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Critiques de René Depestre (47)
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Alléluia pour une femme-jardin

Alléluia pour une femme-jardin,

Alléluia pour toi, pulsation majeure de la vie !

Alléluia pour ta patience d'hormones joyeuses dans la nuit de la femme !

Je te salue et te présente à la vénération du monde.

Par amour pour toi, je suis prêt à traverser des déserts et des forêts vierges, à défier les bûchers et les chaises électriques, les chambres à gaz et les salles de tortures.

Je plante ta révolte aux coins des rues de la terre pour convertir à ton rayonnement ceux qui voient en toi une géométrie de ténèbres.

Tu n'es ni un astre ni un fruit mystique qui brillent sur notre destinée.

Tu n'es ni ostensoir ni cloaque ni source de tristesse et de perdition.

Je ne suis ni ton prophète ni ton esclave ni ton grand macho,mais simplement un homme fasciné qui proclame après t'avoir vécue que ton rythme appartient aux lois qui font que le vent se lève, que le soleil succède à la nuit, que la lune et les étoiles, la pluie et la neige, tiennent leurs promesses envers les douces moissons de la terre !

Par toi, l'unité et la solidarité de la vie se maintiennent malgré l'immense micmac mental où pataugent les vivants !
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Alléluia pour une femme-jardin



Disons-le, Alleluia pour une femme-jardin est une célébration impie de la femme créole, mulâtre. Une adoration comme seuls les poètes talentueux peuvent s’y autoriser. La femme-jardin de Depestre est belle, libre. Cette fascination exclusive ne saurait s’embarrasser d’entrave quelconque. Aussi, avec la ténacité et la détermination d’un ouvrier du BTP, René Depestre déconstruit, défonce, marteau piqueur à l’appui, toutes les oppositions au regard libidineux que ses personnages portent sur la femme-jardin. Terme poétique en premier lecture. Expression qui cependant ne souligne que trop une idée de possession et une vision extrêmement réductrice d’une femme forcément belle, voluptueuse, désirable. La femme-jardin est un petit champ que l’on possède et que l’on laboure avec ferveur. Dans ces dix nouvelles, René Depestre, décrit des personnages qui transgressent des interdits comme l’inceste, le vœu du célibat, qui violent l’intime au nom d’un désir qu’on ne saurait brider. La chair doit être satisfaite dans ses exigences.



Le christianisme dans son discours prude et modérant les ardeurs bestiales prend donc des coups violents de la part de l’auteur haïtien avec démonstration à l'appui de l’hypocrisie des hommes de Dieu. Depestre écrit à charge. La dernière nouvelle ponctue cet acharnement par la mise en scène d'une parodie de la passion de Christ.



La colère sourde qu’exprime Olivier dans cette première nouvelle traduit la révolte de l’adolescent face à ses sens en ébullition et les interdits qui d’une certaine manière constitue une digue face aux assauts d’une tante libre qui joue et se joue de son neveu, avant que la passion charnelle ne consume totalement ces deux êtres. Le destin tragique de Zaza, la tante libertine peut prendre la forme d’un jugement divin. Le jeu de Depestre est très fin. Par la trame de cette nouvelle et le discours des personnages, il met en scène ce questionnement qui va accompagner tout ce recueil.





La note à payer pour un hédonisme tropical est-elle si lourde à payer ? Peut-on s’en affranchir aisément ?





Par-ci, par-là, on parle d’un érotisme solaire. Depestre le premier. Il est certain que cette œuvre a quelque chose de jovial en première lecture. Les corps qui s’entremêlent, le diktat des désirs charnels et leur célébration satisferont beaucoup. Mais, la nouvelle Mémoires d’un géolibertinage, où Olivier Vermont se décide à la cité internationale de Paris de découvrir le monde en labourant de multiples jardins exotiques révèlent le vide intersidéral qui habite notre jeune étudiant haïtien.



Bref, c’est une œuvre qui mérite beaucoup plus qu’un commentaire après lecture. Chaque nouvelle mérite un arrêt sur discours. Je ne peux m’empêcher de me poser la question. La dictature des sens n’est-elle pas une forme d’esclavage profond ?

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Alléluia pour une femme-jardin

Des histoires entre hommes et femmes, dans une langue sensuelle (voire sexuelle) et imagée, une langue d'Haïti (si cela veut dire quelque chose) qui m'a rappelé l'auteur Louis-Philippe Dalembert.
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Alléluia pour une femme-jardin

histoires érotiques et sensuelles en Haîti.
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Alléluia pour une femme-jardin

La première nouvelle de ce recueil donne le ton à l’ensemble. Il y a une envie d’exploration, de sensualité, de découverte et de sexualité. Dans la première nouvelle, le narrateur se laisse envahir par l’esprit de sa tante, par le désir et exprime un véritable envie de plaisir. Ce mot sonne comme une révélation dans l’univers de René Depestre. Déjà présent dans le titre, on ressent le lien entre les êtres et la nature, entre les corps et la géographie. La sensualité de l’écriture englobe ainsi tout un monde. Les personnages évoluent alors dans un univers totalement animé par le désir et par l’exploration des sens. Les mots laissent vite la place aux mouvements, au toucher, à l’odorat et au goût. Il y a une saveur à vivre dans ce monde. Cette relation, cette sensibilité au monde, permettent de se libérer et d’élever l’Homme dans son rapport à la Nature. René Depestres semble donner ainsi des lettres majuscules, de noblesse, à chaque chose, chaque être. L’amour sous toutes ses formes devient alors une force faisant vibrer ce monde. Au-delà de la mort, l’amour passionné continue d’exister et cette fascination des êtres, surtout des femmes, devient une lumière éternelle. Cet élan des cœurs et des corps est tellement palpable qu’il donne une consistance aux personnages mais également à Haïti. Le pays existe par les sens tous tournés vers l’amour de l’autre, la découverte des corps, un mouvement altruiste pour se connaître et rencontre l’Autre.
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Anthologie personnelle

René Depestre évolue entre le loa de la poésie, l’archi-volute de la plante tropicale et l’œil du félin embusqué dans la nuit : il est une nature au-delà de la nature parce que affranchi de ses lois et de ses logiques.

Il écrit en familier des rythmes de la planète, des mouvements du cosmos, des soubresauts de l’Histoire aussi, en connaisseur des épices de Jacmel ou des ceps de Corbières, des odeurs musquées de femmes abandonnées et des couleurs des Caraïbes.

Attentive aux solstices et aux éclipses, aux intempéries et aux fournaises, sa poésie fournit le langage de ces forces intempestives.

L’écriture de René Depestre, comme celle de tant d’autres auteurs des Caraïbes, porte à bout de bras le génie de la langue française.

Outre-Atlantique, c’est-à-dire en France, mieux, ou pire plutôt, à Paris, la langue éditée, publiée, demeure entre les mains de ceux qui, nés avec une cuiller en argent dans la bouche, ou venus des caniveaux qu’ils oublient bien vite - même gibier…-, la violentent, la maltraitent, la punissent, l’humilient, l’outragent comme l’enfant brise son jouet pour le pur plaisir de jouir en détruisant.

Avec les poèmes de René Depestre surgit une langue de résistance qui arrache cet instrument aux mains des usagers de la rhétorique qui enfument, asservissent, justifient l’oppression politique, intellectuelle – la langue des maîtres – pour lui donner la dignité d’une langue d’esclaves décidés à se rebeller.

Il faut lire René Depestre.

On en ressort vivifié.

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Circonstances de la poésie : Précédé de Avec les ..

Poète inscrit dans le courant conversationnel, Roberto Fernandez Retamar déploie une écriture tout à la fois intimiste et engagée, lyrique et sociale, produit d'un auteur à l'oeuvre dense et politiquement profonde, grand expert en poésie et en stylistique.
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Circonstances de la poésie : Précédé de Avec les ..

Poète de la Révolution né en 1930, Robert Fernandez Retamar a exercé une autorité quasi officielle à Cuba, notamment par ses fonctions de diplomate ou de membre de l'Assemblée, il a aussi reçu de nombreux hommages internationaux mais reste peu traduit en français.

Cet ouvrage couvre la période 1949-2000, en piochant dans plusieurs de ses recueils.

Sa poésie appartient à ce mouvement hispano-américain dit « Poésie-conversationnelle ». de longs poèmes à la Whitman, un rythme rapide, une admiration pour T. S. Elliot, plus d'images que de métaphores, une interrogation pressante sur les Caraïbes, la colonisation, la Révolution, une poésie qui s'adresse à l'autre, le lecteur, le compagnon, la femme aimée, ses propres filles, des poèmes épistolaires. Katy REMY
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Éros dans un train chinois

Ensemble de nouvelles nous contant les tribulations d'un Don Juan haïtien, ce petit bouquin célèbre la femme et son pouvoir sans limite sur l'imagination d'un jeune homme qui semble jouir tout autant de ses fantasmes que de ses conquêtes.

On passe de la Chine communiste au Monténégro d'après-guerre, du Japon sophistiqué au Brésil brûlant et raciste, sans oublier Haïti et ses passions décomplexées, sans pouvoir s'empêcher de sourire face à l'excitation permanente du narrateur, poète, et ses envolées lyriques (et parfois un peu obscures, le glossaire à la fin en aidera plus d'un pour se repérer parmi toutes ces métaphores) qui décrivent ses ébats et toutes les parties du corps auxquelles il rend hommage.

Bien que le cœur même de ces nouvelles soit la sexualité, on touche également du doigt à la manière dont elle est appréhendée (ou les stéréotypes auxquels elle est soumise) dans les différents pays que l'on traverse, révélant ci et là les mœurs leur poids sur les êtres.



Une lecture agréable et courte en ce froid mois de janvier !
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Éros dans un train chinois

Quand la poésie se lie à l'érotisme. Ce livre, mélange de récits et de nouvelles, raconte un voyage et l'amour d'un homme et d'une femme. C'est surtout un voyage onirique, une recherche syntaxique pour obtenir des images magiques. Le titre peut faire penser à un livre licencieux, l'ensemble reste sobre et sérieux, c'est plus un hymne à l'amour et à la femme qu'un texte érotique. Mais quel texte! Par contre, il faut réussir à rentre dedans, ce qui n'est pas toujours facile, car c'est l'une des marques de ce style hermétique.
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Éros dans un train chinois

J’ai apprécié la façon dont l’érotisme était conté dans ces pages enflammées : point de scènes crues et bestiales, tout est suggéré au moyen de termes minutieusement choisis.



« Elle me laissa aussi lui mordiller la saignée des bras, le bout de chacun des dix doigts, le velours sans fin des cuisses jusqu’à la royale motte noire de drue. Sa racine en amande tenait du prodige, au toucher et au goûter, comme tout la mystère ensorcelant de sa beauté. Il fallait, avant toute cérémonie, célébrer sa galerie de fête. » (p. 161)



- - Les histoires sont bien souvent cocasses, mais non exemptes de réflexions plus sérieuses sur le racisme, l’absolutisme, les guerres…



- - - Des nouvelles plaisantes, qui divertiront agréablement les lecteurs souvent habitués à plus de noirceur…




Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Éros dans un train chinois

Livre assez plaisant à lire. Des nouvelles de niveau inégal qui nous entraînent dans différentes parties du monde, et nous font connaître l’appréciation de l’amour, de la fidélité, des liens du mariage dans différentes cultures.

René Depestre nous parle aussi du racisme dont sont victimes les Noirs dans différents pays du monde, et comprendre combien il est difficile de vivre dans des pays tels que le Brésil, où Noir veut dire sous-fifre, jardinier, portier, larbin en somme...

Intéressant à connaître pour qui aime explorer les différentes littératures du monde.

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Éros dans un train chinois

quelques jolies phrases mais ne mérite pas l'encensement ; littérature un peu facile ; contrairement à l'autre lecteur, j'ai eu du mal à entrer dedans également mais j'en suis vite sortie en courant
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Hadriana dans tous mes rêves

Ce livre nous amène en Haïti: c'est son plus grand mérite. Un monde vivant, tonique, joyeux, et ceci malgré les drames, constitués d'une longue suite de cyclones dévastateurs, égrainés par le temps de manière irrégulière mais finalement certaine. Et cette population a besoin de religion. Elle l'assouvit en oscillant entre le culte ancien, mais non éteint, du vaudou, et celui du catholicisme. L'auteur nous conte, avec une plume colorée, et un vocabulaire d'une grande richesse, l'histoire troublante d'Hadriana, jeune fille qui s'évanouit et meure devant l'autel, le jour de son mariage, quelques secondes après avoir prononcé le "oui" qui l'unit à l'homme qu'elle aime. Il nous fait douter ensuite de la réalité de cette mort et nous associe aux croyances et aux rites vaudous. Les chapitres sont courts, - le livre aussi - on avance vite, et on lit cela avec plaisir, même si l'on a le droit de rester sceptique face à cette notion de morte vivante, de zombie, de résurrection, quand même pas très claire ni convaincante. René Depestre voulait nous faire connaître Haïti, son rythme, ses croyances, son optimisme, et aussi son rapport amusé aux choses du sexe: cela est réussi, et fait de ce curieux récit un bon livre.
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Hadriana dans tous mes rêves

J'avoue que dès les premières pages, je me suis demandé : « mais qu'est-ce que c'est que cette histoire à dormir debout ?? ». Pourtant, ma curiosité l'a tout de même emporté sur l'envie de fermer le livre et de passer à autre chose... et j'ai continué ma lecture.



C'est un récit bien surprenant que nous livre là René Depestre. Je ne connais pas très bien les croyances et traditions haïtiennes, et je me suis sentie un peu désorientée au début. Heureusement, il y a un petit glossaire des termes haïtiens à la fin du roman qui m'a permis de comprendre certains termes obscurs : connaissez-vous les noms des dieux vaudous ? Savez-vous ce qu'est une banda ? Une rabordaille ? Un loa ? Ce livre permet de le découvrir à travers ce récit de zombies loufoque. Je dirais donc que sur ce point-là, ce roman est intéressant, mais je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire, qui mêle exotisme, croyances et pratiques vaudou (notamment en ce qui concerne la mort), érotisme, coutumes haïtiennes et surréalisme. Je n'ai pas réussi non plus à m'attacher au personnage principal, le narrateur. De plus, j'ai trouvé certains passages un peu lourds et longs, surtout à la fin, mais je comprends que l'on puisse aimer l'écriture de l'auteur : c'est poétique, et certaines phrases m'ont fait sourire.
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
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Hadriana dans tous mes rêves

L'auteur nous fait découvrir à travers un extraordinaire univers peuplé de personnages extravagants et fantasques, la culture haïtienne et les croyances vaudou. Ce roman est aussi un superbe chant d'amour coloré d'exotisme et d'érotisme, porté par une langue riche et truculente où se mêlent magnifiquement langue française et langue créole.

Ce livre a été couronné de nombreux prix et notamment le prix Renaudot en 1988.
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Hadriana dans tous mes rêves

Je suis extrêmement mitigée concernant ce roman. Je ne peux nier qu’il est très bien écrit. L’auteur sait manier les mots, nous offrant parfois des passages d’une grande poésie.



L’histoire en elle-même a de quoi être intéressante. Nous sommes plongés dans une Haïti du début du XXe siècle qui conserve encore beaucoup de ses traditions vaudou. Et nous y assistons à ces traditions, aux côtés de personnages très attachés à leurs croyances. L’auteur, avec beaucoup de réalisme, nous immerge dans le Carnaval, le mariage et le deuil qui se mélangent au son des tambours, dans la moiteur de cette île particulière.



Avec beaucoup de réalisme, nous voyons le trafic des zombies, des personnes bien vivantes, enlevées à leur famille et droguées pour servir d’esclaves. Cela fait partie de la vie de l’île et tout le monde s’en accommode.



Cependant, j’ai eu beaucoup de mal avec la structure elle-même du récit que j’ai trouvé trop décousu. J’ai donc eu le plus grand mal à me retrouver embarquée dans une histoire qui, finalement, m’a beaucoup ennuyée.
Lien : https://labibliothequedallys..
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Hadriana dans tous mes rêves

C'est un l'ivre genial
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Hadriana dans tous mes rêves

Les amateurs de zombies apprécieront ce roman empreint de magie: magie vaudou, magie des mots...
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Hadriana dans tous mes rêves

René Depestre, auteur haïtien, nous offre un conte fantastique alliant religion vaudou et zombies, et qui se déroule à Jacmel, station balnéaire de la côte sud-est d'Haïti. Une vision bien particulière de la vie et de la mort sous les tropiques.
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