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Citations de Robert Macfarlane (26)


Avec les montagnes, l'écart - l'ironie - entre l'imaginaire et le réel peut être suffisamment large pour tuer.
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Les « pistes de rêve » suivies par les Aborigènes d’Australie font également converger la marche, le savoir et la mémoire. Selon cette cosmogonie, le monde fut créé durant le « temps du rêve » : les Ancêtres, émergeant des profondeurs de la Terre, ont découvert à la surface un terrain noir, plat et sans âme. Ils se sont mis à parcourir ce non-lieu et, ce faisant, ont brisé la croûte de la Terre et libéré la vie qui sommeillait juste au-dessous. C’est ainsi que leurs pas ont fait naître le paysage.
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Dans l’Antiquité, les érudits irlandais étaient réputés pour leur pratique de la « navigatio », […] voyage entrepris en bateau, itinéraire circulaire de l’exode et du retour. […] Il s’agissait d’apprendre à repérer les signes de l’étrangeté afin d’être plus attentif aux significations de son propre temps et de son propre environnement – géographique, spirituel, intellectuel.
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Ce livre tente d'expliquer comment une telle chose est possible, comment une montagne peut parvenir à "posséder" si totalement un être humain, comment peut naître un attachement si extraordinaire pour ce qui n'est, après tout, qu'une masse de rochers et de glace. Voilà pourquoi il examine non pas comment les gens ont exploré les montagnes, mais comment ils ont imaginé qu'ils le faisaient, comment ils les ont ressenties et perçues. Voilà pourquoi il ne se préoccupe pas de noms, de dates, de sommets et d'altitudes, comme les histoires classiques de la montagne, mais de sensations, d'émotions et d'idées. Ce n'est en fait pas du tout une histoire de l'alpinisme, mais une histoire de l'imagination.
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Les mots « pèlerin » et « pèlerinage » sont aujourd’hui, en tout cas pour le profane, entachés d’une piété ennuyeuse. Pourtant, les gens que j’ai rencontrés au cours de mes promenades étaient des improvisateurs aussi modestes qu’inspirants. Tous attendaient de la marche qu’elle donne un sens à leur existence ; certains très simplement, d’autres de manière plus complexe ; certains pour un moment, d’autres pour la vie.
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Il nous manque – il nous faudrait – un mot pour désigner ces lieux où l’on fait l’expérience d’une « transition », du passage d’un paysage connu à « la face cachée de la Lune » que mentionnait Burroughs, ou au « pays nouveau » que décrit Hudson, ou à l’« autre monde » qu’évoque Berry : un lieu où l’on ressent, où l’on pense de manière sensiblement différente.
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Il m'a fallu des années, des siècles
pour grandir ;
A ta hache, à ta scie, il faudra des secondes.
Ton cœur est-il en bois, bûcheron, m'entends-tu?
Et ceux qui t'envoient ont-ils un cœur
de pierre ?

(dans "bois de cœur")
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Si vous avez déjà vu des empreintes de lapin sur la neige, vous savez qu’elles ressemblent à un masque de fantôme, ou au visage du crieur d’Edvard Munch : les deux pattes arrière, bien parallèles, forment deux yeux oblongs ; juste en dessous, légèrement décalées, les pattes avant dessinent un nez et une bouche ovale. Ces milliers d’yeux creusés dans la neige m’observaient.

Les humains sont des animaux, et comme tous les animaux ils laissent des empreintes en marchant ; des signes de leur passage sur la neige, le sable, la boue, l’herbe, la rosée, la terre ou la mousse. La langue de la vénerie dispose d’un terme particulier pour désigner ces marques : les « voies ». Les « voies » d’un animal permettent de suivre sa piste. Nous avons tendance à oublier que nous laissons des empreintes, nous aussi : la plupart de nos déplacements s’effectuent désormais sur du béton ou de l’asphalte, deux matières qui résistent à l’impression.
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Les chemins et leurs jalons ont toujours été pour moi une source de tentation : ils m’incitent à regarder plus haut, plus loin et même au-delà. Le sentier séduit l’œil, mais aussi l’œil de l’esprit. L’imagination ne peut s’empêcher de prolonger la ligne qui sillonne la terre ; vers l’avant dans l’espace, mais aussi en arrière dans le temps, pour faire surgir l’histoire de la route et de ceux qui l’ont empruntée.
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Oui, c'était un chemin de légende avant d'être un chemin de pierre, et j'en ai suivi la piste mémorielle avant la piste matérielle, remontant d'indice en indice d'abord, de cairn en cairn ensuite. Comme une chanson folklorique, un poème oral ou l'une des routes maritimes de Ian, son itinéraire variait légèrement avec chaque nouveau récit.

(P187)
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Helen reçoit dans une boîte ce qu’on a retrouvé dans les poches de Thomas. Il y a son journal intime, qui contient une photographie, un bout de papier et une lettre froissée. C’est une lettre d’elle. Et une photo d’elle. Sur le bout de papier, il y a des adresses et des noms ; et, au verso, trois lignes griffonnées au crayon :

Où chaque virage mène peut-être au paradis
Ou chaque angle dissimule peut-être l’enfer
Brillent les routes comme la rivière sur la colline après la pluie.

Que regardait Thomas en écrivant ces derniers vers dans son carnet d’Arras ? Les antiques chemins de son « Pays du Sud » ou les couloirs militaires criblés d’obus qui serpentent vers le front ? Les deux, sans doute, entremêlés dans sa vision, puisqu’à leur manière les uns avaient mené aux autres.
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J'ai imaginé chaque oiseau tirant un fil derrière lui, et l'étoffe que produirait ce célèste métier à tisser .
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Cílek a conçu des « règles du pèlerin ». Les deux plus mémorables sont la règle de l’écho : « Un lieu réduit qui éveille en nous un écho vaut mieux qu’un lieu de grand pèlerinage » ; et la règle des correspondances : « Un lieu dans le paysage correspond à un lieu dans le cœur. »
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Deux jours avant le solstice d’hiver, ce grand retournement des flux terrestres. Tout au long de cette journée glacée, la ville et la campagne environnante étaient restées figées, comme en suspens. Cinq degrés au-dessous de zéro ; une terre caparaçonnée. Dans les nuages, une neige qui ne voulait pas tomber. Là-bas, dans les banlieues, les écoles étaient fermées, les gens confinés, les trottoirs glissants et les routes verglacées. Le soleil suivait dans le ciel une courbe aplatie. Puis, juste avant le crépuscule, la neige s’était mise à tomber, cinq heures d’affilée, se déposant par couches successives au rythme de trois centimètres par heure.

(INCIPIT)
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Levez les yeux par une nuit sans nuages et vous pourrez peut-être voir la lumière émise par une étoile située à des trillions de kilomètres, ou distinguer les
cratères creusés sur la Lune par des chutes d’astéroïdes, mais des mondes qui s’étendent sous nos pieds, nous ne savons presque rien
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Telle est souvent ,en effet , la double exhortation que nous adressent les vieux paysages :il veulent être perçus dans "alors" , mais éprouvés dans un "maintenant" .
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Quel héritage allons-nous laisser non seulement aux générations qui nous succèdent, mais aussi aux ères et aux espèces qui nous succèderont ?
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L’aversion qu’inspirent les sous-sols est bien enfouie dans la langue. Nombre des métaphores que nous utilisons chaque jour glorifient la hauteur et méprisent la profondeur. Vaut mieux se sentir « remonté » que « déprimé » ou « abattu ».
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D’une culture et d’une époque à l’autre, ce sont toujours les trois mêmes tâches : protéger ce qui est précieux, produire des choses de valeur, reléguer ce qui est nuisible.
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Depuis toujours, l’homme confine dans le sous-sol ce qu’il craint et souhaite écarter, mais aussi ce qu’il aime et souhaite sauver
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