Citations de Taï-Marc Le Thanh (131)
Cyrano avait un gros nez.
Quand il fumait, le poil de ses narines était toujours roussi, et quand la pluie tombait, sa moustache n’était jamais mouillée.
Il y a des choses qui se sont inscrites de façon tellement durables dans ton quotidien que tu en viens à négliger la chance que tu as de les posséder.
Peu importe notre taille, lorsqu'il s'agit du cosmos, l'infini emporte tout sur son passage. Qu'on soit grand ou petit, gros ou maigre, lorsqu'on contemple le ciel, on réalise aussitôt la mesure de sa place dans l'univers.
La vie est un combat [...]. Elle ne vous fera pas de cadeaux. Si vous n'avez pas de billets pour le grand train de l'humanité, le contrôleur vous balancera dehors sans préavis. C'est cruel, mais c'est comme ça. Autant vous préparer au pire.
Tu sais, des fois, j'ai l'impression d'être sur une scène et de voir défiler des gens dans ma vie. Ils apparaissent, me font un grand sourire, et repartent aussitôt dans les loges.
Quand je danse, c'est comme si je flottais. C'est comme si... comme si la gravité n'avait plus aucun effet sur moi.
Sa grand-mère lui avait dit un jour :
- Le premier son qui est sorti de ta bouche, avant même que tu réussisses à prononcer un mot, était une note de musique.
Pendant toute leur enfance, Hidalgo leur avait inculqué un respect absolu de toute forme de vie. Animale, végétale et bien entendu humaine. En même temps, les enfants avaient été témoins de sa folie destructrice, à l'égard de ceux qui avaient eu le malheur de se dresser sur sa route. L'éducation de leur père avait été tout sauf cohérente. Et lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls au monde, les enfants n'avaient pas forcément suivi l'exemple le plus judicieux.
𝑳𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒃𝒍𝒆̀𝒎𝒆 𝒄'𝒆𝒔𝒕 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒗𝒊𝒔 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒓𝒆́𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒂𝒍𝒕𝒆́𝒓𝒆́𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒍'𝒂𝒍𝒕𝒂𝒄𝒆́𝒑𝒉𝒂𝒍𝒆́𝒆, 𝒍𝒂 𝒑𝒖𝒕𝒂𝒊𝒏 𝒅𝒆 𝒅𝒓𝒐𝒈𝒖𝒆. 𝑪𝒆 𝒒𝒖𝒊 𝒆𝒎𝒑𝒆̂𝒄𝒉𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒖𝒏𝒊𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒗𝒂𝒍𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒍𝒆𝒔 𝒈𝒆𝒏𝒔 𝒒𝒖𝒊 𝒎'𝒆𝒏𝒕𝒐𝒖𝒓𝒆𝒏𝒕.
Une seconde a suffi. Et mon univers a basculé. Jusqu’à ce que la réalité nous rattrape, dans son infinie cruauté.
Adèle, mon havre, mon refuge, mon île déserte sur laquelle je me réfugie alors qu’au loin, sur l’océan, gronde la tempête.
La vie est douce, je navigue de personnalité en personnalité, échappant à la morosité quotidienne. Mais mon récit traite de la drogue et d’une addiction terrible.
La vie ne mérite d’être vécue que la tête haute et le regard fixé vers l’horizon. Sans qu’il ne dévie d’un seul millimètre.
Ma folie, ma délivrance, ma liberté.
Mon poison. L’altacéphalée.
La transaction a été effectuée, pour lui une somme dérisoire, pour moi une parcelle de paradis.
Le problème c'est que je vis dans une réalité altérée par l'altacéphalée, la putain de drogue. Ce qui empêche toute communication valable avec les gens qui m'entourent.
Bienvenue dans ma grotte puissante guerrière, chuchota-t-elle.
Bienvenue dans le grand train de l'humanité.
Alors Nola chanta.
Une grosse larme coula sur sa joue, c'était la première fois qu'elle chantait pour un bébé encore dans le ventre de sa mère. Lorsqu'elle eut fini, Brindille lui demanda:"Tu voudras être sa marraine?"
- Quelque chose va se passer.
Mes paroles sont accueillies par un silence total. Ma voix est plus rauque que jamais, elle semble fendre l'atmosphère comme un lourd navire frayant à travers un brouillard épais.
- Quelque chose de terrible. Personne n'est prêt pour cela, pour cet avènement. Un miracle va se produire et rien ne sera plus comme avant.
Stef, Nico et Vince ont la bouche grande ouverte.
- Je pars la retrouver, continué-je. Et nous allons nous unir dans la plus somptueuse des cérémonies. Elle est la créature parfaite, celle que tous aspirent à rencontrer. Et elle a jeté son dévolu sur moi. Je mesure la chance extraordinaire qui m'est offerte. Malgré le malheur qui étreint mon coeur, je tâcherai de me montrer à la hauteur.
- Mais qui est-elle? demande Stef à mi-voix.
- Elle est l'archange et sa colère est sans fin.
Le garçon regarde le mégot du joint qu'il tient du bout des doigts en chuchotant:
- En fait, j'ai l'impression que tu n'en as pas vraiment besoin.
Comme Evill allait le réaliser très vite, sa nouvelle vie serait en grande partie faite de fuite éperdue. Les verbes filer, bondir, accélérer, déraper et même choir s'inscriraient désormais dans son quotidien...
Evill mourut le 4 avril 2019, à 11h59 minutes et 27 secondes précises. Il avait très exactement quatorze ans, six mois, douze jours, sept heures, treize minutes et vingt-cinq secondes...