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Citations de René Maran (69)


Guerre et sauvagerie étaient tout un. Or ne voilà-t-il pas qu'on forçait les nègres à participer à la sauvagerie des blancs, à aller se faire tuer pour eux, en des palabres lointaines ! Et ceux qui protestaient, on leur passait la corde au cou, on les chicottait, on les jetait en prison !
Marche, sale nègre ! Marche, et crève !...
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Dix-sept ans ont passé depuis que j'ai écrit cette préface. Elle m'a valu bien des injures. Je ne les regrette point. Je leur dois d'avoir appris qu'il faut avoir un singulier courage pour dire simplement ce qui est. Paris ne pouvait pour tant ignorer que « Batouala » n'avait fait qu'effleurer une vérité qu'on n'a jamais tenue à connaître à fond
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Où que l'on aille, si minime que soit le chemin à parcourir, il ne faut jamais oublier de prendre sa besacre et de la porte en bandoulière.
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René Maran
Civilisation, orgueil des européens (...) Tu bâtis ton royaume sur des cadavres (...) tu es la force qui prime le droit. Tu n'es pas un flambeau mais un incendie.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch
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Un petit poème de son ami Philéas Lebesgue :
Petit village

Petit village au bord des bois,
Petit village au bord des plaines,
Parmi les pommiers, non loin des grands chênes,
Lorsque j’aperçois
Le coq et la croix
De ton clocher d’ardoises grises,
De ton clocher fin,
A travers ormes et sapins,
D’étranges musiques me grisent ;

Je vois des yeux dans le soir étoilé :
Là je suis né...

Petit village au bord des champs,
Petit village entre les haies,
Tour à tour paré de fleurs et de baies,
Lorsque les doux chants
De ton frais printemps,

Quand l’odeur de tes violettes,
De tes blancs muguets
Pénètrent mon cœur inquiet,
J’oublie et tumulte et tempêtes ;

J’entends des voix dans le soir parfumé :
Là j’ai aimé...

Petit village aux courtils verts,
Petit village de silence,
Où la cloche sonne un vieil air de France,
J’aime les éclairs
De tes cieux couverts,
Ton soleil fin entre les arbres,
Les feux de tes nuits,
L’oeil fixe et profond de tes puits,

Ton doux cimetière sans marbres,
Plein d’oiseaux fous et luisant comme pré :
Là je viendrai...
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Quelques instants encore, une nuit peut-être, tout au plus une nuit et un jour et Batouala, le grand mokoundji ( sorcier) ne sera plus qu’un voyageur. Il partira, les yeux clos à jamais, pour ce noir village qui n’a pas de chemin de retour.
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Routes de brousse, si mouillées au matin et si fraîches ; parfums moites, molles senteurs, frissons d’herbes, murmures et, entre les feuilles, frisselis pressé de la brise ; brouillards en bruine, vapeurs – des collines et des vallons s’élevant vers le pâle soleil ; fumées, bruits vivants, tams-tams, appels, cris, éveil, éveil ! Ah, trop haut sur les arbres chantent les oiseaux ! Trop haut tournoie et tournoie le vol des charognards ! Trop haut est le ciel dont semble l’azur incolore à force de lumière ! 
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Nous ne sommes que des chairs à impôts. Nous ne sommes que des bêtes de portage. Des bêtes ? Même pas. Un chien ? Ils le nourrissent et soignent leur cheval. Nous sommes moins que ces animaux, nous sommes plus bas que les plus bas. Ils nous tuent lentement.
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Un phare domine des falaises de roches où s’épuise et se brise l’incessant assaut des vagues de la barre. Derrière ce sable et derrière ces roches-vivantes, sournoises, têtues, sourdes, obscures et dangereuses- la forêt et la brousse, que trottent des cases coiffées de tôle
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Nous ne sommes que des chairs à impôts. Nous ne sommes que des bêtes de portage. Des bêtes ? Même pas. un chien ? Ils le nourrissent, et soignent leur cheval. Nous ? Nous sommes, pour eux, moins que ces animaux, nous sommes plus bas que plus bas. ils nous crèvent lentement.

p.100
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Nous n’avions pas fini de bâtir nos cases et de défricher les terrains convenant à nos plantations, que ces maudits blancs étaient déjà sur nous. C’est alors que, la mort dans l’âme, découragés, fatigués, désespérés – nous avions perdu tant de nos frères, au cours de nos migrations belliqueuses – c’est alors que nous restâmes où nous étions et que nous nous efforçâmes de faire aux « boundjous » bonne figure. La lointaine rumeur immense se rapprochait peu à peu. – Notre soumission, reprit Batouala, dont la voix allait s’enfiévrant, notre soumission ne nous a pas mérité leur bienveillance. Et d’abord, non contents de s’appliquer à supprimer nos plus chères coutumes, ils n’ont eu de cesse qu’ils ne nous aient imposé les leurs. Ils n’y ont, à la longue, que trop bien réussi. Résultat : la plus morne tristesse règne, désormais, par tout le pays noir. Les blancs sont ainsi faits, que la joie de vivre disparaît des lieux où ils prennent quartiers.
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Ah ! Les blancs. Ils feraient bien mieux de rentrer chez eux, tous. Ils feraient mieux de limiter leurs désirs à des soins domestiques ou à la culture de leurs terres, au lieu de les diriger à la conquête d’un argent stupide.
La vie est courte. Le travail est pour ceux qui ne la comprendront jamais.
La fainéantise ne dégrade pas l’homme. A qui voit juste, elle diffère de la paresse.
Quant à lui Batouala, jusqu’à preuve du contraire, il voulait croire que ne rien faire, c’était, simplement, profiter de tout ce qui nous entoure. Car vivre au jour le jour, sans se préoccuper du lendemain, ne
pas prévoir, _ voilà qui est parfait.
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René Maran
Rien que la noté de Senghor peut
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Les affaires des hommes sont les affaires des hommes. On croit qu'ils s'aiment les uns les autres. C'est tout juste s'ils parviennent à se supporter. S"entre-détruire est même leur principale occupation. Ils y dépensent tout leur savoir, c’est-à-dire toute leur fourberie. (p.160, Youmba)
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L'herbe, qui mange la terre, les animaux, qui mangent l'herbe, l'homme qui détruit l'herbe et les animaux, - tout meurt. Où il y avait des cases, de la fumée, de la vie, - troupeaux, plantations et villages, _ la brousse s'installe, qui disparaîtra elle-même quelque jour. Les rivières se tariront. Et c'est vainement que les hommes veulent croire qu'ils se survivront dans les fils de leurs fils. Les plus anciennes familles s'éteindront, comme un brasier sous la pluie.
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On les aperçut. Une inextinguible pullulation de cris monta. Et telle fut cette clameur que les toucans, réveillés en sursaut, ricanèrent un long moment, dans la nuit lunaire ensemencée d'étoiles.
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Guerre et sauvagerie étaient tout un. Or ne voilà-t-il pas qu'on forçait les nègres à participer à la sauvagerie des blancs, à aller se faire tuer pour eux, en des palabres lointaines! Et ceux qui protestaient, on leur passait la corde au cou, on les chicottait, on les jetait en prison!
pages: 183-184
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Pas de girafes, pas de rhinocéros,qu'importe ! On chasse ce qu'on trouve. La chasse est le jeu des forts,la lutte de l'homme contre la bête,de l'adresse contre la brutalité. Elle prépare à la guerre. Prouve qui peut son habileté,son courage, sa vigueur,son endurance. Œil sûr,pied agile,allure souple,soutenue,inlassable,sans s’essouffler,sans s’arrêter,sans haleter,il faut pouvoir courir longtemps après la bête qu'on a blessé.
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Or ne voilà-t-il pas qu’on forçait les nègres à participer à la sauvagerie des blancs. A aller se faire tuer pour eux, en des palabres lointaines ! Et ceux qui protestaient, on leur passait la corde au cou, on les chicotait, on les jetait en prison !,Marche, sale nègre ! Marche et crève !...
Un long silence.
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Mourir en buvant... Il n'y a pas de mort plus belle. L'ivresse annule jusqu'au regret possible. On passe du sommeil à la mort. Pas d'angoisse. Pas de souffrance. Un glissement continu, enfin, dans l'ombre. On ne réfléchit pas. On ne résiste plus. Quelles délices !

page 117
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