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Citations de Ron Rash (747)


Les morceaux d’écorce craquaient et se brisaient sous les dents d’acier. Ils établirent leur rythme et bientôt des monticules de sciure se formèrent à leurs pieds, pareils au temps qui s’écoule par l’étranglement d’un sablier.
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T'as fait ce que tu devais faire, je me disais. Détends-toi, maintenant, profite du paysage et laisse filer tes pensées.
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J'avais grandi en sachant qu'il n'y avait pas d'avenir ici, que Jocasse serait tôt ou tard recouverte par les eaux, je ne m'étais donc jamais permis de m'y attacher comme l'étaient maman et papa. J'avais toujours su qu'un jour ou l'autre je devrais partir.
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J’apprenais que quitter un lieu n’était pas aussi simple que de faire ses valises et partir. On en emportait une partie avec soi, qu'on le veuille ou non.
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Les cendres noires maculaient les sabots et les antérieurs des chevaux, tandis que le couple traversait la vallée. Ils passèrent devant des bûcherons épuisés, occupés à débarrasser leur visage et leurs bras de la couche de suie; ce n'était pas tant à des mineurs qu'ils ressemblaient qu'à ces musiciens de jazz, grimés en noirs, qu'on appelait les blacks minstrels, en train de se démaquiller après une représentation.
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Serena s'immobilisa au sommet de la crête avant de commencer la descente. Un brouillard qui s'attardait avait laissé une épaisse brume au pied de l'escarpement, mais le soleil matinal resplendissait au sommet. On aurait dit que les fils de lumière s'étaient entremêlés aux cheveux courts de la jeune femme. Elle était assise bien droite sur le hongre et l'aigle, perchée sur son gant de cuir, semblait avoir été greffée à son bras.
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Ça va jamais aussi mal qu'il y paraît, avait toujours dit maman dans les pires situations.
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Mais on ne peut pas serrer la bride au temps. Il avance sans jamais s'arrêter, nous emportant avec lui quel que soit notre désir qu'il en soit autrement.
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Mais rien n'est solide, ni permanent. Nos existences sont élevées sur les fondations les plus précaires. Inutile de lire des manuels d'histoire pour le savoir. Il suffit de connaître l'histoire de sa propre existence.
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C'est peut-être le plus grand bienfait que nous accorde l'enfance, ai-je songé tandis que papa posait mon assiette devant moi, de croire que jamais rien ne change.
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Quand j'ai atteint la route goudronnée, le crépuscule avait pris l'étrange couleur qu'il a toujours en août, un rose teinté de vent et d'argent. Cette couleur m'avait toujours donné l'impression que le temps avait on ne savait trop comment fui hors du monde, le passé et le présent se mêlant l'un à l'autre.
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Il y a certains choix que l'on fait et dont on a connaissance, pour toujours, jusqu'à son dernier soupir- il ne s'agit là, évidemment, que des mauvais choix.
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Des particules de poussière qui flottent dans la lumière jaune ramènent un morceau d'enfance, davantage une impression qu'un souvenir, d'une ombre de haute taille toujours plus dense au dessus de moi, et puis d'une ascension en apesanteur.
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- Elle a peut-être fait une grosse bêtise. Tu sais ce que ça signifie ?
- Oui, Bill, je sais ce que ça signifie. ça se dit quand quelqu’un se retrouve enceinte.
- Pas "quelqu'un", frérot. Il s'agit presque toujours d'une femme.
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Etre pauvre, ça ne vous rend pas plus noble
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Meeks avait l’impression que sa tête était une ruche, ses pensées y entraient et en sortaient à toute vitesse sans qu’il y en ait une seule qu’il parvienne à retenir et sur laquelle il puisse compter.
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La route, à peine plus large que l’auto elle-même, dévalait le flanc de la montagne en penchant et virant, comme dessinée avec une malveillance d’ivrogne.
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Malgré l’obscurité qui gagnait petit à petit le vallon en dessous, elle laissa le pantalon sécher quelques minutes de plus. Elle s’assit sur la saillie rocheuse et entoura ses genoux de ses bras. Quand elle avait sept ans, elle avait trouvé cet endroit en cueillant des mûres. Petite, le rocher lui avait semblé une énorme main qui la sortait de la tristesse du vallon. Le pire, c’était la maison. Quelles que soient l’heure du jour ou la saison, quel que soit le nombre de lampes allumées, c’était toujours un lieu sombre qui, d’aussi loin qu’elle s’en souvienne, avait toujours senti la souffrance. Mais ici, en haut, la large saillie de granit captait les rayons du soleil et les retenait, l’enveloppait de clarté. La lumière était comme du miel chaud. Des gouttes de rosée sur une toile d’araignée renfermaient des arcs-en-ciel entiers, et la queue d’un lézard des palissades brillait du même bleu que du verre indigo. L’eau étincelait de particules de mica. Parfois Laurel s’étendait à plat dos sur le rocher pour que le soleil tombe plus largement sur elle, mais la plupart du temps, comme ce jour-là, des deux mains elle serrait ses genoux contre sa poitrine, comme si elle était en train d’attendre quelque chose ou quelqu’un. En train d’attendre. Elle avait attendu, attendu dans la maison tout comme ici que sa vie commence, sa vie.
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Laurel songea d’abord à une fauvette ou à une grive, mais – contrairement à toutes celles qu’elle avait déjà entendues – son chant était plus soutenu, si pur, semblait-il, que nulle respiration n’avait à le porter dans le monde. Elle sortit les mains du ruisseau et se releva. Elle repensa à l’oiseau que Mlle Calicut avait montré à sa classe. Un perroquet de Caroline, avait annoncé l’institutrice, qui avait déplié un foulard révélant le corps vert et la tête jaune et rouge. La plupart des perroquets vivent dans des pays tropicaux comme le Brésil, avait expliqué Mlle Calicut, mais pas celui-ci. Elle avait laissé les élèves se passer l’oiseau de main en main, en leur recommandant de bien le regarder et de ne pas oublier à quoi il ressemblait, car bientôt il n’en resterait plus, non seulement dans ces montagnes mais peut-être dans le monde entier.
Seize ans avaient passé, pourtant Laurel se souvenait de la longue queue et du gros bec, du vert, du rouge et du jaune si éclatants qu’ils semblaient miroiter. Et surtout elle se souvenait que l’oiseau ne pesait rien dans la soie fraîche du foulard, comme si même dans la mort il conservait la légèreté de son vol. Laurel ne se rappelait pas si Mlle Calicut avait décrit le chant du perroquet, mais ce qu’elle entendait lui paraissait concorder, était aussi joli que les oiseaux eux-mêmes.

(Début du chapitre 1)
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Pourtant ce perroquet, si c’en était bien un, chantait pour de bon, et chantait seul. Laurel contourna à pas furtifs une autre cascade. Le chant devint plus sonore, plus clair, montant non pas du ruisseau mais d’un point proche de la crête. En faisant aussi peu de bruit que possible, elle sortit de l’eau, passa entre des arbres qu’enlaçait de la clématite sauvage, et se glissa dans un fourré de rhododendrons. Toute proche à présent, l’origine du chant à quelques mètres de là. De l’autre côté du fourré, un rayon de soleil filtrait par une percée dans la voûte des arbres. Laurel s’accroupit et avança, écarta une dernière branche de rhododendron aux feuilles épaisses. L’éclat d’une flamme argentée la renvoya en toute hâte dans le taillis, la brillance palpitant derrière ses paupières.
Le chant ne s’interrompit pas. Elle cligna des yeux jusqu’à ce que la brillance disparaisse, et s’approcha de nouveau, non plus accroupie mais à quatre pattes. Par un trou entre les feuilles, elle aperçut une musette, puis des chaussures et un pantalon. Elle leva les yeux, les paupières plissées pour bloquer l’éclat de lumière.
Un homme était assis adossé à un arbre, les yeux clos, et ses doigts sautillaient sur une flûte en argent.
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