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Critiques de Sophie Brocas (195)
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Le Cercle des femmes

Un joli livre touchant et sensible sur les constellations familiales où les secrets de famille peuvent devenir très toxiques et conduire à une répétition chronique et maladives des erreurs passées...



Lia est l’arrière petite fille d’Alice qui vient de décéder. Elle cherche à comprendre qui était vraiment cette arrière grand mère. Elle trefouille le passé avec l’aide de sa grand mère et de sa mère. Ce qu’elle découvrira lui fera froid dans le dos et lui procurera une peur effroyable de continuer sur les chemins de la généalogie et de la fatalité. Car c’est bien de cela qu’il est question quand le cercle des femmes se racontent et font entrapercevoir leurs vies parsemées des peurs qui remontent à loin...



Lia parviendra t-elle à rompre le cercle maudit par sa seule clairvoyance ? Suffit-il d’éclaircir les zones d’ombre pour se donner un nouveau tournant ?



Beaucoup de douceurs et de mises en garde dans ce roman qui se déguste sans modération comme de petites bouchées sucrées, autant de pied de nez à un destin capricieux.
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Le baiser

Constantin Brancusi a bel et bien réalisé une sculpture intitulée Le Baiser, qui orne la tombe, au cimetière du Montparnasse à Paris, d’une jeune Russe suicidée en 1910. Et cette œuvre, qui vaut aujourd’hui une petite fortune sur le marché de l’art, fait réellement l’objet d’un long affrontement juridique entre les ayants droit qui voudraient la récupérer pour la vendre, et l’État français qui entend en protéger l’intégrité.





Sophie Brocas s’est servi de ces faits pour imaginer, en toute liberté, un roman qui alterne entre sa version de l’histoire de Tatiana en 1910, et le combat contemporain d’une avocate fictive, qui a décidé d’empêcher l’appétit financier de l’emporter sur le respect des intentions originelles de l’artiste.





Voici donc un récit intéressant à plusieurs titres : pour l’évocation du contexte historique et artistique de la Belle Epoque, qui nous fait au passage découvrir l’anarchiste et féministe américaine Voltairine de Cleyre ; pour son double hommage, à l’artiste Brancusi d’une part, à cette jeune fille victime de la condition féminine du début du 20e siècle d’autre part ; mais surtout pour son questionnement sur la notion de propriété d’une œuvre et de ses droits, et sur ce qu’elle implique en termes de responsabilité morale et intellectuelle au-delà de sa simple exploitation marchande.





L’auteur a choisi de nous livrer une jolie histoire à tendance plutôt sentimentale : le résultat est fluide et plaisant, même s’il tend à s’autoriser une certaine facilité parfois presque naïve. Si l’on peut regretter son relatif manque de profondeur, c’est au final un agréable et honnête divertissement, bien écrit et gentiment ficelé.





Précisions sur la sculpture Le Baiser de Brancusi et le procès qui l'entoure dans la rubrique Le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :

https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/06/brocas-sophie-le-baiser.html


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le Cercle des femmes

On ne connait jamais vraiment les siens.

Au travers de 4 générations de femmes d'une même famille, on se rend compte lors du décès de la plus ancienne, qu'on ne la connaissait pas vraiment...ou du moins qu'elle était différente de ce qu'elle paraissait.

Une femme qui a fait sa vie en fonction de ses souffrances et de son passé. Qui a élevé sa fille pour qu'elle ne vive pas la même chose qu'elle.

Mais c'est un cercle vicieux parce que cette éducation a retenti sur sa fille autrement.. et ainsi de suite sur les différentes générations.



Un livre assez prenant, qui se lit bien.

Qui parle d'un vrai sujet : les secrets de famille. Ces secrets qui pourrissent au milieu de non dit, qui dictent des choix de vie.. mais qui ont des conséquences plus lourdes son aurait pu le penser initialement. Et qui peuvent avoir une influence sur plusieurs générations...c'est aussi l'occasion de parler du fait que même si on aime fort sa mère on l'a jugea tel point qu'on ne sera pas comme elle... Parce que c'est choix n'ont pas été les bons.



Un très beau roman, proche de la réalité. Avec un côté psychologique plus fort que ce que l'on aurait pu croire au départ.

Un roman bien construit.

J'ai beaucoup aimé.. même si j'ai parfois moi aussi jugé ces femmes au fils de ma lecture



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Le baiser

L’auteure nous prévient : elle a créé une œuvre imaginaire sans lien avec la réalité ! Et pourtant ce récit va nous transporter…



Au centre de l’histoire, on a une sculpture de Constantin Brancusi, « Le Baiser », que l’artiste a sculptée en 1910, pour la placer au cimetière Montparnasse, sur la tombe de Tatiana Rachewskaïa, jeune aristocrate russe, née à Kiev le 6 avril 1887, en exil à Paris, qui s’est tragiquement suicidée.



Le récit alterne d’un côté le journal de Tatiana, alias Tania, ses études de médecine, son travail avec un médecin roumain qui la présente à Brancusi, dont elle devient le modèle, et dont elle tombe amoureuse et de l’autre, en 2017, l’histoire d’une avocate, Camille Ravani, bien intégrée dans un cabinet très côté, où elle gagne bien sa vie, quitte à perdre de vue l’essentiel. Son voisin, directeur des cimetières de la Ville de Paris, lui demande de s’intéresser à une sculpture, qu’un acquéreur récent de la tombe veut desceller, car Brancusi a la côte… Des millions sont en jeu…



Tania a suivi la révolte des ouvriers, des paysans, en 1905. Elle a participé à la manifestation de janvier 1905, le tristement fameux dimanche rouge, où la troupe a chargé, et un homme s’est écroulé devant elle pour mourir entre ses bras. Sa mère a préféré l’envoyer à Paris, car elle était trop proche des idées révolutionnaires, alors que toute sa famille voue un culte sans faille au Tsar, Nicolas II, représentant de Dieu sur terre !



« Maman savait très bien que cette tante venimeuse me chaperonnerait de près lorsqu’elle m’a expédiée à Paris. »



Tania s’intéresse aux droits de la femme, aux féministes de l’époque, aux ouvriers qui souffrent, dans des conditions inhumaines. Sa tante, chaperon rigide qui la met pratiquement sous clef, veut lui trouver un mari, car le destin d’une jeune aristocrate est fixé d’avance : un beau mariage, puis tenir la maison, s’occuper des enfants… Très loin donc des aspirations de la jeune femme.



Tania va donc mentir, pour rencontrer ses amis russes de la faculté, son amie Marthe, ou Brancusi qui lui, est marié avec son art. Y a-t-il vraiment une place pour elle dans la vie de cet homme ? Est-il amoureux d’elle ou la considère-t-il seulement comme sa muse?



Camille, dont le vrai prénom est Venus (on imagine les moqueries à l’école !), a un travail, elle est indépendante financièrement, mais seule, et tient son corps à distance, avec ses tenues austères, et son éternelle queue de cheval. Ce dossier va lui faire prendre conscience de ce qu’elle veut vraiment. En 2017, elle n’est guère plus libre que Tania, ce ne sont pas les mêmes verrous, ils sont plus psychologiques, mais leurs histoires se répondent.



Elle ne va pas hésiter, prendre des jours de congés, (choquant dans ce cabinet où l’on ne pense qu’au travail!) pour aller visiter, le cimetière, rencontrer les personnes qu’il faut au Ministère, se rendre au Maroc ou en Roumanie à la recherche de ceux qui veulent récupérer à tout prix cette sculpture…



Brancusi ne nous apparaît pas sous son meilleur jour, il vit pour son art, est marié à la sculpture, et n’a pas forcément envie d’être adulte, alors qu’il est plus âgé que Tania. On rencontre ses amis, le Douanier Rousseau, Matisse, Erik Satie, Modigliani, Man Ray, Soutine, entre autres, le milieu artistique de ce début de XXe siècle qui est passionnant, foisonnant d’idées.



J’aime assez son travail, même s’il n’est pas un de mes artistes préférés. J’aurais bien aimé aller voir cette sculpture sur la tombe de Tania, mais elle est entièrement recouverte, inaccessible au passant, car il y a vraiment un litige à son sujet : Brancusi a légué son œuvre à la France, ce qui n’est pas du goût de la Roumanie…



Sophie Brocas évoque aussi l’art, en lui-même : à qui appartient une sculpture ? doit-on la protéger ? Qu’en est-il de la création ? Surtout quand elle tombe dans le domaine public ?



« Car l’œuvre d’art, dès lors qu’elle est originale, est considérée comme le réceptacle, le tabernacle, le creuset de la personnalité de l’auteur. Cette parcelle créatrice exprimée par l’artiste vient se ficher, s’abriter, s’encastrer dans l’œuvre. Voilà pourquoi celle-ci mérite d’être protégée. »



Ce roman m’a beaucoup plu, car on baigne dans l’univers artistique, le statut de la femme alors qu’un siècle sépare Tania de Camille, la quête de la liberté. J’avoue une nette préférence pour Tania, car je retrouve en elle les destins de ces émigrés russes qui me plaisent tant, et surtout, elle me fait penser à Anna Karénine, le roman de Tolstoï que j’adore, dans ses questionnements, son choix de quitter un milieu sécurisant mais qui lui pèse.



Cerise sur le gâteau : Tolstoï est le grand-oncle de Tania, pestiféré, car sa famille ne lui pardonne pas ses idées, il est un traître à son milieu d’origine ! On note aussi dans la famille de Camille, un oncle artiste qui a refusé d’hériter de la ferme pour se consacrer à son art !



Bonne pioche encore avec ce roman découvert grâce à NetGalley et aux éditions Julliard !



#LeBaiser #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Le baiser

Partons des faits historiques : Brancusi, sculpteur roumain , vivant à Paris est enterré au cimetière Montparnasse.

Une de ses célèbres statues "Le baiser" orne la tombe d'une jeune fille morte en 1910, à l'âge de 23 ans , suicidée par amour. La tombe se situe dans une autre section du cimetière.

Nous pouvons maintenant arriver dans le roman.

2010, le directeur des cimetières parisiens reçoit une requête pour desceller une sculpture de Constantin Brancusi "Le baiser" posée sur la tombe d'une jeune aristocrate russe morte 100 ans plus tôt, suicidée par amour . Il confie la lettre à Camille, une avocate qui travaille dans un cabinet parisien renommé.

Le roman se partage entre le carnet intime de la jeune fille obligée de quitter la Russie pour se réfugier chez sa riche tante. Elle avait simplement montré quelques sympathies pour les mouvements envers les plus pauvres de son pays.

Elle entame des études de médecine et fait la connaissance de son professeur et du sculpteur Brancusi.

Elle se sent enfermée dans les principes défendus par sa tante et veut vivre en femme libre, amoureuse mais des évènements vont lui rendre la vie insupportable.

Camille, l'avocate, mène son enquête de son côté. Elle a un côté craquant qui est de tricoter pour se détendre et de distribuer ses écharpes, bonnets, jouets aux pauvres de son quartier qu'elle connaît. Ça c'est un détail mais il relie les deux jeunes femmes car Tatiana voulait participer à l'émancipation de son pays , la Russie et aux distributions des biens.

La récit ainsi partagé entre les deux femmes , écrit sous la plume merveilleuse de Sophie Brocas forme un ensemble vraiment harmonieux.

Le livre terminé, j'ai pu aller sur Internet pour compléter mes connaissances au sujet de Brancusi et au passage, je peux affirmer que l'auteure décrit la sculpture du baiser de façon très sensuelle et réaliste.

Une très belle lecture.

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Le Cercle des femmes



J’ai dévoré ce premier roman après avoir été « accrochée » par le choix passionnant d’extraits de Puszi, qui m’a fait débuter ce roman fort prenant. Il existe déjà un grand nombre d’excellentes critiques qui explicitent fort bien l’intrigue. Je vais tenter d’éviter les redondances…



« -J'ai passé ma vie à fuir

-Mais à fuir quoi au juste ?

-L'amour, l'engagement, l'abandon. Avec ton arrière-grand-mère, je pense que les choses se sont passées ainsi. Elle m'aimait trop. Elle comptait trop sur moi. Elle m'idéalisait. (...)

Ce n'était pas moi qu'elle aimait mais l'image de héros qu'elle s'était fabriquée. Elle m'avait mis en prison. Je m'en suis échappé. « (p.153)



Trois générations de femmes se retrouvent à l’enterrement de l’arrière-grand-mère, 4ème génération du nom…Lia, la cadette, par hasard, va trouver le journal intime de son aïeule, et un terrible secret va être mis à jour… qui va faire l’effet d’un révélateur au vu de ces parcours féminins, en butte avec des comportements extrêmes face au genre masculin : soit la consommation et la peur panique de l’engagement, soit une fidélité extrême en construisant une légende de héros, pour éviter d’affronter l’insupportable réalité de la « trahison » et de « l’abandon », de l’homme, etc.



Dans tout cela, la petite dernière va tenter de dépasser les ratages et les échecs à répétition de ses aînées, pour enfin construire un vrai chemin en harmonie avec le « sexe opposé »…



De très nombreux thèmes parcourent ce roman : la transmission trans-générationnelle entre femmes, l’idée du couple idéal, les rapports aux hommes, et surtout les effets dévastateurs des non-dits, des secrets…au sein des familles…

« Le secret est un poison. Il s'instille partout, crée une lourdeur qu'on ne parvient pas à identifier, qui se lègue d'enfant à enfant sans même qu'on puisse le détecter. C'est en cela qu'il est dangereux. Surtout lorsque chaque génération de femme donne naissance, presque au même âge, à une fille. C'est comme un cercle vicieux, une malédiction que les inconscients se transmettent. »



« Marie avait raison. J'étais descendue dans la forêt souterraine familiale pour en comprendre les secrets. J'avais plongé dans le taillis compliqué des non-dits, des craintes, des entraves données en héritage à la naissance. J'aimais bien cette image. Je la voyais, je me la représentais. Je crois que j'ai fait longtemps du jardinage, coupé ici, élagué là, abandonné un roncier en l'état ailleurs. « (p.194)



Un beau premier roman, aux personnages attachants, complexes…avec une progression positive due à la révélation de ce lourd secret de famille…



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Le baiser

Une jeune aristocrate russe, exilée pour sympathie socialiste, doit se refaire une santé morale chez une vieille tante.



Même petite nièce du grand Léon Tolstoï, une jeune aristocrate russe doit attendre sagement un bon parti qui lui fera de beaux enfants. Mais nous sommes à Paris au début du XXe siècle et à Paris, dans cette époque en plein bouleversement, une jeune fille bien née peut prendre des cours à la facultés auprès d’un séduisant médecin, une jeune fille bien née peut même fréquenter les artistes modernes et tomber amoureuse d’un sculpteur dont tout le monde parle. Mais cela la vieille tante ne le sait heureusement pas.



Paris 2017. Camille Ravani, avocate d’affaire talentueuse se retrouve avec un drôle de dossier. Son voisin, directeur des cimetières de la ville de Paris lui expose un problème qui lui tient à cœur. Une statue sur le caveau d’une jeune femme morte en 1910, risque d’être descellée et envoyée en Roumanie.



Même si la statue est signée Brancusi, le pionnier de la sculpture moderne, et peut se négocier entre 20 et 30 millions de dollars, cette affaire est très loin des dossiers internationaux qu’elle traite habituellement.



Mais c’est sans compter la puissance de l’art et le romantisme niché dans le cœur de cette célibataire endurcie. Le baiser de Brancusi vaut bien que Camille fasse une pause dans sa carrière, quitte à chambouler toute sa vie.



Ecriture claire et précise, d’une époque à l’autre, rapidement le lecteur, en empathie totale avec Tania et Camille, ne peut plus quitter les deux héroïnes. « Le diable c’est la contingence, le beau c’est l’essence » disait Brancusi.



Romantique, féministe, historique et …juridique, ce roman de Sophie Brocas est totalement passionnant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le baiser

Quel délice ce baiser ! Un bel hymne à l Amour et à l Art ... J ai savouré et adoré ce tendre baiser de Sophie Brocas, qui s est inspirée d une histoire vraie :

« Le baiser » cette mystérieuse sculpture d un certain Brancusi, artiste roumain peu connu en réalité ... une sculpture qui a la particularité d être exposée non pas dans un musée mais .... au cimetiere de Montparnasse à Paris et plus précisément sur la tombe d une jeune russe, Tatiana ...

Avec justesse, l auteur nous invite, dans un subtil mélange entre fiction et réalité, , à découvrir l histoire de cette sculpture et à en percer les nombreux mystères qui l entourent ...

Le roman alterne entre l histoire de Camille en 2010 et le journal intime de Tatania, écrit en 1910 ... Donc d un côté Camille, avocate dans un cabinet réputé de Paris, qui voit son quotidien basculer par une demande quelque peu « spéciale » : identifier le propriétaire d une sculpture de Brancusi le Baiser, scellée sur la tombe d une jeune russe decedée à 23 ans. Cette sculpture étant en péril car convoitée sur le marché de l art, elle risque d être descellée et certainement expatriée ... et de l autre côté, le journal de Tatiana, cette jeune russe aristocrate, exilée à Paris, qui aspire à la liberté et ne se retrouve plus dans la rigidité et la superfialite imposé par son rang ...

Ainsi, un siècle sépare ces deux histoires de femme et pourtant le destin les rapproche par leurs aspirations, leurs volontés, leurs besoins d émancipation et même les rues de Paris ...

Un récit qui évoque la femme, l Amour et la passion et aussi l Art ... Ce dernier, au centre de l intrigue, pousse le lecteur à la réflexion : comment définir la propriété d une oeuvre d art ? Ces oeuvres sont-elles uniquement des propriétés marchandes ?

En conclusion, un très beau roman très riche et écrit d une merveilleuse plume. Une fois la dernière page tournée, j ai eu également l envie de faire mes recherches personnelles sur le net et de découvrir ce fameux artiste Brancusi, ses oeuvres et bien sûre cette belle sculpture ... le baiser ....

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Le Cercle des femmes

"Mourir, encore...Mais c'est rester mort qui est difficile."

Petite phrase dans la tristesse d'un enterrement campagnard...



Le clan Palin est en deuil de Mamie Alice: fille, petite-fille, arrière petite-fille, orphelines de leur ainée, vieille dame partie discrètement dans son sommeil.



Préparer les obsèques, ranger la maison, trier, vider, se pencher sur les photos. Une intimité qui se dévoile, des secrets enfouis qui font s'écrouler les certitudes familiales et le mythe du grand amour. La confiance se lézarde dans le huit clos féminin, il y a danger à ouvrir "la boite à drames".

C'est la plus jeune qui découvre, questionne et raconte, jeune femme curieuse des lignes de vie de ses ainées, agacée de leur discrétion, des silences pudiques et reculades pour se livrer en confiance, effrayée par leur fragilité soudaine.



Lettres et carnets vont libérer la parole et quelques contentieux resurgir à défaut de se régler. Les confidences redonnent vie aux années passées, aux mariages chargés d'amertume, où les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle et où les échecs sentimentaux vont modeler un cercle féminin inapte au bonheur conjugal de mère en fille.

La mécanique du coeur peut s'enrayer si facilement...



Voici une histoire sans doute un peu "chargée" dans la psychologie des personnages, mais le ton est juste dans la narration des événements. Ranger une maison après un décès est une épreuve difficile qui rajoute à l'absence. Il y a quelque chose d'indécent à découvrir la vie d'un disparu qui se révèle sous un jour nouveau et une surprise à en imaginer la jeunesse, les désirs, les désillusions.

Plus largement, admettre (ou pas) qu'un secret peut être déterminant dans la construction des individus est un sujet de réflexion passionnant. La peur de souffrir dans la perte de l'amour, le refus de l'engagement comme une carapace...

L'inconscient est un tyran silencieux.



"Quelle famille de tordues" en conclut la plus jeune. Il lui faudra tenter de briser le cercle de la malédiction des femmes Palin.

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Camping-car

Alexandre, Moz et Jeannot sont amis depuis de longues dates. A soixante ans, tous trois vivent en croyant qu'ils sont maitres de leur destin. Mais ils vont devoir affronter des changements de cap et pour ça, rien de mieux que de partir quelques jours à bord du Rapido de Jeannot, son camping car qu'il bichonne comme un enfant. Cette trève dans leur quotidien va leur permettre de mettre des mots sur leur doute, leur blessure et les reproches qu'ils font à la vie...

Sophie Brocas écrit ici un sublime roman... vraiment... Bien au delà d'une ballade en camping car, on est touché par ces 3 hommes dans la force de l'âge qui lève enfin le voile sur leur fragilité. Avec une écriture légère, rythmée et fluide, l'auteur nous offre à entrevoir les complexités de l'existence, un regard tendre sur la peur de vieillir, la relation de couple, la vie qui défile sans qu'on s'en aperçoive et la force qu'on trouve à être entouré...

Un énorme énorme coup de cœur !!!
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Le baiser

Il y a un petit moment que Le baiser de Sophie Brocas attendait dans ma tablette. J'ai eu la chance de le recevoir par les éditions Julliard via net galley et je me suis enfin décidée à le dévorer d'une traite.

Le Baiser est une sculpture de Brancusi scellée sur la tombe d'une inconnue au cimetière du Montparnasse.

Camille est une avocate sérieuse mais elle exerce sans passion jusqu'au jour où on lui demande d'identifier à qui appartient la sculpture, qui est menacée d'être décelée.

Elle va aller sur les traces d'une jeune exilée russe, Tania, qui a trouvé refuge à Paris en 1910 et qui suicidée. Pourquoi Brancusi a t'il mis cette sculpture sur sa tombe ?

Camille, en se lançant dans la protection de cette oeuvre, va t'elle trouver (enfin..) un sens à son travail... et à sa vie...

Le Baiser de Sophie Brocas est un roman qui m'a énormément plu. C'est un roman même si l'oeuvre de Bracusi existe bel et bien.

Au début, Camille m'a laissé totalement indifférente. Je l'ai trouvé plate, c'est un personnage pas du tout attachant au premier abord. Nous découvrons en parallèle Tania, la jeune russe, au travers son journal intime. Elle par contre m'a tout de suite plu.

Comme on alterne au début entre les deux jeunes femmes le fait de ne pas accrocher avec Camille ne m'a pas dérangé. Surtout que peu à peu elle se dévoile, parait moins froide et a réussit à me toucher.

J'ai aimé comment l'auteure la fait évoluer, elle commence à devenir passionnée et le changement est salutaire pour elle tout en étant très intéressant pour nous lecteur. Elle nous fait le portrait de deux femmes fortes, qui sont en quête d'indépendance et (en ce qui concerne la jeune avocate) de justice.

Le baiser est très bien écrit, et j'ai pris plaisir à découvrir l'histoire de cette sculpture, de la jeune russe et de Camille. Même si on vogue entre les deux époques, à aucun moment je ne me suis pas perdue. C'est agréable de revenir en arrière, dans les années 1900 puis de nos jours.

J'ai réellement été charmé par cet ouvrage et je lui donne cinq étoiles :)
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Le Cercle des femmes

Huis clos de quatre générations de femmes .



On perd rapidement la plus âgée , Mamie Alice qui s'éteint tranquillement dans son sommeil mais c'est à l'occasion de sa disparition que son arrière petite fille découvre dans une armoire des lettres et un cahier.



Cela vient mettre un peu de piment dans le récit, car si c'est bien écrit , on commençait à s'ennuyer un peu , à noter d'ailleurs en début de roman, une belle approche de la forêt des Landes .



Bien sûr il y a un secret de famille qui va bouleverser l'ordre bien établi des sentiments et des souvenirs.



Cela entraine beaucoup d'interrogations sur la place de l'amour et de la passion dans les relations de couple .



On a le droit ( heureusement ) de ne pas être d'accord avec l'auteur et en particulier de penser que les filles ne reproduisent pas forcément les exemples ou contre-exemples de leurs mères en matière amoureuse car s'il est bien un domaine où l'expérience d'autrui n'est ni instructive ni reproductible , c'est bien celui des sentiments .



Il faut regretter également la représentation désastreuse et caricaturale de l'homme, qu'il soit père , mari ou amant ,Sophie Brocas a visiblement quelques comptes à régler avec la gente masculine et ne va pas s'en faire des lecteurs comblés ...
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Le baiser

Sophie Brocas a été très inspirée en s'emparant d'un fait d'actualité lié à la sculpture " Le baiser "de Constantin Brancusi ornant la tombe de la jeune Tatiana Rachewskaïa pour écrire son livre.



"Le baiser" cette œuvre sculptée de Constantin Brancusi au cœur de tant de passion, va être le point de départ d'un récit en parallèle de deux femmes :



Nous avons à l'époque actuelle, Camille, la femme avocate, qui va se prendre de passion pour l’œuvre du baiser et nous avons Tatiana que l'auteure nous invite à suivre grâce à son journal intime.



Deux époques, deux siècles, deux femmes, un homme et une œuvre d'art.



Si l'auteure s'inspire en partie de la vraie vie de Tatiana, elle va lui faire connaitre un sort différent en lui faisant vivre une relation amoureuse avec le sculpteur auteur de la stèle de se tombe.



Sophie Brocas dresse alors un beau portrait d'une jeune russe dans le Paris artistique et aristocratique des années 1900.



On parcourt avec ses yeux le Paris de l'époque. La Seine est en crue, la crue du siècle. On va s'introduire dans l'atelier de Brancusi et dans les rues de la ville.



Le portrait de Tatiana est des plus romanesques. Tatiana découvre un monde nouveau pour elle. Un esprit de liberté, d'indépendance. Les prémices du féminisme. Elle va découvrir aussi l'amour.



J'ai aimé suivre cette jeune femme, vive et innocente d'ouvrant à la vie, à l'approche très romantique de la vie et de son appétit de vivre et de voir autrement. Dans sa volonté de s'affranchir des règles de son statut d'origine.



L'autre portrait est celui de Camille et si cette femme a moins capté mon attention, elle nous permet de découvrir tout un pan juridique concernant les œuvres artistiques.



Camille mènera une enquête pour tenter de sauver " Le baiser ". Elle nous emmènera sur des terrains juridiques mais également sur la tentative de reconstituer la vie de Tatiana. Pour Camille cette enquête sera aussi l'occasion pour elle de partir à la quête d'elle-même.



Il est à noter qu'en tant que lecteur, nous sommes en avance sur les recherches de Camille puisque nous vivons en direct et de façon journalière la vie de Tatiana.



De son arrivée à Paris à sa mort. Non, je ne spolie pas l'histoire, car oui Tatiana est morte jeune, c'est indiqué sur sa tombe.



Je vous laisserais néanmoins découvrir comment Sophie Brocas a sculpté son personnage et fait le lien avec le célèbre sculpteur Brancusi.



Si ce livre est avant tout le portrait de ces deux femmes, le sculpteur Constantin Brancusi en est le dénominateur commun.



J'ai adoré découvrir cet artiste aux travers

les deux regards féminins à deux époques différentes.



Avec cette œuvre reliant le tout par delà les siècles.



Une belle lecture dont les bémols sont pour moi relatifs

à une fin un peu abrupte du côté de Tatiana...

Et la quête identitaire de Camille un peu trop caricaturée.



J'ai aimé encore une fois me plonger dans le Paris 1900 dans son foisonnement artistiques et son vent de liberté.



Comme Tatiana et Camille,

Constantin Brancusi m'a charmée et offert ce baiser si doux.



J'ai envie de le découvrir un peu plus encore !



Merci Babelio et les Editions J'ai LU !
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Camping-car

Trois sexagénaires sont amis depuis bien longtemps.

Ils se retrouvent chaque dimanche soir au restaurant.

Devinant les gros soucis de l'un deux, ils décident d'une petite virée en camping-car.

Qu'ils sont sympathiques ces trois là.

Comme ils se soutiennent et s'entraident.

C'est touchant.

Chacun a ses problèmes qu'il expose aux autres, lesquels mettent tout en œuvre pour aider.

Outre ces hommes attachants, j'ai apprécié la qualité littéraire.

L'auteure sait faire vivre ses personnages, les présente intelligemment.

Si le ton se veut léger, des problèmes d'existence essentiels sont soulevés.

J'avais déjà lu Le cercle des femmes que j'avais bien aimé.
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Le baiser

J'aime quand un livre m'apprend quelque chose et ce fut le cas avec ce roman : Brancusi et les artistes d'avant-garde du début du 20ème siècle, la condition féminine, le droit de la propriété...

J'aime un peu moins le style de l'auteur, ses longues énumérations, et son style ternaire.

Reste qu'elle nous raconte là une histoire passionnante et rythmée que je vous recommande.
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Le baiser

Ce texte propose 2 histoires en une : en 1910, celle de Tatiana , jeune russe qui étudie la médecine à Paris, qui va mourir précocement et dont la tombe est ornée d'une sculpture de Brancusi « le baiser » et de nos jours, celle de Camille, avocate spécialisée en propriété industrielle, qui va tout faire pour que cette sculpture, demandée par un tiers, reste à sa place. J'ai trouvé ce récit intéressant par son contexte (le monde des artistes) et par ces 2 portraits de femme qui cherchent à s'émanciper. L'écriture, parfois excessive (mais reflétant bien l’état d’esprit de Tatiana) reste efficace dans sa globalité . Un roman agréable, qui se lit vite, avec une pirouette de fin sympathique.
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Camping-car

Voici mon retour sur Camping-car de Sophie Brocas.

Trois jeunes sexagénaires décident de faire une virée en camping-car.

Malgré une longue amitié et une confiance mutuelle indéfectible, des non-dits se sont installés entre eux.

Mais au fil de la route et de quelques péripéties cocasses, les langues vont se délier et l'humour ramener chaque chose à sa juste place.

Camping-car, c'est une tranche de vie qui s'écrit et s'invente aujourd'hui autour de la soixantaine.

Nous découvrons trois hommes Alexandre, Moz et Jeannot , qui ont soixante ans et encore toute la vie devant eux. Du moins, le croient-ils car, à soixante ans la société ne nous voit plus aussi jeune que l'on pense l'être..

Des questions se posent et surtout les non-dits sont bien présents entre eux..

J'ai aimé leur façon de voir les choses. Ils sont très différents ces trois amis qui ne voient pas tout pareillement, même s'ils pensent parfois que si. Ils sont pourtant complémentaires, à leur manière. Car en amitié, les différences peuvent faire du bien et faire avancer les choses.

Trois hommes têtus qu'il est plaisant de suivre le temps d'un voyage.. qui leur apportera quelques surprises inattendues.

L'autrice évoque la peur de vieillir, l'importance de l'amitié, les relations de couple..

L'écriture est fluide, nous avons là un roman plaisant à lire avec de nombreuses touches d'humour.

Je l'ai vite lu, en étant pas certaine quand même d'en garder un immense souvenir.

Mais j'ai passé un bon moment de lecture, d'où le quatre étoiles :)
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Le Cercle des femmes

Parmi toutes les sorties littéraires que nous proposent les éditeurs pour la rentrée, j'ai fini par choisir celui-ci, d'abord pour le titre et l'envie de découvrir un secret.

Le narrateur est la plus jeune Lia qui va se rendre à l'enterrement de son arrière grand mère, elle y retrouve sa mère et grand mère ; alors qu'elle range les affaires de cette Mamie Alice décédée, elle découvre un secret qui va apporter des bouleversements dans la vie de Lia et surtout des interrogations sur les relations entre les hommes et les femmes, l'amour, la passion....

Ce livre est une belle histoire de femme qui ont su ou non recoller les cicatrices de la vie ; il m'est difficile de parler de cette lecture, chacun y trouvera des leçons selon son histoire, moi, je résume mon ressenti dans cette phrase : "Quand ta vie n'a de sens qu'avec l'autre,quand tu ne respires qu'à son contact,que tu ris quand il rit, que tu souffres quand il souffre, alors c'est que tu t'es perdu dans l'autre.... C'est le symptôme de la passion....La passion n'est pas l'amour".

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Le Cercle des femmes

Les funérailles d’Alice, à la fois mère, grand-mère et arrière-grand-mère, va mettre son secret au grand jour provocant une onde de choc tant chez sa fille Sol, que sa petite-fille Agnès et enfin son arrière-petite-fille Lia. C’est cette dernière qui va ouvrir la fameuse boite recelant le secret d’une vie sous forme de cahiers et carnets intimes.

Vont s’ensuivre des discussions, des récits de la part de l’amie très proche d’Alice, des questions de Lia, une remise en question des liens familiaux. En effet cette famille se résume surtout à un cercle de femmes, les hommes ayant toujours été repoussés en dehors de ce cercle très fermé.

Lia a cependant la volonté farouche d’en finir avec ce cercle et d’en sortir afin de pouvoir vivre sa vie amoureuse de façon normale, libérée du poids de ce secret qui a empêché Sol et Agnès de nouer des relations solides avec les hommes qu’elles ont rencontré. Le tabou et les non-dits se sont répercutés inconsciemment d’une génération à l’autre : Alice croyant protéger sa fille d’une souffrance indicible. Lia va découvrir de l’égoïsme, de la douleur, de la passion, une fuite en avant… bien des sentiments et des réactions en chaine dans sa famille jusqu’à elle, aujourd’hui, jeune femme de 20 ans.



L’écriture de Sophie Brocas est agréable, fluide. Elle sait dépeindre le ressenti de ses personnages à travers de menus détails, et sait rendre la force d’un moment ou la beauté d’un paysage. On sent qu’elle aime les décors qu’elle soumet à sa plume, qu’elle les connaît bien.

Si j’ai beaucoup aimé les deux premiers tiers du roman où l’on évolue dans ce cercle de femmes, j’ai ensuite été déçue que le récit ne se centre trop sur l’unique narratrice, Lia, et devienne ainsi une longue remise en question avec un personnage qui s’apitoie sur son sort et, parfois, une psychologie un peu hasardeuse. On en oublie les autres, qui pourtant doivent souffrir à leur façon et tenter de vivre avec ce secret révélé… mais nous n’en saurons pas grand-chose hélas. Cela aurait été intéressant de voir aussi leur évolution.

Une note de regret donc pour le dernier tiers du livre, mais pour un premier roman, la lecture en vaut quand même la peine.

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Le Cercle des femmes

La mort vient s'inviter dans la vie de Lia. Elle fait partie du cercle des femmes Palin et son arrière grand-mère, Alice, vient de mourir. C'est la doyenne de cette famille où aucun homme n'a de place, où l'amour rime avec peur de l'engagement et où la vie semble s'écrire sur des mensonges. Mais Lia n'en a pas décidé ainsi et elle ne veut pas d'une vie dictée par ses femmes aigries et en colère. Même si le chemin n'est pas facile, Lia doit comprendre et accepter ce que chacun veut faire de sa propre existence...

J'ai retrouvé avec plaisir la plume de Sophie Brocas, tendre et poétique. Ce cercle de femmes est touchant, et l'auteur fait passer par ses mots l'étouffement que peuvent éprouver les hommes qui s'y frotte. ce sont de portraits de femmes blessées et dont le courage manque parfois pour aller de l'avant... Sans jugement, Sophie Brocas parle des secrets qu'on cache et qui surgissent en faisant parfois bien plus de remouds que la vérité...
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