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Citations de Sayed Kashua (26)


Comment avaient-ils pu m'attribuer un nouveau correspondant ? Sans l'aide de papa, je n'aurais jamais pu prononcer " Epstein " correctement. Les Arabes s'étaient regroupés, les Juifs aussi ; moi, j'étais au bord des larmes mais je m'efforçais de me retenir. Je m'en voulais d'attacher tant d'importance au Juif qui m'échouait.
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- Que vaut un homme sans ses racines ? C'est comme un arbre: peut-il pousser sans fortes racines ? Un enfant, un peuple, c'est pareil.
- Précisément. [... ] C'est que, parfois, je pense qu'un arbre n'est qu'un arbre et qu'un être humain n'est qu'un être humain.
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Décidément toutes les localités arabes se ressemblaient. Les municipalités soignaient l'entrée de l’agglomération, et, au diable le reste! L'important était que le maire puisse se faire tirer le portrait devant l'entrée solennelle de sa cité et l'imprimer ensuite sur les tracts de sa campagne électorale.
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Car les épouses, mères, et sœurs de prisonniers qui s'adressaient à un avocat pour qu'il représente leurs êtres chers étaient nombreuses. La plupart des familles palestinienne de Cisjordanie préféraient envoyer une femme contacter un avocat de Jérusalem car leurs chances de franchir les barrages militaires sans permis de circuler étaient supérieurs à celles des hommes.
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En revanche, ils n’avaient jamais envisagé d’inviter Samah et son époux, bien que tous deux ne fussent pas moins instruits que les autres invités et bien que leur statut social fût peut-être supérieur à celui des autres. Le fait d’être résidents de la ville orientale les éliminerait car ces rencontres regroupaient des immigrés de l’intérieur et il y a avait des choses – ainsi pensaient-ils- qu’ils ne pouvaient partager avec les autochtones, aussi riches et éclairés fussent-ils.
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Ils ne vont pas me reconnaître. J'ai vraiment l'air d'un Juif. Pourvu qu'ils ne voient pas ma femme ! J'aurais quand même pu trouver quelqu'un de moins typé ! Elle cherche à calmer la gamine, en arabe ; je lui crie de se taire si elle veut vivre.
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Je fais plus israélien que le commun des Israéliens et rien ne me fait plus plaisir que de l'entendre de la bouche d'un Juif. On me dit souvent : "Vous n'avez vraiment pas l'air arabe. " Certains prétendent que c'est du racisme, mais pour moi, c'est un compliment. Comme une victoire. Etre juif : n'est-ce pas ce que je voulais ? Apres beaucoup d'efforts, le résultat est là.
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"Il a juste volé à des Juifs», disaient certains de ses clients pour tenter de convaincre l'homme de loi qu'en fin de compte leur parent était innocent car les lois des Juifs étaient différentes, ce qui minimisait le vol. Pour eux, ce vol était une broutille, les Juifs ne sont-ils pas des gens prévoyant ? Ils ont des compagnies d'assurances, ils possèdent de l'argent et, dans une certaine mesure, voler un véhicule a un Juif était une sorte d'emprunt, voire de restitution a des propriétaires légitimes, et non un délit passible de condamnation.
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Il savait désormais que les soldats, les gardes frontières, les vigiles et les policiers, issus pour la plupart des couches inférieures de la société israélienne, n'arrêteraient jamais un individu portant des vêtements manifestement plus chers qu'eux mêmes en portaient.
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Je suis le seul à appeler mon épouse Palestine.
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L'avocat se retourna vers le mur sur lequel étaient exposés les travaux de Yonatan et examina attentivement les portraits. Il sentait qu'il devait essayer de comprendre ce qui avait tant impressionné ce couple âgé pour qui, à n'en pas douter, les expositions étaient pain quotidien. Il aspira une longue bouffée d'air et commença à scruter les expressions des visages, les rides, les paupières, les sourires tristes, tous ces détails que ce fils de pute de Yonatan avait réussi à capter sur ses clichés. Vraiment impressionnants, se convainquit l'avocat devant les visages géants de gamins, d'adultes, de femmes et d'hommes. L'avocat, qui s'était toujours vanté qu'il lui suffisait d'un bref regard sur les gens pour repérer s'ils étaient arabes ou juifs, avait le plus grand mal à identifier l'origine des sujets immortalisés. [p. 356]
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[...] mon père n'a plus envie de se battre. Il suit les informations internationales, mais il a cessé de trouver des solutions et des réponses à tout, de donner son interprétation des choses. La révolution ne l'intéresse plus, ni l'égalité, pas plus que la terre ou un Etat libre. Papa s'est résigné. Il dit qu'eux aussi, les Palestiniens, doivent se soumettre, [...].
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A Yabad, c'était vraiment la guerre, contrairement aux histoires de Grand-mère. Les maisons des amis de Papa étaient criblées de balles. Cela m'avait terrorisé car il ne m'était encore jamais venu a l'esprit qu'une balle puisse pénétrer a l'intérieur d'une maison. Les portes en fer peintes étaient percées de trous qui laissaient voir le salon.
Papa avait que chez nous ça ne risquait pas d'arriver car nous étions différents. Nous l'avions cru parce que les gens de Yabad parlaient autrement et surtout parce que chez nous les portes étaient en bois.
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Le rêve de chaque mère arabe dans ce pays était que son enfant soit médecin ou avocat.


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J'étais le premier des trois frères à partir et je suis le premier à revenir. Rien n'a changé, excepté peut-être l'odeur qui me submerge. Je peux imaginer à présent le parfum de l'abandon.
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Je n'admettais pas qu'aujourd'hui encore ils parviennent à m'embêter. Ces nuls, ces abrutis.Si seulement vous saviez ce que je sais, pensais-je. Si seulement vous compreniez à quoi vous ressemblez aux yeux des gens qui habitent en dehors des trous dans lesquels vous végétez. Si seulement vous saisissiez à quel point la vie dont vous êtes si fiers est minable. Si vous n'aviez ne serait-ce qu'une once de conscience de votre situation, vous auriez honte de pointer le nez dehors. Le sommet de votre réussite, c'est de devenir contremaître de chantier ou d'attirer les faveurs de vos clients juifs. Je n'ai que pitié pour vous, pour vous et vos grosses bagnoles et pour vos vastes demeures. Jamais vous ne pourrez échapper au piège dans lequel vous êtes nés ; aucun de vous ne s'éloignera des limites de votre village, tracées par d'autres que vous. Et, surtout, vous, les mecs, vous croyez incarner le summum de la virilité, vous n'avez peur de rien, vous pouvez aboyer sur les habitants du quartier, mais vous n'êtes que la fine fleur de la lie humaine. Continuez à parader avec vos flingues, continuez à danser la debka dans vos noces, poitrine gonflée, épousez des filles vierges qui sauront préserver leur vertu et rassurer l'illusion de votre virilité. Je connais des choses que vous ne connaîtrez jamais, je connais des univers qui vous sont inaccessibles. Je pénètre dans des milieux où vous et vos enfants serez à jamais indésirables. Oui, moi le fils de votre pute, je vous méprise, je vous ris au nez. Moi seul connais votre valeur réelle. [p. 282-283]
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Jamais je ne lui pardonnerai de nous avoir fait croire que nous pourrions vaincre l'ennemi avec des pneus et des pierres.
Dans mon coeur, plus le moindre espoir. Je suis plein de haine. Je hais mon père qui m'a condamne à rester vivre en Israël.
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A cette époque-là, je ne savais pas si elle restait avec moi par amour ou par résignation. Elle me rappelait tout le temps ma promesse de l'épouser. Jamais je ne me serais renié. Sa vie aurait été foutue.
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A cette époque-là, je ne savais pas si elle restait avec moi par amour ou par résignation. Elle me rappelait tout le temps ma promesse de l'épouser. Jamais je ne me serais renié. Sa vie aurait été foutue.
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Je voulais être, officiellement, en dépression, comme Kurt Cobain.
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