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EAN : 9782234081741
240 pages
Stock (23/08/2017)
3.34/5   119 notes
Résumé :
Marie-Adélaïde, née sous X, a la rage au ventre ; elle a un destin, mais ne sait pas encore lequel. Pas celui de caissière à La Miche Dorée. Pas non plus celui de ses rares copines, certaines connues en prison, d'autres camarades de galère et d'errance. Serait-ce celui de nounou des enfants impeccables de la Sublime ? Ou celui de retrouver sa mère coûte que coûte ? Son destin, elle va le chercher avec les moyens dont elle dispose : le culot, la parole qui frappe, l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
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sur 119 notes
Saphia Azzedine est une romancière française au style alerte et qui n'a vraiment pas la langue dans sa poche. Dans chacun de ses romans, de Confidences à Allah à "la Mecque Puket", en passant par Bilquiss elle s'attache à des héros et souvent des héroines qui se débattent pour construire son identité sans renier ce que l'on a transmis

Même point de départ pour son nouveau roman avec une héroïne née sous X à la recherche de son identité et de sa mère biologique mais hélas, par rapport à ses précédents ouvrages, celui ci déçoit pas mal.

On voit ce que l'auteur veut nous dire sur la lutte des classes et le déterminisme social mais ici la charge est trop lourde, le trait trop appuyé et malgré quelques jolies formules bien troussées, on ne croit pas beaucoup à l'histoire qui verse trop dans la facilité.. une déception d'une auteur dont on suivra néanmoins les prochains romans.

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Marie-Adélaïde est née sous X. de familles d'accueil en foyers, elle a grandi en essayant à plaire à tout prix. Manque de chance, ça n'a pas marché. « Quoi que je fasse, Claire m'en voulait alors j'ai décidé de la faire chier à mourir. Je lui ai donné de bonnes raisons de se demander : pourquoi moi ? » (p. 85) Elle a alors décidé d'être elle-même et de ne plus se laisser emmerder. Après un séjour en prison et un job alimentaire à la Miche dorée, elle devient la nounou des deux enfants de la Sublime, grande bourgeoise affairée. « Je me suis demandé comment une femme de son calibre pouvait s'en remettre à une fille du mien. » (p. 30) Nourrissant un profond désir d'être reconnue, acceptée, intégrée et aimée, Marie-Adélaïde se lance à la recherche de sa mère biologique, avec un doudou pour seul indice. Demander de l'aide ou du soutien ? Plutôt crever ! Mais il n'est pas toujours possible de refuser une main tendue. « Je me suis retrouvée seule avec mes opinions sur ces gens d'la haute qui m'avaient recueillie. Je ne savais pas ce qui m'embêtait le plus : qu'ils soient sympas avec moi ou que je sois contente qu'ils soient sympas avec moi. » (p. 133) Dans sa quête d'origine, la jeune femme se constitue finalement une famille de coeur.

La rage de Marie-Adélaïde s'extériorise en mots : l'héroïne a une vision froide du monde où le cynisme se mêle à la compassion, car les gens qu'elle croise n'ont pas tous choisi leur place, même s'ils s'y embourbent sans se débattre. Marie-Adélaïde a plus d'ambition : à force de courage et de culot, elle veut trouver sa mère, la confronter et peut-être s'en faire aimer. « Depuis quand on demande une autorisation pour faire un câlin à son enfant, nom de Dieu ? [...] Personne ne se pose ce genre de questions à part les couards. On fonce et on fait un câlin sans se soucier de comment on sera reçu. Dans le câlin, ce qui compte, c'est le câliné, pas le câlineur. » (p. 215) Persuadée de venir de la bourgeoisie, elle est autant attirée que dégoûtée par ce monde. Elle refuse le milieu où elle végète, mais méprise la e supérieure qu'elle pourrait intégrer. Il est en effet bien difficile de savoir où aller quand on ne sait pas d'où l'on vient. Mais quand on est comme Marie-Adélaide, si rien n'est acquis, rien n'est perdu !
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Beau et subtil !
Voilà les premières impressions qui ont jailli après avoir refermé ce roman et d'y avoir été happé.
Il faut dire que Saphia Azzeddine, est restée intacte depuis « Confidences à Allah ». Et à mon grand plaisir, elle n'a rien perdu, dans son écriture, de sa verve, de sa fougue, de ses mots crus mais vrais.
Sa plume est toujours aussi affutée, très mordante lorsqu'il s'agit de décrire la société actuelle. Parfois, presque à la limite de la caricature, mais je lui pardonne ses petites maladresses excessives.
Car c'est « la patte » de Saphia lorsqu'il s'agit de bien griffer la bourgeoisie, étant sur son terrain de prédilection.


Je profite pour ouvrir une parenthèse.
Dans son dernier livre « Mon père en doute encore » qui est un superbe hommage à son papa, Saphia se livre un peu. Et c'est grâce à ses petites confidences, que j'ai mieux compris pourquoi elle aimait si bien égratigner « le bourgeois. »


Peut-être que la naissance sous X, n'est pas assez développée, mais qu'importe. le roman est puissant et l'histoire de Marie-Adélaïde est captivante et exaltante.
Une jeune femme rebelle, arrogante, violente parfois, dont j'aurais voulu lui mettre quelques claques, de temps en temps.
Mais une Marie-Adélaïde tellement vivante et attachante, lorsqu'on découvre, derrière sa carapace, ses blessures et sa colère, ce qui nous donne envie de la prendre dans nos bras et la bercer.
Je ne raconterai pas tout le roman.

Mon plus beau passage, c'est la confession de la mère, très déchirante, émouvante et superbement bien écrite. Et cette fin surprenante, inattendue, comme Saphia sait nous l'offrir, pareil que la fin d'un autre de ses beaux romans « Bilqiss ».


C'était par une journée pluvieuse où je n'avais rien d'autre à faire que d'écouter la pluie ruisseler sur les toitures et rouler sur le macadam.
J'ai lu ce beau roman, pire encore je l'ai aspiré, par petites gorgées …
Ou c'était d'une seule traite, sans reprendre mon souffle …
Je me suis enivré !

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Il y a des auteurs qui nous font rêver avec des personnages extraordinaires aux destins hors normes ou avec des aventures fabuleuses jalonnées de rebondissements. Et puis, il y en a d'autres qui préfèrent s'intéresser aux petites gens à la destinée beaucoup moins glorieuse. Saphia Azzeddine fait partie de cette deuxième catégorie : les héros du quotidien.

Dans ce nouveau roman, elle entraîne sur les traces de Marie Adélaïde, une jeune fille au passé dramatique. Elle fait des boulots qu'elle trouve, elle habite où elle peut, elle côtoie des personnes de seconde zone… elle a une vie modeste, tout simplement. En parlant à la première personne, l'auteur arrive parfaitement à nous faire entrer dans ce petit monde. Elle utilise le langage de cette population pour mieux appréhender leur condition. Par les yeux de sa narratrice, elle contemple les gens de ces quartiers et leurs réactions face au système. Cela lui permet de critiquer la bêtise de certains, la colère d'autres et de faire une analyse sommaire de la situation de ces moins bien lotis. Elle traite aussi de la recherche d'identité et du besoin de reconnaissance, deux quêtes assez difficiles à mener à bien dans ces milieux défavorisés.

La plume de Saphia Azzeddine est souvent acerbe. Elle n'hésite à aller droit au but et n'épargne personne, quitte à choquer. Grâce à une certaine ironie et à l'humour, elle jette un oeil plutôt acéré sur le système social déséquilibre mais aussi sur les personnes victime de ce système. Cette impartialité offre au lecteur une vision d'ensemble qui ne donne pas de solution mais a au moins le mérite de lever le voile sur les choses.
J'ai beaucoup aimé le regard porté sur cette population et sur la recherche de ses origines. Je regrette seulement que certaines réflexions intéressantes ne soient pas plus développées et que le dénouement soit si quelconque. Ma première expérience avec cette auteure n'en reste pas moins une belle découverte, en pleine immersion. A suivre…
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Voici un roman que j'ai lu en une soirée. J'ai été aspirée et intriguée par le récit de cette femme un peu différente des personnes du milieu dans lequel elle évolue ; mais en même temps si semblable et qui cherche sa place.
Petit à petit j'ai découvert sa vie, et je me demandais où allait m'emmener ce roman, même si avec le titre, j'avais bien une idée. Et il y a ce point de rupture, avec un événement totalement improbable, le premier d'une longue série jusqu'à la fin : l'histoire part dans une espèce de science fiction, digne des séries américaines ou selon la chronologie le pire et le meilleur arrivent aux héros en quelques mois : mais ils vont toujours bien, ils ont toujours le sourire et ils continuent à faire plein de projets.
Je comprends que tous les romans ne puissent pas être réaliste, mais alors il faudrait les classer en SF.
La lecture est fluide, facile, j'a passé un bon moment, mais je ne suis pas sûre de me souvenir d'autre chose que du côté capillo-tractée de ce que j'ai lu.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
"Une mère, une bonne mère ne fait pas tout bien, elle fait plein de conneries, nous refile ses névroses, ses varices et ses pieds déformés, mais elle laisse toujours la porte pas totalement fermée."
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« Depuis quand on demande une autorisation pour faire un câlin à son enfant, nom de Dieu ? […] Personne ne se pose ce genre de questions à part les couards. On fonce et on fait un câlin sans se soucier de comment on sera reçu. Dans le câlin, ce qui compte, c’est le câliné, pas le câlineur. » (p. 215)
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Une naissance pareille, quelle humiliation. Je m'en serais foutue, moi, de ne pas partir avec les mêmes chances dans la vie ; ce que j'aurais voulu, c'est partir avec elle. Qu'elle me choisisse, qu'elle m'aime n'importe comment, j'aurais voulu être son erreur, son boulet, j'aurais préféré être tout ça à la fois, m'en plaindre mais dans ses bras. Je l'aurais aimée à la rage, à la fureur, je l'aurais aimée de toute mon âme, de tous mes os, je l'aurais fumée d'amour, cette mère, si elle m'avait serrée contre elle comme dans une camisole de force, j'aurais voulu étouffer dans ses bras, sur ses seins, mourir d'amour sur elle, contre elle, mourir sereinement plutôt que vivre grossièrement.
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Ma situation est transitoire. Transitoire, c'est un mot qu'utilise mon assistante sociale. Moi, je disais pourrie, elle m'a reprise et a dit : "Non, transitoire, Marie-Adélaïde." Depuis je le dis aussi, mais ça ne m'empêche pas de penser pourrie.
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Elle n’avait pas à dire ça, monsieur le juge, c’est du racisme institutionnel. Je n’aurais pas dû faire ça, pourtant, si c’était à refaire, je le referais. Elle a ramassé pour tous ceux qui pensent qu’on mérite notre situation, nous les prolos misérables, et que vous, les jouisseurs oisifs, vous la méritez aussi. Pour ce qui est du mobile antisémite, je vous dirai, monsieur le juge, que malgré toutes les emmerdes que j’ai traversées dans ma vie, tous les cons que j’ai rencontrés, toutes les injustices que j’ai subies en tant que femme pauvre et blanche et toutes les désillusions que j’ai connues, eh bien je continue à n’être ni raciste ni antisémite et à part les chats et les cafards, je n’entretiens aucune phobie particulière.
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Vidéo de Saphia Azzeddine
Saphia Azzeddine - On n'est pas couché 4 juillet 2020 #ONPC
On n'est pas couché  4 juillet 2020 Laurent Ruquier sur France 2 #ONPC
Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/
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