Comme toujours, il savait exactement ce qu'il attendait du mariage. Sa future épouse devrait obligatoirement répondre à plusieurs critères : posséder des origines familiales irréprochables, sans squelettes dans les placards, ainsi que de bonnes manières et un caractère aimable. Elle serait bien entendu jolie, mais pas nécessairement d'une grande beauté – il suffirait qu'elle n'effrayât pas les enfants. Il voulait une femme raisonnable qui se contenterait de tenir sa maison et d'élever les enfants. Royce eut un sourire arrogant. Une femme qui n'interviendrait pas dans la vie très confortable qu'il s'était arrangée !
Jolie vue, n'est-ce pas, patron ? Ne vous en faites donc pas ! Avec son minois et sa dot, vous ne resterez pas longtemps son tuteur. Elle deviendra vite le point de mire de tous les galants de la région, qui se battront pour la conquérir. Vous n'aurez plus qu'à lui choisir un mari convenable et vous serez débarrassé d'elle.
Dieu soit loué ! On ne peut pas te laisser épouser n'importe qui. Les gens comme nous ne font pas ces choses-là. Tu dois choisir ta femme avec soin, penser à tes enfants, aux générations à venir.
Quoiqu'il advienne, rappelle-toi toujours que nous ne formons qu'un… que nous nous aimons. Nous ressemblons à deux gladiateurs qui ont survécu à l'arène. Nous dissimulons tous deux en nous des blessures. Mais si nous nous accrochons à la certitude que nous avons gagné, que, par la grâce de Dieu, nous avons trouvé notre amour, alors ces blessures se cicatriseront et le bonheur nous emportera.
Vous n'êtes pas la seule à vous trouver dans l'obligation d'épouser une personne que vous ne connaissez ni d'Eve ni d'Adam, ne l'oubliez pas. Nous pouvons choisir d'en tirer le meilleur parti ou, au contraire, passer notre temps à nous rendre mutuellement malheureux. Nous avons le choix.
L’absence de passion dans sa vie le mettait à l’abri de toutes les souffrances morales que son père avait endurées lors de la disparition de sa bien-aimée lady Martha.
A moins de demeurer servante toute sa vie ou de redevenir pickpocket, elle n'avait qu'une seule solution : vendre son corps.
Nathan l’aimait. Eh bien, elle s’arrangerait pour l’aimer elle aussi. Elle le respectait déjà, et elle était sûre que, avec le temps, les mystérieuses émotions dont on parlait dans les quelques romans qu’elle avait pu lire la submergeraient et l’entraîneraient dans un merveilleux tourbillon de passion et de tendresse.
Ces pensées ne lui offrirent malheureusement que peu de réconfort. Dans une courageuse tentative pour étouffer ses craintes et ses doutes, elle se concentra sur une tâche simple : dégrafer les minuscules boutons de perle aux poignets de sa robe de mariée, une superbe tenue en lourd satin couleur de lait, pourvue d’un voile en dentelle orné de centaines de perles. Ses boucles cendrées brillant à travers ses plis, elle avait lentement remonté l’allée de la chapelle familiale moins d’une heure plus tôt, telle une créature éthérée venue d’un autre monde.
L'amour, découvrait-il, est une émotion puissante, capable de triompher des obstacles les plus insurmontables. Mais si l'amour était un arbre majestueux et resplendissant, la confiance constituait les racines de cet arbre. Sans elle, l'amour ne pouvait croître et se développer, il ne pouvait mûrir.
Non, pas de meurtre, il est trop lâche pour cela. Mais, poussés trop loin, les lâches eux-mêmes assassinent.