne me disait rien, puis, en cours de lecture, je me suis aperçu que j'avais déjà critiqué un de ses livres et je finissais en précisant que je ne reviendrai plus vers lui. Je ne l'ai malheureusement pas fait et je reste sur la même impression, Belletto n'est pas pour moi.

Au delà de l'histoire totalement incohérente et inintéressante, c'est surtout le style qui m'a gêné.

Écriture bizarre peuplée de détails qui semblent inutiles tel ce passage :

"À six heures et demie, j'avais à peu près terminé. Je bus un bol de café noir dans lequel je trempai treize petits Lu. Huit auraient suffi, mais je voulais jeter le paquet."

Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, de plus, ça m'a semblé terriblement daté.

Ce livre pourrait, à la rigueur, trouvé grâce auprès de lyonnais, l'intrigue se déroulant dans cette ville.
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La machine

J'ai été surprise par ce livre, je me suis laissée embarquée par l'histoire. Une vraie découverte. Se retrouver dans le corps d'un autre, savoir ce que vit l'autre est certes un sujet souvent évoqué mais ici l'auteur arrive à nous faire vivre avec une certaine angoisse ce que vit Marc. Comment va se dénouer l'intrigue ? comment marc va réussir ( ou pas) à s'en sortir ? J'ai donc lu ce livre avec avidité et curiosité, tout ce que j'aime.
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Le temps mort et autres nouvelles

René Belletto a écrit le recueil de nouvelles « le temps mort » en 1972, il avait alors 29 ans et c'était son premier ouvrage. Il obtint le prix Jean Ray pour ce premier ouvrage, en 1974.

Paradoxe éditorial, aucune nouvelle ne porte le titre du recueil.

Je regarde les rayons de ma bibliothèque et je me demande ce qu'est devenu René Belletto. Joue-t-il toujours de la guitare classique, comme le héros de Sur la terre comme au ciel, habite-t-il toujours Lyon ? Des questions aussi inutiles que vaines….

Le temps mort compte dix nouvelles.

Ces récits contiennent déjà les clefs de l'univers « belletien » :

Lyon, le héros qui habite au centre, les personnages fortunés qui eux résident dans la banlieue, enfin une banlieue cossue :

« …ne s'était vraiment privé de rien en s'offrant cette vieille demeure de la banlieue est, où l'on pouvait sans effort se croire en pleine campagne. »

L' « hispanitude » des personnages, Juan de la Torre par exemple dans la nouvelle l'homme de main ; les voyages et le train (; les maisons abandonnées prêtées par des amis ;

Les voitures poubelles :

« …ma voiture – vieille, délavée, coussins nauséabonds, moteur qui tape, radiateur fuyant, les portières s'ouvrent seules et le bouton de la radio, actionné, émet mystérieusement des jets puissants d'huile noire. »

Le rythme de la vie semblable à celui du métronome ;

La solitude du héros et sa crainte fantasmée des autres :

« Son visage fin, osseux, un peu dur, était très expressif. Son regard brillait d'intelligence ou de ruse. Cyril remarqua sa calvitie totale, parfait au point de paraître anormale, presque répugnante, comme si l'homme appartenait à une race différente. »

« En surprenant un regard de détresse et d'hostilité qu'elle lui jeta, il sut qu'il venait de se faire un ennemi de plus. Cette idée le découragea. »

La fascination des armes à feu,

« Il fuyait un étrange poursuivant, casqué, masqué et armé d'un fusil. »

« Je vérifiai une dernière fois que le petit révolver ne se voyait pour ainsi dire pas dans la poche intérieure gauche de ma veste, et je sonnai à la grille d'entrée.

Le sommeil et la crainte de la disparition, de l'abandon, de la disparition au cours de ces heures perdues pour la vie :

« Un soir du mois de juin, il ne parvint pas à s'endormir, bien qu'il se fut couché à l'heure habituelle et qu'aucun souci particulier ne troublât son esprit. »

« Après une toilette prolongée, je me couchai et dormis dix heures d'affilée. »

« Il rêva qu'il était attaché dans une baignoire aux Thermes, et qu'il assistait impuissant à une scène sanglante. »

« …et ce fut comme si le sommeil, tapi jusqu'alors dans le studio triste où il m'assaillait dès mon entrée, m'avait agrippé avec tant de forces que je devais maintenant le traîner partout avec moi, plus pesant d'heure en heure. »

« Je dors n'importe quand, de petits bouts de sommeil qui se répartissent d'eux-mêmes, sans lois précises de fréquence et de durée. »

Un livre collector pour les amoureux de l'oeuvre de René Belletto.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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La machine

Bon, je l’avoue, en fait je ne sais pas trop comment en parler. Il peut paraître simple, comme ça, de prime abord, quand on se laisse prendre la main pour tourner la page, pour en savoir un peu plus sur le personnage central, et puis un peu plus sur le deuxième personnage central, et puis surtout ce qui les réunit, ce qui va les opposer.



Oui, on peut penser que l’histoire est de bas étage, qu’elle a pour point de départ une expérience scientifique moult fois imaginée, décrite, exploitée… Après tout, quoi de plus classique que de vouloir s’immiscer dans le cerveau d’un autre, de voir, de savoir ce qu’il pense, comment il pense, comment il voit le monde. Oui, c’est banal.



Dites-moi donc pourquoi, malgré cette aspect « niais », cette simplicité extrême, ce vocabulaire peu recherché, je n’ai pu lâcher le livre qu’au pris d’une lutte acharnée avec Morphée, qui me laissait endormie, tenant encore le livre, la lumière allumée et les lunettes sur le nez. Dites-moi donc pourquoi je me suis laissée embarquer dans le quotidien d’apparence banal d’une famille dont le patriarche est médecin psychiatre et à ses heures oisives « chercheur » ?



Car tout cela n’est qu’apparence. En effet. Je me suis laissée hypnotiser, tout « simplement ». Tout s’emboîte si simplement, si parfaitement, en somme, que l’intrigue se tisse progressivement, et quand l’univers de nos protagonistes est bouleversé, nous sommes happés par ce tourbillon. On ne peut plus lui échapper.



On passe d’une personnalité à l’autre, sans se perdre, chacune ayant une écriture, un style, un rythme propre. Pourtant la narration est à la troisième personne. On pourrait se demander si elle n’est pas dans la tête d’un des personnages. Si ça n'est pas un personnage à part entière. Allez savoir…



Comme quoi, vouloir être dans un autre esprit, même en partie, n'est peut-être pas souhaitable. Comme quoi, la liberté de l'un commence là où s'arrête la boîte crânienne de l'autre.



(oct 2006)
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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L'enfer

Un livre coup de point

Un roman qui vous marque à vie.

Lyon, en pleine canicule, se vide. Michel Soler, critique musical, veut écrire une lettre d'adieu au monde, mais ne trouve pas de timbres. Hormis les visites de sa mère adoptive et son amour de Bach, plus rien n'a d'attrait pour lui. C'est alors que Rainer von Gottardt, le plus grand interprète de Bach, lui demande d'écrire son autobiographie.

De l'humour et l'aventures dans ce roman rabelaisien sur la vie et la mort.

Un roman qui a le goût du polar mais qui n'est pas un polar.

Un livre que je recommande chaque fois qu'un lecteur ne demande une lecture inoubliable.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le Livre

N°801 – Septembre 2014.



LE LIVRE – René Belletto – P.O.L.



Michel Aventin, scénariste qui a mis son métier en parenthèses et acteur éphémère d'un film de série B vient de perdre sa sœur, Élisabeth, une jeune et célèbre pianiste à qui il était très attaché. Il éprouve le besoin de revenir dans la clinique où cette dernière était soignée avant sa mort pour saluer le médecin et le personnel soignant qui ont été très présents autour d'elle. Sa visite a aussi pour but de rencontrer une infirmière, Eva Tircée, mais cette dernière a quitté l'établissement pour le Midi où elle souhaite désormais s'établir. Il la rencontrera pourtant à la fin quand elle reviendra pour procéder à la vente de son studio parisien. De son côté il s'est séparé de sa femme Liliane et a beaucoup de mal à surmonter toutes ces épreuves, en perd le sommeil et a même quelques petits soucis de santé qu'il combat avec un sédatif. Lors de sa visite à la clinique, il a aperçu, dans la chambre qui avait été occupée par sa sœur, un homme entre deux âges, hospitalisé, qui lui a adressé un regard mauvais [« Jamais ne n'avais vu autant de haine dans le regard d'un homme »]. Il a fixé avec intérêt la chevalière que Michel portait à l'annulaire, un bijou trouvé par hasard et qu'il s'était approprié, un peu comme s'il souhaitait s'en emparer. Cet homme, Cyril Mallier, à la fois mystérieux et mentalement dérangé, lui fait même parvenir une lettre et cette rencontre est tellement obsédante qu'il rêve que cet homme lui annonce sa propre mort.



Michel Aventin est de plus en plus perdu dans sa petite maison parisienne où tout lui rappelle sa défunte sœur. Pour exorciser sa peine, il se raccroche à des tâches quotidiennes même si on sent bien que cela ne sera pas suffisant. Fragilisé par ce qu'il vit, il reste cependant obsédé par le regard de ce mystérieux homme, disparu depuis de la clinique et qu'il souhaite retrouver. Dès lors, le lecteur entre dans le domaine de l'absurde, un véritable délire paranoïaque, une obsession pesante et même un peu dérangeante de suspicion et aussi de mystère. Au vrai, il est difficile de résumer ce roman à cause des fréquents rebondissements qui s'y produisent et qui remettent en question ce qu'on pouvait éventuellement avoir compris. Restent peut-être de grandes idées ou plutôt des impressions.



Il devait être très déprimé ce Michel Aventin pour refaire le monde à sa manière, un peu comme s'il se vengeait ainsi de sa vie ratée, de sa solitude, de ses échecs ; d'autres se jettent dans l’alcool ou la drogue pour oublier. Lui il se réfugie dans le rêve ou dans l'imagination sans qu'on puisse très bien savoir si on est dans le songe ou dans la réalité.(« Était-ce ma vie tout entière que je rêvais, était-ce moi qui me dictais le songe que j'aspirais à coucher sur le papier, l'un de ces jours proches ? »).



Il y a entre les personnages une atmosphère délétère d’hésitation, de confusion, de mystère ; c'est vrai que dans la vraie vie il faut se méfier de tout le monde, y compris de ses proches, mais quand même, cette ambiance malsaine m'a un peu dérangé ! Il y a aussi ces fréquentes obsessions (la chevalière, la voiture, le roman, le film, la mort...) qu'un professionnel de la psychiatrie pourrait sans doute expliquer mais qui m'ont un peu dérouté. Mais celles-ci me semblent contrebalancées par le fantasme qu'il entretient autour des femmes qui croisent son chemin.



Venons-en au livre (qui donne peut-être son titre au roman ?) que Cyril Mallier aurait écrit, ce qui se révèle faux en ce qui concerne son auteur, son histoire, la signification, son titre. Les circonstances de la rencontre que fait Aventin dans la librairie ne sont guère éclairantes et tout semble encore plus confus. La lecture qu'il en fait lui semble insipide et n'est pas sans lui rappeler sa rapide étreinte avec Évelyne Doublier, une avocate rencontrée au hasard de ses pérégrinations.



Pourtant à travers notamment le personnage de Michel, l'idée de mort plane sur ce livre mais, même si ce dernier peut facilement être taxé de timide, on le sent attiré par les femmes qu'il croise dont il tombe facilement amoureux, à cause sans doute de son état de déréliction. C'est un peu comme si, à cause de sa solitude et de son deuil, il cherchait à se raccrocher à un visage de femme. C'est un peu comme si dans ce roman, Éros dansait en permanence avec Thanatos ! Pourtant, Michel est attachant dans ses hésitations, dans cette sorte d'état où il tombe en permanence amoureux de toutes les femmes qu'il croise et qui sont sans doute un antidote à sa solitude, dans son obsessionnelle démarche en direction de sa sœur, dans cette volonté de remettre ses pas dans les siens pour entretenir sa mémoire ou pour la rejoindre dans la mort. Ceux qui ont perdu un être cher n'agissent souvent pas autrement... Quant à l'assassinat d’Évelyne qui apparemment restera une énigme, ce n'est pas cela sans doute qui va arranger son équilibre déjà fragile ! Eva sera peut-être son sauveur ?



J'ai pris ce roman par hasard sur les étagères de la bibliothèque puisque l'auteur m'était parfaitement inconnu. Comme tout le monde j'ai commencé par lire la 4° de couverture qui m'a semblé assez sibylline. C'était sans doute là une raison suffisante pour entamer une rencontre avec un auteur. J'ai donc lu ce roman, sans enthousiasme cependant, peinant même à poursuivre ma lecture à cause d'un style qui m'a paru laborieux et une histoire à rebondissements sans grand intérêt. J'ai pourtant poursuivi, par curiosité sans doute, même si mon sentiment pour ce roman était de plus en plus mitigé au fil du texte, à la fois fiction et réalité. (un personnage comme Mallier, qui se croit tout permis et cherche à s'insinuer dans la vie des autres sans la moindre retenue existe bien dans la vraie vie. Il est un séducteur, ou plutôt un dragueur, insaisissable et audacieux, l’opposé exact de Michel Aventin plus discret et réservé avec les femmes comme si chacune d'elles lui rappelait sa sœur et sa femme. Lui semble cependant évoluer dans un autre monde !).



Je ne suis pas bien sûr d'avoir tout compris et je suis peut-être passé à côté de quelque chose de passionnant sans le savoir mais, le livre refermé, je ressens une sorte de malaise , en tout cas le contraire de ce que j'attends d'un roman : qu'il soit un bon moment de lecture !



©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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La vie rêvée et autres nouvelles

René Belletto livre ici un petit recueil de nouvelles bien écrites, dans un style bien particulier, avec de grands passages sans ponctuation, des phrases parfois un peu destructurées. Destructurées, d'ailleurs comme les personnages de ces quatre nouvelles, toujours au bord de la folie, de la souffrance, sa posant de multiples questions, avec de terribles difficultés à communiquer.

Un monde étonnant mais vite attachant.

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L'enfer

Le Monde a fait paraître, en 2019, la liste des 100 romans qui ont le plus enthousiasmé le journal depuis 1944. À côté d'oeuvres devenues instantanément des classiques, en France ou dans le monde, figurent des romans de moindre tonnage (La Fée carabine de Daniel Pennac, Les Grandes blondes de Jean Échenoz), dont je m'étais étonné mais surtout intensément réjoui qu'ils y figurent. Sans hésitation j'aurais ajouté à ces deux-là : l'Enfer de René Belletto.



Troisième tome d'une trilogie comprenant le Revenant (qui est épatant) et Sur la terre comme au ciel (qui est épatant aussi), l'Enfer n'est pas n'importe quel livre : en 1986, il a décroché les Prix Femina et du livre Inter. Excusez du peu. Il est pourtant un peu (lire : totalement) oublié aujourd'hui : c'est une erreur, ne mégotons pas sur les qualificatifs, colossale.



Dans ces trois romans, aux constructions et atmosphères proches (cadre Lyon, conditions détraquées, narrateur paumé, blessé et foutraque, intrigues plus rocambolesques (frisant le fantastique) que policières, angoisse de vivre, difficultés de communiquer, fragilité des sentiments, goût de la guitare etc.), Belletto déploie des talents de plume inouïs, d'un brio fou, d'une intensité et d'une inventivité qui ne baissent jamais, allant de l'humour le plus vif au désespoir le plus noir, le tout tenant dans les mêmes pages, souvent les mêmes phrases, un peu comme un funambule pressé qui ne tomberait jamais mais sur lequel s'acharneraient, se succédant sans cesse comme dans un Cartoon, les éléments les plus contraires : vents, giboulées, pluie de mousson, neige, grêle, chaleur de bête, chute de pierres.



On me dira : c'était il y a presque 40 ans, relire ça ? (J'ai relevé sur Babelio quelques critiques de lecteurs qui hésitaient à y revenir, comme on craint de croiser un amour de jeunesse dont on se demanderait : qu'ai-je bien pu lui trouver ?) (la remarque vaut dans les deux sens). Je répondrai : zéro risque, épatant c'était, épatant ça reste, épatant ça restera. Hormis les modèles de voiture, et la présence de téléphones fixes (il n'y en avait même pas dans Proust), rien n'a vieilli, rien n'a bougé. Même fantaisie, même liberté, même mélancolie - et même immense bonheur de lecture.



Après cette trilogie, René Belletto a continué d'écrire de nombreux livres, toujours chez P.O.L, qui ont pris la forme de récits fantastiques, métaphysiques, ouvragés, complexes, parfois réussis mais auxquels fait défaut ce qui éclate à chaque page de l'Enfer : le charme.

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L'enfer

On ne lit pas un Belletto par hasard et un roman qui date de plus de trente ans encore moins. Figés dans les nouveautés, on en oublie certains auteurs qui méritent parfois qu’on les découvre tardivement ou bien qu’on se souvienne d’eux.



René Belletto, lyonnais amoureux de sa ville fait presque vivre cette dernière comme un personnage à part entière. Lyon aoûtienne étouffante et omniprésente, pleine de moiteur, suant presque des pages. L’atmosphère est lourde et la chaleur n’en est pas seule responsable.



Le décor fin « seventies » et désuet fait se rappeler le temps d’avant, douce mélancolie. Une bouffée d’oxygène dans un monde presque exclusivement numérique mais…



Ce roman rempli de paradoxes a mis mon esprit en déroute et tout s’est fondu dans un mélange contradictoire de sensations.



Il y’a ces curieux et fantasques personnages… Aucun ne semble ancré dans la réalité. Trop originaux et surtout trop nombreux pour paraître un tant soi peu réels. Quand bien même l’apanage de l’écriture est de donner libre cours à l’imagination, j’ai comme eu la sensation que l’auteur se délestait d’un sac trop lourd à porter au détriment de la simplicité.



A la fois « complètement heureux et complètement malheureux », je n’ai su où situer leurs états d’esprit. On aime au début, on trouve ça différent et puis on se lasse de ne pas trouver un caractère qui ne soit pas totalement fou. J’en ai oublié l’intrigue qui pourtant vaut la peine qu’on s’en souvienne.



Et puis il y a tous ces mots. Une explosion de mots, une déflagration de vocables, un déchaînement de lettres. Tout cela mis bout à bout de façon fort intelligente et parfois fort drôle mais là où j’y ai d’abord trouvé de la légèreté, la pesanteur du style m’a rattrapée et s’est emmêlée avec la canicule ambiante et les extravagances des personnages.



La balance menaçait de se fracasser sur l’autel de mon amour des livres. Cette tragi-comédie pèse plus lourd qu’il n’y paraît.



Belletto écrit très bien, son style est unique. Hélas pour moi, j’ai alterné les passages amusants et spirituels avec des chapitres qui m’ont ennuyée au possible. Tous ces paradoxes m’ont égarée comme un plan que je n’ai pas su comprendre.



Mal m’en a pris, j’y ai étrangement découvert un excellent auteur qui n’a assurément pas pris la plume pour que je le lise.




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Hors la loi

Louis Archer, musicien, le narrateur, raconte son histoire en parallèle de celle de Clara sa compagne. Il pense être la réincarnation de son père assassiné ainsi que sa mère sous les yeux de la mère de Clara. Ça me paraissait être un bon roman jusqu'à l’enlèvement de Clara par un extraterrestre. Difficile de dire ce que vient faire cette histoire dans le cours du récit.
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Le Livre

Première fois que je lis cet auteur, c’est en écoutant la Dispute d’Arnaud Laporte, il y a un ou deux ans, que l’envie de lire cet auteur m’était venue. Il y avait une petite comparaison avec Toussaint et Ravey … Bref , de quoi éveiller ma convoitise, c’est certain.

Donc Le Livre…

C’est un drôle de roman, pour reprendre une tournure d’un personnage envers notre narrateur.

Il y a un côté polar, qui fait qu’on a pas envie de lâcher le livre pour comprendre ce qui se trame et avancer avec le narrateur dans l’énigme de ses journées ; il y a un personnage attachant , nimbé par les souvenirs ,ayant calé une routine quotidienne pour survivre à la perte de sa soeur et sa rupture avec Liliane et puis il y a l’écriture simple , efficace qui suit les dédales des pensées du narrateur .

J’ai eu parfois le sentiment que le texte se perdait dans des circonvolutions et que chaque rue rencontrée ne méritait pas d’en connaitre le nom.



Je ferme ce livre avec le plaisir d’une belle lecture et d’un nouvel auteur à découvrir .

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L'enfer

Enfin j'en ai vu le bout !

1 mois pour arriver, lassée, au point final.



C'est vrai que c'est une lecture assez humoristique. Elle m'a fait penser à l'humour de Allen ou Benigni. Des envolées d'idées et de mots, très excentrique, exubérant. Mais trop de loufoqueries tue l'effet recherché. On rit puis on sourit et au fil des débordements on esquisse à peine un sourire, puis vient l'ennui.



La trame est pourtant assez originale. "L'enfer" ou comment remplir une semaine d'un chaud mois d'aout, dans un Lyon déserté. Enlèvement, musique, amour, sexe, folie, sang, chaleur....



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pied de mouton
girolle
cèpe

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Thèmes : Champignons , onomatopées , animaux , bombe atomique , bible , musique , associations d'idées , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

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