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Katherine Werchowski (Traducteur)
EAN : 9782264038654
251 pages
10-18 (02/03/2006)
3.18/5   25 notes
Résumé :
En Israël, de 1948 aux années 90. Les Arabes dansent aussi, c’est l’histoire d’un gamin arabe israélien de Tira, un village de Galilée.
Tandis que sa grand-mère l’élève dans la respect des traditions, son père, ancien membre du parti communiste souvent absent, tente de lui inculquer son sens viscéral de l’honneur.
Élève brillant, il bénéficie d’une bourse exceptionnelle pour aller étudier dans un pensionnat de Jérusalem. Humilié par ses camarades juifs... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un livre qui s'ouvre sur un territoire israélien. Le narrateur est un enfant arabe et musulman. Il est très proche de sa grand-mère. Il vit un peu à part de sa famille qui comprend 4 enfants mâles. La guerre est là en filigrane. le père est violent. Il a connu l'emprisonnement.
Le petit garçon cherche à percer le mystère de la valise bleue fermée à clé dans la chambre de sa grand-mère. Il passe ses nuits dans le lit de sa celle-ci pour être rassuré.

Plus tard, à l'école qui jouxte sa maison, il revient lors des récréations au domicile. C'est un peu le thème du roman : être de ce lieu ou de celui-là, chercher sa place. le narrateur grandit, la violence qui est en lui explose. le décalage entre les faits racontés et le ton qui banalise me dérange.
La partie 1 est construite avec des phrases courtes comme des coups de fusil. J'ai eu le sentiment que je n'avais pas le temps de me familiariser avec le personnages.

C'est finalement une fracture du crâne qui va mettre fin à ces agissements. Il devient un « humain ». La 4e de couverture précise que le tragique est mêlé au comique. Je n'ai pas trouvé de ressort comique avant la page 111. le narrateur se révèle bon élève. Il passe des tests pour entrer dans une école juive où on donne la chance à des arabes de réussir. Il est brillamment reçu.

Le jeune adolescent découvre la société juive. La langue, il la connaît déjà. Il sort de son ignorance. A l'aube de l'âge adulte, il tombe amoureux de Naomi, une jeune fille juive. Il décroche des études et n'a pas son bac. Son père est furieux, déshonoré. Naomi voudrait qu'il soit juif. Il dérive quant elle le quitte. Il subsiste au sein d'Israël qui vit au rythme des conflits. C'est un contexte qu'on devine en arrière-plan.

Sa rencontre avec une autre jeune femme, arabe et du même village que lui lui redonne un but alors qu'il travaille sans but précis. Ils se marient et ils ont rapidement un enfant. Ils envisagent de repartir dans leur village d'origine, Tira. Lui aurait un emploi valorisant. Avant leur départ, ils apprennent qu'ils vont encore être parents.
Partie 3 : le retour est l'occasion de renouer avec ses frères.

Le narrateur tourne sa propre religion en dérision. Il n'est pas pratiquant et cette état de fait participe à sa quête d'identité. Il a tellement l'air Juif ! On le lui a dit. Il parle hébreu et se fait passer pour un Juif. Il a des amis des 2 religions. Cela n'est pas un problème.

Ce roman me laisse une impression mitigée. le début est ultra rapide et le rythme des phrases suit une certaine forme de violence. La partie 2 à l'arrivée en Israël est plus intéressante.On est immergé dans cette situation géo politique si particulière. C'est cet aspect-là qui m'a le plus intéressé. Les rapports musulmans/juifs. Les liens entre eux et comment ils cohabitent et se perçoivent.

le lien homme/femme aussi dans la religion musulmane dans ces conditions si particulières. La guerre n'est pas sur le devant de la scène. Pour moi, le roman manque de saveur. Il ne verse ni suffisamment dans le comique, ni suffisamment dans le tragique peut-être.
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J'ai aimé ce livre par ce qu'il m'a fait découvrir la réalité humaine du conflit israëlo-palestinien, une vision bien différente de celles que véhiculent les infos actuelles, et c'est une bonne raison pour le recommander aux lecteurs, d'autant que l'écriture est agréable à lire, fluide, vivante et variée.

On suit l'évolution d'un petit garçon arabe israélien dont les réflexions sont au départ rafraîchissantes, touchantes, puis à mesure qu'il devient homme et sombre dans la dépression et l'alcool (comme son père qui finit par perdre le goût de la révolte par lassitude et désespoir), le ton devient plus dérangeant, de par la sincérité du narrateur (double de l'auteur?) : les passages sur sa honte d'être arabe sont terribles (plus que l'intégration, c'est à l'assimilation dont il rêve, mais cela est impossible) et la fin du récit, qui n'en n'est pas une, en disent long sur l'étendue des dégâts psychologiques que ce conflit génère sur les habitants de cette région du monde.

On rit souvent, mais le constat est noir, et sans que le lecteur ne soit jamais poussé à prendre partie car chacun en prend pour son grade au cours du récit, on ne peut, après la lecture de ce livre, que se demander comment les choses pourront un jour s'améliorer.
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La quatrième de couverture mentionnait le fait que le personnage principal ,Arabe, Palestinien , voulait devenir Juif ,je n'ai pas ressenti cet aspect du récit. Certes il apprend effectivement l'hébreu , fait ses études à l'Université hébraïque de Jérusalem ,mais ce roman , témoignage ,peut-être autobiographique ? raconte surtout le quotidien d'une famille Arabe ,Palestinienne ,en Israël ,le combat politique du père ,,les tracas quotidiens ,le manque de perspectives et d'espoir pour la jeunesse mais aussi la guerre ,l'Intifada ,ses morts et ses blessés.
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l'histoire d'un arabe israelien
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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 septembre 2006
Lecture jeune, n°119 - Dans ce premier roman prometteur inspiré de sa propre expérience, le jeune journaliste Sayed Kashua décrit le parcours d’un Palestinien qui chercha à s’intégrer parmi les Israéliens. Le narrateur est un gamin qui grandit dans le respect des traditions et le culte de la résistance chez sa grand-mère, une femme forte. Au retour du père, combattant emprisonné en Israël, le petit garçon doit se faire violence pour devenir le meilleur de sa section à Tira, en Galilée. Il obtient alors une bourse exceptionnelle qui lui permet d'intégrer un pensionnat de Jérusalem. Son éducation ne l’empêche pas d’éprouver une fascination mêlée de crainte pour le mode de vie israélien. Afin qu'on oublie ici ses origines, il s’efforce de perdre son accent et d’adopter les goûts de ses camarades de classe. Econduit par la jeune fille qu’il aime, il comprend qu’à défaut d’avoir acquis une identité juive, il n’en a plus aucune… Malgré la peur, mère du racisme, et le désespoir du narrateur, noyé entre deux cultures, celui-ci conserve l’humour qui sauve. Evoluant entre légèreté et gravité, le récit est aussi passionnant que facile à lire. Il est accompagné d’un appareil critique (préface, glossaire, chronologie, historique, carte…) qui offre aux jeunes lecteurs des clés pour appréhender une réalité politique complexe. ? Anne-Solène Lescaille
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Comment avaient-ils pu m'attribuer un nouveau correspondant ? Sans l'aide de papa, je n'aurais jamais pu prononcer " Epstein " correctement. Les Arabes s'étaient regroupés, les Juifs aussi ; moi, j'étais au bord des larmes mais je m'efforçais de me retenir. Je m'en voulais d'attacher tant d'importance au Juif qui m'échouait.
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A Yabad, c'était vraiment la guerre, contrairement aux histoires de Grand-mère. Les maisons des amis de Papa étaient criblées de balles. Cela m'avait terrorisé car il ne m'était encore jamais venu a l'esprit qu'une balle puisse pénétrer a l'intérieur d'une maison. Les portes en fer peintes étaient percées de trous qui laissaient voir le salon.
Papa avait que chez nous ça ne risquait pas d'arriver car nous étions différents. Nous l'avions cru parce que les gens de Yabad parlaient autrement et surtout parce que chez nous les portes étaient en bois.
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Je fais plus israélien que le commun des Israéliens et rien ne me fait plus plaisir que de l'entendre de la bouche d'un Juif. On me dit souvent : "Vous n'avez vraiment pas l'air arabe. " Certains prétendent que c'est du racisme, mais pour moi, c'est un compliment. Comme une victoire. Etre juif : n'est-ce pas ce que je voulais ? Apres beaucoup d'efforts, le résultat est là.
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Et chaque nuit je continuais de me faufiler dans le lit de Grand-mère. Ce n'était plus le noir, les voleurs ou les chiens qui m'effrayaient, mais la mort de celle qui était à côté de moi. Le sentiment de sécurité que me procuraient son grand corps s'amenuisa peu a peu. Jusqu'au jour où je n'allai plus la rejoindre que pour la protéger. Que de fois me suis-je réveillé et, retenant ma respiration, ai-je approche ma main de sa bouche ! Tant que je pouvais sentir son souffle chaud sur ma paume, je savais que le rendez-vous avec la mort n'était pas encore venu.
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[...] mon père n'a plus envie de se battre. Il suit les informations internationales, mais il a cessé de trouver des solutions et des réponses à tout, de donner son interprétation des choses. La révolution ne l'intéresse plus, ni l'égalité, pas plus que la terre ou un Etat libre. Papa s'est résigné. Il dit qu'eux aussi, les Palestiniens, doivent se soumettre, [...].
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