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Critiques de Thierry Crouzet (89)
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Mon père, ce tueur

Dans ce roman autobiographique, l'auteur commence par revenir sur certains épisodes marquants de sa relation tumultueuse avec son père, qui l'a toujours effrayé par la violence dont il pouvait faire preuve. Le roman s'intéresse ensuite à la raison de cette violence : le traumatisme de la guerre d'Algérie.

En s'inspirant de notes de son père et en inventant un peu d'après d'autres témoignages d'anciens soldats, l'auteur retrace les deux ans de service militaire de son père lors du conflit. La guerre d'Algérie, sujet longtemps tabou et dont on commence à beaucoup parler, est très bien retranscrite dans toutes ses horreurs : la violence, les meurtres, la torture, les viols...

Le roman comporte aussi de nombreuses parties d'analyses psychologiques, puisque Thierry Crouzet essaie de comprendre et de retrouver ce père dont il dit ne pas avoir été assez proche. Même si j'ai parfois trouvé toutes ces analyses exagérées, c'est un roman très émouvant qui nous happe immédiatement, alliant un thème universel (les relations parents-enfants et la famille) et un sujet historique.

Le livre est très bien écrit ; cependant j'ai parfois trouvé étrange l'utilisation de termes vulgaires alors que la phrase précédente était très littéraire.

Ceci étant dit ce livre de la rentrée littéraire 2019 est une très belle découverte !
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Ératosthène

« Celui qui est parti, ne revient jamais ! », sous entendu que la personne qui revient d’un voyage n’est plus la même que celui qui l’a entrepris.

Et bien lorsque nous finissons ce type de roman, nous ne sommes plus les mêmes car nous avons capitalisé des « savoirs ».

Ératosthène le personnage principal de ce livre partage la « vedette » avec plusieurs autres « characters » : Archimède, physicien, mathématicien et ingénieur ; Bérénice, princesse de la dynastie des Ptolémée d’Alexandrie et Sosibe, athlète devenu guerrier et ivre de pouvoirs.

Durant les chapitres, nous les suivons au travers de leurs aventures, « On aspire à plus, pas à moins. Cette course en avant explique le sens de l’histoire ».

Le monde grec que Thierry Crouzet nous fait découvrir est celui des décideurs, des inventeurs, ceux des maitres.

C’est une culture, où les parents qui gouvernent, sont capables de tuer leurs enfants pour construire leur succession. Les mariages sont possibles entre cousins, frères et sœurs.

Les excès sont monnaie courante et les guerres jamais loin, « Les crises favorisent les génies… se surpasser ».

Dans la première partie du livre, nous voyons arriver cette civilisation grecque à l’apogée de sa flamboyance à Athènes puis en Alexandrie. Nous partageons les découvertes de deux savants à l’âme de lycéen, car tout est à faire, Ératosthène et Archimède. Nous assistons, spectateurs, aux intrigues de palais.

Nouvelle partie, les protagonistes sont au sommet de leurs pouvoirs. Les scientifiques, même si ils sont jalousés, réalisent leurs meilleures études. Les guerriers sont victorieux et les princes sont arrivés aux commandes.

Puis vient l’avènement d’une autre civilisation qui va dominer le monde connu, les Romains. Parallèlement les guerres internes ayant fragilisées le monde des pharaons, la transition se fera dans la douleur.



Thierry Crouzet possède une écriture solide et sait nous faire partager la vie de ses personnages.

La construction des chapitres est très courte, de quatre à six pages, cela donne une ambiance particulière au roman car l’histoire couvre 50 ans donc une période importante, un curieux contraste qui ne m’a pas déplu.

J’ai pris plaisir à découvrir cet auteur et à lire ce qui est un bon ouvrage.

Ce roman méritera une deuxième lecture de ma part car je n’avais jamais capitalisé autant de notes qu’avec celui-ci. Une source de données sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour nous ouvrir à la société grecque ancienne.

Et comble de l’intelligence du romancier dans son écriture, la fin s’appuie sur….. Vous ne pensiez pas sérieusement que j’allais le faire, si ?



Pour plagier la fin des lettres d’Archimède dans le livre : « J’espère que tu vas bien, moi ça va ! »
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Mon père, ce tueur

Généralement, pour choisir un livre, je me fie à son titre, au soin apporter à sa couverture, mais rarement aux avis et à la quatrième de couverture. J'entre donc dans un livre sans en connaître le contenu.



C'est ainsi que je suis "entrée" dans ce récit, pensant lire un roman noir. Et bien non, c'est une biographie, celle d'un père violent, chasseur, pêcheur, militaire pendant la guerre d'Algérie, à travers laquelle, son fils, l'auteur, s'interroge sur son propre rapport à la violence et son père, décédé trois ans auparavant.



Il fait ainsi la "part belle" à la guerre, destructrice d'âme, même pour un "amateur" de sang et un traqueur.



J'ai beaucoup aimé l'introspection de l'auteur et sa volonté de dépasser ses propres préjugés (et les nôtres) sur son père et son envie de mieux le connaître et le comprendre. En cela, c'est un récit très proche de celui de Simenon (Lettre à ma mère, 1974), proposé à mes élèves de seconde, et dans lequel la recherche d'un passé perdu aux yeux de l'auteur devient le moyen de se raconter lui-même.



C'est aussi un récit prenant sur la guerre d'Algérie, troublant, dérangeant, vrai.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Mon père, ce tueur

La Guerre marque au fer rouge, ceux qui la font et ceux qui en héritent.

Thierry Crouzet dans ces pages nous livre sa peur viscérale de son père; Jim, un homme prédateur, chasseur qui a toujours eu un penchant pour la domination et la violence et qui va participer à la guerre d’Algérie. Grace à des carnets, des photographies, des livres et des recherches sur le web, l'auteur va retracer le passé de son père. Découvrir la genèse de cette violence, savoir si elle est héréditaire. "Mon père, ce tueur" un témoignage, un roman intimiste, très touchant.

Un grand merci à Babelio et à "la manufacture de livres" pour cette lecture.
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Mon père, ce tueur

Sans dire cela négativement, cet ouvrage m’a causé un profond malaise teinté de fascination.

Il y a d'abord les horreurs de la guerres, dépeintes sans filtre ni voyeurisme, et c'est à glacer le sang. On sent un riche travail de documentation. J’ai quant à moi découvert un pan de l’histoire que je ne connaissais que trop mal.

Et puis, il y a l'intime, un sentiment d’être un intrus dans l’histoire de famille de Thierry. Il y livre avec une grande honnêteté sa relation avec son père. Il parle de Jim, le jeune adulte, le soldat, l'homme, le tueur, le père. J'ai parfois eu l'impression d'assister à l'expression vengeresse d’une colère sourde, mais aussi à de l'admiration, à un véritable amour, à beaucoup de rancœur et pourtant une certaine reconnaissance, ce que peut être une relation avec un père, le meilleur comme le pire.

Le récit de la vie de son père est entrecoupé de réflexions sur la démarche de l’auteur, ses pensées au moment de ce véritable travail sur lui qu’a été l’écriture de cet ouvrage. Si ça ne prend pas le dessus sur l’histoire de Jim, ces apartés apportent une profondeur étonnante à l’œuvre et à l’histoire, un second niveau à la lecture.

Cette lecture m’a remué, j’en sors fatigué après une lecture rapide, presque frénétique, la tête pleine de réflexions, de remises en questions. Je vois ce livre comme un moteur. Thierry y fait part d’une démarche capitale et difficile, elle m’encourage à aller à la rencontre de ce passé.

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Mon père, ce tueur

J'ai été tour à tour chamboulé par les avatars de Jim, ce père, bousculé par sa violence, ému par le combat de son fils pour s'en extraire. On ne sort pas de ce texte si facilement. Sans doute un des meilleurs de cette rentrée. Un livre que l'on dévore donc, d'une belle sincérité, et véritablement poignant.
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Ératosthène

Je n'aime pas trop être négatif mais je crois qu'il faut ici ajouter une information aux autres critiques qui sont très élogieuses et qui m'ont conduit à commencer à lire cet ouvrage.

Le roman historique semble bien documenté. Cependant l'idée semble être de rendre l'Antiquité très vivante, aimablement pittoresque: le lecteur n'est pas écrasé sous le poids de l'érudition.

Le hic en ce qui me concerne c'est que, malgré le travail documentaire, du point de vue du style, je crois bien que l'on est plutôt ici au standard du roman régionaliste, la littérature de terroir, entre Les dames du Périgord, Meurtre au Guilvinec et L'inconnu de Montluçon. Par conséquent pour ceux qui ne souscrivent pas à ce standard je crois qu'il vaudrait mieux passer son chemin. J'ai jeté l'éponge à la moitié. Vu le sujet c'est dommage.

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Mon père, ce tueur

L'auteur part à la recherche du père dont il raconte les deux années passées à la guerre comme source de sa violence. La quête du père disparu et la transmission est un sujet classique qui touche toujours. L'écriture est simple, elle effleure le sujet mais il ne faut pas s'attendre à de grandes révélations!
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J'ai débranché

Avez-vous déjà passé la soirée les nerfs à vif autour de votre ordinateur "bugé" ? Débranché et rebranché fébrilement toutes les câbles en sentant la peur monter en vous d’être coupé du réseau ? Si oui ce livre est pour vous…



Thierry Crouzet, ex-rédacteur en chef de PC Expert et écrivain, est un Bloggeur dans l’âme addict aux réseaux sociaux. Branché en permanence, perfusé à l’instantané, il compulse irrésistiblement ses mails jusque dans ses toilettes… la nuit !



Alerté par une crise d’angoisse qui le mène à l’hôpital, il décide pourtant de tout arrêter pendant six moi. Tout ? oui tout. Net, blog, réseaux sociaux, e-mail et même… Google (je vous recommande la scène d’anthologie du retour au bottin !).



Sans complaisance avec lui-même, il nous fait alors partager ses angoisses entre drôlerie et vraie réflexion sur la profondeur du manque. Loin de rejeter en bloc les apports du numérique, il s’interroge sur les conséquences de cette "surcharge mentale" créée par l’offre pléthorique et omniprésente du web.



Sur le chemin de ce jeûne numérique, les questions sont souvent plus nombreuses que les réponses. Qu’importe car c’est le mérite de ce livre : laisser au lecteur son propre espace de réflexion.



Internet addictif… ? Pas moi non ! Et si vous essayez pour voir…



Sélectionné dans notre blog "informatique, image et son" (voir lien) et vidéo de présentation du livre sur http://www.universcience.tv/video-j-ai-debranche-5202.html
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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L'édition interdite

Procède par paragraphes plus ou moins longs, comme des éléments d'un manifeste. Mais l'idée d'incorporer, en note, des observations des lecteurs et les réponses de Crouzet enrichit beaucoup le texte, le nuance, l'infléchit parfois (et il m'arrive d'être plutôt d'accord avec l'une ou l'autre des remarques). Comme une construction commune ou plutôt comme une conférence avec un micro circulant dans la salle
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Bit, Sex & Bug

Recension de toutes les théories plus ou moins extravagantes sur l'origine du sida, théories sur l'implication de l'informatique dans la vie, histoire d'amitié, aventure, martiens, petits bouts de documentaires (parfois un peu trop, comme des collages) sur les régions parcourues, histoire schématisée de la colonisation, écologie et critique de, politique – une salade, un mélange d'éléments qui me passionnent assez peu, et cela prend et je l'ai, à ma grande surprise, lu presque d'une traite et avec une petite curiosité et du plaisir.
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Mon père, ce tueur

Un roman émouvant sur la difficulté d'un père a trouvé l'amour de son fils et vice-versa, suite au traumatisme subi pendant la guerre d'Algérie.

Le fils raconte le père au travers d'archives qu'il a pu trouvé et de témoignages, en suite du décès de ce dernier car enfin libéré d'une sorte de menace de violence par ce père lui-même sous contrôle mais habité par une forte soif de dureté, de violence.

Avant d'ouvrir la lettre que son père lui a laissé en "héritage" après son décès, le fils nous le raconte, au travers de son enfance par bribes et surtout au travers de son expérience algérienne qui l'a définitivement façonné.

C'est émouvant et surtout on y trouve des notes de tendresse derrière certains mots qui peuvent paraitre durs.

Une jolie découverte.
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One minute, tome 1 : La communion des analy..

Je remercie Babelio et les éditions PVH pour l'envoi du roman One minute, tome 1 : La communion des analystes de Thierry Crouzet.

Sara Cash, « l'Intubeuse aux milliards de vues » annonce qu'un signal extraterrestre a été détecté par plusieurs radiotélescopes. La lecture du roman nous permet d'observer finement les réactions diverses d'un très grand nombre de personnages répartis aux quatre coins de la Terre durant la minute qui a suivi l'annonce.

L'ouvrage se caractérise par une alternance très rapide des chapitres, chacun d'entre eux ne dépassant pas deux pages, mais également des pays dans lesquels se situe l'action. Les chapitres ont comme particularité de relater des événements qui se sont produits en même temps, mais à différents endroits de la planète.

Ce roman d'anticipation se distingue donc par sa construction très originale et son rythme très intense. Néanmoins, cette multiplicité des personnages, dont le destin s'entrecroise parfois, et des lieux est déroutante, car l'histoire est un peu trop diluée.

Thierry Crouzet aborde également la question de l'invasion des nouvelles technologies dans la société, de l'hyperconnexion et des formes de résistance à celle-ci avec les « hypos » qui se déconnectent de tout appareil de façon définitive.

Je recommande la lecture ce roman en raison de son originalité et de sa construction complexe. Néanmoins, la dilution de l'histoire en raison d'un très grand nombre de personnages et de lieux est un peu déconcertante. Il faudrait lire les trois autres tomes afin de se faire une opinion définitive sur cette œuvre littéraire.

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Mon père, ce tueur

« Mon père, ce tueur » est un roman qui est une histoire vraie comme le dit si bien Pierre Fourniaud, c’est l’histoire du père de Thierry Crouzet. C’est un roman qui permet à un fils de comprendre son père, une figure paternelle tellement violente, un homme ayant vécu la guerre d’Algérie.



Tout commence par une lettre laissée par un père à son fils, une lettre que Thierry Crouzet ne souhaite pas ouvrir tant qu’il n’a pas compris cet homme qu’il ne connait pas vraiment, cet homme qui lui a fait tellement peur lorsqu’il était enfant, cet homme qui ne le comprenait pas. C’est une histoire que j’ai trouvé dure à lire de par la violence qui se dégage de cet homme et de part le fait que la guerre d’Algérie nous est racontée avec les yeux et les mots d’un soldat. En effet, Jim, le père de Thierry, a écrit plusieurs notes sur cette guerre qui l’a marquée à vie. Cette guerre que tout le monde a envie d’oublier, cette guerre incompréhensible, cette guerre fraternelle mais tellement atroce.



Suite à la rencontre avec l’auteur et aux échanges qui ont eu lieu, je peux désormais affirmer que la guerre d’Algérie qui est bien évidemment omniprésente dans ce roman a marquée beaucoup de lecteurs, mais pour moi c’est presque passé au second plan. Ce qui m’a marqué dans ce roman, c’est vraiment la recherche du père, mais également le fait de vouloir comprendre à travers ce père, la violence qui fait partie du fils. C’est quelque chose qui m’a touchée et qui m’a profondément parlée, en effet, j’ai perdu mon père il y a plusieurs années, mon père était lui aussi violent même si ce n’est pas du tout comparable, et parfois il y a en moi cette violence qui le caractérisait, je me suis longtemps haï je pense à tort.



C’est un roman qui m’a profondément marqué, un roman qui malgré la noirceur dont il est emprunt est une magnifique histoire d’amour entre un fils et son père. C’est vraiment un roman à lire.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Mon père, ce tueur

Ce n'est pas un livre sur la guerre, ni un livre sur la filiation, mais un habile mélange des deux...

A titre posthume, Thierry, le narrateur, tente de comprendre son père, qui a fait la guerre d'Algérie en tant qu'appelé.

Il a besoin de savoir qui était ce géniteur qui l'a tant effrayé pendant l'enfance. Pourquoi cette violence latente ?

Stress post traumatique, égoïsme, instinct de chasseur...

D'après des notes de son père, des témoignages, Thierry met en avant toutes les hypothèses possibles pour trouver les réponses, ou les explications qui lui sont nécessaires en tant qu'adulte et écrivain.
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Résistants

Difficile de vous faire un retour car je suis passée un peu à côté de ce livre. En plein dans une petite panne de lecture et j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer. Beaucoup de termes scientifiques qui ne m'ont pas aidée. Je n'ai pas réussi non plus à m'attacher aux personnages, j'ai trouvé Katelyn peu crédible.

Pourtant la thématique m'intéressait beaucoup et l'histoire est flippante à souhait. Quand on y pense, c'est bien plus effrayant qu'un tueur en série.

Je ne pense pas avoir été dans les bonnes dispositions pour apprécier ce livre que je vous recommande magré tout, ça donne vraiment à réfléchir.
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La quatrième théorie

Fichtre ! Quel livre !



En entamant la Quatrième Théorie de Thierry Crouzet, l'image d'un bâton de dynamite s'est imposée à moi. L'auteur allume la mèche dès les premières lignes. Très vite, c'est l'explosion. La déflagration est telle que les personnages sont propulsés, malgré eux, dans le maelström d'une réalité sidérante à laquelle ils doivent faire face. Il en va de leur survie, de celle de leurs proches aussi. Puis, au fil de la lecture, une autre image m'est venue. Celle d'un Big Bang.



"Pleins phares, au son des Slash"



Eclosion de la Quatrième théorie.



Idé revient de Paris. Il regagne sa maison de campagne dans le Lot-et-Garonne où l'attendent sa femme, Mitch, et ses deux enfants, Tom et Ana. Ce soir, il doit aussi revoir son ami Jos, perdu de vue depuis vingt ans. A l'époque, ils jouaient ensemble les pirates du Net. Mais les retrouvailles sont tout à coup compromises. La route est bloquée. Accident de voiture. Sur les lieux, Idé trouve un téléphone. Celui de Jos, qui sonne. Idé doit fuir. Lui et les siens doivent fuir. Ils sont en danger. Trois jours durant, ils seront tous au cœur de la guerre opposant les Croisés et le Freemen, se découvriront sous un jour insoupçonné, sans connaître de répit.



Avant d'être publiée en support papier, La Quatrième théorie a entièrement été écrite sur twitter, avec la contrainte de 140 caractères par phrase. Au début, celle-ci aura surtout permis à Thierry Crouzet de suivre l'impact de son histoire auprès de ses lecteurs, l'amenant parfois à la moduler en fonction de leurs réactions, de leurs retours. Bien plus que l'exercice en lui-même, c'est l'aspect expérimental de l'écriture qu'il semble important de souligner, pour la dynamique qu'il a engendré, que ce soit pour l'auteur lui-même ou pour ses followers : de l'état embryonnaire au tweet, du tweet au livre.



Le résultat est là, dans une alliance parfaite du fond et de la forme. Le style mitraillé, le staccato des mots restitue de manière immersive la frénésie du monde dans lequel Idé, Mitch, les Croisés, les Freemen, la société, évoluent. Notre monde. Derrière l'action, derrière cet emballement généralisé, dynamité par les nouvelles technologies, dont chacun essaie de se dépêtrer, se dévoile le territoire des idées. Croisés contre Fremmen. Les premiers accrochés au pouvoir, à la vision pyramidale, hiérarchisée de la société. Les seconds totalement démarqués de cette approche et prônant la mise en place d'un réseau décentralisé, par lequel l'individu n'aurait pas à subir la pression impulsée par les Croisés. Dire les choses ainsi pourrait laisser croire que Thierry Crouzet impose une vision très manichéenne. Or à la lecture de la Quatrième théorie, on voit très bien, très vite, qu'il n'en est rien.



"-Les Freemen ne sont-ils pas ceux qui n'appartiennent à aucun parti ?

-Ils s'opposent à des partis. En conséquence, ils sont dans le parti d'en dehors, dans un non-parti.

-Est-ce possible de n'être ni dedans ni dehors, ni contre ni avec ? Demanda Idé.

-Je n'en suis pas sûr, j'essaie."



L'auteur ne se place jamais en position de donneur de leçon, de chantre de la révolution. Il ne cède pas non plus au renoncement. Son credo serait, une fois de plus, celui de l'expérimentation. Dans le sens où il serait possible de s'affranchir des codes sociétaux tels que nous les connaissons. En proposant, en testant de nouvelles voies, sans que ce soit au détriment de l'individu. Bien au contraire celui-ci devrait avoir toute latitude à s'exprimer, à devenir acteur de sa vie et responsable de sa place dans la société.



"Joseph m'a souvent parlé de toi. De ton aspiration à une existence ordinaire. C'est tout à ton honneur. Mais arrive un moment où même l'ermite ne peut plus se tenir à l'écart des égarements de hommes."



On perçoit très clairement la portée humaniste d'une telle perspective, celle-ci se révélant jusque dans l'expression de la Liberté et de l'importance du lien social, de notre rapport au monde.



Roman d'action et roman d'idées, on ressort de la Quatrième théorie avec 1) l'impression d'avoir lu un livre insolite qui vaut sacrément le détour - voyez-y l'image un peu éculée de l'OLNI si vous voulez, 2) l'envie de le faire lire à pas mal de monde – faudra que je le file à mon banquier tiens... 3) les cellules en ébullition... d'autant que pas mal de faits relatés sont issus de notre réalité et laissent plus que perplexe... stupéfait.




Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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L'alternative nomade

Thierry Crouzet n’a pas pour habitude de se fondre dans la masse et de servir les mêmes idées qu’on peut voir fleurir partout. L’alternative nomade en est la preuve. Mélange d’idées personnelles et philosophiques, de faits historiques, de propositions d’alternatives à nos manières de vivre et de consommer, « ce livre n’est ni un essai, ni un traité d’expert, ni un document, ni un récit initiatique, ni un travail scientifique ou philosophique, ni une œuvre littéraire. Il se situe quelque part dans le flux mouvant qui interconnecte ces domaines, floutant les frontières qui jadis les séparaient. Vous ne le trouverez ni au rayon psychologie, ni au rayon sociologie, ni au rayon politique, encore moins au rayon technologie, mais pourtant il parle de tout cela. » Alors, avec tous ces « ni », que peut-on trouver dans ce livre ?



Des pistes, des propositions, des constatations. Thierry Crouzet nous offre une autre approche du nomadisme, par exemple. Afin de se libérer un peu d’un monde matérialiste et de plus en plus tourné vers le consumérisme, il propose, en thèse, une nouvelle approche de cette manière de vivre pourtant très ancienne : « Le nomade ne possède que ce qu’il peut transporter. Si nous devenons nomades, nous nous arrachons au consumérisme qui mène l’humanité à sa perte. Il ne s’agit pas de prendre la route, de sauter de jet en jet et de polluer le monde, mais d’inventer un nouveau nomadisme, un nomadisme dans le Flux. » Le Flux. Notion importante dans cet essai. Le Flux en tant qu’«espace des liens sociaux et culturels», cet endroit dématérialisé où s’échangent informations, musiques, liens, vidéos. Cela passe par les blogs, les sites, les réseaux sociaux types twitter, facebook ou autres. L’avantage aujourd’hui, comme le met en avant Thierry Crouzet, c’est que le Flux, tel qu’il existe aujourd’hui, permet de s’affranchir des canaux officiels, de se créer ses propres flux d’information, de les mélanger, de les digérer et de les propulser, à notre tour, pour les compléter, les remettre en question, les partager…

(lire la suite...)
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La tune dans le caniveau

On se retrouve dans un Paris futur. Quand exactement, on ne sait pas. Mais on est dans un Paris où c’est la grève générale et même plus que ça encore, on est au bord de la révolution. Les bandes « assiégeaient les immeubles bourgeois. Elles traquaient les riches, les dépouillaient, massacraient leurs téléphones mobiles et leurs ordinateurs, jetaient leurs meubles par les fenêtres. La grève, puis la révolte, avaient gagné toutes les villes occidentales. Plus personne ne gobait la promesse d’une prospérité partagée entre tous. » Seule Extase et son père tente encore d’influencer la situation, en donnant des pistes au peuple pour s’affranchir de la situation actuelle et essayer de mettre en place un autre système politique, une autre manière d’appréhender le monde et nos véritables besoins.



Idée intéressante dans l’ensemble, ce texte pourrait faire un bon roman. Mais présentée ainsi, cette nouvelle est encore un peu brouillonne.

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One minute, tome 1 : La communion des analy..

Le biopic de ce livre est chouette : il s'agit d'une histoire de science fiction légèrement dystopique, qui relate les retentissements sur notre société de la rumeur de la réception d'un message extraterrestre, à travers le vécu d'une minute de la vie de pleins de gens autour du monde. Chaque minute est un chapitre, très court, donc, et l'on ne croise presque jamais deux fois la meme personne. On perçoit une intrigue à peine moins codée que le message extraterrestre, et le format de ce roman, bien que très original,est assez difficile à suivre à cause de l absence de chronologie et de personnage principal. Il faut donc faire preuve d'une certaine dose de lâcher-prise et











Et quoi ?

Et vous venez de ressentir à quoi s attendre à la fin.
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