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Citations de Susan Fromberg Schaeffer (49)


Ne condamne pas les filles malades d'amour car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades
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C'est un tunnel pénible à traverser, la vie, il faut s'y glisser le plus doucement possible, et à la sortie, il faut laisser place nette pour les suivants.
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- J'avais quinze ans quand j'ai épousé ton père... Une fille de quinze ans n'est rien qu' un instrument aux mains des forces vitales.
- Je ne comprends pas, dit Helen. Ne l'aimais-tu pas ? Tu lui as toujours dit que tu l'aimais.
- À quinze ans on est trop jeune pour aimer quoi que ce soit en particulier.
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Tout le monde ne peut pas s'offrir le luxe de choisir où habiter en fonction de la beauté du site. Les gens vont là où ils peuvent gagner leur vie.
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Et pourtant, ce n'était plus la femme qu'il avait épousée : elle avait vieilli. Elle avait cinquante ans de plus qu'à leur première rencontre. Lui en voulait-il de cela ? Se reprochait-il aussi le temps qui passe, cette lente sclérose faite d'attitudes et de réponses familières, la mort lente de l'étonnement, la longue mais inéluctable connaissance de soi, qui fait qu'on reçoit chaque émotion comme un vieil ami ou ennemi, pas vraiment mortel ni idyllique, mais dont on s'arrange.
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elle avait offert son âme à quelqu’un, elle lui avait fait confiance aveuglément et finalement elle s’était aperçue qu’il n’en faisait aucun cas et elle, elle était totalement incapable de reprendre son âme car l’autre l’avait détruite. Il l’avait transformée en coquille vide, un corps sans âme.
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Ne condamne pas les filles malades d'amour... lut-il, car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades...
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D'abord une douce chaleur m'envahit, puis mon corps s'embrasa. Après avoir jeté un coup d'œil alentour, Charlie entreprit de m'ôter mon corsage. Soudain effrayée, je dis :
- Non. Et si quelqu'un venait ?
Sans répondre il glissa une main sous ma jupe. Ma respiration se fit haletante. J'avais trop chaud dans mes vêtements. Je ne portais pourtant rien d'autre qu'un jupon sous ma jupe. Une main puis l'autre glissèrent entre mes cuisses. Je sentis mon corps s'arquer ; mes reins se soulevèrent. Charlie frottait son torse contre mes seins. Mon corps, que je ne contrôlais plus, ruait sous lui. J'étais effrayée, j'avais honte. Qu'allait penser de moi Charlie ? Ainsi faisaient les animaux de la ferme au moment du rut. J'étais comme ces animaux.
Mais Charlie ne semblait pas me condamner. Son doigt entra en moi, et de sentir quelque chose pénétrer cette partie interdite de mon corps me glaça un instant. Mais déjà il s'emparait de moi avec une vigueur qui me submergea. Il allait et venait en moi, m'écrasait et m'emportait. Une chaude moiteur éclose dans mon ventre m'incendia toute entière. Et malgré moi, mon corps soudé au sien se mit en mouvement au rythme du sien. Alors, soudain, au centre de mon corps, quelque chose se contracta, puis se dilata, pour se contracter et s'épanouir de nouveau, se rétracter et s'ouvrir encore et encore. Enfin ce fut cette chaleur intense qui venait du fond de moi... Et Charlie en me lâchant se laissa retomber sur la couverture. Il murmura :
- Je suis désolé. J'ai dû mouiller ta jupe.
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Des chemins de terre relient les fermes à la route - pas encore goudronnée à l'époque - qui raccorde North Chittendon à Montpelier et Barre. La route sinue, capricieuse, de ferme en ferme, entre les bâtiments et d'une maison à l'autre. Avant de s'élargir et de prendre l'importance au sortir de la ville, elle marque une pause devant les deux églises blanches, l'église baptiste avec sa tour carrée dotée de quatre pointes, et l'église congrégationaliste, plus pauvre en fidèles mais si fière de sa haute tour blanche et de son carillon qui fait entendre sa voix à chaque heure du jour. Chacune a son cimetière, placé un peut en rentrait et qui accueille les défunts des familles habitant en ville. Les fermiers, eux, ensevelissent leurs morts dans le carré familial ménagé sur leurs propres terres.
En hiver, lorsque se dénudent les ormes ombrageant les deux églises et leurs cimetières, les deux groupes de tombes apparaissent, mélancoliques et esseulées, comme les éléments d'un même troupeau inexplicablement séparés. Ils arrivent que les habitants de la ville y jettent un coup d’œil et se disent : quelle tristesse. Pourquoi séparer les morts quand leurs âmes l'étaient déjà si cruellement de leur vivant.
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Je regardai autour de moi. En octobre, les feuilles tomberaient des arbres ; les feuilles tombées seraient aplaties par les lourdes pluies et par la première chute de neige. Les hauts-fonds osseux de la terre apparaîtraient, le squelette de la terre se dépouillant de sa chair inutile. La terre. Elle n'avait qu'un seul corps et ce corps était immortel. Elle n'avait pas besoin de mourir elle-même et de se confier à ce qui se réincarnerait dans ses descendants. Elle se réincarnerait indéfiniment elle-même et elle rirait de toutes les créatures qu'elle portait et qui ne pouvaient faire de même. Bientôt les matinées bouillonneraient de brumes qui se lèveraient et se dissiperaient lentement au fur et mesure de la progression du jour. Si des esprits habitaient ces brouillards, comme tant de gens le croyaient dans la région, que cherchaient-ils à nous dire ? Voyez comme nos formes sont imprécises, comme notre prise sur le monde se fait ténue ? Voyez comme nous nous débattons pour revenir, maintenant que nous nous sommes dépouillés de nos peaux, que nous ne sommes plus que de l'eau ? Que faites-vous pour nous ramener ? Ils demandent et répètent sans cesse leur demande, et le soleil se lève, chauffant la campagne, soulevant les brumes, les accrochant aux branches. Et il n'est pas étonnant que nous craignions leur contact. Ils sont insistants. Ils veulent tout de nous.
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Le monde était un royaume de cendres. Il n'était rien de plus brillant que le soleil et le soleil ne tolérait nulle concurrence. Il brûlait tout ce qui rivalisait avec lui. Le soleil était l'œil du cannibale. Il était affamé de tout et, promptement rassasié, il brûlait tout ce dont il venait se rassasier. Et tout recommençait. En ce monde l'amour ne saurait durer. Le mal, principe de vie, pouvait durer, mais non point dans les individus. Rien ne durait chez les individus. Mensonges et promesses. Grâce à eux, les jeunes continuaient à bouger. Mais les aînés savaient mieux à quoi s'en tenir ; ils cultivaient le cynisme. Ils étaient seulement curieux. La curiosité était la passion qui durait. La curiosité survivait. Je fixais le sol et ne sentais rien. Si la fenêtre s'était ouverte et que mon bras avait explosé en un nuage de cendre, je n'en aurais pas été plus surprise.
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Lorsque nous arrivâmes en vue de la maison, je devins soudain volubile :
- Voilà le jardin, dis-je en montrant une parcelle de terre entourée de grillage. Et là, au dus de la maison, il y a un verger avec des pommiers, des poiriers et des pêchers. En suivant le sentier, on arrive à la tonnelle, couverte de vigne vierge, et de la vigne vierge il en pousse aussi sur tout l'arrière de la grange ; oh, et puis tu devrais voir en été : des ibéris, des boutons-d'or, des pensées, des digitales pourprées, du jasmin trompette, des héliotropes, des œillets de poète, des pois de senteur, des roses trémières, des géraniums, des volubilis, c'est vraiment magnifique !
Un peu plus loin, j'apercevais des branches de lilas, si blanches contre le ciel gris, et je me souvenais d'avoir cherché à m'endormir sous ces fleurs pour ne jamais me réveiller. Je détournai le regard.
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Ne condamne pas les filles malades d'amour, car c'est à force d'aimer qu'elles sont malades.
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Je ne pouvais pas, moi, garder ce que tout le monde trouvait naturel de posséder, car je n'aurais pas supporté de perdre ce que tout le monde savait à la fois détenir et restituer. Moi, comme une griffe, je ne pouvais que me cramponner.
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Quand l‘été revint, on me permit de sortir et j’emmenai mes livres sur la pelouse. Je commençais entrevoir un monde bien plus vaste que je ne l’avais imaginé. Plus je lisais, et moins je me sentais seule. L’humanité avait vécu ce que j’avais vécu et pire encore.
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De notre temps, on méprisait l’esprit ; il fallait avant tout accomplir son destin biologique ; toute époque a connu ses rebelles, et j’en étais une. Je ne voulais pas d’enfant, du moins le pensais-je. Mais finalement, de ne pas en avoir a été la plus terrible punition que m’ait infligée la vie. De nos jours, quelques femmes commencent à évoquer le corps comme un piège qui se referme sur l’esprit ; elles ont sans doute raison ; mais l’esprit est présent lui aussi et il attend son heure, le moment opportun de se rendre maître du corps.
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dans ces moments là, je souhaitais que mon cœur cessât de battre à tout jamais, mais un cœur, c'est solide, ça ne se laisse pas faire, ça choisit son heure.
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bientôt les buissons de lilas seront épanouis partout, comme d'épais nuages cramoisis devant les maisons, et leurs senteurs pénétreront au passage les voitures comme si le paradis donnait de ses nouvelles.
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les gens devraient simplement vivre leur vie. quand on commence à penser, les ennuis commencent.
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ils seront tous bien soulagés quand on l'enlèvera, ce blanc cercueil qui leur rappelle que toutes leurs espérances sont mortelles.
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