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Critiques de Samira Sedira (70)
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Majda en août

Majda, l'aînée d'une fratrie, elle a six frères, est née d'une mère tunisoise et d'un père algérois.

Majda est une jeune adolescente quand l'aîné de ses frères incite trois de ses copains d'école à la harceler jusqu'au jour où cela va trop loin. Maja fait des études universitaires mais reste marquée par les traumatismes subis pendant l'adolescence. Un jour de sa quarante-cinquième année, elle déambule, pieds nus, sur la route ; heureusement une âme charitable la dépose à l'hôpital psychiatrique de la localité. Les parents sont appelés. Chez eux, Majda, sous traitement médicamenteux, se reconstruit ; les non-dits sont abordés ...

Belle écriture.

Lu dans le cadre du Festival et Prix Horizon 2018 du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique).

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Des gens comme eux

A Carmac, village apparemment fictif, il fait très chaud l'été. Très froid l'hiver aussi. le décor est vite planté pour la tuerie annoncée dans la foulée, et inspirée de l'affaire Flactif (ou tuerie du Grand-Bornand). Vous savez, cette famille de cinq (père, mère et leurs trois enfants), assassinée dans son chalet en 2003. En gros, un simple voisin comme vous et moi en avons peut-être (ou comme vous et moi sommes peut-être), décime une famille sur une pulsion de jalousie, de rancoeur, de colère ou de rage. le tout sur fond de racisme latent, le père de famille assassiné étant noir, et le seul dans ce village isolé.

Samira Sédira a pris plusieurs partis narratifs, en plus d'apparaître en filigrane dans une histoire de rejet latent. Elle ne fait pas son Truman Capote comme elle le dit en itw *, ce qui semble à priori dommage justement. Capote dans « De sang-froid »  ou plus tard Emmanuel Carrère dans « L'adversaire » avaient su créer un lien réel avec les meurtriers pour tenter de mieux les comprendre, donnant une saveur journalistique au récit, rajoutant en plus un indéniable trouble. Mais ici de vérité il n'est pas question, Samira Sedira romance sur du réel, ce qui n'empêche pas du reste le lecteur de s'illusionner. Quant au lien avec le meurtrier pour mieux le cerner - c'est peut-être ce qui pousse à faire et lire ce genre de livres (comment un homme sain d'esprit peut en arriver là ?), il en est tout de même question et il est interne, puisque c'est la femme du meurtrier qui s'exprime et raconte entre autres l'histoire de son couple, et l'amitié naissante avec leurs voisins. Les chapitres s'enchaînent dans la fluidité d'une écriture sans fioriture, en alternance avec des passages consacrés au procès, essentiellement sur le passage à l'acte assassin. Pour une belle réussite au final, l'affaire se révélant difficile à lâcher et parfaitement crédible.



* https://next.liberation.fr/livres/2020/01/17/tuerie-a-l-envie_1773675

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L'odeur des planches

« Sans l’avoir cherché, j’avais convoqué la mémoire. »

Samira Sedira est une comédienne qui, pendant plus de vingt ans, a foulé les scènes de nombreux théâtres français et étrangers. Mais voilà que les contrats s’étiolent et que son seul moyen de subsistance consiste à faire des ménages. Passer de la lumière à l’ombre est douloureux.

Cette douleur, ce manque, cette absence font remonter en elle des souvenirs : ceux de l’arrachement à la terre natale, l’Algérie. Non pas qu’elle ait mal vécu cette période (sa jeunesse l’a sauvegardée de biens des désenchantements), mais c’est celle de sa mère qu’elle explore et compare à la sienne présente.



Très beau témoignage sur l’inéluctabilité de la vie, sur les conditions de vie des immigrés, sur le travail difficile effectué par les invisibles (femme de ménage, ouvrier spécialisé, caissière...). Mais aussi une peinture pleine de tendresse pour sa mère, celle qui a subi sa vie mais qui lui a aussi donné la possibilité de choisir la sienne.

« Le jour où je lui ai appris que j’avais rencontré quelqu’un que j’aimais et qui m’aimait, j’avais vingt-deux ans. Un sourire a tremblé sur ses lèvres. Elle m’a demandé en tordant son petit mouchoir brodé entre ses doigts. C’est vrai ce qu’on dit… ? qu’on a le cœur qui bat plus fort… ? »

Et bien sûr un cri d’amour pour son métier :

« Quand les lumières s’éteignent, que le rideau de fer se soulève dans un bruit d’orage et qu’apparaissent les premiers comédiens, je suis frappée de plein fouet par une odeur. Je la reconnais immédiatement. Un mélange subtil d’effluves de maquillage et de bois, l’odeur des planches. Cette odeur si particulière, si indissociable de ma vie d’autrefois, si chargée de souvenirs et d’émotions me fait monter les larmes aux yeux. »



Une écriture âpre et violente parfois qui dessine si bien l’arrachement brutal à un rêve que Samira Sedira croyait éternel.

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Des gens comme eux

Quatrième roman de Samira Sedira, » des gens comme eux « est publié en cette année 2020 aux éditions du Rouergue.

p. 12 : » La vie est paisible à Carmac, tranquille et ordonnée. Mais ce qu’il y a de plus impressionnant, ici, à l’arrivée de l’hiver, c’est le silence. «

L’arrivée de la famille Langlois dans le petit village de Carmac attise la curiosité des habitants. Il faut dire que Bakary Langlois est chef d’entreprise et noir. Alors, la manière dont ils exhibent leur réussite suscite la fascination autant que la gêne. Mais leur sympathie et leurs efforts pour s’intégrer vont vite faire l’unanimité. C’est tout naturellement qu’ils se rapprochent de leurs voisins, Constant et Anna Guillot et leurs deux filles, partageant de conviviaux moments.

p. 13 : » C’est peut-être à cause de ce vacarme que personne n’a rien entendu le soir où ils ont été tués. On dit qu’il y a eu des hurlements, des coups de feu, des supplications. Mais les murs du chalet ont tout absorbé. Un carnage à huit clos. Et personne pour les sauver. Dehors pourtant, pas la moindre respiration du vent. Rien qu’un interminable silence d’hiver. «

Qu’est-ce qui va pousser Constant à commettre l’irréparable ? Quel est l’élément déclencheur qui va faire bousculer un homme lambda à accomplir une telle atrocité ?

p. 22 : » C’est au cours de cette nuit affreuse que j’ai réalisé que tu étais devenu indissociable de moi, puisqu’un jour je t’avais aimé et que l’histoire de ta vie avait rejoint l’histoire de la mienne dans un irréparable malheur. «

Dans une narration très personnelle et bouleversante, Anna revient sur le parcours de vie de son compagnon, depuis leur rencontre, tentant non pas de justifier mais tout du moins de comprendre le processus de son passage à l’acte inéluctable. Un geste atroce dont sa femme deviendra le principal dommage collatéral.

p. 58 : » Moi qui partageais ta vie, et te connaissais mieux que quiconque, je voyais bien que quelque chose, en toi, s’était fissuré. Quelque chose que tu avais fini par consolider, mais dont l’équilibre fragile risquait à tout moment de céder. «

Au cours du procès, lorsque l’avocat général interrogera ses amis et son entourage, tous répondront l’homme honnête et de valeurs ils côtoyaient quotidiennement et bon père de famille de surcroît. Mais peut-être qu’à bien y réfléchir, il y avait quelque chose de sous jacent…

p. 123 : » – Comment expliquez-vous son geste ?

– On se l’explique pas, mais… parfois, parfois je me dis qu’il a peut-être… été blessé.

– Par qui ? Par quoi ?

– Par la vie, par monsieur Langlois, quelque chose comme ça. «

Inspiré d’un fait divers, » des gens comme eux » est le reflet d’un drame sociétal dont chacun porte sa part de responsabilité, et de l’ambiguïté entre la notion de bien et de mal.

p. 139 : » Je ne sais pas si nous sommes tous capables de tuer avec autant de sauvagerie que tu en as eue. Je ne comprends toujours pas d’où elle a pu jaillir, ce mystère me hantera probablement jusqu’à la fin. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’autour de toi, il n’y a pas d’innocents. Nous avons tous collaborés. Et j’insiste sur le mot « collaborer ». Comme une contribution, en chaîne, à un résultat. A un drame atroce. Un désastre. Notre désastre. Je me dis aussi que peut-être il y avait des mots qu’il aurait suffi de dire pour t’empêcher de sombrer, mais nous ne savions même pas que nous étions en train de te perdre, nous ne l’avions pas encore compris. «

Mariage subtil de la sensibilité, de l’humilité et de la pudeur dans une écriture percutante. Coup de cœur !
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Un jour, j'ai menti

Jeanne, invitée par Luce, son amie de toujours, va la rejoindre au café l’âne bleu, elle apprécie de marcher dans les rues de Paris à la sortie de l’hiver, tout était comme refait à neuf.



« Un petit vent mou, pris dans les ruelles étroites, soulevait des flocons de pollen, des odeurs de métro et de tabac blond.

Le soleil de mai corrigeait la langueur des regards, réparait les dégâts de l’hiver interminable. La chair nue, dégelée, fumait. A l’abri de l’air et du jour, dans la poisse lisse des organes, la vie palpitait de nouveau de sang chaud. »



Après les retrouvailles, elles ne s’étaient pas vues depuis quelques mois. Luce propose à Jeanne de réaliser ensemble un documentaire, sur la vie de Nikki Delage, une avocate renommée qui prenait faits et causes, pour tous les nécessiteux sans exception. Les femmes issues de l’émigration, les exclus, les déclassés, les expulsions, le mal-logement. Elle était portée aux nues, on adulait cette avocate qui avait réussi à la force du poignet. Fille d’ouvrier, un grand-père algérien. Elle n’arrêtait jamais de se battre pour les autres.



Vous connaissez, ces journalistes à l’affût du moindre grain de sable, pour faire du chiffre. Un encart dans le journal, on apprend que la vie de Nikki est un tissu de mensonges. Ses parents sont de riches industriels, elle n’est pas pauvre, pas de grand-père algérien. La catastrophe, elle subit l'opprobre de tous ceux qui se pâmaient devant ses actions envers les personnes démunies. Elle n’est plus rien. Ce récit nous prouve à quel point, un mensonge, peut prendre des dimensions démesurées, surtout quand c’est une personne connue et qu’on plaçait sur un piédestal.



Les deux amies, veulent absolument découvrir la vérité et sont prêtes à aller jusqu’au bout, en interrogeant Nikky qui vit en recluse et tous ceux qui ont gravité autour d’elle, famille, amies, relations.



C’est vrai que Nikky, s’est inventée une vie parallèle, son enfance n’a pas été joyeuse, elle voulait dissimuler ses blessures sous cette fabulation, c’était sans compter sur la manipulation de celles qui étaient prêtes à tout pour leur reportage, sans prendre conscience du mal qu’elles faisaient.



Un jour, j'ai menti de Samira Sedira, une belle histoire, très agréable, très bien écrite. Beaucoup d’empathie pour Nikky, le regard des autres est terrible. Ce récit soulève beaucoup de questions. Un roman très sensible et émouvant. Mon premier livre de cette autrice qui m’a beaucoup touchée.



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Des gens comme eux

Avec Des gens comme eux, je découvre Samira Sedira, dont c'est le quatrième roman. Et je dois bien avouer que sa plume m'a plu !

Nous sommes à Carmac, un bled paumé en montagne, et l'arrivée des Langlois, couple mixte aisé, fait jaser. C'est que le mari est noir et ça étonne, au village, qu'il ait autant d'argent et les moyens de se faire construire un énorme chalet. Ils sont beaux riches, sensuels... ce qui déchaîne curiosité et jalousie auprès du voisinage.

Nous suivons également un autre couple, Anna et Constant, qui vivent à côté des Langlois. Ils sympathisent très vite, surtout les deux hommes. Constant est fasciné par son nouveau voisin, à qui tout semble sourire.

Jusque là, tout va bien... Sauf que très vite, on comprend que Constant a massacré la famille Langlois, les parents et leurs trois enfants. Anna, sa femme, nous raconte et revient sur le drame et comment elle n'a rien vu venir.

Ce roman est inspiré d'un fait divers. J'ai aimé l'alternance des scènes de procès, plutôt réussies, et des souvenirs d'Anna. le roman est écrit au "tu", elle s'adresse à son mari dont elle tente de comprendre les actes, ce qui m'a un peu dérangée. de plus en plus de romans sont écrits à la deuxième personne du singulier et ça ne fonctionne pas toujours. Dans ce cas, j'ai trouvé que ça a créé de la distance, assez paradoxalement, entre Anna et son époux.

Le décor est bien planté. J'ai été immergée dans ce petit village franchouillard, pétri de clichés et de racisme. La vie de village y est bien décrite : les fêtes, les piliers de comptoirs, les ragots...

De plus, ce roman pose une problématique forte et morale. Qu'est ce qui nous pousse au meurtre ? Un homme "normal" peut-il tuer ?

Au delà d'une réflexion sur le racisme, ce roman met en avant les différences de classes et la violence que peut engendrer le sentiment d'injustice sociale.

Une très bonne lecture ! Je recommande vivement.

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L'odeur des planches

Dans L’odeur des planches, Samira nous livre son histoire. Elle passe ainsi de la lumière à l’ombre. Cette partie que nous ignorions jusqu’à présent de son passé. D’une écriture maîtrise, puissante, elle déroule aux lecteurs son enfance dans l’Algérie des premières années de l’indépendance. En 1969, elle quitte Oran pour la France avec sa mère. Son père les attendait de l’autre côté de la Méditerranée. Pour sa mère, ce fut un terrible déchirement. Pour elle une nouvelle vie qui commence.



Samira Sedira a vécu un temps au paradis, un hôtel tenu par un Kabyle où se retrouvait le lempen proletariat de l’émigration. « Le Paradis » n’en était pas un, glisse-t-elle. "Sur les murs de la chambre des taches bizarres, auréolées de graisse ou urine séchée, des traces sur la moquette aussi, partout des traces de chiures, de la moisissure."



Changement de décor avec l’entrée dans un logement HLM. Des cubes en béton de trois étages, disposés en demi-cercle. L’intérieur tranche avec "le Paradis". Blancheur des murs et propreté. La famille a deux chambres. "Ma mère esquisse un sourire", mais elle ressent toujours autant de déracinement. Pour elle rien n’a changé au fond. "Ma mère, elle, ne fait rien. En général, après notre départ, elle lave la vaisselle, donne un coup de serpillière, s’assoit à la table de la cuisine, à la même place que le matin, puis lentement touille son café noir". Les gestes sont immuables pour cette femme.



Son père est un ouvrier spécialisé. Un OS de la soudure. Il va trouver une place de soudeur dans une entreprise de construction maritime. Samira a d’abord les langues étrangères à la FAC, puis sous l’impulsion d’une amie, elle a rejoint le groupe de théâtre universitaire. Ce fut une révélation. Samira a tout de suite apprécié les tréteaux. «Les premiers mots que je prononçai furent ceux de Shakespeare. Le roi Lear. Je ne sais plus quels étaient ces mots, mais je reste à jamais marquée par le silence de mes partenaires, leur incroyable écoute, si dense». Un nouveau chemin était tracé pour elle.



Après sa réussite au concours de l’école supérieure d’art dramatique de Saint-Etienne, elle enchaîne les expériences théâtrales. Comédie de St Etienne, TNP de Villeurbanne, Théâtre national de Toulouse, etc. "Rien ne me prédestinait au théâtre, rien", écrit-elle. Ses parents "ne savaient même pas que cette forme d’expression existait". En clair, ils vivaient les conditions d’ouvriers émigrés, souvent à mille lieues de la culture.. A chacun de ses passages, un souvenir de ce bout de vie qui démarre en trombe. Cependant, l’effervescence des planches ne dura pas. Le chômage pointe. En février 2008, Samira Sedira reçu un courrier des Assedic. Trois mots retiennent son attention : fin des droits. C’est le couperet et le début de la galère pour la jeune comédienne. Pendant deux décennie, elle a joué de nombreuses pièces de théâtre, puis plus rien. L'enfer du chômage. Elle se sent anéantie. Mais elle n’a pas le choix, elle doit quand même trouver un travail. La comédienne est engagée comme femme de ménage. "Quinze heure par semaine", six cents euros par mois. Pourtant, "au théâtre on ne comptabilise pas ses heures", car pour son dernier spectacle, son salaire s’élevait à 4000 euros.



Mais toute la force de ce roman vrai est surtout dans le style d’écriture. La rythmique du récit est palpitante, sans fioritures. Avec des flashs sur l’enfance, l’Algérie. Samira Sedira se livre. Elle confie combien c’est désagréable de devenir servante des autres. L’ingratitude des patrons qui n’ont aucune décence, ni respect de l’hygiène. La vie dans sa dureté a fait oublier à la comédienne, un temps, "l'odeur des planches".



Le récit est émouvant, juste sur une expérience de vie. Un changement de trajectoire qui peut arriver à tout le monde. Nul n’en est à l’abri. Il y a de la pertinence dans ce roman et une forte dose de courage à se livrer aux lecteurs

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La faute à Saddam

Dans le désert d'Arabie, en ce début d'année 1991, un jeune soldat s'est suicidé. Ses camarades d'infortune le ramènent au campement, taisant leur désespoir et rassemblant le courage dont doit faire montre un bon soldat.



Paris, un an plus tard. Cesare est de retour du Koweït et vit chez sa soeur Gabrielle, mais depuis, traumatisé par cette mort davantage que par la guerre elle-même, il est en proie aux cauchemars. Il erre la nuit dans la ville endormie pour se délester de ses angoisses mais surtout de sa fureur.



Sur fond de guerre du Golfe, c'est surtout l'histoire d'une amitié, celle d'Adel et Cesare, qui n'a pu résister à la chaleur, au sable insidieux, à l'attente du conflit, à la bêtise humaine et aux préjugés raciaux. Cette guerre a indirectement conduit à d'autres injustices blâmables.



Le sujet est douloureux et pèse mais l'auteure a su habilement l'alléger en nous parlant de ce vieux quartier de Toulon, dans les années soixante-dix où il régnait encore une joyeuse animation avec les artisans et commerçants. Et puis surtout, il y a l'adorable Violette qui vend son coeur pour pas cher et dont la bonté rejaillit sur petits et grands. Ses petits dictons arrangés à sa sauce sont craquants.

A travers Gabrielle, c'est également un joli exemple de lien entre frère et soeur qui habite ce roman.



Ce livre est court, très court, mais avec de très belles phrases, Samira Sedira a su lui donner une puissance qui ne nécessite pas plus de détails. Le style est bien suffisamment évocateur.

Je regrette seulement que des romans d'une telle qualité d'écriture ne soient pas davantage lus, alors n'hésitez pas et au plaisir de lire vos futurs billets !

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La faute à Saddam

Toulon, fin des années 70, il n'a fallu qu'un seul regard entre Adel, fils d'immigrés maghrébins, et Cesare, fils d'immigrés italiens, pour devenir des amis inséparables. Le Bac en poche, Adel s'engage dans le 1er régiment de Spahis de Valence, assumant ainsi pleinement sa fidélité à ses racines ainsi que son attachement à son pays la France. Contre l'avis de sa famille, Cesare le suit dans son engagement. Septembre 1990, leur régiment est appelé à se rendre sur les lieux de la Guerre du Golfe. Avant leur intervention dans le combat, en plein désert du Koweït, la chaleur, l'attente et la peur perturbent les esprits et rapidement Adel, du fait de ses origines, devient la cible des railleries des autres jeunes soldats. Dans ce milieu où la sensiblerie n'est pas de mise, Cesare a du mal à défendre son ami.



Ce très (trop !) court roman, lu dans la cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2018 remis à la Fête du Livre de Saint-Étienne, prix auquel participe ma médiathèque, est une véritable pépite qui, hors de ce contexte, me serait probablement passée à côté. L'auteure, Samira Sedira, que je découvre, nous offre à travers chaque chapitre, une succession de divers tableaux qui, mis bout à bout, reconstituent l'histoire dramatique d'Adel et Cesare. Son écriture s'adapte à chaque scène : elle se fait parfois macabre, pour virer quelques pages plus loin à la truculence, notamment dans la description d'un Toulon d'une époque révolue. Mais Samira ne se contente pas de peindre avec talent des situations, elle excelle aussi dans la description des sentiments et particulièrement dans celui de la culpabilité ressentie par Cesare à son retour de mission. A noter aussi, la belle relation fraternelle entre Cesare et sa sœur Gabrielle, qui oscille entre jalousie et soutien indéfectible.



Personnellement, je suis tombée sous le charme. Et, au bout de la petite centaine de pages dévorées en une heure, la fin, même si celle-ci est ressentie comme un apaisement, est arrivée trop vite. Si je me fie au nombre de critiques sur Babelio, je constate que ce roman n'a pas eu le succès mérité. Je vous invite donc à le découvrir.



Pour en revenir à la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2018, un jury de professionnels avait sélectionné "Une femme que j'aimais" d'Armel Job, "Une longue impatience" de Gaëlle Josse en plus de ce livre de Samira Sedira. J'avoue encore que pour l'instant, mon coeur balance entre les deux auteures féminines qui dans des univers totalement différents, ont su mettre leur sensibilité au service de leur écriture. A suivre donc pour ma décision finale...
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Un jour, j'ai menti

Luce et la narratrice partent à la rencontre de Nikki, une femme connue et qui a été adulée. Par la découverte d'un énorme mensonge, elle a été bannie par la société. Elles souhaitent , pour un film documentaire, connaître sa vérité.

Un bon roman, lue d'une traite mais je trouve que la fin gâche la lecture, l'atmosphère envoutante du roman.
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Des gens comme eux

Inspiré de faits réels, le meurtre en 2003 au Grand-Bornand des cinq membres (parents + 3 enfants de la famille Flactif), Samira Sedira retrace à travers ce court roman les faits afin de tenter de comprendre ce qui a conduit Constant, ce père de famille, voisin de cette famille, à passer à l'acte, avec une violence inouïe et se retrouver derrière les barreaux à perpétuité.



C'est à Anna, sa femme, que l'auteure donne la parole, celle qui est sensée la mieux placée pour expliquer et analyser et en nous invitant au procès de cet homme que rien ne prédestinait à se retrouver dans le box des accusés.



Racisme (Bakary Langlois était noir), vengeance, rancune, jalousie, pas à pas Samira Sedira prospecte toutes les pistes. Elle nous plonge dans ce village où tout le monde se connaît et se ressemble jusqu'à l'arrivée de cette famille, qui détonne dans le paysage : grosses voitures, grand train de vie et une image du bonheur qui pourrait bien intriguer et devenir suspecte.



N'attendez pas de réponses aux nombreuses questions sur les raisons d'un tel crime, l'auteure se contente de retracer les faits, de cette amitié rapide qui se transforme, d'après elle, au fil du temps en un rapport de force, où la naïveté et peut-être le désir de leur ressembler va transformer un homme sans histoire en criminel.



Je suis un peu restée sur ma faim car ayant connu les faits, je n'ai pas eu le sentiment d'en apprendre plus sur les causes et sur la personnalité éventuelle du meurtrier. C'est assez fidèle à l'impression ressentie à l'époque, celle que toute vie peut basculer dans l'horreur, que tout homme peut se transformer en monstre sans que même ses proches ne réalisent ou comprennent ce qui a provoqué un tel sentiment de haine, même si certaines blessures du passé peuvent expliquer un manque d'assurance et d'accomplissement mis à jour par l'arrivée d'êtres à qui tout semble réussir.



Ecriture fluide, attachement au personnage d'Anna, femme dévouée et fidèle qui tentera jusqu'au bout de comprendre, mais que peut-on réellement comprendre à de tels actes ? Constant restera, comme beaucoup d'autres, une énigme et peut-être que lui-même ne sait pas réellement pourquoi il est devenu cet assassin.



Evoquer le racisme comme motif du crime est un faux motif car rien dans le récit n'est apporté pour alimenter cette hypothèse mais finalement tout tient dans le titre du roman : ce sont des gens comme eux, comme nous, tout peut basculer parce que trop d'envie, trop de blessures, trop de rancunes.....



Un roman journalistique.
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Des gens comme eux

Je constate que la plupart ont aimé ce roman, mais je vais être la voix discordante, car il m’a laissé de marbre. C’est l’histoire d’un homme qui tue une famille entière et nous n’aurons pas vraiment d’explications à cet acte fou. Cela me fait penser à un rapport de police, l’auteur décrit les faits et les pensées de l’épouse. C’est bien écrit, concis, mais je n’ai pas saisi le but de ce livre. Si celui-ci est d’expliquer que chacun d’entre nous est un assassin potentiel, je le savais déjà… Ou de décrire l’indicible sans apporter plus de réponses psychologiques sur la nature humaine ? Je ne sais pas trop.
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Un jour, j'ai menti

Luce et Jeanne, deux cinéastes, partent à la rencontre de Nikki Delage, une avocate déchue, auparavant connue et glorifiée pour sa constance à défendre les plus pauvres et les exclus de la société. On l'admirait pour avoir gravi l'échelle sociale à la sueur de son front, on appréciait la force de ses convictions, on reconnaissait en elle les propos de celle qui sait. Jusqu'à ce jour où la vérité éclate. Nikki Delage n'est autre que la fille d'un riche industriel bordelais qui n'a jamais connu la misère ni le manque. Pour le peuple, le coup est rude, le choc engendre la colère. L'adulée devient paria.

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En réalisant leur documentaire, Luce et Jeanne vont remonter le passé de Nikki,  lui donner la parole, s'imprégner de son environnement. A travers les différents témoignages, la personnalité de l'ancienne avocate se dessine plus précisément, et l'incompréhension d'origine laisse place à une empathie profonde. Je me suis interrogée à plusieurs reprises. Oui, elle a menti. Pour autant, ne pensait-elle pas ce qu'elle disait ?

.

J'ai trouvé ce roman vraiment très intéressant, notamment pour les questionnements qu'il soulève. Un livre qui m'a beaucoup émue. J'avais découvert Samira Sedira avec Des gens comme eux, que j'avais beaucoup apprécié. Cette seconde incursion dans le style de l'autrice est encore une réussite !
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Un jour, j'ai menti

"Elle n'aimait pas sa peau alors elle en a occupé une autre."



Nikki Delage était une grande dame. Encensée par l'opinion publique, elle se battait au quotidien pour aider les pauvres, les exclus, les oubliés.Mais un jour, la vérité éclate. Elle a menti. Elle ne vient pas d'une famille pauvre, son grand-père n'était pas Algérien, elle n'est pas celle qu'elle a dit être. Lorsqu'un journaliste publie sur le fait que ses parents sont de riches industriels, elle perd tout...Luce et Jeanne, deux amies cinéastes, décident de tourner un film sur Nikki et son histoire. Elles la rencontre dans sa maison familiale, le Palais d'Été, un endroit reculé en pleine campagne, où elle a passé son enfance et où il fait bon vivre.Elles font ainsi sa connaissance, l'écoutent, la soupçonnent de mentir encore, peut-être même de les manipuler puis interrogent son amie Fanny, et de retour sur Paris une collègue et son ancien compagnon... Le personnage est ainsi dévoilé, à travers les témoignages de ceux qui l'ont aimée, connue, côtoyée. 

Pourquoi mentir sur qui elle était? A quel moment était-elle sincère?Tous se posent la question de savoir si cette femme qu'ils ont aimée tenait un rôle avec eux, si à certain moments elle était tout de même elle-même.Quant à Nikki, elle se demande si le fait d'avoir menti change quelque chose aux actions qu'elle a menées et sur qui elle est vraiment au fond d'elle."Est-ce qu'aujourd'hui je suis différente de celle que je prétendais être? Je suis faite de la même chair, du même sang, mon regard sur le monde n'a pas changé. Le simple fait d'avoir été démasquée fait-il de moi quelqu'un d'infréquentable? Est-ce que ça change quelque chose à ce que j'ai accompli?"

Je découvre la plume de l'autrice avec ce roman très bien écrit, à l'analyse fine sur des thématiques fortes telles que le rôle que l'on joue parfois en société, l'identité, l'importance que peut avoir le regard des autres et l'effet boule de neige que peut générer un mensonge en apparence anodin.J'ai été touchée par tous ces personnages, mais surtout par Nikki, qui s'est laissée prendre par son propre mensonge et n'a pas su faire marche arrière. On la découvre esseulée et fragile, alors qu'elle apparaissait aux yeux de tous comme étant forte et indépendante. Je vous conseille ce roman beau et sensible, qui interpelle et interroge.
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Des gens comme eux

Tout homme est un assassin potentiel. Ce livre démontre le mécanisme terriblement humain de la transformation d'un homme ordinaire en quintuple meurtrier. Inspirée de l'affaire Flactif, la narratrice, femme de l'accusé, tente d'expliquer sans excuser. C'est un roman sensible, décriptant les affres et tourments de l'âme humaine sans complaisance mais avec humanité.
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Majda en août

Majda a 45 ans, elle erre pieds nus depuis trois jours sur la route. C'est un routier qui la dépose dans un hôpital psychiatrique. Cela fait 3 ans que ses parents sont sans nouvelles de sa part.



Mais que s'est-il passé durant tout ce temps ? Comment Majda en est-elle arrivée là ?



Perdue entre deux cultures, parents immigrés du Magreb vers le Sud de la France, Majda est l'aînée de sept enfants, seule fille ayant pourtant réussi des études universitaires. Ahmed, un père très libéral, une mère fatiguée par des grossesses successives deux ans après l'arrivée de Majda.



Tout va bien jusqu'à l'adolescence, moment ou Aziz l'aîné prend le relais voulant faire rentrer sa soeur dans "le moule". Il se substituera au père et s'imposera.



A l'âge de 14 ans ce sera le drame ! Le manque d'amour de sa mère, la culpabilité de son frère qui n'a rien fait, rien dit, l'enfoncera peu à peu et changera Majda. Elle continuera pourtant ses études, fêtera sa maîtrise jusqu'au jour où en quelques secondes, Majda se réveillera comme une autre !



C'est un narrateur extérieur qui nous conte la vie de Majda de manière froide, sans émotion. à la recherche d'amour et de la compréhension de la folie.



C'est dur, l'hôpital psychiatrique est dépeint sans détour, cela fait froid dans le dos, pas de tri des patients, tous ensemble. Un récit qui aborde la folie, l'amour, les regrets, la culpabilité.



Une plume qui m'a touchée, un très beau récit à découvrir.



Ma note : 9/10
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Majda en août

La menthe s’assèche, le thym noircit. Le cactus, lui, est intact



Majda et Rose. Un sursaut d’angoisse. Une femme et sa vie.



Un appel téléphonique, la mère Fouzia, un appel d’un hôpital psychiatrique… Le présent troublé. Une histoire banale et spécifique comme celle de milliers de vie de femmes.



Retour sur l’enfance. Retour sur l’immigration, « On les a vus débarquer dans les ports, sous le soleil frileux du matin, si fébriles qu’ils n’arrivaient pas à boutonner leurs vestes froissées ». Majda et les enfances, les naissances, les garçons, « Quand on est, comme elle, affamée de caresses, avoir l’illusion d’être aimée vaut toujours mieux que la certitude de ne pas l’être », les tâches domestiques et « maternelles », la « neutralité minérale » et le bouillonnement rageur qui rend le sommeil impossible…



Hôpital, « Il y a des hurleurs, des chuchoteurs, des discrets, des touche-à-tout, des mutiques, des baveux, des apeurés, des fraichement débarqués et ceux qui sont là depuis la nuit des temps », celles et ceux qui ont basculé dans cet autre monde, « chacun oeuvre au maintien du fragile équilibre et occupe son temps d’une étrange façon », les médicaments pour « briser le délire », Fouzia et Ahmed, regarder cette fille devenue autre, « Ils ne reconnaissent pas la personne qui leur fait face, cet être rétréci qui dit des choses bizarres »…



Ahmed le père qui « faisait acte de résistance en refusant de se désigner comme garant de la loi », sa propre enfance et l’épicière, « une cavité si mouvante qu’il n’en trouverait jamais le fond »…



Majda, la puberté, la loi des frères, la loi du frère Aziz, les railleries, les coups, « son statut était réduit à son plus simple effet », elle était une fille, la défense de l’identité communautaire fantasmée « pour la tranquillité, et le sommeil de tous ».



Samira Sedira construit son récit comme aller-retours entre l’hôpital et le passé, entre cette femme qui a perdu la tête et la vie volée, la douleur lue par les parents et « la calvaire des nuits cousues de blanc », le brossage des cheveux et l’ivresse d’être enfin caressée, les livres, les garçons, la jupe soulevée, le pire, « Majda ferme les yeux. Le mieux est encore de s’absenter », la dissociation de son propre corps, « On peut très bien respirer, et être morte »



S’échapper. Les études, la vie indépendante et « un jour quelque chose a rompu dans sa tête », le secret bien gardé, le silence…



Retour au passé, la douleur, le médecin, « Fouzia avait immédiatement compris qu’on avait fait du mal à son enfant », le rien faire, le rien dire, l’étouffement des bruits « jusqu’au dernier murmure »…



Un silence clôturant une existence, « comme un insecte pris dans la pierre d’ambre », une enfance dépeuplée, tenir à distance…



La vie, « je ne reviendrai plus », le silence assourdissant, les ténèbres, le rêve qui ne tenait pas ses promesses, s’éloigner de soi, l’angoisse, l’hôpital, les neuroleptiques, la perte de soi, le regard glissant sur les choses, « les bouches assassinent le silence à coups de langue », le chat flegmatique et l’oiseau…



Un juste récit, la vie après, la vie brisée, « Finir quand tout devrait commencer ». Une vie de femme. Majda.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Un jour, j'ai menti

Nikki a tout de l’héroïne moderne. Fille d’ouvrier et héritière de figures de la guerre d’indépendance algérienne, elle est la voix des délaissés, des exclus et des migrants.

Patatras, un jour la vérité éclate. Nikki n’est pas celle que l’on croit. La voici bannie, déchue.

Des années plus tard, deux journalistes partent à sa rencontre pour lui consacrer un documentaire.

Dans ce roman brillant, d’une construction sophistiquée, porté par une langue singulière, se dit la construction d’identités multiples, la pression de la représentation induite par une société médiatique, les jeux entre le mensonge et la vérité dans lequel on se brûle les ailes. L’histoire est puissante et troublante. Elle résonne en chacun de nous

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Majda en août

À 45 ans, Majda se réfugie chez ses vieux parents d’origine immigrée, après un séjour en hôpital psychiatrique. Fille aînée d’une fratrie de sept enfants, la seule à avoir fait des études universitaires, elle aurait dû pourtant s’élever dans l’échelle sociale. Durant le mois d’août, alors qu’elle reste confinée dans le petit appartement familial d’une cité du Var, on revisite avec elle les non-dits familiaux, notamment le drame vécu dans son adolescence.

Ce livre est dur, long et je ne m'attendais pas à cela en voyant la couverture et le résumé.. Je m'attendais à quelque chose d'autre, d'un peu plus léger... Madja souffre de maladie mentale et tout le roman est basé sur sa souffrance et l'incapacité pour ses proches de l'aider...

J'ai eu du mal à arriver au mot fin....
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L'odeur des planches

la vie épouvantable menant à la dépression de certains émigrés en France surtout de certains Algériens rescapés de la guerre terminée en 1962.

dépression des Mamans, envol d'une fille vers le théâtre puis chômage ...

écriture dépouillée : on entre dans cet univers cruel ; on n'en ressort qu'à la dernière page. à lire absolument. Nous montre aussi le monde des femmes de ménage épuiisant ; je ne veux pas dévoiler l'histoire mais elle est riche





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