Citations de Saphia Azzeddine (440)
Je l'aime ma mère. Je l'aime parce qu'elle me fait pitié. Elle met des oignons dans tous ses plats, pour pouvoir pleurer en paix.
"Mes copains n'étaient pas là pour se foutre de moi, alors j'en ai ouvert un, j'ai même osé en lire quelques lignes. Puis une page. Et j'en ai ouvert d'autres. Une fois, j'ai lu un livre entier.
J'apprenais qu'un homme pouvait prendre quatre cents pages pour dire à une femme qu'il l'aime. Quatre cents pages avant le premier baiser, trois cents avant une caresse, deux cents pour oser la regarder, cent pour se l'avouer. A l'heure où on envoie des textos quand on a envie de baiser, je trouvais ça prodigieux, vertigineux, fou, démesuré, extravagant, insensé, grandiose..."
- Tu avais raison tout à l'heure mais tu dois me demander pardon, me dit-il avec cet air solennel qu'ont les adorateurs de Kadhafi.
- Pardon de quoi Papa si j'avais raison?
- Même quand tu as tort, c'est à toi de me demander pardon, je suis ton père.
Nous devions nous excuser auprès de nos parents même quand nous avions raison. C'était pour le respect ou quelque chose dans le genre, une sorte de rite de soumission comme pour briser nos velléités de révolte.
Ils disent qu'il faut cacher ses ornements afin que l'homme n'ait pas de pensées inavouables. C'est écrit comme ça et ça n'a l'air de déranger personne. C'est lui qui a des pensées inavouables et c'est moi qui dois me cacher. Ça n'a pas de sens. De quel droit je deviendrais l'otage d'un homme qui ne sait pas se contrôler ? C'est à l'homme de s'éduquer, ce n'est pas à moi de me cacher. Et s'il ne veut pas s'éduquer, je n'ai qu'un conseil: la douche froide. Je ne vois rien d'autre pour soulager vos pensées inavouables, messieurs. Mais laissez-moi tranquille, moi et mes ornements, moi et mes cheveux, moi et ma chasteté! Si des chevilles vous font bander, il est temps d'aller consulter. Pas moi. Vous. Pour troubles avancés de la zézette. C'est une punition divine ce zizi, ma parole!
Je repris alors la parole et lui demandai, puisqu'il n'avait pas répondu à ma question, s'il savait d’où provenait une telle pratique puisque et je fis exprès de le redire - aucune trace de la lapidation n’apparaissait dans le Coran.
« La lapidation est fondée sur un hadith.
- Qui l'a rapporté ?
- Eh bien, je ne sais pas enfin, c'était il y a si longtemps, un savant probablement.
- Non, c'était un boucher. Vous fondez vos lois sur des propos rapportés par un boucher.
- Et alors, qu’avez-vous contre les bouchers ? balbutia-t-il.
- Tout. Je suis végétarienne. »
Ca baise comme des salauds chez les pauvres, parce que c’est gratuit.
- T’es pas un crétin toi ! Tu veux pas finir comme moi, alors tu déconnes pas …
- Ca veut dire quoi finir comme toi papa ?
- Ca veut dire que tu regardes plus souvent le sol que le ciel, mais que ça t’empêche pas d’marcher dans la merde quand même …
Les belles-mères d'ici veulent des esclaves pour leurs fistons, qu'elles ont élevés comme des petits rois. Et surtout elles veulent se venger sur nous les belles-filles de leurs propres belles-mères, qui les ont fait chier toute leur vie aussi.
Il y a toujours des petits détails qui nous trahissent et nous rappellent d'où l'on vient.
Quand je pense à Toi; ma première sensation est celle d'un amour infini. Ni crainte. Ni peur. En fait je crains de te décevoir.Ca oui, ça me fait peur.Je T'ai déjà déçu et je le referai probablement. Mais j essaierai de le faire moins; j'essaierai de m'améliorer, Allah. Avec Toi à mes côtés, j'ai l'impression d'être moins seule...
" J'avais treize ans lorsqu'on me maria à un homme vieux et ventripotent. Il n'était pas si âgé à dire vrai, mais il avait le visage buriné par le vent affronté sur les bateaux de pêche. Il avait été pécheur avant d'être homme à tout faire.Il avait quarante-six ans. Ce fut horrible de l'épouser.Répondre cela était trop attendu par mes détracteurs,alors je choisis de les renseigner sur une autre facette de mon mariage.
- Monsieur le juge, vous avez été charpentier n'est ce pas?Alors, essayer de faire rentrer une vis de 10 dans une cheville de 2. Voilà ce que je retiens de mon mariage avec cet homme si bon".
Les miss sont ainsi, belles par hasard. La beauté n’obéit à aucun critère, elle est fantasque et inconvenante. Ma soeur est jolie mais elle deviendra moche. Elle n’est donc pas belle. Je suis objectif.
"Je suis pauvre et j’habite dans le trou du cul du monde. Avec mon père, ma mère, mes quatre frères et mes trois soeurs. Ça baise comme des salauds chez les pauvres, parce que c’est gratuit."
"Mon père, dès qu’il m’en parle, c’est pour me dire qu’il va me châtier si je fais encore des conneries. Un jour j’ai juste dit devant lui qu’il faisait trop chaud et que c’était pénible : eh bien il m’a flanqué une baffe. Dans sa logique, à ce con, comme c’est Allah qui fait le temps, j’avais blasphémé. Maintenant, vous avez une idée de qui est mon père. C’est un ignorant et il l’ignore. Un vrai cancer à lui tout seul. Il ne sait que gueuler et de préférence sur les gonzesses. C’est un pauvre, mon père. Et c’est un con. C’est un pauvre con."
"Ma mère, je l’aime parce qu’elle me fait pitié. Elle met des oignons dans tous les plats pour pouvoir pleurer en paix."
Avec un air de componction parfaitement surjoué, cette femme s'excusait auprès du juge, lui demandant ensuite qui d'elle ou de l'avocat était le plus toxique pour voir un phallus dans une aubergine. Elle rappelait à l'avocat qu'il était bien immodeste de se comparer à un légume aussi volumineux et que Dieu n'aimait pas les vantards. P. 46
"En fait je sais, les hommes ont peur des femmes alors ils les voilent."
"Une mère, une bonne mère ne fait pas tout bien, elle fait plein de conneries, nous refile ses névroses, ses varices et ses pieds déformés, mais elle laisse toujours la porte pas totalement fermée."
Mon Coran n'ordonne rien, aucune loi ne peut s'en dégager parce qu'il y a autant de lectures qu'il y a de musulmans.
"Une quête de savoir vaut mieux qu'une vie entière de prière."
Je me doute que tu n'aimes pas tout ce que je fais, que tu ne cautionnes pas et c'est normal ! Mais quand même, j'ai une question. Si j'étais née dans une famille bien, dans une ville bien, avec une éducation bien, j'aurais forcément été une fille bien, Allah. Je me serais mariée avec un homme bien et j'aurais fait des enfants bien. Mais c'est pas comme ça que ça s'est passé au départ. Tu avoueras que je suis parties avec vachement plus d'emmerdes ! Comment tu vas faire pour me juger ?
Vous priez encore Dieu ?
– Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas ?
– Eh bien, il me semble qu'Il vous a abandonnée ces derniers temps.
– Allah ne m'a jamais abandonnée, c'est nous qui L'avons semé