Comme la liste d'andras sur la littérature générale inclus dans Verre Cassé, ceci est un essai de désigner les livres africains cités par Alain Mabanckou. Pour rendre la lecture comme un jeu de piste, un filtre qui m'a aidée à aimer Verre Cassé.
Une vie de boy, publié en 1956, est centré sur le personnage de Joseph, boy instruit placé chez le commandant d'un district de la colonie française. Le roman dénonce les pratiques autoritaires de la colonisation
"Cette verve comique soutenue par un réalisme intense... Une lumière crue et impitoyable met à nu les contradiction entre les paroles doucereuses des Blancs et leur comportement réel."
Son corps est petit et ramassé, il porte une fine moustache. Aux yeux des autres, Diouldé est un homme médiocre. Il a fait des études pourtant, en Hongrie; il était ambitieux, prometteur...
Dans son pays d'Afrique, il est aspiré dans le monde insidieux de la tradition moribonde et de la corruption rampante. Il devra se soumettre au nouvel ordre qui gangrène le pays, devenant peu à peu un des rouages de la décadence post-coloniale.
Présentant l'Afrique millénaire avant le colonialisme, ce livre fut encensé , a reçu le prix Renaudot, puis fut accusé de plagiat. L'auteur ne s'est pas remis de ces fausses accusations et a terminé sa vie, seul , dans les falaises de Bandiagara
Depuis l'ère des Indépendances, la République de la Côte des Ebènes est en proie à de profonds bouleversements. Fama, prince déchu de la lignée des Doumbouya, respecte malgré tout la tradition des Anciens. Il organise les processions funéraires et prie Allah pour que sa femme, la belle Salimata, lui donne enfin un enfant...
Prenant de face les rapports toujours ambigus entre Noirs et Blancs, renversant les perspectives, bousculant les concepts et piétinant gaiement les idées reçues, ce génial pamphlétaire ne laisse rien intact. Noirs et Blancs jetés dans un même grand sac subissent la bastonnade, et seule la femme échappe peut-être à la correction, elle, la nègre de l'homme.
peinture au vitriol d'un Cameroun dévasté par la corruption et la dictature. Entraîné par un écrivain d'une telle élégance morale et d'une verve aussi délirante, le lecteur n'hésite pas à rire en toute liberté.
La présence du Christ en Afrique Noire, l'ambiguïté de l'action missionnaire, le problème de l'université du message chrétien, ce sont là des questions graves auxquelles Mongo Béti s'affronte dans ce roman où la puissance de la vision et la création de figures romanesques inoubliables
Ce roman, qui se déroule du Sénégal au Soudan (le Mali d'aujourd'hui), s'inspire de faits réels : la grève des cheminots du "Dakar-Niger", ces ouvriers noirs qui, entre eux, s'appellent les "Bouts de bois de Dieu".
Vieille femme noire abandonnée dans un hospice parisien, Mariotte se souvient de la Martinique, son île natale. Sur les murs sinistres de sa chambre, elle projette les couleurs du passé. Rouge et noir pour l’esclavage, les larmes et le sang. Vert et jaune pour ses amis disparus, les rires et la vie, pour la douceur amère et tendre d’un plat de porc aux bananes vertes.
Elle ne défend aucune cause, se contentant de faire vivre ses personnages avec leur courage, leur exubérance, leurs problèmes, mais aussi leurs mesquineries, leur maladresse leur cruauté, leur intolérance.
Comment aimer une Blanche quand on est noir? Comment la faire venir dans ce milieu de Blancs qui se croient tout puissants parce qu'il sont à l'étranger?
Au Nigeria naît Azaro, un enfant-esprit. Ces enfants viennent au monde et en repartent selon un cycle régulier qui leur permet de fuir la dureté de la vie.
Bienvenue au Togo, en Albanie, à Chicago, où que ce soit, mais bienvenue en dictatures, en colonies ou en ghettos. Ici la ville appartient aux soudards, aux gaz lacrymogènes et aux machettes. En contrepoint de cette vie méprisée et battue, il y a le jazz, porteur d'espoir autant que d'identité.
Le thème principal du livre -génial- « la grève des bâttu », par une grande dame de la littérature africaine, Aminata Sow Fall, la plus grande selon Mabanckou, analyse le rapport des pauvres et des riches, ces derniers ayant besoin des premiers : pour exalter leur bonté, pour l'exhiber, pour en tirer des profits.
Écrit en 1969, le premier volume des mémoires de Maya Angelou (née Marguerite Johnson) raconte l’enfance d’une femme exceptionnelle, devenue une figure emblématique des États-Unis.
Ce livre a été écrit presque 20 ans après l'indépendance, alors que le Sénégal n'était pas une colonie, mais une partie de la France, envoyant des intellectuels à l'Assemblée nationale( Blaise Diagne, Senghor)pays développé certainement , avec des écoles et des Universités crées 3 ans avant l'indépendance en 1960
Chronique de suzannemaisonhaute 04 décembre 2012
L'auteur est un Béninois. Connaissant moi-même l'Afrique occidentale je peux dire que ce livre va au-delà du roman. Il fait découvrir une réalité africaine aussi tendre que dramatique. Âmes sensibles, s'abstenir !
Dans les centres urbains, on immole en général la bête de ses moyens, une poule, un coq. Mais au fur et à mesure qu'on monte dans l'échelle sociale et qu'on est bourré aux as, l'obole passe d'une chèvre ou d'un bouc au mouton, d'un mouton à une vache, de la vache à un être humain, ce dernier étant généralement considéré sans protection surnaturelle... "
Hommage à la Mère, une oraison funèbre d'un fils à "une femme humble qui travaillait la terre saison après saison" et qui s'est éteinte, cernée par le pire des maux : la solitude. . . L'auteur, qui ne s'est pas rendu aux funérailles, a surmonté l'épreuve pour nous retracer dans ce récit-poème saisissant toute la légende de cette mort, depuis ses présages jusqu'à ce vendredi fatal où "le ciel a pleuré à grosses larmes".
Entre 1939 et 1945, la Martinique fut coupée de la métropole et du monde extérieur. L'amiral Robert, envoyé plénipotentiaire du maréchal Pétain, y fit régner une manière de tyrannie vichyste.
Nono, une prostituée de Cotonou, tue pour se défendre un client trop entreprenant, « député du peuple ».
Un jeune boxeur surnommé « Dendjer » à cause de ses uppercuts meurtriers, ancien amant de Nono et toujours sous son emprise, vient à son aide et la débarrasse du cadavre, au risque de se laisser entraîner toujours plus loin par la belle.
1931. Invité par l'ethnologue Marcel Griaule, Michel Leiris se joint à la mission scientifique Dakar-Djibouti, pour un voyage de 21 mois à travers l'Afrique. Il est supposé tenir le carnet de route de l'expédition mais, bien vite, ses propres impressions prennent le dessus.
Commentaire de Mabanckou : « Même si ces romanciers conciliants n'ont pas pour objectif d'attaquer frontalement l'Occident, ils combattent en toile de fond la thèse de la supériorité de la culture blanche en exposant une certaine réalité africaine » .
La sanglante construction du chemin de fer congolais, la mise en coupe du pays, et jusqu'à l'utilisation massive des hommes lors de la guerre de 1940, où le Tchad, le Cameroun, la Centrafrique et le Congo constitueront les bases de «la France Libre».
Emmanuel Dongala a dix-sept ans en 1958, quand le Congo devient une république indépendante. Dans huit longues nouvelles au rythme balancé et à l'humour corrosif, il fait revivre la Révolution rouge de Brazzaville, qu'il considère avec un profond pessimisme, et promène son blues dans les boîtes de jazz de New York, où il se repaît des sonorités inspirées de John Coltrane