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Critiques de Rose Tremain (124)
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Lily. Une histoire de vengeance

Lily a dix-sept ans et rêve la nuit du gibet qui l’attend. Elle a commis un meurtre et, assaillie par la culpabilité et l’angoisse, redoute à chaque instant d’être découverte, en même temps qu’elle espère presque le soulagement des aveux. Alors sa courte vie lui revient en flash-back...





Abandonnée à la naissance, en 1850, aux portes d’un parc londonien, Lily est sauvée du froid et des loups par un jeune policier qui la dépose au Foundling Hospital, cet établissement créé par un philanthrope un bon siècle plus tôt pour recueillir les enfants trouvés. Conformément à la règle de l’institution, le bébé est confié à une nourrice à la campagne, avant de revenir à l’orphelinat six ans plus tard. Brutale et impréparée, la transition est rude entre le cadre aimant et rassurant de cette famille paysanne que Lily avait cru sienne, et la sévérité dépourvue d’humanité des surveillantes, convaincues de devoir mater « des animaux sauvages » nés de « mères dénaturées ».





Aussitôt surnommée « Miss Désobéissance », la fillette devient la cible privilégiée de la plus terrible de ces femmes, Nurse Maud, auteur intouchable de multiples sévices, répétés sa vie durant sur des générations d’enfants jusqu’à ce que parfois mort s’ensuive. Placée à l’adolescence chez une perruquière du demi-monde, Lily reste obsédée par les trois grands marqueurs de son existence : le mystère de sa naissance, l’affection perdue de sa nourrice et la cruauté criminelle de sa tortionnaire. Au point de se rendre coupable du pire, juste au moment où le policier qui la sauva réapparait dans sa vie…





S’inspirant librement de l’histoire du Foundling Hospital pour nous immerger dans l’Angleterre victorienne de Dickens et des soeurs Brontë, Rose Tremain nous propose un récit, fidèle à la tradition romantique, qui fait la part belle à la sensibilité et aux sentiments, au travers d’une héroïne déchirée entre sa conscience et sa volonté de vengeance, entre sa culpabilité et ses espoirs de rédemption, et bien sûr, par les affres d’un amour impossible. Par son abandon, Lily se retrouve coincée dans d’inextricables limbes, comme si pas véritablement née au monde : d’un côté, l’affreuse Nurse Maud, incarnation du Mal absolu, décidée à entraîner au fond de l’enfer cette proie condamnée par un rejet originel ; de l’autre, une mosaïque de personnages tous bons et aimables malgré les duretés de leur quotidien, représentations de ce monde désirable duquel son statut d’enfant abandonnée l’a irrémédiablement chassée. Pour détruire le Mal, Lily devra se compromettre à son tour, se fermant possiblement à jamais le Paradis d’Amour dans lequel elle espérait enfin entrer.





Alors, condamnation ou rédemption, mise au rebut définitive ou nouvelle chance ? Ce sera au lecteur de choisir d’ouvrir ou de fermer la porte laissée entrebâillée à la fin du roman…


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Sonate pour Gustav

Voici un beau roman subtil, où l'auteure compose telle une sonate à mouvements multiples : allegro, andante, menuet, scherzo , une composition instrumentale fine et douce amère, l'histoire d'une amitié indéfectible entre Gustav, et Anton avant, pendant et après la deuxième guerre mondiale autour de Berne,Bâle et Davos , au coeur de ce pays si particulier , entre neutralité bienveillante et maitrise de soi: la Suisse.



Gustav, orphelin de père, celui- ci, lieutenant de police du canton après l' Anschluss, contreviendra aux directives du conseil fédéral en falsifiant les dates d'entrée des juifs autrichiens fuyant la barbarie nazie, il sera radié , déchu de ses fonctions, mourra en de drôles de circonstances ...



Émilie Sa mère , veuve froide et peu aimante , sévère, injuste, pétrie de colère et de chagrin si longtemps, ne cherchera jamais à aimer son fils qui en souffrira longtemps ..



Elle le privera de tendresse même quand il ouvrira un hôtel à Mazlingen et désapprouvera la profonde amitié de Gustav pour Anton ....







Anton, au contraire, fils de parents juifs aimants et protecteurs , pianiste prodige, souffre de problèmes psychologiques , une panique maladive, avant de se produire en scène , toute sa vie Gustav qui l'aime depuis la maternelle où ils se sont rencontrés, le protégera et l'aidera , en garçon attachant qu'il est. N'en disons pas plus .....



A l'aide de chapitres courts, bien construits et des retours en arrière fructueux —-, le roman se termine en 2002....l'auteure assemble une à une les pièces complexes de cette belle histoire d'amour, d'amitié, d'homosexualité, de frustration, de rancoeur , de regrets , d'insatisfaction, la question juive pendant la deuxième guerre est abordée dans ce pays si particulier où les gens se maîtrisent, se comportent avec retenue et courtoisie .

Ils prennent toujours le parti d'être polis, en faisant semblant de ne pas comprendre comment certaines choses ont pu se produire ni pourquoi ...

L'auteure , grande dame des lettres anglaises traite ces sujets avec pudeur et délicatesse .

Elle dépeint les sentiments douloureux et passionnés des deux héros avec tendresse et mélancolie, met à jour secrets et tourments des âmes avec subtilité .

Une oeuvre de qualité .

Cet ouvrage m'a fait penser au roman «  L'ami retrouvé »de Fred Uhlman .

















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Lily. Une histoire de vengeance

Lily, abandonnée en 1850 à l'entrée d'un parc de Londres, nous avoue avoir commis un crime. Elle craint d'être découverte. Elle est âgée à ce moment de 17 ans et travaille comme perruquière. Sa patronne l'apprécie beaucoup pour son habileté manuelle et son aptitude au travail.

À l'office du dimanche, elle semble amoureuse d'un homme. Mystère.

Elle nous fait cheminer avec elle depuis son enfance heureuse dans une famille jusqu'à l'âge de 6 ans en passant pas ses années de cruautés répétées à l'orphelinat.

Elle retrouvera le policier qui l'avait trouvée. Il est maintenant devenu commissaire et n'a jamais cessé de demander de ses nouvelles de loin en loin. Craignant d'être démasquée, elle s'éloigne de lui et sa femme qui lui proposent de la recevoir.

Lily nous fait faire des allers-retours entre son présent de jeune adulte et son passé. On peut souffler entre sa vie agréable à la campagne et sa période cruelle à l'orphelinat où elle va connaître l'amitié, la séparation, le deuil, la souffrance, les privations.

Elle cherche cette femme sans cœur qui l'a abandonnée.

L'écriture de Rose Tremain que je ne connaissais pas est très belle et très imagée.

J'ai relevé une très grande différence entre la personne de Lily et celle qui aurait pu commettre un crime.

J'ai regretté le manque d'éclaircissement sur les faits annoncés dès le début ainsi que certaines longueurs ressenties car je désirais un aboutissement.

Mais sort-on jamais d'une telle histoire de vie, ne s'y englue-t-on pas ?

Mon avis est donc très mitigé et je donne 3 étoiles pour l'écriture.

Je relisais des passages au début lors de sa vie à la campagne.

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Rosie : une enfance anglaise

Merci à NetGalley et aux Editions JC Lattès pour m'avoir offert la chance de découvrir en avant-première cette autobiographie de l'écrivain anglaise Rose Tremain.





L'auteur se remémore son enfance après-guerre et son adolescence dans les années cinquante, au sein d'une famille de la grande bourgeoisie anglaise qui ne cultivait guère l'amour parental. Entre un père absent, une mère indifférente et rigide, et des grands-parents presque hostiles, la petite Rosie ne trouve l'affection qui lui permet de se construire qu'auprès de sa chère nounou Nan, jusqu'à ce qu'elle doive affronter la rigueur des pensionnats de filles, d'abord anglais puis suisses. Douée pour l'écriture et le dessin, Rosie aurait pu poursuivre de brillantes études, si sa mère n'en avait décidé autrement, en cette époque où les femmes ne pouvaient envisager d'autre destin que de servir l'avenir de leur mari. Pourtant, la jeune femme finira quand même par s'affranchir et réussir à suivre sa voie, dans une longue éclosion littéraire qui lui apportera le succès qu'on connaît, un épanouissement dont le symbole identitaire sera la transformation de son prénom en Rose.





Tout n'est que pudeur et retenue dans ce récit que l'on devine douloureux, mais qui, toujours relate objectivement, et jamais ne verse, ni dans l'auto-apitoiement, ni dans la rancoeur. C'est à peine si, ça et là, transparaissent quelques éclairs de souffrance, qui viennent révéler la profondeur des blessures et une émotion par ailleurs soigneusement contenue : nécessaire mise à distance sans doute, si bien révélée dans la manière dont Rose ne mentionne ses parents que par leurs prénoms et à la troisième personne, comme s'ils n'étaient que des étrangers.





C'est donc en filigrane que se révèle au fil du récit la sensibilité de l'écrivain, tissée au travers d'expériences intimes qui ont nourri son oeuvre, et qui a pu s'épanouir grâce à l'attention et l'influence de quelques professeurs d'exception, certains anonymes, d'autres plus célèbres : ils ont en commun d'avoir su partager leur passion pour la littérature, mais aussi d'avoir respecté et encouragé le talent en germe chez leur jeune élève.





Cette bienveillance aura été salvatrice pour l'équilibre de Rosie et essentielle pour l'épanouissement de sa personnalité et de son talent littéraire. Comment ne pas se laisser charmer par l'élégance et la finesse de cette écriture, grâce auxquelles les pages semblent se tourner d'elles-mêmes ?





Ce récit initiatique intime et émouvant est l'histoire d'une métamorphose, l'éclosion de Rose, considérée aujourd'hui comme l'une des plus grandes romancières anglaises contemporaines.


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Sonate pour Gustav

Sonate pour Gustav est l'histoire d'Amitié entre Gustav, orphelin de père, vivant avec une mère pauvre et peu aimante et Anton, fils de parents juifs riches et aimants.

On va comprendre comment les parents de Gustav se sont rencontrés et pourquoi il reçoit si peu d'affectation de sa mère.

Malgré un départ dans la vie peu enviable, Gustav est l'ami que l'on souhaite tous avoir, il est là, toujours là et va avec beaucoup de pudeur aimer et aider ceux qui l'entourent.

L'histoire bouleversante de Gustav se déroule en Suisse entre l'avant guerre et les années 2000.

Le fait que cela se passe en Suisse , pays "neutre" apporte une dimension et un regard particuliers et aura inévitablement un impact important sur la vie de Gustav. "Tu dois être comme la Suisse. (...) il faut que tu sois discipliné et courageux, que tu gardes les distances et que tu sois fort."

C'est un très beau livre et je m'étonne qu'il ne soit pas plus lu et critiqué, c'est dommage. Peut-être un film suivra ?
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Lily. Une histoire de vengeance

Traduit de l'anglais par Françoise du Sorbier



« Lily, lilium, le lys. »

Ce récit m'a fendu le coeur.

Cette enfant commence très mal dans la vie. Elle est abandonnée, le jour même de sa naissance. Heureusement, un jeune policier la sauve. Heureusement ? Vraiment ?

Bien sûr, elle vit, mais dans quelles conditions. Car dans les orphelinats, l'amour n'est pas ce qui est distribué gratuitement, même par des soeurs dont c'est pourtant, me semble-t-il, la vocation.

« Aime ton prochain comme toi-même ». Elles ne doivent pas s'aimer beaucoup.

J'aurais beaucoup de choses à dire, car j'ai été révoltée par les conditions de vie faites aux orphelins à Londres à l'époque victorienne. Mais ce serait dévoiler une grande partie de l'histoire.

Je préfère que vous le découvriez par vous-même.

C'est un récit bouleversant, écrit avec beaucoup d'humanité et sans larmoiements inutiles.

Ne passez pas à côté.

Bonne lecture.
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Lily. Une histoire de vengeance

« Nous sommes juste les porteurs des péchés de nos mères. »

Ces fillettes abandonnées sont obligées de le croire, il paraît que Dieu le pense - ses intermédiaires ici-bas le leur martèlent, en tout cas, entre prières et brimades.

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Bien qu'elle n'ait que dix-sept ans, Lily attend la mort, elle est condamnée. Son crime est encore caché, mais elle sait ne mériter que la potence, et surtout pas l'amour de cet homme qu'elle entrevoit à l'église chaque semaine, qui semble la regarder et qui lui plaît.

Qu'a-t-elle fait pour en arriver là ?

On remonte doucement le fil, avec les premières heures de Lily, bébé abandonné, son enfance heureuse dans une ferme du Suffolk, ses années d'enfer dans un hospice londonien et sa vie actuelle de couturière.

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J'ai beaucoup apprécié quelques romans de Rose Tremain publiés dans les 1990's. J'ai adoré la retrouver avec les aventures de cette adorable petite orpheline, Lily.

Sa plume est sensible et fine, l'auteur sait observer et décrire le monde à hauteur d'enfant sans mièvrerie.

On (re)découvre les conditions de vie des jeunes défavorisés (ou sans famille) dans l'Angleterre du 19e siècle, ainsi que la cruauté et la perversité de certaines "bonnes" (?) soeurs, qu'elles n'ont peut-être jamais cessé d'exercer sur les plus faibles. Il suffit pour le savoir d'écouter des souvenirs cuisants de nos aînées scolarisées dans le privé, de lire/voir 'The Magadelene Sisters' (film de Peter Mullan de 2002, ou autres témoignages sur ces laveries irlandaises tenues par des religieuses). Ces femmes peuvent être très fortes pour humilier & briser, au nom de Dieu, réduire des enfants ou jeunes filles/femmes en esclavage, et trouver des punitions étranges pour des personnes entièrement à leur merci.

Il me semble que leurs collègues masculins ne sont pas en reste, mais je peux me tromper - ça se saurait.

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Pour en revenir à ce livre, j'ai seulement trouvé dérangeante... ...

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• Merci à Babelio et à JC Lattès pour cette belle découverte. J'ai quelques romans à rattraper de cette auteur que j'avais perdu de vue, je m'en réjouis.
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Lily. Une histoire de vengeance

Lily de Rose Tremain publié chez J.C Lattès n'était sans doute pas le roman avec lequel découvrir cette auteure.

Lily est une enfant sauvée d'une mort certaine par Sam Trench un jeune sergent lors de sa patrouille. Confiée à l'hospice des enfants trouvés, elle aura une petite enfance heureuse avant de réintégrer l'hospice à l'âge de 6 ans, l'enfer sur terre.

A présent elle est perruquière , gagne sa vie, a gagné son indépendance mais est minée par la culpabilité. Sam Trench croise à nouveau sa route, il est à présent commissaire de police chargé des homicides.

Rose Tremain écrit fort bien, le cadre historique du roman est fort bien documenté, le sort de ces enfants abandonnés dans les rues de Londres , le servage auquel ils sont soumis, maltraités, affamés, ils sont corvéables corps et âme!.

Lily a vécu tout cela et puis elle a commis l'irréparable. Nous le savons dès la première ligne mais qu'a t'elle fait ? Patience, patience semble être le maitre mot de l'auteure, vous le saurez bien assez tôt à priori avant la dernière page!

Un ressenti très mitigé donc, je n'ai adhéré ni à l'histoire, un sujet traité à de multiples reprises, ni au style de l'auteure, beaucoup trop mélodramatique et larmoyant avec une pointe de récit gothique pour faire bonne mesure.

Déception donc mais je me dois de remercier les éditions J.C Lattès pour ce partage via Netgalley

#Lily #NetGalleyFrance !

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Sonate pour Gustav

Sonate , composition instrumentale à plusieurs mouvements : allegro, andante, menuet , scherzo.

Une partition musicale retranscrite en mots pour raconter deux destins intimement liés ceux de Gustav et d'Anton, mais ici, les mouvements de leur vie ne suivent pas forcément les étapes habituelles du cycle musical.

Rose Tremain pour créer le personnage du père de Gustav s'est inspirée de la biographie de Paul Grueninger, lieutenant de police du canton de St Gall (1891-1972) qui contrevint aux directives du Conseil fédéral et aida , après l'Anschluss, les juifs autrichiens , fuyant les barbaries nazies à pouvoir passer la frontière, s'installer en Suisse ou émigrer.

C'est léger et fort, éthéré et grave, doux et amer.



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Le Royaume interdit

Désarçonnée au départ par l’étrangeté des personnages mis en place, qui se croisent et se recroisent sans jamais réellement interagir, on entre en douceur dans ce récit, à travers le regard de Mary puis de Walter. Ici, l’important n’est pas tant le rapport aux autres que le rapport à soi dans ce long texte où chacun recherche sa propre identité et tente de définir sa vision du bonheur, malgré de profondes tensions familiales. Tandis que Mary / Martin considère que “Rester toujours à la même place vous défigurait.”, qu’il faut évoluer; Walter constate, un peu amèrement : “J’aurai voulu savoir il y a des années que la recherche du bonheur était un droit. A Swaithey, ce n’en était pas un, n’est-ce pas ? – Non, c’était un tort. “



Tout tourne en effet autour de cette ville, qui étouffe les personnages par ses conventions, ses préjugés : là-bas, chacun a sa place, souvent celle de ses parents; chacun est déterminé par sa naissance. Et quiconque tente d’y déroger sera mal vu. Au milieu de tout ça, des caractères écorchés vifs, qui se rendent compte que ce n’est pas leur vraie place, et qu’ils ne peuvent être eux-même ici. Mais leur combat pour la liberté de le penser, et d’agir, sera long : la narratrice les suit de 1950 à 1980. Au-delà des histoires personnelles, c’est donc aussi une évocation des Trente Glorieuses où l’on voit évoluer l’Angleterre, d’une société d’après-guerre rurale, paysanne à une société industrialisée, citadine, où les désirs des individus sont davantage pris en considération.



Malgré tous les obstacles, les luttes et déboires de ces personnages attachants, on ne peut que garder espoir, grâce à un certain humour britannique, une petite dose d’ironie grinçante qui rend ce texte moins cruel, plus lumineux. Dans une ambiance très particulière, Rose Tremain nous emmène donc dans un monde doux-amer, peuplé d’êtres rationnels portant chacun leur grain de folie et leurs désirs secrets.



Un livre à l’abord un peu difficile, mais qui finit par passionner.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Rosie : une enfance anglaise

Rosie , c’est un roman autobiographique de l’auteur Rose Tremain ,

Rosie c’est le nom qu’on lui donnait enfant .

Une enfance dans la campagne anglaise dans un milieu très aisé mais sans amour .

Ses grands parents maternels ont une grande propriété où Rose et sa sœur viennent passer chaque été .

Malheureusement pour elle , la guerre a emporté les fils , les frères de sa mère ce qui rendra sa

grand - mère encore plus incapable de donner de l’amour , même pas un peu de tendresse , sa mère sera également incapable de les aimer elle et sa sœur .

C’est bien des années plus tard que l’auteur se rendra compte qu’elle a tout de même reçu de l’amour pendant son enfance , elle a été aimée par sa nounou , elle comprendra bien tard qu’elle était importante à ses yeux .

Cette enfance dans un milieu privilégié mais très froid ne m’a pas convaincu, il y a peu d’émotions mais sans doute est ce lié à l’époque , les enfants nés pendant la période de la seconde guerre mondiale ont sans doute vécus la même chose .

Rose Tremain vivra le divorce de ses parents , une grande première pour l’époque où on ne se séparait pas facilement, elle verra très peu son père qui s’éloignera insensiblement.

Heureusement il lui restera l’amour des mots , le désir de devenir écrivain et qui la sauvera du désert affectif de son enfance .

Beau témoignage d’une époque révolue mais qui ne m’a pas touché en tant que lectrice .

Je remercie NetGalley ainsi que les éditions JC Lattes , mention spéciale à la jolie couverture du livre .

Du même auteur j’ai lu Lettres à sœur Bénédicte et Les ténèbres de Wallis Simpson que j’ai beaucoup aimé .

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L'ami du roi

Belle découverte pour moi, que l'écriture de Rose Tremain!

Anoblie par la reine, elle est apparemment une des plus grandes romancières anglaises contemporaines et a remporté de nombreux prix.

Je remercie Babelio de m'avoir permis de la découvrir.



Sir Robert Merivel, médecin de son état, sous la plume de l'auteur, nous raconte sa vie de courtisan du roi Charles II d'Angleterre.

Lui qui était fils d'un humble mercier, s'est vu anobli pour son talent à divertir le roi, et remercié par une rente et un domaine, pour l'avoir battu au tennis à maintes reprises.



On découvre un homme extravagant, passant de la joie de vivre à la plus profonde mélancolie et qui, voyant approcher la fin de sa vie, commence à se poser des questions à propos de ce qu'il laissera au monde. Il va donc partir pour Versailles, espérant être reçu à la cour du roi soleil. S'ensuivront quelques aventures assez rocambolesques pendant lesquelles il trouvera l'amour bien fatigant de madame de Flamanville, sauvera un ours et commencera à s'intéresser au comportement animal, le comparant à celui de l'homme... Je m'arrête là!



Dans un style très fluide et avec un vocabulaire que je qualifierais d'assez populaire, Rose Tremain nous offre ici une histoire romanesque divertissante, pleine d'humour et abordant les méandres de l'âme humaine.



Au fil des pages, je me suis donc bien amusée à l'évocation des boires et déboires de ce petit lord au demeurant bien sympathique ; un bon moment de lecture, délassant, sans être marquant!
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Havres de Grace

Premier roman de cette auteur que je lis. J'ai aimé être transportée à la fin du 19 ème siècle à Londres puis Bath puis Borneo en passant par Dublin.

Le personnage principal est Jane Adeane, jeune femme de 25 ans, fille de médecin et exerçant comme infirmière dans les thermes de Bath. Elle tombera amoureuse d'une femme mariée, Julietta, mais décidera cependant d'épouser le Dr. Ross afin d'avoir un enfant et une vie plus conventionnelle.

Le frère du Dr. Ross, lui, aventurier, partira à Borneo chercher de l'or et la fortune.

Roman assez moderne pour l'époque : de beaux personnages, libres et libérés. J'ai passé un bon moment de lecture.
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Havres de Grace

Je me souviens du premier roman de R.Tremain paru en France, c'était au siècle dernier, j'avais beaucoup aimé et je continue à lire ses textes avec plaisir.

Près de 500p pour celui ci sans une minute d'ennui.

Il faut dire que l'on voyage beaucoup dans ce roman qui se passe au XIXième siècle. A Bath, en Angleterre,Jane ,fille de médecin devient une infirmière aux mains d'or, et dans les thermes chacun la réclame.

Le collègue de son père , Ross, médecin lui aussi, voit son avenir avec Jane tout tracé. Trop facile.

Ce n'est pas un roman niais où tout le monde il est beau il est gentil.

Jane va se découvrir des penchants homosexuels, Ross essaiera de rejoindre son frère à Bornéo ,des histoires pas tristes là-bas également. Bref, c'est assez tourbillonnant, avec ce qu'il faut d'intrigues, de mouvement, de passion. Un vrai roman quoi!

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Le don du roi

Robert Merivel, homme au tempérament joyeux va croiser le roi Charles II d'Angleterre. Celui-ci va apprécier cet ancien étudiant en médecine qui devient en quelque sorte son bouffon. Merivel va accepter de devenir un mari complaisant et épouse la maitresse du roi en titre. Malheureusement, Merivel tombe amoureux de sa femme..

Sa vie va s'en trouver changée et son parcours à la recherche de lui-même sera chaotique .

De Londres en passant par le Norfolk et les Fens, du manoir de Bidnold à l'asile d'aliénés, avec en trame de fond la peste et puis aussi le terrible incendie de Londres de 1666, Rose Tremain nous fait revivre l'Angleterre du XVIIeme siècle.



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Musique et silence

1629. Peter Claire, jeune luthiste anglais, arrive à Copenhague pour intégrer l'orchestre royal de Christian IV, roi mélomane du Danemark. Il laisse en Angleterre des parents et une soeur aimants et en Irlande une fougueuse maîtresse italienne mariée à un comte irlandais. Malgré de rudes conditions de vie -les musiciens sont installés dans une cave glaciale et sont soumis aux désirs du roi de jour comme de nuit- Peter ne se plaint pas. Sa beauté angélique va lui ouvrir le coeur du roi qui voit en lui un ange gardien à qui il confie ses grands projets architecturaux et l'immense chagrin que lui causent le désamour et l'infidélité de sa femme Kirsten. Cruelle et volage, la femme du roi n'éprouve de réelles émotions que pour elle-même, son amant allemand et la douce et innocente Emilia, une fille de la campagne à son service, secrètement amoureuse du luthiste anglais.



Ce roman est tout simplement une merveille de douceur et d'élégance. Il faut le déguster par petites touches pour entrer discrètement dans le château de Rosenberg à la cour du roi Christian IV. Il faut le lire tranquillement et se laisser bercer par la sérénité qui s'en dégage. Les personnages sont tous attachants et, s'ils ont tendance a tous être bien braves, il y a heureusement la tumultueuse Kirsten qui vient secouer la douceur et la bonté. J'ai vraiment passé un bon moment de détente et en prime j'ai appris plein de choses sur le Danemark du 17ème siècle. Hé oui! C'est un roman historique! Mais tellement bien écrit qu'il instruit sans en avoir l'air. Alors partez sans hésiter à Rosenborg pour un instant d'enchantement.
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Sonate pour Gustav

Gardant le souvenir un peu ancien de deux livres de Rose Tremain que j'avais beaucoup aimés , "Musique et silence" et "La couleur des rêves", et croyant tenir une valeur sûre entre les mains, quelle ne fut pas ma déception, ma déroute , ma déconvenue dés que j'ai abordé ce bouquin !



Une écriture d'une grande platitude, aucune profondeur de sentiments, une histoire qui aurait du toucher par son sujet mais hélas traitée avec un certain détachement ( même la mère désignée de temps en temps dans le texte par son prénom, Emilie, au lieu de Mutti ) .

Je crois que Mme Tremain n'a pas été suffisamment "habitée", et qu'elle est restée un peu en retrait, tout comme moi. Mais ce n'est que mon ressenti, et il n'engage que moi.



Abandonné au 1er tiers du roman.

Destiné aux ados certainement !
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Le Royaume interdit

Quête de l'impossible ou simplement difficulté à atteindre le but que l'on s'est assigné dans l'existence ?



A l'âge de 6 ans, Mary Ward prend conscience que la nature lui a joué un bien mauvais tour, son corps est celui d'une fille, mais elle sait, dans le fond d'elle même, qu'elle est un garçon. Elle n'est pas Mary, mais Martin. Pas question de s'en ouvrir à ses parents, un père violent, une mère perdue dans son propre monde et l'enfant devra garder le secret de sa véritable identité, jusqu'à ce que, une fois adulte, elle puisse enfin, dans la patience et en souffrance, s'affirmer en tant que mâle.

Rassurez-vous ce n'est pas un rabâchage sur ce sujet à la mode qu'est devenu la transidentité, mais un tableau émouvant de la différence, et un descriptif plein d'empathie des douleurs endurées par Mary-Martin.



Walter Loomis, quant à lui, est né dans une famille de bouchers-de-père-en-fils. Mais il ne se sent aucun goût pour le métier, non, lui, ce qu'il sait faire c'est chanter et ce qu'il veut, c'est en faire son avenir. Envers et contre tous, bien entendu, car ses parents n'envisagent pour lui rien d'autre que la boucherie, avec son lot d'insupportables servitudes à commencer par l'abattage des animaux ! ce pourquoi il n'a vraiment, mais alors vraiment, aucun goût.



De l'Angleterre au Tennessee, on suit les trajectoires (parfois) croisées de Martin et Walter, ainsi que leurs relations plus ou moins houleuses avec les proches.

Et Rose Tremain de balader le lecteur de Mary-Martin à Walter et vice-versa, en de courtes séquences et diverses saynètes, émaillées des pensées de chacun des protagonistes, le tout étalé sur une trentaine d'années.



C'est intéressant, conté avec tendresse, sans oublier une pointe d'humour, un regard distancié sur les héros ...

mais le format retenu ne donne des différents personnages qu'un aperçu, hélas trop schématique, tant les diverses scènes restent brèves et ne permettent pas d'appréhender la substance des différents comparses.

Car, le lecteur aimerait en savoir un peu plus sur les amours et les amis de Martin et Walter afin de mieux comprendre leur parcours et appréhender leur psyché. Jalousie, haine, homosexualité, violence, maladie mentale ... font partie des nombreux sujets abordés, mais la plupart du temps de manière beaucoup trop anecdotique, ce qui enlève de sa puissance au récit.



En parallèle, l'auteur offre un tableau de l'existence en Angleterre de 1952 à 1980, signalant les bouleversements sociétaux, mais en ne s'attardant pas suffisamment sur les modifications qui ont affecté dans la douleur la société anglaise. Dommage.



Pour autant, ces réserves, malgré la frustration éprouvée à la lecture, ne doivent pas empêcher le lecteur potentiel de se jeter sur cet ouvrage car Rose Tremain sait faire ressentir les affres de Mary-Martin, coincée dans un corps féminin alors qu'elle se sent véritablement un homme, et ce n'est jamais lourd, ni mièvre.

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Les silences

Ambiance rurale et âpreté des campagnes cévenoles, rigueur du climat et isolement de l'habitat, tempérament abrupt des habitants.

Rose Tremain a une connaissance intime de cette région des Cévennes, y étant propriétaire d'un vieux mas, et cette terre si particulière par sa sévérité est un contexte parfait pour imaginer un thriller noir où les rancoeurs couvent en silence.



Par la confrontation de deux mondes inconciliables, l'auteure plante un décor où la vieillesse qui s'annonce est aussi l'heure des comptes à rendre. Elle crée des personnages complexes, très travaillés psychologiquement, insolites par cette double association de frère et soeur.



Pour les deux anglais, Veronica et Anthony, le projet de nouvelle vie en France est une nécessité pour se sentir encore vivants. Mais sauront-ils y faire face ? Passée la soixantaine, est-on encore capable de désir ou faut-il y renoncer?

Pour Aramon et Audrun, la vie s'est fossilisée dans un drame familial intime et nauséabond qui les laisse bloqués, comme soudés dans leur secret, haine et regret mêlés.

Le projet de vente entre parties de la terre et de la vieille maison va confronter chacun à ses choix passés.



Un livre qui m'a comblée par cette retenue dans la narration qui refuse la surenchère accrocheuse, rendant crédible le parcours de chacun. Les choses sont dites et prévisibles mais le sens de l'observation et l'atmosphère sont des atouts indéniables et produisent un roman noir puissant et addictif.

Rose Tremain évoque aussi bien la beauté de la nature que le déclin économique de la région, la problématique de la désertification rurale et de l'implantation touristique étrangère.

Je conseille!



#objectif disparition PAL

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Sonate pour Gustav

que du positif malgré le nazisme qui effraie intensément les Suisses.

La vie des deux enfants est bouleversée

mais nous les suivons jusqu'au bout sans nous arrêter !

toujours le talent de Rose Tremain dans la main !!
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