Citations de Saint Thomas d`Aquin (53)
... ainsi les dons du Saint-Esprit sont-ils liés entre eux dans la charité ; ce qui revient à dire que celui qui a la charité a tous les dons du Saint-Esprit et qu'on ne peut en avoir aucun sans la charité.
Toutes les fois qu'il s'agit d'un bien à faire, l'activité humaine n'est efficace qu'avec le secours divin; cependant l'homme doit faire ce qui dépend de lui.
Il faut un minimum de confort pour pratiquer la vertu.
Le bien suprême, qu’est Dieu, est le bien commun, dont dépend le bien de tous les êtres.
Il faut un minimum de confort pour pratiquer la vertu.
L'usage du vin est affaire de modération. Le vin réchauffe et réjouit, on en donne aux faibles pour les conforter mais aux malades enfiévrés. La sobriété n'est pas abstinence, c'est la mesure de cette boisson délicieuse.
[…] la lumière de notre raison naturelle, nous faisant discerner ce qui est bien et ce qui est mal, n’est autre chose qu’une impression en nous de la lumière divine. […] la loi naturelle n’est pas autre chose qu’une participation de la loi éternelle dans la créature raisonnable.
Si nous résolvons les problèmes de la foi par seule voie d'autorité, nous posséderons certes la vérité mais dans une tête vide !
Ce qu’on retranche à la perfection des créatures, c’est à la perfection même de Dieu qu’on le retranche.
La Justice et la Miséricorde vont tellement de pair que l’une soutient l’autre. La Justice sans la Miséricorde est cruauté ; et la Miséricorde sans Justice engendre ruine et destruction. Et c’est pourquoi il faut que les deux aillent ensemble.
La Grâce ne fait pas disparaître la nature mais l'achève.
Dans la prière, il faut user de paroles et de signes dans la mesure où cela contribue à éveiller la vie intérieure. Mais si cela distrait ou paralyse notre âme, il faut y renoncer.
Aussi l’âme est-elle la finalisation première d’un corps naturel doté en puissance de la vie.
Je crains l'homme d'un seul livre.
Il est impossible à quelque créature que ce soit d'atteindre par ses forces à ce mode de la vision divine. Une nature inférieur ne peut atteindre ce qui est propre à une supérieur que sous l'action de celle-ci : ainsi sous l'action du feu, l'eau ne s'échaufferait pas. Or la vision de Dieu par l'essence divine elle-même est le propre de la nature divine, car le propre de tout agent est d'agir par sa forme propre. Aucune créature ne peut donc voir Dieu par sa divine essence si ce n'est sous l'action de Dieu. (...)
Tout être créé est limité à un genre ou à une espèce. or la divine essence est infinie, riche en soi de la perfection totale de tout l'être, comme on l'a prouvé au Premier Livre. Il est donc impossible de saisir la divine essence à travers le créé.
Tout espèce intelligible qui permet de connaître la quiddité ou l'essence d'une chose, embrasse cette réalité dans sa représentation, aussi appelons-nous termes ou définitions ces discours par lesquels nous exprimons l'essence. Or il est impossible à quelques similitudes créé d'exprimer Dieu ainsi, car à l'encontre de Dieu toute représentation créé est d'un genre déterminé, nous l'avons dit au Premier Livre.
Il n'est donc pas possible de connaître Dieu par quelque représentation créée.
La divine substance est son être, nous l'avons expliqué au Premier Livre, tandis que l'être de toute substance séparée est autre que son essence, nous l'avons prouvé au Deuxième Livre. L'essence de la substance séparée n'est dons pas un moyen suffisant pour voir Dieu dans son essence. Cependant la substance séparée connait par elle-même que Dieu existe, qu'il est cause de tout, au-dessus de tout, distinct de tout ce qui est et même de tout ce qui est concevable par une intelligence créée, cette connaissance de Dieu est pareillement à notre portée, car par ses effets nous connaissons de Dieu qu'il existe, qu'il est la cause des êtres, au-dessus et distinct d'eux. C'est le sommet de notre connaissance en cette vie, comme le dit Denys dans son ouvrage De Mystica Theologia : "nous sommes unis à Dieu comme à un inconnu", cela vient de ce que nous connaissons de lui ce qu'Il n'est pas, son essence nous demeurant absolument cachée. De là, pour marquer l'ignorance de cette sublime connaissance, il est dit de Moise qu'il "s'approcha de l'obscurité en laquelle Dieu réside".
Mais une nature inférieure, à son sommet, ne touche qu'au dernier degré de la nature supérieure, c'est pourquoi cette connaissance est plus excellente chez les substances séparées [immatériels, comme les anges] qu'en nous. (...)
Il est une autre connaissance de Dieu, plus profonde que celle dont nous venons de parler, due à la démonstration qui nous vaut d'approcher davantage de sa connaissance propre, car par cette voie nous nions de lui beaucoup de chose, ce qui nous le fait apparaître comme un être séparé des autres. La démonstration en effet conclut à un Dieu immobile, éternel, incorporel, absolument simple, un, doté de tous ces attributs que nous avons étudiés au Premier Livre sur Dieu. Or non seulement l'affirmation, mais encore la négation, nous fournit d'un être une connaissance propre : ainsi s'il propre à un homme d'être un animal raisonnable, il lui est pareillement propre de ne pas être un être inanimé ou irrationnel. Néanmoins il existe une différence entre ces deux voies du connaitre : par l'affirmation nous savons ce qu'est la chose, comment elle se distingue des autres, tandis que par la négation, si nous savons comment elle se distingue des autres, nous ignorons ce qu'elle est. Or telle est la connaissance propre que nous avons de Dieu par la démonstration. Elle est donc elle-même insuffisante à l'ultime félicité de l'homme.(...)
D'après ce qui précède, on voit comment l'essence se trouve dans les différentes choses. Mais il y a trois manières pour les substances de posséder leur essence. Il y a en effet une réalité, comme Dieu, dont l'essence est son exister lui-même, et c'est pourquoi certains philosophes disent que Dieu n'a pas de quiddité ou essence parce que son essence n'est pas autre que son exister. Et de là suit qu'il n'est pas dans un genre, parce que tout ce qui est dans un genre doit avoir une quiddité en outre de son existence, (...)
(...) Voilà donc comment l'essence se trouve dans les substances et les accidents, dans les substances composées et simples, dans tous les concepts universaux de la Logique; il n'y a d’exception que pour le premier principe qui est d'une infinie simplicité, à qui ne conviennent pas les notions de genre ou d'espèce, qui par conséquent ne peut être défini en raison de sa simplicité, en lequel puisse ce traité trouver sa fin et son accomplissement.
Notre connaissance est si faible qu'aucun philosophe n'a jamais pu découvrir parfaitement la nature d'une seule mouche.
Ainsi donc le désir naturel de connaître ne s'apaisera pas en nous tant que nous ne connaîtrons pas la première cause, et non pas de manière quelconque, mais par son essence. Or la première cause est Dieu; la fin dernière d'une créature intellectuelle est donc de voir Dieu par son essence.