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Critiques de Tatiana de Rosnay (3877)
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Nous irons mieux demain

Au bonheur des deux dames



Tatiana de Rosnay nous revient avec un roman bien plus intime qu'il n'y paraît. Sous couvert d'un hommage à Émile Zola, elle raconte la rencontre de deux femmes qui cachent de lourds secrets.



Candice Louradour a 28 ans, ingénieure du son, travaille dans un studio d'enregistrement de podcasts et livres audio. Après sa séparation avec Julien, elle a trouvé un nouvel équilibre avec Arthur. C'est sur le chemin de l'école où elle se rend pour récupérer son fils Timothée que survient l'accident. À un feu rouge une femme est violemment heurtée par une voiture. En attendant les secours, Candice la réconforte un peu. Et quand elle prend la direction de l'hôpital Cochin, Candice la suit. Si elle ne connaît pas Dominique Marquisan, elle ressent le besoin de l'aider, d'autant qu'elle a dû être amputée et n'a plus de famille.

La quinquagénaire va lui confier les clés de son appartement et le secret qu'elle a découvert en emménageant: un petit mot coincé derrière le marbre de la cheminée: «Chère femme adorée, je t’écris à la hâte. Hélas, je ne pourrai pas venir demain mardi. Je suis retenu cher moi. Je viendrai dès que possible, et en attendant, je t'envoie mon cœur qui est tout à toi. Il ne se passe pas une heure sans que je pense à toi. Je te serre de toutes mes forces dans mes bras. Mille et mille baisers sur tes beaux yeux, tes beaux cheveux, sur ta longue tresse parfumée. »

Cette déclaration signée Émile Zola était adressée à la locataire de cet appartement, sa maîtresse Jeanne Rozerot. Dominique va alors avouer à Candice combien l'auteur des Rougon Macquart faisait désormais partie de sa vie et combien son appartement lui manquait.

Fascinée par ce récit, Candice viendra dès lors régulièrement revoir la convalescente et livrer à son tour quelques confidences, mais n'ira toutefois pas jusqu'à avouer le mal qui la ronge, la boulimie. Elle se jette sur tous les aliments qu'elle peut trouver. Puis «chaque nuit, en silence, elle se plie à l'effroyable tête-à-tête avec la cuvette des toilettes; elle se soumet à genoux à cet indispensable acte de purge qui vidange son estomac d’un jet acide. Elle se couche avec ce goût détestable dans la bouche en dépit du brossage et du rinçage, et la sensation d’un ventre douloureux aux parois irritées; son corps lui semble encore trop gros, trop gras, débordant de son pyjama et ne lui inspire que répugnance.»

Un secret très bien gardé mais qui, au fur et à mesure de l'intensification de leur relation, va être plus difficile à cacher. Car Dominique a été licenciée et littéralement jetée à la rue et viendra habiter chez Candice le temps de se retourner. Une présence qui, au fil du temps, va toutefois devenir par trop envahissante. Car, comme le souligne Gaëlle Nohant, qui a pu lire le roman au fur et à mesure de son écriture, «Tatiana de Rosnay sait comme personne cultiver l’ambiguïté, l’ambivalence, explorer les secrets et les non-dits d’une relation troublante, qui va prendre de plus en plus d’importance dans la vie de Candice.»

Sous l'égide de Zola, à qui la romancière rend un hommage appuyé, l’histoire du grand écrivain vient entrer en résonnance avec celui de Candice. C'est l'image de la maîtresse de Zola qui va surgir quand la sœur de Candice découvre que leur père disparu ne menait pas une vie aussi rangée que ce qu'il laissait paraître. Et la faire douter de la justesse de ses sentiments.

Il est alors temps de regarder lucidement sa vie et ses relations. Une remise en cause aussi violente que salutaire. Un roman-vérité aussi, car la romancière mêle fort habilement son expérience personnelle à la fiction. Elle a par exemple elle-même prêté sa voix pour dire son amour pour Daphné du Maurier, Virginia Woolf et Émile Zola le temps de trois podcasts enregistrés dans les maisons des auteurs et a ainsi pu à la fois découvrir l’univers des enregistrements et les lieux où vivaient et travaillaient les auteurs. Autre souvenir, plus douloureux, qu’elle a confié à Amélie Cordonnier pour le passionnant podcast de Femme Actuelle intitulé Secrets d’écriture : «J’ai souffert de boulimie de mes quinze à quarante ans. Elle a dévasté 25 ans de ma vie. Trouver les mots pour décrire ces scènes de crise n’a pas été facile même si cela fait deux décennies que je suis guérie. J’ai dû retrouver la noirceur d’une époque pour ensuite aller vers la lumière.»




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Le Voisin

« L'enfer c'est les autres »



Alors ça, c'est bien vrai !

Imaginez-vous, z'êtes bien peinarde, vous vous appelez Colombe (oui, z'êtes une femme. Si, si), tranquillou chez vous après un déménagement, et paf !

‘Tain, on vous colle le voisin quoi. Attation ! Pas le ptit voisin de Jeanne Cherhal ! Non non. Vous vous souvenez de cette chanson sympatoche ?



Ro je l'aimais bien celle-ci. Tiens, j'ai encore l'air et les paroles dans la tête.

« Le petit voisin il a un grain, de sel ou bien de sable, ou bien de caféine. le petit voisin habite au-dessus de chez nous, qui évidemment sommes en-dessous. Il prend des cours de Ju-Jitsu mais n'est pas mauvais, n'est pas mauvais pour deux sous. 

Et, dans tout l'immeuble, crado mais sympathique, on se chicane, on se cherche, on s'engueule gentiment. Mais le petit voisin, il est total stoïque. Et d'ailleurs il s'en fout car il est étudiant. »



Et ben c'est pas ça. Pas pantoute (expression queb').



Bah non, carrément pas même. Déjà le voisin, il n'est pas petit. Au début, il est là s'en être là. Personne le voit, enfin si. Les voisines le voient, elles en sont guedins d'ailleurs. Toutes joviales, sourires en banane et tout. Mais, genre nous (Colombe et moi), walou, tintin ! Il ne nous montre pas ben rapidement le bout de sa queue fourchue. Ô diablesse !

Alors, bah on l'imagine jusqu'au jour où on va le voir. En fait, il est grand. Alors voyez-vous déjà loin du ptit voisin. En plus, l'est pas étudiant. L'est médecin. Et pour la queue fourchue, j'y étais presque voyez-vous.

Bon jusque là, il pourrait être sympa. Mais non. C'est un psy qu'aux pâtes !! Corneguidouille (pour la cuisson, faut attendre que ça bouille) !

Manquait plus que ça.



« Une colombe doit s'échapper de sa cage. Pour mieux y revenir. Pensez-y. Je devine la solitude de votre vie. Devant votre ordinateur aussi, vous êtes seule. Mais moi je vous comprends. Je suis là. »



Mais de quoi je me mêle ? Voilà ce que j'aurais envie de lui dire au grand voisin mes genoux !

Mais non. Colombe est fascinée. Au début l'est grave vénère. Puis, petit à petit elle se met à être envoûtée. Se ferait-elle un brin chiare dans la vie la Colombe ? Pour être, à ce point, du jour au lendemain, magnétisée par un voisin à lakon, qui l'empêche de dormir !

Moi, tu m'empêches de dormir, je te colle les flics au derrière avec dépôt de plainte, la totale.



« Un viol auditif. L'ennemi la pénètre à coups de décibels. Débarqué en pleine nuit comme les Alliés sur Omaha Beach, il a investi son sommeil, son lit, ses oreilles. »



La nuit devenant bruyante et perturbante, la Colombe elle va apprendre à dormir le jour. Bah ouais c'est tellement mieux. D'un pratique quand tu bosses en horaires administratifs.



« La nuit, Colombe a l'impression d'être la seule personne sur terre à ne pas perdre son temps à dormir, privilège auquel elle tient. Puis elle retourne se coucher dès que le jour se lève. »



Avant de déménager, la vie de Colombe n'était pas folichonne, mais au moins elle ne le savait pas, et en plus elle roupillait, bazar de nouilles. Maintenant, Colombe est une ombre. L'ombre d'un truc qui progresse lentement mais sûrement en elle. Les gamins, le mari, la maison, la bouffe, le ménache, le boulot, tout ça, ça commence sévèrement à l'escagasser. Alors qu'hier, elle trouvait sa vie des plus funs.



« Peut-être que c'est ça, le mariage, finalement. Devenir un meuble, un meuble qu'on voit tous les jours. Un meuble qu'on ne voit plus. »



Avait-elle vraiment besoin de rencontrer un abruti (si, l'est un peu crétin quand même) de névrosé (level de compet') pour se rendre compte qu'elle avait une vie mollassonne ?



« Entourée de ces deux hommes qui l'étouffent, Colombe va-t-elle trouver une liberté qu'elle ne croyait pas elle-même ? »



Le dégénéré du dessus (me souviens plus de son patronyme et j'en ai rien à secouer), l'est tellement déséquilibré, que quelques fois il va l'empêcher de dormir sans faire de bruit. Au calme. Nan ? Si ! Eh ben la Colombe (un brin fanchon la cruche quand même), elle attend. Mais t'attends quoi là, Colombine ? Bah le bruit … !

La Cou-couille !



« Le silence s'est épaissi. Un silence de cimetière. Si ce silence avait une teinte, il serait noir, décide-t-elle. Il est des silences verts, comme ceux de la campagne ; des bleus, des blancs, comme ceux de la mer, de la montagne. Ce sont des silences habités, des silences pleins. Celui-là est vide. Insoutenable. »



Bon allez, trêve de plaisanteries.

Le voisin est loin d'être mon livre de l'année. Pas de quoi se défaire le chignon (mes cheveux ont poussé).

J'attendais mieux avec Dame de Rosnay.

Tatiana de Rosnay ne nous a pas réservé sa meilleure plume. C'est fadouille. Pas mauvais, mais banal. L'histoire est mignonette. Oui, même avec le timbré du dessus, ça reste édulcoré. La fille nian nian et le voisin pervers, bof.

Certes, j'ai l'habitude de lire des thrillers mais pas que (non pas la queue du diable, on se calme !). Je lis aussi du de Vigan moi siouplé et du Bobin.

Je ne demande pas la lune à chacune de mes lectures, toutefois quelques images avec du style font de moi la plus heureuse des lectrices. J'ai passé un gentil moment.

Punto, al siguiente. Je me suis mise à la critique polyglotte.



Tatiana de Rosnay faisait partie de mes autrices avérées. Une valeur sûre.

Alors, je reviendrai chez elle car je ne dis pas mon dernier mot. La moyenne donc pour le voisin et c'est déjà bien.



« Elle est comme une colombe qui s'est égarée... Elle est comme un narcisse agité du vent... Elle ressemble à une fleur d'argent. »



Oh mais dites-moi ? C'est beau ça !

Oui, c'est Oscar Wilde.

Ah, ok.



Au fait, c'est joli Colombe, non ?





Lu en septembre 2021
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13 à table ! 2015

13 à tables ! Soit 13 auteurs français les parmi les plus lus qui nous offrent 13 nouvelles autour du thème du repas qui sont autant de surprises un peu comme les 13 desserts du Noël provençal.



Françoise Bourdin, avec Olympe et Tatan, nous propose un repas de fin d'année comme on a tous vécu, enfin vous je ne sais pas mais moi oui !

Maxime Chattam, avec Maligne, nous offre lui une angoissante nouvelle aussi inquiétante que mordante…

Nulle, nullissime en cuisine ! d'Alexandra Lapierre s'avère finalement surprenante, je n'avais pas du tout vu venir la fin.

J'ai découvert la très belle plume d'Agnès Ledig avec Un petit morceau de pain qui peut tout changer, une histoire touchante et mignonne comme tout, nul doute que je vais poursuivre ma découverte.

Gilles Legardinier délaisse momentanément la fiction au profit d'un récit plus personnel dans Mange le dessert d'abord.

Chez Pierre Lemaître, un papy prend Une initiative, organiser un repas de famille, bien mal lui en a pris.

Marc Levy… J'espère que son nom fera office de produit d'appel mais sa nouvelle Dissemblance, j'en doute fort…

Guillaume Musso reste fidèle à son univers accrocheur dans Fantôme dont le final sur le fil est percutant.

Jean-Marie Perrier navigue habilement dans les eaux troubles du passé de Jules et Jim.

Le Parfait savoureux de Tatiana de Rosnay s'avère tout simplement parfait pour tout le monde...ou presque !

La Part de Reine d'Eric-Emmanuel Schmitt est véritablement la pépite de ce recueil, son thème parfaitement adapté au sujet. Clovis et Reine resteront longtemps dans ma mémoire. Une nouvelle que je relirai.

Direction la nature sauvage, le grand air, les ours et les saumons avec Gabrielle de Franck Thilliez.

Et enfin, en route pour les grands fonds et l'inattendu avec l'étonnante héroïne de Langouste blues de Bernard Werber.



Ce n'est pas toujours le cas avec les recueils de nouvelles mais ici, on va de surprises en surprises et la qualité et le dépaysement sont au rendez-vous, que demander de mieux ?

Il vous reste quelques jours avant Noël, je ne saurai trop vous conseiller de glisser quelques exemplaires de ce livre vendu au profit des Restos du cœur sous le sapin. Vous pouvez aussi l'offrir à votre hôtesse, c'est carrément plus fun qu'un bouquet de fleurs ! Vous ferez ainsi d'une pierre deux coups, un lecteur heureux et une bonne action: 1 livre acheté = 3 repas distribués !




Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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13 à table ! 2022

Un petit recueil agréable à lire, ce sont en principe des auteurs que j'apprécie. Ce que j'apprécie moins ce sont les nouvelles, trop court j'ai à peine le temps d'entrer dans l'histoire qu'elle est terminée et j'en redemande !

Ma préférée fut celle de Karine Giebel.

Je m'y suis mal prise j'aurais dû en lire une de temps en temps sans m'acharner sur le livre complet, je saurai pour une prochaine fois.

Un conseil aux futurs lecteurs, quelque soit l'année, lisez une nouvelle, digérez la avant d'entamer la suivante, c'est la meilleure façon de les apprécier.

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13 à table ! 2015

Un livre acheté, 13 nouvelles, 3 repas achetés, en voilà une excellente idée ! Si en plus, comme pour moi, on vous offre ce petit recueil de nouvelles, on ne peut que se dire que la vie est belle !



Donc, 13 à table !, c'est un recueil de 13 nouvelles écrites par des auteurs connus et reconnus et portant (plus ou moins) sur le même thème : celui du repas. Voilà une façon de savourer quelques pages d'un auteur qu'on aime bien, ou d'en découvrir qu'on ne connait pas sans pour autant devoir lire des dizaines de pages.



Pour ma part, parmi les auteurs que je connaissais, pas de grandes surprises : ceux que j'apprécie (Chattam, Lemaitre et Thilliez, v'la un sacré podium, non ?) m'ont ravie (avec une mention spéciale à Maligne de Chattam, à la fois drôle et cruel, et à Gabrielle, de Thilliez, particulièrement bien menée). Les auteurs que j'apprécie moins ne m'ont pas plus convaincue que ça non plus (je trouve Legardinier toujours aussi moralisateur, Levy et son Dissemblance pseudo-démagogique manquent cruellement d'originalité, quant à EE Schmitt, son ton "yakafokon" sur la confiance en soi et aux autres me restent sur l'estomac). En revanche, Tatiana de Rosnay et Bernard Werber m'ont agréablement surprise, l'une en agrémentant son "Parfait" d'un zeste de cruauté et d'une bonne dose d'humour, l'autre en faisant parler un personnage improbable, parti courir la gueuse.

Et puis, il y a des auteurs que je ne connaissais pas plus que ça et que j'ai découvert à la lecture de ces nouvelles. Parmi eux, Agnès Ledig et son petit morceau de pain m'ont ramené, à ma plus grande surprise, en enfance, et ce, pour mon plus grand plaisir !

Les recueils de nouvelles, c'est toujours un peu "risqué" (tout ne nous plaira pas), un peu tentant (il y a forcément des pépites à découvrir), un peu frustrant (quelques pages de plus ne seraient pas toujours de refus), mais cet opus 2014 est une vrai réussite. Et en plus, pour une fois, on lit "utile", et pas que pour soi !

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Manderley for ever

Un concert d'éloges sur le site pour cette biographie romancée de la grande Daphné du Maurier...

J'ai fini par écouter les conseils de mon entourage et partir à la découverte d'un auteur que j'ai beaucoup aimé lire dans le passé.



Il est incontestable que le livre se décline comme un roman, avec aisance et fluidité. Mais un zeste de "people" m'a un peu dérangée. C'est un travail fort documenté mais qui perd en crédibilité quand l'intimité avec le sujet est trop prégnante. Après tout, madame du Maurier n'est plus là pour cautionner et Tatiana de Rosnay peut faire dire ce qu'elle veut aux faits.



Il n'empêche! J'ai pris un certain plaisir à découvrir ce portrait de femme atypique et moderne, ses origines patriciennes, son travail d'auteur, ses amours saphiques, ses coups de coeurs pour des lieux et des maisons qui invitent au voyage. Le processus de création littéraire est particulièrement intéressant à suivre et ne peut pas être mieux servi par un auteur qui écrit sur un auteur.



Reste maintenant à tenter de retrouver le charme de ses romans: ont ils vieilli? Feraient ils encore mon bonheur de lectrice, telle cette boulimie de pages tournées à la lecture de Rebecca ou de l'Auberge de la Jamaïque? C'était pour l'adolescente que j'étais la quintessence du romantisme!

Pas sur d'avoir envie de gâcher ce souvenir...
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13 à table ! 2015

Les critiques concernant ce livre sont nombreuses. Je sais. Je m'en fiche. J'avoue en plus que mon avis n'est pas très original, je crois même que là, je hurle avec la meute. Tant pis. Je m'en fiche aussi. Je veux faire un peu de pub pour ce petit livre que j'ai beaucoup aimé. Donc en avant !



Le principe ? 13 nouvelles, très différentes, pour 5 euros et 3 repas offerts par livre acheté.

Avant tout j'ai été agréablement surprise par la qualité du recueil. Il y en a pour tous les goûts, humour, tendresse, suspense... Il faut dire que les auteurs viennent d'horizons différents. Même si la qualité des nouvelles est assez inégale, l’ensemble est plutôt bon. Je vais donc simplement partager avec vous mes préférées et aussi celle qui m'a fait penser à l'expression « un cheveu sur la soupe ».



* J'ai eu un coup de cœur pour ces 4 nouvelles :

- Maligne de Maxime Chattam: Un homme obèse et atteint d'une tumeur chez le psy pour obtenir un peu d'aide : ça décoiffe, c'est glaçant et gore à souhait (je ne regarderai plus jamais mes bonbons Haribo de la même façon)

- La part de Reine d'Éric-Emmanuel Schmitt: Un gamin, un clochard et sa chienne Reine. Cette histoire est une petite perle: une belle plume et une histoire touchante. Reine ou une attendrissante leçon de vie.

- Gabrielle de Franck Thilliez: Pèlerinage annuel d'un couple pour observer les grizzlis pêchant les saumons... surprenant, plein de suspense et bien angoissant - assez triste aussi.

- Langouste Blues de Bernard Werber: Bob la langouste... ah ah ! Je n'en dis pas plus, juste que j'adore, ma préférée!! Bien écrite, amusante, originale, un petit bijou.



* Je n'ai pas aimé « Dissemblance de Marc Lévy » et surtout j'ai trouvé que cette nouvelle n'avait pas sa place dans le recueil car hors-sujet.

- Deux hommes enfermés ensemble qui « philosophent » sur la différence... le style est lourd, c'est ennuyeux et le discours est d'un conformisme ! Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi cette nouvelle est dans le livre ? Je ne comprends pas.



* J'accorde une mention spéciale à Gilles Legardinier :

Il a choisi de partager deux histoires personnelles (deux repas). La première est particulièrement émouvante, la seconde a un petit quelque chose de dérangeant de par son contexte. (?!) Mais j'ai aimé et apprécié à sa juste valeur le fait que l'auteur veuille partager avec ses lecteurs deux évènements qui ont changé sa vie. Et le partage c'est bien l'esprit des restos, non ?



* les autres ? Pas si mal !! Achetez le livre et vous verrez par vous-même !!!!

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Elle s'appelait Sarah

La rafle du Vel' d'hiv en juillet 1942 est une période de l'histoire que je connais mal. Un peu comme les personnages que rencontre Julia, l'une des héroïnes de ce roman : je sais que cela a eu lieu, mais je n'en connais pas les détails. J'ai donc apprécié le côté "culturel" de ce roman, qui m'a permis de combler quelque peu cette lacune.

Et bien que Tatiana de Rosnay prévienne d'emblée qu'elle n'a pas souhaité nous raconter la véritable histoire, vu la bibliographie qu'elle nous propose en fin de volume, je suppose que les faits qu'elle nous relate sont suffisamment précis pour améliorer notre connaissance de cette période sombre de l'histoire.



Sarah et sa famille sont des personnages fictifs. Mais la haine et le mépris qu'ils doivent endurer ont réellement existé. Et c'est sans doute cela qui rend ce roman aussi poignant. On finit par croire à l'existence de Sarah car ce qu'elle endure est gravé dans nos mémoires, que ce soit grâce à nos cours d'histoire ou à d'autres lectures au sujet de la Seconde Guerre mondiale.



Le roman alterne (du moins pendant une bonne partie du récit) les chapitres consacrés à Julia et ceux qui nous parlent de la vie quotidienne de Julia et de ses recherches sur le 16 juillet 1942. Ce partage est sans doute utile pour "relâcher" la pression et pour permettre de se remettre des horreurs lues pendant les scènes se déroulant au Vel' d'hiv' ou au camp de Beaune-la-Rolande. Mais j'ai parfois trouvé cette alternace difficile : plongée dans l'histoire de Sarah, je n'avais pas vraiment envie de retrouver le monde contemporain (et les goujateries de Bertrand, le mari de Julia... Sale type, celui-là !) tout de suite.

Mais malgré cela, l'écriture de Tatiana de Rosnay, simple et efficace, m'a totalement plongé dans l'histoire de Sarah et de Julia. Tout en douceur, sans tomber dans la caricature, l'auteur parvient à nous faire comprendre à quel point la haine de certaines personnes parvient à détruire la vie des autres. Elle nous décrit ces concierges et ces policiers qui, pour satisfaire les Nazis, décident de dénoncer / capturer des familles juives en y incluant les enfants (alors qu'à ce moment-là, les Nazis ne réclamaient que la déportation des parents). Mais même dans les moments les plus sombres, on ne tombe pas dans le mélo. Heureusement, car cela réduirait l'impact que ce roman peut avoir sur ceux qui le lisent.

L'histoire de Sarah n'est toutefois pas uniquement composée de moments difficiles : certaines personnes acceptent de lui venir en aide, au péril de leur propre vie.



Julia traverse également quelques périodes difficiles, même si ses drames personnels ne sont pas aussi terribles que ceux de Sarah. Mais ce qui m'a plu dans l'histoire de Julia, ce ne sont pas ses problèmes conjugaux mais la façon dont elle se plonge corps et âme dans son travail. Fascinée par les recherches et les lectures qu'elle a effectuées pour son articles sur la rafle du Vélodrome, elle essaye d'en savoir plus, notamment lorsqu'elle apprend presque par hasard que sa belle-famille est liée à ce drame.

Julia est en quelque sorte hantée par l'histoire de Sarah et des siens et, honnêtement, qui ne le serait pas ?



Je n'ai trouvé qu'un seul défaut à ce roman. Et encore, ce n'est pas réellement un défaut, mais plutôt une légère déception personnelle. A ce moment du récit, j'ai eu l'impression que les recherches de Julia avaient été vaines et que ma lecture l'était tout autant : tout ça pour rien ?

Mais cette façon de clore l'histoire de Sarah et de Julia était sans doute nécessaire. Comme Julia, j'ai donc dû me faire une raison et accepter l'inévitable destin de Sarah.



Elle s'appelait Sarah n'est sans doute pas une lecture indispensable pour qui veut connaître l'histoire "réelle" de la Seconde Guerre mondiale. Mais c'est un excellent roman qui vaut la peine d'être découvert, car il a le mérite d'émouvoir et de révolter ceux qui le lisent. Tatiana de Rosnay parvient à donner vie à cette période de l'histoire et nous permet de ne pas l'oublier. C'est le principal. Comme le dit Sarah :" Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi. N'oublie jamais. "
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Poussière blonde

Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Lizzie pour la découverte de la version audio de #PoussièreBlonde, de Tatiana De Rosnay, lu par Françoise Cadol.



Début des années 2000. Un hôtel défraîchi va être démoli, et avec lui les traces des passages des clients et clientes qui y ont séjourné. Pauline se remémore son laborieux passage au Mapes Hotel, avec une tendresse particulière pour la suite 614... Depuis, elle a fait son chemin : devenue vétérinaire, spécialisée dans les équidés qu'elle adore, elle a quitté Reno. Elle y revient pour voir le bâtiment s'écrouler...

Ses souvenirs nous embarquent dans un voyage au cœur de l'Amérique des années 1950 et 1960, mais aussi dans la France de l'après guerre. La mère de Pauline, Marcèle a épousé un GI et l'a rejoint au Nevada, avec sa fille issue d'un premier mariage, orpheline de père ; ce qui lui vaut le surnom de Frenchie. Et la petite française va faire son chemin et, peut-être, déployer ses ailes sur le conseil d'une certaine Mrs Miller...



Le cliché de couverture et son résumé sont un brin trompeur : ne vous attendez pas à une énième biographie de Marilyn Monroe... Elle n'est pas le personnage principal du roman, même si elle l'inonde de sa lumière et l'assombrit de son obscurité. C'est la petite Pauline qui tient ici le haut de l'affiche. Jeune fille mère célibataire, elle se voit propulsée dans le quotidien de Mrs Miller durant le tournage des Désaxés, écrit par son mari de l'époque, Arthur Miller. Mrs Miller et Pauline nous rappellent les difficultés d'être Femme : célèbre ou anonyme, actrice ou femme de chambre, riche ou pauvre... certaines entraves propres aux femmes freinent leur accession au bonheur.



J'aime De Rosnay, j'adore Monroe : j'étais ravie qu'un livre les rassemble, mais un peu déçue quand même que Marilyn Monroe n'en soit pas le centre. Passé l'étonnement de la voir reléguée au second plan, je me suis laissée emporter par le personnage de Pauline, attachante et tellement humaine. Passionnée par les chevaux, elle n'a guère d'attrait pour Hollywood, encore moins pour son métier de soubrette, qu'elle assure pourtant avec rigueur. Elle nous offre donc un regard différent sur la super star planétaire. J'ai apprécié cette vision atypique de l'actrice (qui me fascine depuis si longtemps). La star met en valeur le récit de l'anonyme ; l'héroïne toute désignée se fait dépasser par la soubrette... Et Marilyn devient personnage secondaire de l'histoire de Pauline. Mais quel personnage secondaire ! On sent la fascination que lui porte Tatiana De Rosnay, qui n'a peut-être pas voulu s'essayer à l'exercice périeux d'une énième biographie. L'autrice nous propose un portrait inédit (et documenté) de Norma Jeane, le plus souvent nommée Mrs Miller, si rarement Marilyn Monroe. Elle a choisi de relater un épisode peu glorieux de sa vie, durant un tournage compliqué, marié à un homme difficile, amoureuse d'un amant lointain (Yves Montand). Tatiana De Rosnay nous la présente dans toute sa vulnérabilité quotidienne si désarmante.



J'ai aimé le style, le rythme et la narration non chronologique. Même s'il est moins évident de se situer en version audio, la belle écriture de Tatiana De Rosnay ne nous perd jamais vraiment.

Je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir ce roman en version audio ! La lecture est tout simplement parfaite : diction impeccable, intonations justes, flot continu et maîtrisé. Je me suis laissée porter par la voix douce, chaleureuse, apaisante (sans monotonie) de la lectrice, Françoise Cadol (dont on connait en fait plutôt bien la voix au vu de sa carrière de doubleuse !). Ses interprétations des personnages sont crédibles, sa narration est tout en finesse, et sa voix se fait éthérée lorsqu'il s'agit de redonner vie à Mrs Marilyn Miller. Françoise Cadol sert merveilleusement bien les mots de Tatiana De Rosnay, qui rend un bel hommage à Norma Jeane Baker
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Poussière blonde

Voici mon retour de lecture sur Poussière blonde de Tatiana de Rosnay.

Un matin, Pauline est appelée pour nettoyer la suite 614 du Mapes Hotel. Alors qu'elle pense trouver une chambre vide, une femme apparaît, hagarde : Mrs. Arthur Miller, alias Marilyn Monroe, dont le séjour à Reno marque la fin de son mariage avec le célèbre dramaturge et le tournage infernal d'un film à la légende noire, Les Désaxés.

Poussière blonde est un roman que j'ai adoré.

J'ai toujours aimé Marilyn Monroe, même si je suis née bien après son décès, en 1974, alors qu'elle nous a quitté en 1962 (le cinq aout, jour de ma naissance). Je ne sais pas si c'est parce que ce cinq aout nous relie, toutefois adolescente j'ai lu énormément d'ouvrages la concernant.

Le fait qu'elle soit à l'honneur dans ce roman, avec ses faiblesses, ses bons et ses mauvais cotés, m'a captivé.

J'avais vraiment l'impression d'être avec Pauline (la femme de chambre) et elle dans cette chambre d'hôtel au Mapes Hotel au début des années 60.

Bravo pour le travail de recherche car j'ai retrouvé ici certains détails découverts il y a de nombreuses années lors de mes lectures.

C'est un roman, certes, mais c'est très crédible et j'ai totalement plongé dans ma lecture.

c'est un bel hommage, sans concession, à Marilyn Monroe, une femme complexe.

Tatiana de Rosnay a su dépeindre cette femme avec une grande justesse, on sent qu'elle a fait un grand travail de recherche pour coller au plus juste.

J'ai également beaucoup aimé le personnage de Pauline, sa façon de voir, sa force face aux épreuves de la vie. J'ai apprécié sa discrétion et le tournant que prendre sa vie suite à cette rencontre improbable.

Toutes deux ont une psychologie bien fouillée et j'ai passé un excellent moment de lecture en leur compagnie.

J'ai regardé des images de l'hôtel pour me rendre compte de son apparence ; mais aussi des images de sa démolition pour bien me mettre dans l'ambiance de Poussière Blonde.

Je manque peut-être d'objectivé car j'adore Marilyn Monroe mais pour moi ce roman est une réussite. Avec une fin totalement à mon goût, qui m'a donné le sourire aux lèvres,

Poussière blonde est une excellente surprise que je vous invite à découvrir et note cinq étoiles :)
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Le Voisin

L’enfer, c’est les autres… et surtout le voisin du dessus !



Colombe, une femme discrète, emménage avec sa petite famille dans un nouvel appartement.

Mais son bonheur est de courte durée puisque des nuisances sonores viennent très vite perturber la tranquillité de ses nuits.

Qui est donc ce voisin embarrassant qui semble s’en prendre à elle personnellement ? Sombre-t-elle dans la paranoïa ou la folie ?

Son cauchemar ne fait que commencer.



C’est le premier ouvrage que je lis de Tatiana de Rosnay et je suis agréablement surprise. En effet, l’écriture fluide et captivante de l’auteure m’a complètement accaparée. Je n’avais qu’une envie, c’était de continuer cette lecture.



J’ai beaucoup aimé l’ambiance anxiogène qui se dégage de ce roman. On se pose beaucoup de questions sur le mystérieux voisin et sur ses agissements.

Au fil des pages, on appréhende chaque nuit avec le personnage de Colombe. La détresse augmente et à chaque nouvelle situation je me suis demandée comment j’aurais réagi à sa place.

C’est prenant !

Le rythme de la narration est impeccable.

Je trouve le personnage de Colombe extrêmement bien creusé jusqu’au bout.



Je pense que si le roman avait été écrit plus récemment, certains passages auraient été différents (notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies).

Je ne m’attendais pas à ce genre de fin, mais pourquoi pas…

En tout cas vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment avec ce roman !
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13 à table ! 2024

Le thème de cette dixième année de 13 à table! , emprunté à la chanson d'Alain Souchon et Laurent Voulzy, est tout naturellement " J'ai dix ans" , souvent associé dans les quinze nouvelles à la fin de l'enfance. Une période qui m'intéresse particulièrement. La première de couverture, joliment illustrée par Riad Sattouf, invite à découvrir ce que cette thématique a inspiré aux différents participants à ce collectif.



Comme pour les publications précédentes, je ne ferai pas part de mon ressenti pour chaque nouvelle, ce serait fastidieux ! Je vais plutôt privilégier les histoires des trois auteures qui ont eu ma préférence , mon podium personnel. Eh oui, trois femmes, cette fois.



Karine Giebel m'a encore touchée, le personnage de Chloé suscite tout de suite notre empathie. Elle va gagner en confiance, par son courage, face à un événement difficile.



J'ai beaucoup aimé aussi " Ceci est mon journal intime" de Lorraine Fouchet, qui fait défiler les années d'un personnage depuis ses dix ans en 2023, présentant un futur inquiétant , malheureusement plausible.



Le texte de Raphaëlle Giordano est à la fois tendre et drôle, puisqu'elle imagine les confidences....d'une machine à laver! Promise au rebut au bout de dix ans, elle refuse" son obsolescence programmée "...



Certaines nouvelles ne m'ont pas tellement plu, comme celle de Tatiana de Rosnay ou Alexandra Lapierre, les autres m'ont moins marquée que les trois retenues.



Mais cela n'a aucune importance, ce qui compte, c'est cet élan de solidarité des auteurs et des lecteurs, surtout que les Restos du coeur, comme de nombreuses associations, ont des difficultés. Alors, achetons ce livre, source de chaleur humaine.
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Sentinelle de la pluie

Je me suis beaucoup ennuyée à la lecture de ce roman :

Les personnages sont falots

Les secrets n'en sont pas car on les devine trop facilement.

L'histoire, bourrée de clichés, traîne en longueur.

Il ne se passe rien d'intéressant et il faut attendre les tout derniers chapitres pour avoir un tout petit peu de suspense.

Alors, pourquoi ai-je dépassé la fatidique page 50 :

Tout d'abord parce que j'ai aimé "Elle s'appelait Sarah" et " Manderley for ever".

Ensuite parce que je trouvait jolies ces feuilles d'arbres accrochées à ce qui ressemble à des ballons et qui ponctuent les chapitres.

Et enfin parce que je voulais connaître le dénouement.

Mais la conclusion, c'est que je suis déçue, ce qui explique ma notation
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Elle s'appelait Sarah

Ce livre se passe de description avec tous les avis déjà postés sur lui... J'en dirai simplement que j'ai beaucoup aimé ce livre... J'avais hâte de le lire, puisque les derniers de Rosnay m'avait pas tellement plu... J'hésite à garder les autres dans ma PAL, lisant que c'est sans doute le meilleure de cette autrice. Mais bon, quoique le sujet de Rose me parle bien. Bref, revenons à celui-ci... comme je le disais j'ai vraiment apprécié ma lecture... lire sur ce pan de l'Histoire me fascine toujours et d'autant plus que dans celui-ci, on parle d'un événement qui m'a pas été abordé souvent : la rafle du Vél d'Hiv où des milliers de personnages ont été prisonniers de ce vélodrome avant d'être dirigé vers les camps de concentration... Une lecture révoltante, mais avec une plume très humaine. Mon seul bémol, j'aurai voulu encore plus de ces passages où la parole est donné à la petite Sarah... Une lecture que je ne regrette pas du tout d'avoir faite.
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Son carnet rouge

J'ai été surprise et déçue par ce livre qui se compose de onze nouvelles sur le thème de l'infidélité.



Les 3/4 du temps dans ces nouvelles c'est la femme qui est trompé elle le découvre par sms, babyphone, répondeur etc... Et bien sûr la dans la plupart des cas elle est cocue mais elle l'accepte (dans ce livre).



Rien de bien novateur et surtout Tatiana de Rosnay sait faire beaucoup mieux,le seul point positif cela se lit très vite mais sera tout aussi vite oublié.
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Elle s'appelait Sarah

16 juillet 1942

Rafle du vel d'hiv. 13000 personnes sont arrêtées par la police française dont un tiers d'enfants avant d'être déportées dans des camps.

On suit le destin bouleversant d'une famille. Un couple, une petite fille de 10 ans et un petit garçon. Cherchant à protéger son frère, Sarah enferme celui ci dans un placard secret et emporte la clé sur elle. Sarah a promis de revenir. Cette promesse va la hanter toute sa vie.



Alternant avec l'histoire de Sarah, on suit l'histoire de Julia. Journaliste américaine, elle est mariée à un français Bertrand et a une fille Zoé. Elle doit couvrir les 60 ans de la rafle du Vel d'hiv pour un magazine.



Les deux histoires se rejoignent et Julia veut retrouver Sarah.



J'ai aimé le travail d'investigation de la journaliste qui se déplace sur les différents lieux.

Histoire douloureuse d'un pays en guerre, d'une période sombre qu'il est difficile de se représenter. L'occupation. Les résistants. Le nazisme. Les collabos. Les dénonciations...



J'ai été bouleversée par l'histoire de Sarah. J'ai moins aimé les passages concernant la vie de Julia. j'ai trouvé que ça apportait encore de la noirceur au récit alors que l'histoire de Sarah est bien assez dramatique.







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Elle s'appelait Sarah

Deux destins se croisent à 60 ans d'intervalle. Ces deux destins sont liés par un évènement tragique : la rafle du Vel'd'Hiv, du 16 juillet 1942.

Une journaliste américaine résidant à Paris enquête sur cette date, puis elle va découvrir que sa belle-famille est liée au destin de Sarah Starzynski, une petite fille raflée à Paris.



Ces recherches vont être l'occasion d'une introspection et d'un bilan assez douloureux... On n'ouvre pas la boîte de Pandore sans impunité, que ce soit avec les histoires de famille ou la grande Histoire.



Difficile de faire une critique de ce roman qui m'a mis comme en apnée tant j'ai été absorbée et pris d'une frénésie qui m'empêchait de m'arrêter de lire. C'est un roman très fort sur la culpabilité, ce qu'il vaut mieux parfois ignorer, sur les choix et les regrets et sur la rédemption.

Les chapitres sont très courts et la traduction est très fluide, traduisant bien un certain pragmatisme et une recherche d'authenticité à l'anglo-saxonne.

Ce fut pour moi la première découverte de Tatiana de Rosnay et au-delà de son récit, sa démarche d'écrire dans une langue étrangère avec le point de vue d'une "expatriée" est très intéressante et permet une remise en question assez brute qu'il n'aurait sans doute pas été possible avec du 100% français.



A plusieurs reprises les larmes me sont montées aux yeux tant il y avait de tension dans ce récit. De même qu'un certain besoin de m'extraire du roman pour "respirer".

Un roman dont je ne suis pas laissée indemne..



Et de ce fait, cette critique ne fait pas justice à toutes les émotions que j'ai ressenties.
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Elle s'appelait Sarah

Relecture...



Si l'auteur me déçoit depuis ses dernières parutions, je reste cependant attachée à elle, ne serait-ce que pour ce livre-là.Je n'en suis pas sortie indemne et cette fois encore, je suis fort émue .



Deux destins d'abord en parallèle, puis qui se rejoignent, au fil du roman: en 1942, celui de Sarah, petite fille juive de dix ans et en 2002, celui de Julia, journaliste dont la belle-famille va livrer, après bien des secrets, une terrible vérité, qui fera tout voler en éclats.



Sarah et son amour déchirant et poignant de culpabilité pour son petit frère.

Sarah arrachée à son quotidien lors de la rafle du Vél d'Hiv ( et il en a fallu, du temps, pour que l'état français reconnaisse sa participation à cette horreur !)

Sarah parquée dans un camp français, comme tant d'autres enfants.

Sarah qui s'échappe et trouve un refuge provisoire dans une famille qui la cache.

Mais Sarah,adulte, toujours en fuite d'elle-même et de son passé, Sarah, si fragile et cassée de l'intérieur...



Julia trouvera la vérité dans les murs de cet appartement suintant la mort et la souffrance( on sait l'attirance de l'auteur pour les habitations et leurs secrets), mais au prix de bien des difficultés, confrontée aux non-dits, au déni de sa belle-famille.Son histoire sentimentale personnelle est en trop, je trouve, dans le cadre dramatique du roman.Mais ce n'est qu'un détail.



Car l'essentiel, c'est cette émotion qui nous saisit, nous imprègne, nous accompagnons avec compassion et tendresse le destin de Sarah et nous suivons avec passion l'enquête de Julia.



Je suis allée voir la plaque commémorative du Vel' d'Hiv, qui est maintenant sur le boulevard.Des minutes de silence horrifié et tremblant, en souvenir de Sarah et de tous ces enfants martyrs.
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Elle s'appelait Sarah

J'ai le souvenir d'un roman très émouvant, avec pour toile de fond la rafle du Vel d' Hiv . L'auteur sait appuyer là où cela fait mal. Une page sombre de l'histoire de France que l'on aimerait n'être qu'un cauchemar. l'on se réveillerait le matin et cela n'aurait jamais eu lieu. Et l'on se sentirait beaucoup mieux, malheureusement...

Un livre à lire.
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Célestine du Bac

Chronique en vidéo : https://youtu.be/SmwJX_GgFZ0





C'est le nouveau roman de Tatiana de Rosnay que j'aime beaucoup, mais dont je n'aime pas toujours les productions.

Cette fois, son roman est très attachant. Je l'ai retrouvé avec plaisir à chaque occasion.



C'est la rencontre entre deux êtres que tout oppose : Martin, fils d'un avocat de renom, et Célestine, SDF dans le quartier sélect où Martin habite.

Tout les oppose, mais quelque part ils se ressemblent tellement. Effacé, la tête rentrée dans les épaules, Martin longe les murs. C'est à la faveur (oui, c'est une belle rencontre !) d'un jour de pluie que Martin s'abrite dans le porche de l'immeuble où Célestine est installée et que leur rencontre a lieu. Martin ne s'était jamais rendu compte de la présence de cette sans abri, glissée dans l'ombre de l'immeuble.

Ce côté effacé ne sera pas leur seul point commun.



Le côté fantastique ajouté à la fin de l'histoire ne m'a pas dérangée tant le message sous-jacent m'a portée.



C'est un roman qui gardera une place dans mon coeur, mais auquel je n'attribue pas cinq étoiles en raison de n'inutilité (selon moi) du côté fantastique de la fin de l'histoire.

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