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Critiques de Stéphane Mallarmé (49)
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Pour un tombeau d'Anatole

En 1879, Stéphane Mallarmé connaît l’invraisemblable douleur de perdre son fils Anatole, âgé de 8 ans. Fidèle à lui-même, le poète ne fait rien d’ostentatoire. Mais il travaille, en secret, à un tombeau, œuvre littéraire chargée d’offrir à l’enfant l’immortalité, parallèlement à la survie qu’il a déjà acquise à travers la peine (et donc le souvenir) sans cesse renouvelée dans le cœur de ses parents. Parents qui, Mallarmé l’écrit, le rejoindront finalement dans la concession du cimetière de Samoreau, où il a été enseveli.



Je ne dirai que quelques mots de ce texte, car sa découverte doit demeurer individuelle, selon moi. Parce que, aussi, la pudeur de Mallarmé, qui ne souhaitait pas que ces notes fussent connues, encore moins publiées, m’incite à une certaine retenue.



Ce « tombeau » inachevé, ce sont des mots, des idées jetés sur 202 petits feuillets réunis dans une enveloppe rouge et publiés pour la première fois en 1961 par Jean-Pierre Richard. Tentatives mallarméennes s’il en est de conjurer la mort et le néant, de les vaincre en redonnant une forme d’être à celui qu’ils ont ravi. On ignore pourquoi l’œuvre projetée (un long poème en trois temps ? Une pièce ?) n’a jamais été terminée.



La suite de la critique sur mon blog !
Lien : https://litteraemeae.wordpre..
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Pour un tombeau d'Anatole

Victor Hugo a écrit de très beaux passages sur le deuil lui qui a perdu sa fille Léopoldine : « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis ».

Stéphane Mallarmé a perdu son fils. Anatole avait huit ans. Dans ce recueil reconstitué de 202 feuillets. Certains mots sont illisibles ou incomplets. L’articulation de ce recueil est progressive. L’auteur évoque la réalité de la maladie, sa qualité d’intimité, l’enfant en sursis, la négation puis l’acceptation de la mort. Des images herméneutiques entre l’idée de l’être et la vérité de l’être. Stéphane Mallarmé souffre de l’idée qu’il se fait de son fils, plus tout à fait vivant mais pas encore mort, de ce fils qui ne deviendra pas homme vivant mais seulement homme dans la mort. Déjà la mémoire et l’oubli s’aiguisent.

Ce n’est pas un recueil agréable à lire. L’avant-propos et les notes apportent un éclaircissement opportun.

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Correspondance complète (1862-1871) - Lettres..

Cette correspondance est censée réunir les lettres écrites par Mallarmé au sujet de la poésie. J’imagine qu’elles y sont toutes et d’autres aussi. Yves Bonnefoy justifie tout ça dans la préface, je crois. La plupart ont été écrites avant et pendant la crise qu’il a connu à la fin des années 1860.

Et c’est formidable de lire le jeune poète gouailleur avec ses amis, lyrique dans ses lettres d’amour à la future madame Mallarmé ou pathétique quand ils se séparent momentanément avant de se marier. Malgré sa soi-disant défiance du lyrisme, il reste encore très romantique à cette époque.

Mais la partie la plus intéressante de cette correspondance est celle des années 1866-1867, où il se montre assez prolixe sur sa crise et sur sa poésie. Période où il écrivait Hérodiade, qu’il ne finira jamais comme il ne finira plus jamais grand-chose. On assiste à une véritable transformation, même dans sa correspondance. Bien sûr, tout est déjà en germe dans les premières années : ses sentiments parfois ambigus, sa tendance à s’exiler dans le rêve, son perfectionnisme, sa lucidité. Mais, paradoxalement, l’énorme remise en question qu’il subit va aboutir à une radicalisation de sa manière d’être et de sa poésie : « je suis maintenant impersonnel, et non plus Stéphane que tu as connu, mais une aptitude qu’a l’Univers Spirituel à se voir et à se développer, à travers ce qui fut moi. »

Ce sont, à peu de choses près, les dernières paroles de Stéphane. Après il devient le bon Mallarmé, le légendaire, l’acteur, l’affable, le spirituel, celui qui demande - ou tend ? - lapidairement et chaleureusement « la main », celui qui ne parlera plus qu’indirectement de sa poésie. Et pour cause, il n’en publiera presque plus jusqu’à sa mort, ne fera qu’écrire et réécrire inlassablement son Œuvre : le Livre ; parsemant dans quelques revues, des morceaux de proses, ses merveilleuses arabesques syntaxiques.
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Poésies

Je dois vous avouer quelque chose – ne riez pas : vous ignorez à quel point cette confession me coûte ! – : voilà, c’est une chose terrible à dire, et j’ai tout essayé pour m’améliorer ; vraiment j’ai rendu tous les efforts, n’ai renâclé devant rien, suis allé sans relâche au bout de mes ultimes capacités, mais c’est à présent avéré, désespéré et je n’y puis rien, alors autant me résoudre et déclarer mes lacunes et mes crises – cela aura peut-être au moins pour effet de soulager quelque peu ma conscience…

Promettez, auparavant, de ne pas vous moquer ! Je suis si pudique, si fragile intimement, si facilement troublé… Vraiment, ce serait mal si vous vous moquiez, très mal, et c’est durablement que vous me blesseriez. Vous ne le ferez donc pas, dites ?

Alors voilà :

Je ne comprends rien à Mallarmé.

Oui, c’est écrasant, je sais bien ; n’en rajoutez pas, vous qui aviez promis ! Hormis le célèbre « Brise marine » que j’admire, je n’entrave goutte à cette poésie sophistiquée et asyntaxique, c’est à peine si je devine non même le sens mais le thème du poème, et je me rattache chaque fois au titre avec acharnement, comme un naufragé au dernier débris de son radeau, mortellement angoissé à l’idée de sombrer une fois encore dans les ténèbres.

Ce n’est pourtant pas une question de lexique : j’ai bien la bravoure, comme on sait, de me servir d’un dictionnaire ! Mais il n’est pas une tournure du poète qui, même renversée dans quelque ordre nouveau, me permette l’accession à la moindre pensée ; au mieux, je ne forme que l’image des mots exposés, mais séparément. Tout est saccadé, comme parasité ; c’est à peine un langage tant ça ne semble pas répondre à une fonction élémentaire de transmission.

Quant aux « évocations » et à tout ce qui ne procèderait pas tant d’une compréhension mentale que d’une sorte d’intuition poétique – comme si l’on était rattaché directement aux Muses par quelque organe invisible et magique ! –, c’est même inutile d’en parler, j’ignore de quoi il s’agit, sans doute qu’une connexion ne s’est pas faite dans mon esprit dès le plus jeune âge ou bien qu’un gène particulier me manque, je ne sais pas, le concept est tout à fait incompréhensible pour moi et je ne puis aimer d’ordinaire ce qui échappe à mes fonctions intellectuelles.

Mais aussi, bordel ! pourquoi faut-il que Mallarmé ait écrit comme ça ?! Ce discours drogué de Pythie précieuse est tout à fait un inconvénient, non ? Si j’avais à produire une critique de son œuvre rien qu’un peu à la manière dont elle fut écrite, ne m’en voudrait-on pas, à moi, de dissimuler de la clarté sous des dehors extravagamment pédants et alambiqués ? Putain ! pourquoi la poésie devrait-elle cacher les choses ?

Je donnerai bientôt un exemple de cette obscurité à la fin de cet article, et pour cela je n’irai pas même chercher un poème lourd de sens – tenez, je prendrai le premier venu, ainsi on ne me reprochera pas d’élire pour amplifier le trait. J’ai pourtant lu bien des poètes, et nul jusqu’à présent ne m’avait jamais paru insaisissable avec un tel degré d’élégance et de soin ! Mallarmé me semble des poètes connus celui qui, n’ayant guère rencontré d’extase ou d’enthousiasme, a concentré son art à travailler la forme au détriment d’un fond qui pût se partager, qui sût se communiquer. Ces poèmes, pour le peu que j’en ai compris, ne parlent à peu près de rien qui soit en mesure de bouleverser l’âme ou l’esprit, c’est une liste fin-de-siècle de thèmes typiques – fleurs, mendiants, déesse... – retournés d’une façon à complaire à des amateurs d’originalités linguistiques rares, à l’exclusion de véritable émotion – du moins, en ce qui me concerne, d’une émotion accessible.

De telles constructions, bonnes surtout à susciter une admiration d’apparat, ne sont pas du tout de mon goût, de ma manière, je dirais même de ma constitution. Je me retrouve inévitablement avec l’impression de lire un texte dans une langue étrangère et inconnue – et on peut aimer cela, je ne le nie pas, je veux parler du mystère travaillé des sonorités déployées et des souffles délicats – mais ce que je n’entends pas, à ce prix, c’est pourquoi j’irais particulièrement chez Mallarmé chercher cette impression.

J’ai vraiment honte aussi, je ne plaisantais pas entièrement tout à l’heure, parce que j’ai senti chez ce poète un désir ambitieux et une infinie culture, et parce que quelque chose en moi me fait admettre brièvement la possibilité d’un malentendu où, pour quelque raison tenant à ma pauvre nature, je serais inférieur au degré où il faut se tenir pour entendre son message et par là même inaccessible par ma faute au vent trop haut qui coulerait loin au-delà de ma tête. Et pourtant, je ne puis m’empêcher de croire, et non à titre de consolation seulement, qu’un défaut inhérent au texte retient le lecteur prisonnier du transport, transport par lequel l’idéal littéraire s’exprime et s’éprouve selon moi. Or, j’ai abandonné au terme de la quarantième page – ce fut, croyez-le, déjà une traversée pénible (et c’est sans parler de cette préface assommante de Bonnefoy qui n’est qu’une interminable pédanterie conceptuelle) –, et rares sont les livres si impatientants que je ne me sois obstiné à les finir (j’ai souvenir d’un Duras ainsi, L’Amour si ma mémoire est bonne, même pas long du tout), car j’ai toujours à cœur d’achever ce que j’entreprends, en particulier lorsque l’entreprise ne réclame de moi qu’une dizaine d’heures de résignation ou d’ennui.

Mais à quoi bon ? Ici, j’ai bien senti que l’effort était vain, la volonté comme sans objet : sans même parler d’épuisement, je n’ai pas su ce que j’ai lu, et j’en suis venu à douter si le texte était lisible, je veux dire fait pour être entendu ; je ne suis pas du tout, en tous cas, le lecteur qu’il faut à cet ouvrage – cette formulation rend exactement compte de mon sentiment de gâchis, d’éloignement ou de frustration. Par ailleurs ni la maturité ni toute espèce de recul, je crois, n’y fera grand-chose : je ne me sens pas plus à même de comprendre ces pièces aujourd’hui qu’il y a quinze ans, le temps n’y changera certainement rien. Mais tout cet art manifeste, toute cette application d’un auteur, toute cette patente contention d’esprit… Ah ! J’aimerais en percevoir le but, en deviner l’essence, et, ou que mon esprit soit trop ouvert ou trop fermé, je ne puis : c’est un fait qui me laisse à jamais perplexe. Comment peut-on d’évidence écrire si intelligemment, et être en même temps si peu intelligible ? J’ai failli peut-être : à qui accorder le bénéfice du doute ? Car c’est peut-être Mallarmé, après tout, qui a failli le premier.
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Contes indiens

Découvrez l'Inde mystérieuse et éternelle à travers cet ouvrage qui est la réécriture de contes indiens par le poète Stéphane Mallarmé à la demande d'une de ses amies.

Vous trouverez dans cet ouvrage, quatre magnifiques contes, un condensé de beauté. Une belle découverte.
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Correspondance complète (1862-1871) - Lettres..

Rien de plus sciemment étanches que la poésie de Mallarmé et sa vie. Et c’est passionnant de découvrir, sur la durée, comment il a très tôt établi son programme, s’est organisé pour le remplir [...] Si son œuvre intimide, nul mieux que lui en parle.
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Le cahier rouge des chats - Anthologie

Cette anthologie inédite réunit plus de soixante-dix textes célèbres. Le chat idéal, Le chat magique, L’animal des rois, Le chat et les écrivains, Les malheurs des chats, Le chat, héros de la littérature. Les écrits ronronnent de plaisir et de malice. On y trouve des mythes et des histoires rapportés par Cicéron, Hérodote ou Plutarque ; des anecdotes sur les chats à la cour des rois, par la féroce princesse Palatine ou la tendre Mme Campan ; de grands classiques de la littérature féline, comme le Raminagrobis de Rabelais, L’Epitaphe d’un chat de Du Bellay, Le Chat botté de Perrault, Le Chat Murr de Hoffmann, le chat du Cheshire de Lewis Caroll, Le Chat de Baudelaire.



Les plus grands amoureux des chats ne sont-ils pas les écrivains ?



L’Histoire de mes bêtes d’Alexandre Dumas, le Bestiaire de Paul Léautaud, la Vie de deux chattes de Pierre Loti.



Des interviews d’Alphonse Daudet, d’Edmond de Goncourt et de Stéphane Mallarmé.



Et enfin trois nouvelles inédites de jeunes écrivains français.



Un humoriste français avait déclaré que Dieu a inventé le chat pour permettre à l’homme de caresser le tigre.



Pour savourer chaque passage, je parcours chaque soir quelques pages. Puis je le repose et entre dans la lecture dans un autre ouvrage. Ainsi, je ne me lasse pas. Je l’apprécie d’autant plus. car la répétition peut vite me lasser. Ceci serait dommage, il est fort intéressant.



Claudia
Lien : https://educpop.fr/2022/10/2..
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Vers de circonstance

Les grands poèmes de Stéphane Mallarmé, obscurs et fulgurants, m’impressionnent depuis longtemps; ils m'interrogent et me ravissent. Le poète semble vivre hors de son temps, en tutoyant l’Idéal d’azur.



La lecture de "Vers de circonstances" m’a inspiré une impression extrêmement différente. La référence constante à des personnages appartenant à l’entourage de Mallarmé et à des circonstances particulières (banales à la fin du XIXème siècle) annihile la sensation de sublime. C’est décevant. Toutefois, quelques pièces m’ont semblé sortir de l’ordinaire. J’en ai mis quelques-unes en citation sur Babelio.
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Oeuvres complètes

Stéphane Mallarmé (1842-1898) occupe une place à part au XIXème siècle. Il est célèbre, mais il a la réputation d'un poète hermétique. Autrefois, j'avais lu quelques-unes de ses oeuvres, mais elles m'avaient laissé perplexe. Aujourd'hui, j'ai voulu redécouvrir cet auteur avec un œil neuf.



Surprise pour moi: dans ces oeuvres complètes, j'ai découvert surtout de la prose ! Certes, de la poésie, j'en ai trouvé aussi un peu. Mais, il faut le dire, de nombreux petits textes ne méritent pas de passer à la postérité.



Par contre, quelques-uns des poèmes sont d'une richesse extraordinaire et d'une qualité exceptionnelle: ce sont surtout ceux qui sont parus dans le "Parnasse Contemporain" (à partir de 1866). On peut difficilement aborder d'une manière simple et intuitive ces textes très travaillés.



Dans ces vers, la structure même des phrases et le choix des mots sont particulièrement complexes. Pour les comprendre et les accepter tels qu'ils sont, il faut les lire et les relire; il peut être utile aussi d’en lire un commentaire détaillé. Dans ces conditions, le lecteur peut saisir l’état d’esprit et surtout l’intention de Mallarmé, sous-jacents à son texte – qui paraissait initialement obscur – et, alors, l’étrange beauté de la poésie lui apparaît enfin. Comment pourrait-on apprécier le magnifique "Don du poème", par exemple, si on ne voit pas le parallèle entre "l’enfantement" de ce texte et la maternité de l’épouse du poète ?



L'exigence de Mallarmé envers lui-même était extrême, il refusait toutes les facilités, il avait une très haute idée de l'idéal (représenté par l'Azur). Mais sa volonté de perfection se heurtait souvent à son état dépressif chronique et à ses angoisses d'impuissance artistique. Paradoxalement, ses poésies les plus belles (et parfois les plus subtiles) ont été écrites dans les affres devant la page blanche. C'est clair notamment dans le poème intitulé "L'azur".

Je ne prétends pas avoir tout saisi dans la poésie de Mallarmé "l'obscur" ! Mais ma relecture m'a ouvert de nouveaux horizons sur ce très grand poète.



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Mallarmé : Oeuvres complètes, tome 1

On ne connaît souvent de Mallarmé que quelques poèmes choisis, au détriment de tout le reste. Et parmi ces poèmes, on n'en connaît que peu, ceux, en général, qui ont fait parler d'eux par leur hermétisme, ou plus rarement chez les amateurs, par leur beauté. L'oeuvre compète de Mallarmé réservera de très heureuses surprises à celui qui aimera déjà Mallarmé : l'Hérodiade inachevée, les fragments, les poèmes en prose, les traductions, et l'infinité d'activités littéraires auxquelles s'est livré cet auteur touche-à-tout ("Les Mots Anglais", "La dernière mode", les loisirs de la poste ...)
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Poésies

Sous perfusion uniquement.
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Poésies

Pour être honnête, la première fois que j’ai lu ce recueil j’ai buté sur beaucoup de poèmes, je ne comprenais rien à la syntaxe mais je ne sais trop pourquoi j’appréciais quand meme énormément esthétiquement et musicalement la poésie de Mallarmé… puis j’ai eu 9/20 en colle de français sur « Le pitre châtié » que je connais maintenant par cœur, et j’ai fermé à tout jamais mon recueil…

Maintenant que le traumatisme est passé il faut absolument que je relise ce recueil avec des yeux nouveaux..
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Igitur - Divagations - Un coup de dés

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Un coup de dés jamais n'abolira le hasard

En octobre 2003, Molinari lance à l’espace Alfred Dallaire (Montréal) une suite de toiles regroupées sous le titre Équivalence en hommage au poète Stéphane Mallarmé et à son célèbre Un coup de Dés jamais n’abolira le Hasard. Le poème de Mallarmé et les œuvres de Molinari ont été reproduits sous le titre Équivalence et publiés par les éditions du passage.
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Poésies - Anecdotes ou Poèmes - Pages diverses

Stéphane Mallarmé a écrit un certain nombre de tombeaux en hommage à ses amis. Le plus magnifique de tous ces textes est celui qu'il a rédigé pour son fils qui disparut à l'âge de huit ans. Ce texte, qui n'a pas été achevé, comporte 200 feuillets dans lesquels il essaie d'amortir le choc de ce drame. "Pour un tombeau d'Anatole" est un ouvrage saisissant.
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Igitur - Divagations - Un coup de dés

A travers ce cheminement presque initiatique on découvre toutes les facettes de la poésie mallarméenne et la pensée de ce grand symboliste de la fin du XIXe siècle. Cet ouvrage complète la lecture du recueil "Poésies" du même auteur,
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Mallarmé : Oeuvres complètes, tome 1

Mallarmé détruit le monde, détruit l'homme. Ses vers suivent l'abstrait, gorgé de son génie.
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Correspondance complète (1862-1871) - Lettres..

pour une partie : Je me suis replongée dans les lettres sur la poésie de Mallarmé, auquel je pense assez souvent en marchant dans Avignon, souvenir des années qu'il y a passées, entre ses ennuis de professeur mal jugé, les maladies de la famille et la suite de la crise le menant, par la reprise d'Hérodiade et le Faune, à Igitur



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Recueil de vers et de poésie

S'il fallait dire les choses simplement, on pourrait avancer qu'il y a des poètes qui accumulent, développent, font croître leurs phrases jusqu'à l'explosion, les délitent... Mallarmé fait à peu près pareil, mais dans la concision : il creuse, il triture la langue, il recherche sans cesse à condenser les vers pour les faire briller, il fait un ouvrage de bijoutier. C'est rond, c'est plein, ça résonne de tous côtés, ça fait jaillir du sens de partout. A ce titre regarder les versions des manuscrits est vraiment étonnant : travail fou, acharné, sur quelques mots, poèmes retravaillés encore et encore des années plus tard, travail d'une vie. Les études génétiques des poèmes montrent bien qu'une densité référentielle, celle du poids du monde et des êtres, s'estompe progressivement chez Mallarmé pour faire chanter les mots. Au vide d'une esthétique symbolique, toujours tournée vers les mots, le réel s'estompe, s'efface. Jusqu'à la vie du poète lui-même : pour Mallarmé, le créateur doit s'effacer, "laisser l'initiative aux mots", il faut redonner un sens plus pur "aux mots de la tribu", celle des mots de tous les jours, et pour cela inventer un langage total, neuf. L'art de Mallarmé est dans la concision, non pas l'opacité. Condenser, sertir, sur-structurer la langue pour lui donner de l'éclat, trouver toujours le mot le plus pur. Si bien que si le réel s'efface, devient ombre, non-existence, abolition dans l'espace du poème ("aboli bibelot d'inanité sonore"), c'est avant tout pour donner toute leur place aux mots, les faire sortir de leur usage et leur donner une portée nouvelle : Mallarmé était à la recherche de la clarté. Ce sont peut être ses interventions critiques et son mépris pour le langage courant qui ont donné cette image d'élitisme, avec laquelle il a probablement joué. Mais le poète était beaucoup plus complexe que ce que la tradition pseudo-universitaire laisse transparaître, elle qui souvent appose des étiquettes et des codifications arrêtées trop rapidement : il suffit de lire attentivement "L'Après-midi d'un faune", cet "admirable poème cochon" selon les mots de Verlaine, pour entrevoir en filigrane - ô nous lecteurs rougissants ! - des scènes bien plus crues et érotiques dans leur vraie profondeur que cet érotisme de surface, vain et creux, que l'on prête à notre modernité.



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Poésies

Pour certains auteurs, comme pour certains crimes, il y a prescription. On ne fait plus de critiques. Ils sont passés de l’autre côté de la barrière, miraculeusement. On ne sait pas toujours pourquoi, au juste. La mort, alliée à une certaine reconnaissance les rend inattaquables, intouchables voire illisibles mais restant pourtant un passage obligé pour tous les étudiants.

C’est normal aussi, la vocation de la critique littéraire contemporaine est de traiter une part infime des ouvrages qui sortent aujourd’hui et pas des trucs qui sont vieux comme le monde, entreposés parmi les vieilles carcasses des dinosaures.

Notre auteur, pour son plus grand mal/bonheur, a, qui plus est, un statut encore plus nébuleux, embrouillé et à la dévote inaccessibilité : celui du poète. Ainsi des études en veux-tu en voilà mais une petite critique littéraire sans prétention surpassant le « j’aime/j’aime pas »? Que nenni, mes amis ! Remédions donc à cette lacune dans les plus brefs délais !
Lien : http://cultureremains.com/st..
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