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Citations de Rim Battal (47)


Entre repos et mouvement
cause et effet
le corps âprement gagné
s’immobilise
en chien de fusil

Viens chercher, s’entend-il crier
Viens chercher
Mais lui attend
la détonation dernière du maître fatigué
le feu dernier du maître sans munitions
pour lui sauter au cou
arracher une fois pour toutes
son droit le plus élémentaire
à tuer seul et pour son compte
ce que bon lui plaît
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le sentiment d’être un nouveau colosse de Rhodes,
certains jours – un pied de chaque côté de la méditerrannée – et d’autres, la sensation d’avoir le cul qui s’érode entre deux chaises
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Ce pays est beau
Oh oui oui oui
répondent les gens beaux

Les gens sont adorables
Oh oui oui oui
répondent les gens adorables

Il y a le soleil tous les jours
Oh oui oui oui
répondent les peaux Oréales, se secouent les cheveux d’or et les lèvres hyaluroniques
Sans ironie aucune
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*Stalingrad
(Source : Wikipédia)

La situation stratégique globale
Adversaires épuisés
Une course contre la montre

La campagne de quarante-deux
Les échecs soviétiques du printemps quarante-deux
L’offensive allemande de l’été quarante-deux

Le plan initial
Les modifications
Bilan du plan bleu

Stalingrad : verrou sur la route du Caucase
Enjeux stratégiques
Enjeux symboliques

Déroulement de la bataille

L’avancée allemande vers la ville
Rapport de forces
Forces en présence
Conditions de combat

Perte
Prisonniers
Impact psychologique
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Halal

Noiseuse notoire, Nezha au regard noir,
traverse la salle en babillant, sa voix
recouvre le bruit des seaux en caoutchouc
qui s’entrechoquent, le bris de l’eau et les
cris des petites aux peaux neuves
qui gigotent dans les bassines

Ici, on n’entend aucun téléphone sonner
Ici, il n’y as de réseau car on est au
hammam

Des mémés claudiquant comme des crabes
traînant leurs corps ankylosés par les ans
succèdent à des Vénus rasées à blan
aux fesses immenses écrasées sur le sol
Une madone au dos exsangue
dans la bleue lumière d’une vitre teinte
me guigne lorsque, molle,
allongée sur le ventre je regarde
une femme enceinte
elle qui ne peut pas faire comme moi
semble pourtant triomphante
de son enfant prochain j’imagine que
ce doit être
un mâle

Je tends la main et touche ma toison
Combien de femmes ont-elles
avant moi rêvé sur ce marbre
écru et chaud de sucer
ici-même un sexe aimé d’ouvrir
le leur à deux mains et dire
eat me I’m halal
leurs peaux mortes qui voyagent
vers le caniveau et s’y confondent
ont-elles reçu tous ces baisers
dont je me vante tant ont-elles
été aimées comme mes lambeaux et tous mes recoins

jusqu’à ce que le cœur batte dans le sexe
jusqu’à ce que le sexe devienne le centre de tout
écrin de l’âme si cela veut dire quelque chose à quelqu’un

La dame qui m’exfolie les fesses avec un gant de crin
m’explique lasse qu’elle ne rêve qu’à raccrocher ce dernier
me parle de cette femme violée par son mari policier
et son meilleur copain
me dit son bonheur de ne pas être à sa place
me dit son bonheur d’être dite vieille fille.

Ses yeux brillent avec lenteur et sa chair.
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Dieu est gentille, il suffit de demander

Il devait être 3h20 quand le temps s’est endormi.
Clameurs des vents
éternels et des pluies
berceuses et voix amies

J’entendis la tienne, la sienne, la leur. Dieu était nue et marchait dans mon appartement. Elle me disait : « c’est maintenant, l’heure est venue
il n’y a plus de saisons… que veux-tu… »
« Rien, lui dis-je. Les jours vont et viennent toutes les nuits c’est l’été la fièvre et mes journées sont toutes hivers l’automne arrivera bien dans quelques années. Peut-être un printemps.
Je me languis du printemps.
C’est pour quand le printemps ? »

Près de la fenêtre, presqu’envolée
Elle me dit, sac de temps sur le dos :
« combien tu veux ? »
« Je veux un printemps et demi »
Cliquetis des clés dans sa poche.

Il devait être 13h10 quand le temps s’est arrêté.
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Hot couture

Il fait un temps à se pendre

Il pleut des cordes
Et ma vie ne tient qu’à un fil
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Chaque note de musique allait loger comme une balle
dans mes doigts mes orteils mes tempes mes flancs
et toutes mes extrémités je me suis crue
musicienne quand j'étais danseuse

(p.133)
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Elles s’appellent Jenny, Violetta,
Stoya, Kali et Cristal, Sahara, Mia Khalifa, Paloma, Jenna Jameson, vénus adorées, mes vixen, mes héroïnes, horizontales debout, mes amours, mes sœurs, odalisques puissantes, mes amies, mes psys, mes guérisseuses, mes ouvreuses, mes nounous, mes doudous, mon ascendance, ma descendance, Atalantes massives, vestales transgressives, mon ossature, ma chair, ma paix, my beloved chéries, zouinati, hbibati, khouatati, kbibati, mes pirates, mes corsaires, mes stars, mes modèles, mes corps signés, siglés, sanglés, sanglants de vitalité
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c’est tout un paysage classé et sauvage
intelligent, me connaît comme ma poche
patrimoine mondial de l’UNESCUL
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Celle que j'étais il y a dix ans
est un peu plus qu'un souvenir
celle que j'étais il y a vingt
est une simple pierre blanche
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Il y a vingt ans
un été semblable
j'étais avec mes parents
le club avait un nom autre
j'avais le même nom
et les mêmes rêves contrariés
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Je voulais être reine
et je voulais n'être rien du tout

je suis devenu poète
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L'éternelle contrariété est le destin de contradiction
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Huit jours sans masque
j'accepte de nouveau
mon visage de naissance
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Quelques heures seulement
avant qu'il ne mue
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Et renaisse
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Sous l'eau la figure face au large se demande ce que les courants lui ramèneront des profondeurs. Qui viendra lui demander des comptes. Qui viendra lui prendre ce qu'elle n'arrive pas à obtenir. Que viendra défaire son visage comme elle en défait deux fois par jour. Se demande moi de la nuit.
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Le paradis n'est pas un lieu pour une vierge
si vierge il y a - car
que cela veut dire enfin puisqu'
aucune peau n'existe et auc'
un sang

il a fallu que je justifie un jour d'un mythe
par un papier signé et sérieux
que j'y appose mes empreintes
moi qui ne crois pas

la nuit m'a saisie ce jour-là
m'a nommée violence

ce grain de beauté est le baiser
qu'elle a laissé sur ma joue :

j'ai dit adios à mon surmoi
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Je tire le rideau sur les souvenirs mais le rideau est passoire
par ses trous le souvenir envoie ses enfants illuminer
mes reniements
m'embrassent
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J'ai ovulé dans la culotte
en voici un autre qui ne connaîtra pas l'enfance
fort heureusement
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Le cumulonimbus qui avance vers nous
menace le jeu et la vacance
-----
Le parent a l'avantage d'être né avant
il a ce coup d'avance des dieux
et comme les dieux essuiera tôt ou tard
la merde sur les murs de la foi qui détale
-----
Le parent
ou tas qui gît sur le transat
de tout le poids de l'année
est appelé genitore en italien

[Dans mon imagine estival
le mot se dresse en italique]
-----
L'orage est prédit pour la région
panique : rien à faire d'autre
sur l'île que nager
et je n'ai pas d'imagination
ne de corps à
[couvrir d'un]
baiser
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Vu
le bois de mon aisselle
sur une photographie
envoyée par mail
ma mère me somme de
contraindre la nature encore
en ce lieu délicat

de correspondre
——
Il est vrai que ne figure pas sur le menu
de la formule All inclusive
une récréation sans les mères
autrement, on s'y bousculerait
davantage
——
Le persil qui dépasse du panier
n'a pas la meilleure des presses
pourtant le panier est de bon goût
et le persil entretenu aux huiles
essentielles
——
Face à la piscine
jambes écartées
mine de rien
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J'ai gardé de l'enfance le goût
du poème
du dessin
et le pipi dans la piscine [sans scrupule]
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IV
La nuit je cède place à une autre
qui est moi aussi mais qui n’en fait
qu’a sa tête que je maîtrise
encore moins que moi le jour

nous partageons la même maison
je la déplace et la nourris
elle me fait voyager
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j'ai ovulé dans ma culotte
en voici un autre qui ne connaîtra pas l'enfance
fort heureusement
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