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EAN : 9782879297828
360 pages
Editions de l'Olivier (09/02/2012)
3.63/5   31 notes
Résumé :
Qui suis-je ? L'Avocat, un homme de loi arabe, installé dans la partie juive de Jérusalem, découvre dans un livre d'occasion un billet d'amour écrit de la main de sa femme.
Son destinataire ? Sans doute ce "Yonatan" dont le nom figure sur la page de garde...
Cette découverte fait naître en lui une jalousie impossible à maîtriser et le pousse à négliger son cabinet prospère pour retrouver celui qu'il soupçonne être l'amant de sa femme.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman construit en forme de diptyque fait le portrait de deux hommes en plein grand écart identitaire. Ces Arabes israéliens originaires du Triangle -une région de Palestine transférée de la Jordanie à Israël-, vivent et travaillent à Jérusalem.
Plutôt bien intégré socialement, le premier devient maboul quand il soupçonne sa femme d'infidélité. Son vernis de culture occidentale se met alors à fondre comme neige au soleil. Sa jalousie fait ressortir en lui les valeurs rétrogrades de son héritage arabe, ces principes de conduite et de jugement qu'il avait reniés pour s'adapter.
Le second, un simple travailleur social, préfère devenir un autre, changer carrément d'identité pour ne plus être considéré comme un citoyen de seconde zone et ne plus être victime de discrimination, positive ou non.
Leurs histoires avancent parallèlement puis finissent par se rencontrer pour illustrer le thème favori de Sayed Kashua, celui de l'identité, qu'elle soit individuelle ou nationale. Un sujet complexe parce qu'il induit des facteurs ethniques, politiques, culturels, et psychologiques. Si l'auteur reconnait lui même dans ce roman que ce sujet a été "rabâché jusqu'à la nausée", le biais de la fiction permet d'aborder de façon accessible à tous la difficile équation qui pèse sur le destin de ces hommes pris dans l’ambivalence de leur identité palestinienne et de leur citoyenneté israélienne.
Une lecture plaisante, mais qui n'apporte rien de vraiment neuf. J'ai apprécié la construction originale.
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Jérusalem Est de nos jours. Un avocat respecté et respectable vit dans une paisible banlieue avec sa femme et leurs deux enfants. Sa vie quoique banale lui convient plutôt bien. Il n'avait encore jamais eu à la remettre en question, tout du moins pas avant de tomber sur un mot doux écrit par sa femme à un autre homme dans un livre acheté d'occasion. Tout n'est plus qu'alors doutes et suspicion. Qui peut bien être ce Yonatan à qui appartenait ce livre et sa femme et lui se voient-ils toujours ?
Amir, lui vient juste de finir ses études et travaille dans un centre social très peu fréquenté. Pour arrondir ses fins de mois et occuper ses nuits, il accepte un poste de garde malade. Tous les soirs, il doit veiller sur Yonatan, un jeune tétraplégique, fou de photographie. Peu à peu, il va endosser son identité allant jusqu'à s'instruire dans une école de photographie sous son nom.
Le destin de ces deux va s'imbriquer petit à petit pour construire une histoire autour de la quête d'identité dans un pays peuplé de juifs et d'arabes.
L'histoire monte en puissance jusqu'à la rencontre tant attendue entre les deux hommes. Une rencontre bien différente de celle imaginée.
Un livres très profond qui va bien plus loin que la découverte de ce petit mot. En donnant la parole à ces deux hommes, l'auteur pose avant tout la question de la dualité. Une dualité présente dans ce pays et dans la population qui le compose. Un très beau roman dont la fin soulève beaucoup de question car elle laisse le lecteur dans le doute.

Je tiens à remercier le club des Dialogues croisés pour cette très belle découverte. Il s'agit une fois encore d'un livre dont je n'aurai pas tenté la lecture sans eux.
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Problème d' identité chez deux arabes qui sont des citoyens de deuxième zone en Israël et qui vont se croiser presque par hasard
Problème d'imposture aussi et même surtout pour l'un comme pour l'autre
Le premier avocat qui réussit et mène une vie semblable aux israéliens même confort cossu, similitudes de comportement et d'ouverture d'esprit, soirées entre amis à l' occidentale avec discussions qui refont le monde et le second embringué dans des études qui n'en finissent pas et qui semble-t-il ne mènent pas à grand-chose, travailleur social qui va se trouver assistant de vie d'un jeune handicapé
Le premier à la suite de soupçons d'infidélité de son épouse va laissé tomber le masque et revenir dare-dare à ses instincts sémites primitifs, honneur bafoué, très soucieux de sa réputation devant les siens et des envies d égorgement comme pour le mouton de l'Aïd el Kébir mais pour sa femme bien entendu
Le second lui ne fait pas dans la dentelle il va s'identifier progressivement au jeune handicapé qu'il assiste Enfiler ses babouches dans un premier temps ensuite ses costumes, emprunter son appareil photo et ensuite sa carte d'identité et au terme de cette mystification devenir ce qu'il juge le mieux un juif pur jus. Prendre la place plus prestigieuse de l'autre.

Une narration intéressante sur la vie quotidienne des arabes en Israël, le comportement des différentes couches sociales mais un peu lourde car pointilleuse et méticuleuse sur certains aspects alors que d'autres auraient mérités d'être abordé au moins succinctement Globalement on sent que les choses sont bien vues et décrites

Toutefois ce thème d'identité chez les arabes et surtout ce sentiment d'être des citoyens lépreux est antédiluvien et quelque peu lassant. On a l'impression que l'auteur tourne en rond et se « mortifie » de sa culture avec un certain fatalisme bien oriental. Les choses ayant été crées ainsi c'est comme ça
de même il y a une certaine incuriosité et/ou impossibilité à voir où est vraiment le problème. Oui il est vrai que ces rapports sont depuis longtemps débattus avec l'insuccès que l'on sait mais bon si les écrivains y mettent du leur…
Ce thème d'usurpation d'une culture perçue comme supérieure l'oriental par rapport à l' occidentale, de l'arabe « hébraïsant » pour la culture juive, de l'arabe souchien (brut de décoffrage) pour l'arabe hébraïsant etc. est un peu entendu
On aimerait voir, un jour et en littérature, un juif arabisant prendre la défroque d'un palestinien mahométan et faire des pieds et des mains pour s'installer à Ramallah avec pour ambition suprême de participer à l'administration palestinienne voire pour créer des pont entre les différentes factions maronites, druzes et autres minorités... bref n'allons pas plus loin…
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L'auteur Sayed Kashua, Arabe Israëlien, est chroniqueur et romancier.
La deuxième personne est un roman contemporain, traité à la façon d'un roman policier dont le noeud psychologique est basé sur la rencontre de deux cas de névroses limites.
D'un côté un avocat arabe, citoyen d'Israël, sexuellement frustré, dont la jalousie envers sa femme (travailleuse sociale) devient obsédante après qu'il ait trouvé un billet d'amour adressé à un certain Yonatan.
De l'autre un travailleur social arabe qui usurpe peu à peu l'identité de Yonatan, étudiant en photographie et Juif tétraplégique suite à une tentative de suicide ratée.
Un roman contradictoire dans un pays contradictoire aussi (sur fond politique), dont le suspense augmente au fil des pages. Où est la réalité? La vérité? Peut-on changer facilement d'identité ? Pourquoi? Comment un avocat professionnellement doué peut-il se laisser expulser du lit conjugal par ses enfants?..............................Interessant!

La deuxième personne de Sayed Kashua a été sélectionné pour participer au Prix des lecteurs varois 2012 en compétition avec Canal Mussolini d'Antonio Pennacchi et Nos si brêves années de gloire de Charif Majdalani.
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Comment vivre en Israël quand on est Arabe ?

Si l'on en juge par le talent et l'humour de Sayeb Kashua, écrivain de langue arabe qui écrit en hébreu, apparemment ce paradoxe est vivable mais au prix de multiples contorsions.
Si vous avez déjà beaucoup lu sur ce tout petit pays qui, avec une surface à peine plus étendue que deux départements français, tient l'équilibre de la paix du monde entre ses mains, précipitez-vous sur ce roman !

Je suis certaine que vous apprendrez mille et un petits détails sur la vie au quotidien en Israël, et que cet écrivain saura faire évoluer vos idées.
Et si vous ne savez rien sur ce pays (je doute qu'une telle personne existe !), alors vous découvrirez avec surprise que pour être avocat et plaidez des affaires pour les arabes vous devez avoir des diplômes israéliens, parler et écrire l'hébreux que vos clients connaissent mal.
Vous apprendrez qu'il y a autant de différences entre un Juif et un Arabe qu'entre un Arabe des territoires occupés , un « immigré de l'intérieur » et un habitant d' « origine » de Jérusalem.
Que, pour être avocat arabe et avoir une bonne clientèle, il faut rouler dans une grosse berline alors qu'un Juif peut se contenter d'une voiture quelconque car il n'a rien à prouver à sa communauté.
Entre le malheur de l'enfant qui est rejeté parce que son père a été assassiné en tant que collabo, et la femme juive qui ne peut plus voir son fils qui a tenté (et presque réussi) à se suicider, tous les malheur de la terre sont rassemblés dans ce récit.
Et pourtant ce roman n'est pas triste, il est même parfois franchement drôle.
Je vous conseille, messieurs, si vous souffrez de ce problème, la méthode de notre avocat pour lutter contre l'éjaculation précoce et réussir enfin à faire jouir votre compagne : se souvenir d'événements tristes. Lui, en revivant minute par minute l'enterrement de son grand-père a réussi à soutirer au moment de la mise en terre de son aïeul, des râles de jouissance de sa femme ... à essayer !!
L'intrigue du roman est bien construite mais m'a, personnellement, moins convaincue que l'ambiance du roman car une grand partie est fondée sur le ressort de la jalousie obsessionnelle d'un mari vis-à-vis de sa femme, je suis rarement intéressée par ce genre de comportements.
Sayed Kashua est, par ailleurs, connu pour avoir écrit une série télévisée : « travail d'Arabes » qui fait rire les Juifs et les Arabes en Israël.
En lisant ce livre, on se prend à espérer, qu'un jour, les gens d'esprit domineront et qu'ils apprendront à se connaître et à s'apprécier. Réussiront-ils, là où, les religions, les idéologies, les politiques et les militaires ont échoué et sont responsables d'une haine si vive et de tant de morts ?
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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critiques presse (2)
Telerama
09 mai 2012
Construit comme une intrigue policière très adroite, où les rebondissements multiples et imprévisibles viennent à chaque chapitre mettre à bas les déductions antérieures du lecteur, La Deuxième Personne s'offre aussi à lire comme une belle réflexion sur la masculinité et le couple […].
Lire la critique sur le site : Telerama
Lhumanite
16 avril 2012
La Deuxième Personne est un récit haletant, bourré d’informations sur la complexité vécue dans ce pays traversé par des milliers de contradictions.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je n'admettais pas qu'aujourd'hui encore ils parviennent à m'embêter. Ces nuls, ces abrutis.Si seulement vous saviez ce que je sais, pensais-je. Si seulement vous compreniez à quoi vous ressemblez aux yeux des gens qui habitent en dehors des trous dans lesquels vous végétez. Si seulement vous saisissiez à quel point la vie dont vous êtes si fiers est minable. Si vous n'aviez ne serait-ce qu'une once de conscience de votre situation, vous auriez honte de pointer le nez dehors. Le sommet de votre réussite, c'est de devenir contremaître de chantier ou d'attirer les faveurs de vos clients juifs. Je n'ai que pitié pour vous, pour vous et vos grosses bagnoles et pour vos vastes demeures. Jamais vous ne pourrez échapper au piège dans lequel vous êtes nés ; aucun de vous ne s'éloignera des limites de votre village, tracées par d'autres que vous. Et, surtout, vous, les mecs, vous croyez incarner le summum de la virilité, vous n'avez peur de rien, vous pouvez aboyer sur les habitants du quartier, mais vous n'êtes que la fine fleur de la lie humaine. Continuez à parader avec vos flingues, continuez à danser la debka dans vos noces, poitrine gonflée, épousez des filles vierges qui sauront préserver leur vertu et rassurer l'illusion de votre virilité. Je connais des choses que vous ne connaîtrez jamais, je connais des univers qui vous sont inaccessibles. Je pénètre dans des milieux où vous et vos enfants serez à jamais indésirables. Oui, moi le fils de votre pute, je vous méprise, je vous ris au nez. Moi seul connais votre valeur réelle. [p. 282-283]
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L'avocat se retourna vers le mur sur lequel étaient exposés les travaux de Yonatan et examina attentivement les portraits. Il sentait qu'il devait essayer de comprendre ce qui avait tant impressionné ce couple âgé pour qui, à n'en pas douter, les expositions étaient pain quotidien. Il aspira une longue bouffée d'air et commença à scruter les expressions des visages, les rides, les paupières, les sourires tristes, tous ces détails que ce fils de pute de Yonatan avait réussi à capter sur ses clichés. Vraiment impressionnants, se convainquit l'avocat devant les visages géants de gamins, d'adultes, de femmes et d'hommes. L'avocat, qui s'était toujours vanté qu'il lui suffisait d'un bref regard sur les gens pour repérer s'ils étaient arabes ou juifs, avait le plus grand mal à identifier l'origine des sujets immortalisés. [p. 356]
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En revanche, ils n’avaient jamais envisagé d’inviter Samah et son époux, bien que tous deux ne fussent pas moins instruits que les autres invités et bien que leur statut social fût peut-être supérieur à celui des autres. Le fait d’être résidents de la ville orientale les éliminerait car ces rencontres regroupaient des immigrés de l’intérieur et il y a avait des choses – ainsi pensaient-ils- qu’ils ne pouvaient partager avec les autochtones, aussi riches et éclairés fussent-ils.
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"Il a juste volé à des Juifs», disaient certains de ses clients pour tenter de convaincre l'homme de loi qu'en fin de compte leur parent était innocent car les lois des Juifs étaient différentes, ce qui minimisait le vol. Pour eux, ce vol était une broutille, les Juifs ne sont-ils pas des gens prévoyant ? Ils ont des compagnies d'assurances, ils possèdent de l'argent et, dans une certaine mesure, voler un véhicule a un Juif était une sorte d'emprunt, voire de restitution a des propriétaires légitimes, et non un délit passible de condamnation.
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Car les épouses, mères, et sœurs de prisonniers qui s'adressaient à un avocat pour qu'il représente leurs êtres chers étaient nombreuses. La plupart des familles palestinienne de Cisjordanie préféraient envoyer une femme contacter un avocat de Jérusalem car leurs chances de franchir les barrages militaires sans permis de circuler étaient supérieurs à celles des hommes.
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