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Citations de René Réouven (122)


Le palimpseste, Watson, est l’archétype
des énigmes criminelles qui nous occupent :
on dissimule une vérité essentielle sous une autre vérité,
plus apparente, mais factice.
Vous avez là une matérialisation paléographique
de l’allégorie de la caverne,
élaborée par ce cher vieux Platon.
On nous fait voir des ombres,
alors que la réalité se trouve derrière…
à découvrir.

(La tragédie des Addleton)
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[Dédicace]

Au maître Arthur Conan Doyle,
qui me pardonnera d’avoir accroché
quelques wagons supplémentaires à sa locomotive.
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Sans doute en est-il des cités comme des individus :
une fête trop intense leur procure des lendemains moroses.

Quand j’arrivai à Chicago, le 9 septembre,
sous un ciel dont l’automne précoce avait déjà chassé le soleil,
la ville gardait les traces de l’exposition universelle
qu’elle avait subie l’année précédente.
Perspectives corrompues,
paysages éventrés,
certains des sites avaient été récupérés,
mais d’autres, laissés à l’abandon,
étaient devenus des nécropoles lugubres,
hantées par les vagabonds et les voyous.

Durant tout le trajet que j’accomplis en fiacre
de la gare jusqu’au siège de la Michigan Insurance,
je fus frappé par les sinistres dépouilles de cette liesse.

Burnham, architecte de l’exposition Christophe Colomb,
n’était plus là pour contempler les vestiges dégradés de son œuvre,
mais les Chicagoans devraient encore longtemps s’habituer
aux panoramas désolés
qui balafraient la ville.
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Pendant le trajet, vous ne m’avez posé aucune question et si,
au jour du Jugement dernier,
bonnes et mauvaises actions sont mises en balance,
je suis sûr que cette discrétion
pèsera lourd en votre faveur.

(Le ver)
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Le long des quais, un gigantesque terreplein avait été aménagé,
pour recevoir les marchandises, et, sur leurs rails,
des wagonnets chargés à déborder étaient sans cesse poussés
vers les monte-charge menant au passerelles de déversement
par les manutentionnaires des London Docks
dans une fumée dont les volutes voilaient la clarté lunaire.

Quelques policemen arpentaient les lieux,
surveillant sans conviction les montagnes de denrées condamnées
élevées aux bords de l'esplanade :
viandes avariées, céréales grouillantes de vers, thés éventés,
mauvais tabacs de contrebande…

Des ombres suspectes apparaissaient tout autour,
spectres de la misère ou de la cupidité
venus se repaître des déchets des hommes.

(Le bestiaire de Sherlock Holmes / Le rat)
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Il lisait, tenant à bout de bras un livre
dont je pus distinguer le titre,
à travers le verre sale des vitrines :
c'était "Pelham", de Bullwer-Lytton.

Ses lèvres remuaient, épelant chacune des syllabes,
mais le texte paraissait l'avoir plongé dans une attention
qui confinait à l'hypnose.

Ma perplexité s'accrut.
Comment un vieux marin pouvait-il lire du Bullwer-Lytton ?
Et d'ailleurs, comment peut-on lire du Bullwer-Lytton ?

(Le bestiaire de Sherlock Holmes / Le rat)
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- Pensez-vous qu'elle soit une espionne, Holmes ?

- Elle est trop belle pour ne pas être une espionne.

(Le bestiaire de Sherlock Holmes / Le cormoran)
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Le long des quais, un gigantesque terreplein avait été aménagé,
pour recevoir les marchandises, et, sur leurs rails,
des wagonnets chargés à déborder étaient sans cesse poussés
vers les monte-charge menant au passerelles de déversement
par les manutentionnaires des London Docks
dans une fumée dont les volutes voilaient la clarté lunaire.

Quelques policemen arpentaient les lieux,
surveillant sans conviction les montagnes de denrées condamnées
élevées aux bords de l'esplanade :
viandes avariées, céréales grouillantes de vers, thés éventés,
mauvais tabacs de contrebande…

Des ombres suspectes apparaissaient tout autour,
spectres de la misère ou de la cupidité
venus se repaître des déchets des hommes.

(Le rat)
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Il lisait, tenant à bout de bras un livre
dont je pus distinguer le titre,
à travers le verre sale des vitrines :
c'était "Pelham", de Bullwer-Lytton.

Ses lèvres remuaient, épelant chacune des syllabes,
mais le texte paraissait l'avoir plongé dans une attention
qui confinait à l'hypnose.

Ma perplexité s'accrut.
Comment un vieux marin pouvait-il lire du Bullwer-Lytton ?
Et d'ailleurs, comment peut-on lire du Bullwer-Lytton ?

(Le rat)
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J'ai dit plus haut que les docks de Londres constituaient un monde à eux seuls.
Il faut prendre cette formule au sens le plus littéral.

Non seulement s'y côtoient des gens venus des cinq continents,
Américains, Russes, Arabes, Nègres, lascars, Chinois, Portugais et Scandinaves,
mais encore ce formidable bazar brasse toutes les classes sociales
de notre métropole,
le temps d'une heure, d'une formalité administrative,
d'une transaction commerciale
ou simplement d'une curiosité.
Les charretiers croisent les dandies,
les commis, plume derrière l'oreille, interpellent les matelots,
c'est une faune fiévreuse, frénétique,
une houle humaine où surnagent les couvre-chefs les plus variés,
du bonnet de laine au chapeau haut de forme,
dans une bousculade incessante dont les pickpockets font tout leur profit.

Cohue titanesque, vacarme infernal
où les chevaux hennissent, où les essieux crient,
où les poulies grincent, où les portefaix s'injurient,
on se demande si l'on est à terre ou sur l'eau, tant,
le long des chenaux,
les gréements frôlent les murs,
en lisière d'une forêt de mâts et de voiles
qui jette son ombre jusqu'à l'intérieur des maisons riveraines.

A des miles à la ronde, l'air empeste le sel, les épices,
le crottin et la sueur…

(Le rat)
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- Pensez-vous qu'elle soit une espionne, Holmes ?

- Elle est trop belle pour ne pas être une espionne.

(Le cormoran)
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Voyez-vous, mon cher monsieur, la difficulté principale de notre tâche vient du fait
que nous n’avons pas affaire à des malfaiteurs
obsédés par le profit.
Notre propre ardeur est ainsi freinée
par la foi dont nous devons bien créditer nos adversaires,
et l’explosif le plus dangereux manié par les libertaires,
c’est encore cette forme pathologique de la bonne conscience
qu’on appelle le fanatisme.
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Je me présentai à la direction des Dons et Legs vers les trois heures.
Sinistre bâtiment, en vérité,
façade grise et sans relief
surmontée d’un drapeau dépenaillé
insensible à la brise du premier printemps.
Sous la voûte parcourue de courants d’air qui ouvrait rue Vaneau,
je m’adressai à un gnome solennel,
coiffé d’une monumentale casquette galonnée.
Il me prodigua des explications extrêmement confuses,
dont je me promis d’arguer éventuellement
pour justifier mes errances et mes indiscrétions.
Il fallait, en tout cas, monter un escalier…

Je me trouvai bientôt perdu dans un labyrinthe obscur
aux relents de catacombe,
qu’éclairaient d’étroites fenêtres ou,
de loin en loin,
des quinquets agonisant d’un gaz trop mesuré ;
pénombre blafarde résonnant de bruits furtifs,
accablée de silences soudain rompus par des voix aussitôt assourdies
et comme effrayées par leurs propres éclats.
Je pensai irrésistiblement à certaines ruelles crépusculaires de Spitalfield ou de Limehouse,
dont des assassins obstinés, hantés par l’esprit du crime,
ont fait leur terre d’élection.

Mais qui, dans cette paisible retraite administrative,
pouvait avoir l’idée de tuer ?
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Il a eu une mimique comique, sorte d’hommage réticent
rendu par l’intelligence à l’instinct.
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Il a eu une mimique comique, sorte d’hommage réticent
rendu par l’intelligence à l’instinct.

(L'assassin du boulevard)
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— Ainsi, vous pourriez sans remords supprimer une vie humaine ?
Il m’a répondu, d’une voix douce :
— Et de combien de morts sont responsables ceux qui gouvernent le monde, madame ?
Morts dans les guerres,
morts dans les bagnes,
morts dans les mines,
morts de misère…
— Et vous-même… ?
— Moi-même, a-t-il dit tranquillement, j’envisage de tuer un jour le pape et le roi d’Italie.
Je me suis écriée, suffoquée :
— Quoi, tous les deux ?
— Pas à la fois, a-t-il précisé.
Ils ne sortent jamais ensemble.

(L'assassin du boulevard)
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— Ainsi, vous pourriez sans remords supprimer une vie humaine ?
Il m’a répondu, d’une voix douce :
— Et de combien de morts sont responsables ceux qui gouvernent le monde, madame ?
Morts dans les guerres,
morts dans les bagnes,
morts dans les mines,
morts de misère…
— Et vous-même… ?
— Moi-même, a-t-il dit tranquillement,
j’envisage de tuer un jour le pape et le roi d’Italie.
Je me suis écriée, suffoquée :
— Quoi, tous les deux ?
— Pas à la fois, a-t-il précisé.
Ils ne sortent jamais ensemble.
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Physiquement disgraciée, elle compense ses frustrations sentimentales par la boulimie, si bien qu'à dix-huit ans, l'âge de la sveltesse, la voilà déjà enveloppée, ce qui n'en fait pas un cadeau pour autant. Ajouterai-je que son quotient intellectuel est inversement proportionnel à son tour de taille ?
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Au dernier échelon des ATOS, on compte surtout des Portos, ce qu'Alexandre Dumas n'avait pas prévu.
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Que voulez-vous, nous autres, élevés dans la parcimonie, restons soumis à nos viscères. La gamelle nous tient lieu de crémaillère et notre calcul quotidien intéresse moins le nombre de calories que celui des fonds nécessaires à nous les procurer.
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