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EAN : 9791027803118
171 pages
Le Castor Astral (17/02/2022)
4.17/5   15 notes
Résumé :
Anthologie réunissant les poèmes les plus marquants de Rim Battal ainsi que de nombreux inédits. Evoquant le corps, la sexualité, la maternité, les rapports au pouvoir dans l'amour filial, sa poésie s'inscrit dans une tradition esthétique où l'intime est politique et esquisse un nouveau modèle de féminité. ©Electre 2022
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Éclatante, une somme provisoire d'extraits de la poésie incisive, ironique, cruelle et joueuse de Rim Battal au cours de ces sept dernières années.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/10/note-de-lecture-mine-de-rien-rim-battal/

Publié en février 2022 au Castor Astral avec une superbe préface d'Arthur H, ce petit livre de poche reprend de larges extraits de la poésie de Rim Battal déjà publiée dans « Vingt poèmes et des poussières » (2015), « Latex » (2017) et « Transport commun » (2019) aux éditions Lanskine, ainsi que dans « L'eau du bain » (2019) aux éditions Supernova, comme dans « Les quatrains de l'all-inclusive » au Castor Astral déjà, et y ajoute de précieux et redoutables inédits (ou presque inédits, certains textes ayant pu se glisser dans une récente anthologie collective), regroupés sous le titre joueur et signifiant « Embrasser avec la langue ».

Voici donc une bien belle occasion de se plonger à peu de frais dans l'approche vivante et incisive, ironique sans surplomb, capable de mêler facettes soyeuses et griffures nettes, qui caractérise la poésie de Rim Battal. Comme le dit si justement Arthur H dans sa belle préface : « Cette conscience facétieuse parfois, ce scalpel tendre, d'une cruauté désolée (la justice est cruelle), qui est en quelque sorte condamné à être original et donc ironique. La légèreté comme arme de destruction massive. »

Capable de tant de fulgurances langagières cruelles (on songera parfois, au détour d'un vers libre, à l'inventivité du Fred Arnoux de « Merdeille », par exemple, ou au regard multi-décalé de la Millie Duyé de « Cabane »), Rim Battal concocte une poésie démonstrative et argumentative qui refuse néanmoins le diktat du déroulé paisible et logique, une poésie conçue pour embrasser et mordre à la fois, une poésie qui épouse en puissance la vocation de la lecture à voix haute, une poésie qui voudrait aussi, comme le dit avec adresse la carte d'identité poétique figurant en fin de recueil, « que les femmes et les mères deviennent sujets regardant et non plus objets regardés » et « qu'elles comprennent que l'érotisme est un super pouvoir et non quelque chose d'impudique, de honteux à cacher ».
Lien : https://charybde2.wordpress...
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J'ai découvert R.Battal dans le numéro 3 de la revuesoeurs consacré au printemps zt j'ai eu envie d'en lire plus !

Ce livre est une anthologie, il reprend divers textes déjà publié dans de précédents recueils ainsi que quelques inédits. Un bon moyen de découvrir l'oeuvre de cette poétesse !

Le recueil alterne entre textes de quelques lignes ou de quelques pages, prose et vers et aborde de nombreux thème : famille, amours, sexualité, migration, féminisme …  Vous trouverez forcement des textes qui vous toucheront !
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Dans cette anthologie qui regroupent plusieurs poèmes marquants et inédits de l'oeuvre de Rim Battal, les mots évoquent le corps, les émotions, l'amour filial, la sexualité ou encore la maternité.
Des sujets d'actualité ou de la vie quotidienne dans une poésie très musicale et truffée de répliques chocs ou de jeux de mots percutants.

Pour la néophyte que je suis dans la poésie, je me suis laissée séduire par le phrasé, parfois cru, parfois doux, qui éveille, réveille et résonne en moi, ravivant parfois un souvenir ou une impression..
Une poésie féminine, intime, comme un regard par le trou de la serrure, et ça a du chien !

Lien : https://www.instagram.com/ne..
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"Toute la poésie de Rim Battal est faite d'un attachement viscéral à la vie"

(Re)découvrez notre chronique dans son intégralité entre les pages numériques de notre bimestriel littéraire et culturel en ligne le dernier dimanche tous les deux mois...
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Vernaculaire

Quatorze heures, Tzara

La nudité tranquille de son corps comme élément
de langage d’une certaine nécessité
écrire sa nudité le plus tard possible
son corps tranquille et nu sur les draps

Nous prenons le temps que nous n’avons pas
nous folâtrons sur le coton d’Égypte
légers et nus

Parler de sa nudité
de sa façon d’être nu
la façon qu’a son corps d’être nu
la tranquillité caniculaire de son corps nu
comme élément de langage
d’une nécessité certaine :
le fer est sans issue pour les étoiles

Son corps tranquillement nu
solide et sain métal de transition ; fer
malgré l’abandon malgré la forêt
emballage tranquille de la terrible marée qui afflue
vers ma main quand je le caresse

Ce n’est pas un cinq à sept : nous cueillons le temps
son corps nu, tranquille, nom vernaculaire du désastre
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Tentative de comprendre : de la mort comme expropriation. Comme arrachement au corps, habitat primaire de ce qui est communément admis comme l’âme. Le shopping comme palliatif. L’addiction de ma mère au shopping, par exemple, est l’espoir de conjurer sa mort – qu’elle estime – prochaine, imminente. Longtemps j’ai cru qu’il s’agissait de panser une misère sexuelle ou la séparation avec ses enfants. Moi d’abord. Mais il s’agit plutôt de s’attacher, bec et ongles, à des choses matérielles, s’accrocher à, planter des pics, mordre à pleine bouche la terre, sa surface pour esquiver le trou, se lester, jeter des ancres : les habits, les torchons, les éponges, les passoires, les casseroles, les vernis à ongles, les habits pour les bébés, les nouvelles lampes, le nouveau canapé, le nouveau tapis, le nouveau caftan. Elle ne se répare plus. Elle laisse son genou en vrac, ses dents en ruine, ses articulations rouiller, ferme les yeux sur son mal d’estomac. Elle achète. Elle ne consomme pas. Elle entasse ou offre : elle se dissémine ; se répand. (« L’eau du bain »)
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Non, il ne s’agit ni de perte
Ni de gain
Simplement des selfies
Qui se font
Et s’oublient soudain
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Faim

Des corps ont passé et ton poing
Nu de tout poids
S’obstine à croire à la pertinence
Du coup qui part seul
Comme seul argument

C’est la table qui le reçoit
Il n’y a pas mort d’homme

Quel dommage ! Nous aurions
Eu peut-être un nouveau jour
Férié pour servir au dehors
Une soupe à la rue pleine
De dents qui croient
À la morsure comme seul argument
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L'épuisement. Ce n'est pas la fatigue, l'épuisement.
C'est la fuite de toute substance de la tête par les pieds qui fait flaque entre les jambes comme si dans un accès de démence, l'on eut pissé son âme.
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Videos de Rim Battal (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rim Battal
Appétit, sexualité, maternité : voilà quelques domaines où les femmes subissent encore des injonctions oppressantes, parfois contradictoires. Désir bridé, appétit réprimé ou corps bafoué, l'histoire est traversée par la volonté de contrôle et d'assignation du corps féminin à des fonctions déterminées par d'autres qu'elles. À travers l'échange entre deux autrices qui placent le corps de la femme au coeur de leur travail, cette rencontre évoquera la façon dont les mouvements féministes abordent le rapport à la nourriture et au corps, et comment l'écriture, la littérature et la poésie contribuent à renverser la donne en libérant le corps féminin de tous ces carcans.
Rim Battal est artiste, poétesse et journaliste, autrice de plusieurs recueils de poésie parus chez LansKine, Supernova et au Castor Astral. Elle crée des performances qui associent poésie, écriture et arts visuels. Lauren Malka est autrice, journaliste et podcasteuse. Elle écrit notamment des chroniques pour le magazine Causette, a participé à plusieurs recueils féministes collectifs et a publié en 2023 un essai aux éditions Pérégrines Mangeuses. Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l'excès.
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos et traduite en LSF.
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