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Citations de Roy Jacobsen (149)


Ingrid répéta son histoire trente-six fois lorsqu’elles eurent regagné la chaleur de la maison, et elle s’endormit sur le banc de la cuisine, ivre de paroles, débordante d’un sentiment sur lequel il est difficile de mettre un mot, le soulagement d’être rentrée à la maison, cette cellule d’isolement en pleine mer, avec deux enfants étrangers qu’elle ne supportait pas.
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En outre, ils devraient préparer les lignes de leur père pour qu’oncle Erling puisse les emporter aux Lofoten quand il passerait, cela leur permettrait de recevoir au moins une demi-part, et représenterait plusieurs centaines de couronnes. Ingrid savait comment on préparait les lignes de fond. Lars aussi. Et Félix pouvait apprendre.
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puis la gravité tombe sur eux. Non pas la gravité d'une tempête, mais cette lente école de la solitude qui va de pair avec l'île et l'année. Soudain ils sont moins nombreux, il manque le chef de l'île. Ils deviennent alors taciturnes et silencieux, coléreux et impatients.
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Un meuble à l’extérieur. C’est faire du ciel un toit et de l’horizon le mur d’une maison qui s’appelle le monde. Personne n’avait jamais fait cela.
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Mais le silence sur une île n’est rien, personne n’en parle, nul ne s’en souvient, tellement il marque les esprits. C’est l’infime aperçu de la mort tant qu’ils sont encore en vie.
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"Il lui crie qu’elle doit sentir avec son corps que l’île est immuable, même si elle tremble, même si le ciel et la mer sont chambardés, une île ne disparaît jamais, même si elle vacille, elle reste ferme et éternelle, enchaînée dans le globe lui-même."
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Les maisons sur Barroy sont placées en diagonale les unes par rapport aux autres. Vues du ciel, elles ressemblent à quatre dés que l’on aurait lancés au hasard, plus une resserre à pommes de terre qui devient un igloo en hiver. On peut marcher sur les dalles qui relient les maisons, il y a des cordes à linge et des chemins qui partent dans toutes les directions, mais en vérité les maisons forment comme une charrue dressée dans l’air afin de ne pas être emportée, même si la mer entière devait s’abattre sur l’île.
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Le pasteur Malmberget a l'impression d'entendre un calcul qui dit une chose et une autre, et qu'Ingrid est en quête de la formule magique pour faire tourner Barroy, le rapport entre les bêtes, la terre et les hommes, un équilibre délicat que l'on doit entretenir avec soin pour que tant et tant puissent vivre sur l'île, ni trop ni trop peu, juste le nombre précis qu'ils sont en ce moment.
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Il lui crie qu'elle doit sentir avec son corps que l'île est immuable, même si elle tremble, même si le ciel et la mer sont chambardées, une île ne disparaît jamais, même si elle vacille, elle reste ferme et éternelle, enchaînée dans le globe lui-même.
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-Tu l'as volée ? a soudain demandé le barbu, le porte-parole, lui qui était le plus stupide des quatre et qui disait donc ce que les autres se contentaient de penser.
-Non, ai je dit en la remettant à son crochet. J'avais besoin d'une horloge et je l'ai empruntée. Et là, elle est à nouveau à sa place.
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Je ne savais pas que ça faisait aussi mal de mourir de froid, à dit Leo.
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Et ça m'a surpris de penser comme Antonov, de penser à quelque chose qui n'existe plus, à une époque où il y avait encore de l'espoir, comme si l'espoir existait encore ;
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Elle, c’est la philosophe de l’île, avec ce regard de travers, puisqu’elle vient d’une autre île et qu’elle peut comparer, on peut appeler ça de l’expérience, voire de la sagesse, mais ça peut aussi lui donner un esprit fourchu, ça dépend à quel point les îles sont différentes.
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Mais pas pour le moment, pour l’instant nous étions arrivés, nous étions parvenus aussi loin qu’il était possibles à des hommes comme nous, qui ne valent rien
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Une foule d’hommes qui courent, marchent, en camion, à cheval, des étrangers, des silhouettes en noir et leurs machines qui ont brisé le silence et rempli la ville d’odeurs et de bruits qui n’y ont jamais existé, des milliers de silhouettes étrangères qui ont toutes quelque chose de bizarre et d’incertain, comme si elles avaient émergé du sol et ne supportaient pas la lumière du jour
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Plus tard on m'a également surnommé l'Espoir ou le Dernier Espoir, voire le Courage ou la Liberté : c'étaient les premiers mots de russe que la guerre m'a appris."
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Et puis, les habitations d’une quantité de gens avec qui elle avait parlé et dont elle connaissait les noms, des femmes, des hommes et des enfants qu avaient commencé à la traiter comme un élément identifié de la vielle, une habitante, un des leurs, en même temps qu’ils oubliaient lentement mais sûrement la raison exacte de sa présence, de la manière dont le quotidien va tous nous dévorer tôt ou tard, et nous rendre banals, anonymes et invisibles.
(p. 65-66, Chapitre 10).
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La pauvreté, c'est comme une gomme. Elle n'efface pas seulement la fierté et l'estime d'un homme, elle lui fait courber le dos, elle lui vole son pain quotidien et lui ronge ses nerfs noirs.
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Parce que les gamins, ils veulent rester où ils ont toujours vécu, et élever un enfant, ce n'est pas comme édifier une maison, les enfants, ils grandissent d'eux-mêmes, et ils grandissent vite dans leur tête, impossible de les redresser avec la règle et l'équerre quand ils vont de travers, impossible de combler les manques ou de couper ce qui dépasse, ils sont là, et ce sont des personnes dès le premier cri, ils ne comprennent pas la langue, ils sont bêtes et nus, étrangers et affamés, débordants de hurlements.
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Je suis plus lent que jamais, je ne sais pas ce que je veux, je ne sais pas si je peux continuer à faire seulement ce que je veux, mais comment découvres-tu ce que tu dois faire ? Peut-être qu'il faut demander à papa ? Demander à Harald ? Demander à maman ?
"Moi je trouve que tu devrais faire comme tu veux Rogern." Ca c'est maman.
Papa : "T'as qu'à essayer un peu maintenant, trouillard, ça durera un an ou deux. Et là, tu feras ce que tu veux après."
Bref, là coince, et en plus, j'ai le sentiment que je ne peux pas continuer à les écouter, même si leurs conseils pouvaient marcher. Ecoute-toi Rogern, l'homme sans voix, vingt ans et sans enthousiasme, "un homme qui cherche" comme on dit, une victime reconnaissante de l'offre intellectuelle abondante, allant du socialisme armé d'un coté à un doux pacifisme homéopathique de l'autre.
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