Je lui dis que beaucoup d'entre nous sont fatigués du matérialisme de l'Occident, et que même si nous n'éprouvons pas d'attirance particulière pour le message spirituel de l'Orient, nous venons ici dans l'espoir de trouver un mode de vie plus simple et plus naturel.
L'inde change toujours les êtres, et je n'ai pas fait exception. Mais ceci n'est pas mon histoire, c'est celle d'Olivia pour autant que je puisse en suivre le fil. (page 10)
La pluie avait tout rendu luisant, vert et humide. Les tuiles bleues étincelaient sur les tombes royales et partout on voyait de petites flaques d'eau qui piégeaient la lumière, paraissant autant de pierres précieuses éparpillées dans le paysage. Des échappées de mousson bleue scintillaient dans le ciel moutonné, et au loin d'autres nuages d'un bleu très sombre s'amoncelaient comme des montagnes libérées de leur poids.
Elle se serra plus étroitement contre lui. Elle désirait tant être enceinte ; tout serait bien alors — il ne changerait pas, elle ne changerait pas, ils seraient comme prévu.
― Attends un peu, dit-il, ça ira.
― Tu penses ?
― J'en suis certain. »
Elle s'appuya sur son bras robuste et sortit avec lui devant la maison. Bien qu'il fût encore très tôt, l'air était lourd.
« J'aurais souhaité que tu ailles à Simla.
― Loin de toi ? ― C'est tellement mal pour toi ici. Cet affreux climat.
― Mais je me sens bien ! » Elle rit — parce que c'était vrai.
Il pressa son bras avec gratitude : « Si je peux m'échapper, nous irons tous les deux.
― Tu penses que tu pourras ?... Oh ! ne le fais pas pour moi, je suis très bien ici... cela ne me dérange pas... vraiment non. Je suis bien. », répéta-t-elle.
Il s'exclama sur son courage.