MagOc18 Magazine spécial René Nelli.
E sai ma dompna tant bonrar,
Et je sais si bien honorer ma dame,
Que si mos seigner ditz que plou
Que si monseigneur dit qu'il, pleut,
Eu dic q'aital temps deu faire,
Je dis que tel est effectivement le temps qu'il doit faire,
C'a mi dons auria faillit
Car je croirais avoir failli envers ma dame
Si-n ren desdizia-l marit
Si je contredisais en rien son mari
Il y a eu des cathares en France, en Catalogne, en Italie, en Allemagne, et même, semble-t-il, en Angleterre.
Mais c'est surtout dans le Midi de la France, de la fin du XII° siècle à l'année 1209, où fut déclenchée la croisade, que le catharisme put s'organiser en église et, par l'intermédiaire des grands seigneurs gagnés à sa cause, exercer une influence sociale et politique sur l'ensemble du pays.
Dans le même temps, grâce aux prédications de ses ministres, il parvenait à modifier quelque peu l'esprit général des Languedociens et, partant, leur vie quotidienne....
(extrait de l'avant-propos inséré en début de l'édition de poche parue en 1969)
Car c'est le propre des idéologies "pures" de devancer toujours leur époque : elles se projettent dans l'absolu et rien ne gêne leurs visées théoriques. C'est parce qu'elles se savent condamnées dans le présent qu'elles incarnent librement une certaine forme de vérité future. Tandis que les grandes religions se fossilisent, s'incrustent dans l'ordre social et politique du moment et s'obstinent à le maintenir alors même qu'il est dépassé, les hérésies minoritaires et persécutées sauvegardent mieux les idées généreuses, c'est-à-dire celles qui correspondent à l'avenir en marche.
La montagne fait résonner
comme une cloche souterraine
ses paradis enfoncés dans l’opaque
mais le buisson brûle toujours
à la surface de l’Ouvert
la jeunesse et l’immensité
Là-bas sous les nuages
des pays s’illuminent
On a sacrifié le Soleil au soleil
Des femmes aux grands yeux de chouettes
criaient au sortir des forêts :
« la ressemblance même a été mise en croix ! »
C’est la fin de l’été Peut-être la fin du monde.
En entier, c'est mieux ! (coupure orageuse !!!)
Tout ce qu'on peut dire, c'est que si l'Histoire ne recommence jamais, les fanatiques, eux, se recommencent toujours, et même avec une constance qui surprend : ce sont les mêmes actes, ce sont les mêmes paroles. Aux mots que prononce Raimon d'Alfar après le massacre de l'Inquisiteur Guillaume Arnaud :"Esta be, esta be (cela va bien, cela va bien "! font écho ceux du duc de Guise, trois cents ans plus tard, après l'assassinat de Coligny : "Bien commencé, bien commencé" ! Au "geste de Pierre-Rogier de Mirepoix, réclamant le crâne de Guillaume Arnaud pour y boire son vin, répond celui de Catherine d Médicis, envoyant au Pape la tête embaumée de Coligny (le pape ordonna aussitôt une procession pour fêter cet heureux événement). Les vrais spirituels, non plus n'ont jamais beaucoup varié dans leur comportement : ils aiment mieux se laisser tuer que tuer.
Joie d’amour
J’ai le cœur si plein de joie
Qu’il transmue Nature ;
L’hiver me paraît fleur blanche
Et jaune et vermeille ;
Avec le vent et la pluie
Mon bonheur s’accroît
Mon chant s’en exalte et monte
Et mon prix s’épure.
J’ai tant d’amour au cœur de joie et de douceur que le gel me semble fleur,
La neige verdure.
Bernard de Ventadour
... de Guillaume Arnaud pour y boire son vin, répond celui de Catherine d Médicis, envoyant au Pape la tête embaumée de Coligny (le pape ordonna aussitôt une procession pour fêter cet heureux événement). Les vrais spirituels, non plus n'ont jamais beaucoup varié dans leur comportement : ils aiment mieux se laisser tuer que tuer.
Estat ai bobanser s,
J'ai été fanfaron,
Contesdens e fous parler s
Contesteur, et fol, et bavard,
E descordables e sobrer s
Querelleur et arrogant...
Merce, que pesa me, Senber, Deus vertaders
Pitié, car cela me pèse, Seigneur, vrai Dieu
Donc le Mal n'est rien, parce qu'il est sans le Verbe, sans lequel le néant est fait.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que si l'Histoire ne recommence jamais, les fanatiques, eux, se recommencent toujours, et même avec une constance qui surprend : ce sont les mêmes actes, ce sont les mêmes paroles. Aux mots que prononce Raimon d'Alfar après le massacre de l'Inquisiteur Guillaume Arnaud :"Esta be, esta be (cela va bien, cela va bien "! font écho ceux du duc de Guise, trois cents ans plus tard, après l'assassinat de Coligny : "Bien commencé, bien commencé" ! Au "geste de Pierre-Rogier de Mirepoix, réclamant le crâne de Guillaume A