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Critiques de Thierry Lentz (91)
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Pour Napoléon

C'est enfant que l'histoire m'a pris par la main et ne m'a plus lâché. En entrant au collège mes «héros» se nommaient, dans l'ordre chronologique, Charlemagne, Napoléon, Clemenceau et le général de Gaulle.



Puis lors d'un cours d'Histoire mon professeur à demander un jour à la classe, qui aimait Napoléon dans la classe? A ma grande surprise deux mains seulement se sont levés...



Et là à commencer un «cours anti Napoléon» en gros napoléon était un dictateur narcissique, misogyne qui avait rétabli l'esclavage et qu'il était responsable de millions de morts. J'étais anéanti...



Alors j'ai lu tout ce que je pouvais lire sur l'empereur et petit à petit j'ai remis en question l'enseignement très démagogique de mon prof. Tout n'était pas noir ou blanc comme toujours et que l'histoire du XIXème siècle ne s'enseignait pas avec nos références du XXème siècle (et oui le temps passe....).



C'est peu ou prou ce qu'a fait Thierry Lentz, historien, écrivain et directeur de la fondation Napoléon depuis 2000, avec ce livre. Il répond point par point aux accusations portées à l'encontre de Napoléon depuis toujours. Sans jamais défendre l'indéfendable ni excuser mais en reprenant les faits rien que les faits remis dans leurs contextes (un vrai travail d'historien).



Aujourd'hui on aime à dénigrer notre passé, il faut s'excuser de ce que nos ancêtres ont été en permanence. Pour savoir où on va encore faut-il savoir d'où l'on vient et il faut assumer l'histoire de notre pays en entier de Clovis à E.Macron....



Ce livre remet en perspective «l'oeuvre de Napoléon» avec ces succès et ces échecs. Ces bons et mauvais côtés.



M.Lentz avec qui on n'est pas obligé d'être toujours d'accord, a remis les points sur les I.

Merci à lui



Ceci est plus que jamais mon humble avis.
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La fin des Empires

« Tout empire périra » nous explique la citation de Jean-Baptiste Duroselle en exergue du livre.

Et cet ouvrage passionnant nous narre, nous décris, nous décortique la fin des empires depuis près de 2 500 ans, de celui d’Alexandre à l’URSS, en passant par l’empire romain, arabe, mongol, britannique, etc. En tout une vingtaine de micro-études d’une vingtaine de pages chacune qui se termine sur une question plus actuelle, celle de la fin de l’empire américain, avec un point d’interrogation.

Pris dans son ensemble, l’ouvrage est très dense et rédigé par des spécialistes de la période concernée :Claude Mossé pour les Grecs, Bartholomé Benassar pour l’empire espagnol, Jean-Paul Bled pour l’empire austro-hongrois… pour ne citer qu’eux.

Ce n’est pas un essai sur la fin des empires, mais bien une suite d’exemples qui condense ce qui a fait la spécificité de la fin de chacun des empires présentés. Cela se lit donc avec beaucoup d’intérêts et rapidement, le rythme étant par nature assez rapide.

Mais chaque auteur n’a pas la même façon de traiter son sujet. Certains, à juste raison, optent pour la vulgarisation scientifique, se mettant à la portée du lecteur néophyte (ce qui est le sens de ce genre d’ouvrage, à mon avis), d’autres, minoritaires heureusement, résument un travail universitaire et listent les citations et des références comme on enfile les perles, ce qui alourdit considérablement la portée de leur chapitre.

On peut retenir de l’ouvrage que la fin des empires procède de circonstances historiques et géographies hétérogènes. La faiblesse, à un moment donné, du pouvoir central se retrouve quand même souvent, les guerres perdues aussi, le déclin économique parfois. Mais un mélange plus ou moins dosé de ces différents facteurs (et de bien d’autres) est quasi général.

Cette compilation d’articles sur le même thème est toutefois particulièrement éclairante pour comprendre notre époque qui voit se réveiller les rêves d’empires (Russie, Chine, mais aussi califat).

A lire pour s’instruire et peut-être pour se lancer dans une étude un peu plus poussée grâce aux bibliographies sélectives de fin de chapitre.
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Pour Napoléon

Cet essai qui défend aussi bien l'histoire en général que, plus particulièrement Napoléon en tant qu'un des grands hommes que l'histoire de France gardera en mémoire. Dans une première partie du livre, l'auteur reprend les quelques critiques classiques que nous connaissons, comme celles concernant l'esclavage, la place des femmes dans la société, le nombre de morts lors des batailles, ... La réponse de l'auteur est cinglante sur tous les sujets, en démontant quand cela est nécessaire la véracité des faits, les connaissances souvent faiblardes des critiques motivées par de l'anti - quelque chose de certaines minorités contestataires. L'argumentaire de Thierry Lentz est sans appel. A travers son enthousiasme à vouloir nous exposer le personnage Napoléon dans la vie publique force est de constater que son héritage est bien présent, non seulement en France mais aussi dans certains pays jadis conquis. Certaines valeurs ont disparues en France, c'est dans la fin de l'ouvrage que nous avons un excellent état des lieux de notre actuel pays, et, le constat est déplorable.
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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

Merci à Express-Roularta/Perrin et à l'opération Masse Critique qui m'ont envoyé ce livre !

Il s'agit d'un ouvrage collectif qui nous décrit dix-huit Tsars, sous ce vocable sept personnages de la période après 1917 sont également repris (Kerenski, Lénine, Poutine...).

La préface donne la ligne directrice du livre :

- Expliquer la Russie par ses chefs

- Le pouvoir absolu des Tsars : tous ne furent pas dictateurs, mais aucun ne partagea ses prérogatives. Celui qui ne s'impose pas échoue. Le Tsar a tous les pouvoirs, c'est un autocrate.

- Les réformateurs furent emportés par les événements ou éliminés

- La Russie n'est pas asservie par un tyran, elle se donne un tyran parce que c'est sa nature.

- La mission du Tsar est multiple : assurer la pérennité de l'empire, contre ceux qui veulent sa perte, de l'extérieur ou de l'intérieur (d'où le besoin tant d'une armée que d'une police secrète),

- affirmer sa solidarité avec les orthodoxes de tous pays.

- La Russie a un peuple mais pas de citoyens.

Certes, certains de ces points de vue peuvent être critiqués mais ils donnent une cohérence à l'œuvre.



Suivent ensuite les portraits, en commençant par Ivan le Terrible et en s'achevant par Vladimir Poutine.

Nous croisons des fous (Ivan IV, Paul Ier), de grands personnages (Pierre le Grand, Catherine II), des bourreaux (Staline), des victimes (Pierre III, Nicolas II, Kerenski, Gorbatchev), des comploteurs (Alexandre Ier, Brejnev) et des idéalistes (Nicolas Ier, Alexandre III, Lénine).

L'histoire est sanguinaire : infanticides, parricides, Catherine II élimina son mari, les successions se font souvent dans le sang.

Ouvrage collectif comme noté ci-dessus, tous les chapitres ne se valent pas, celui consacré au siècle des Tsarines m'a déçu, d'autres notamment ceux sur Ivan le Terrible, Alexandre III ou Leonid Brejnev sont passionnants.

Évidemment, parcourir la vie de dix-huit Tsars dans un seul livre peut paraître réducteur, chacun d'eux méritant à lui seul un ouvrage. Ces ouvrages existent toutefois, et en nombre, il est donc loisible au lecteur d'approfondir sa connaissance !

La lecture est aisée, les personnages toujours intéressants.

Lecture à recommander donc.

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Le congrès de Vienne : Une refondation de l'E..

Comment la France arriva-t-elle à se sortir assez heureusement d’une situation a priori très difficile après l’abdication de Napoléon en 1814 et catastrophique une fois les Cent-jours terminés en 1815 ? L’historiographie traditionnelle loue les qualités de Talleyrand, sa principale habileté fut surtout de s’enrichir personnellement grâce à l’octroi (souvent par de petits états) de "douceurs" (pots-de-vin). Après avoir situé les lieux dans lesquels vivent les nombreuses délégations et le contexte qui suit les défaites de Napoléon, l’auteur montre comment dans un premier temps Talleyrand regroupe autour de lui tous les états qui refusent que les quatre grands (Angleterre, Autriche, Prusse et Russie) règlent ensemble le devenir de l’Europe comme elles l’escomptaient. Dans un second mouvement devant les appétits voraces de la Russie et de la Prusse le négociateur français arrive à nouer une solidarité entre l’Angleterre, l’Autriche et la France pour les contenir.



Ainsi le retour se fait aux ses frontières de 1789 pour la France, en gardant quelques enclaves dans l’est (les états du pape, Mulhouse et Montbéliard) et ceci malgré les conséquences désastreuses du retour de Napoléon qui se traduisent en 1815 par le rétrocession des objets du Louvre pillés par les armées napoléoniennes et la perte de quelques terres en Savoie, pays de Gex et autour des départements des Ardennes et de la Moselle. On notera qu’était déjà apparue une demande prussienne d’enlever l’Alsace et une partie de la Lorraine au royaume de France.



Mettre la Prusse sur le Rhin y apparaît clairement comme un souhait anglais, comme le maintien (certes réduit) du royaume de Saxe, la création d’un grand royaume des Pays-Bas … Les inconséquences de la conduite faite par Louis XVIII entre 1814 et 1815 à l’égard de Napoléon sont clairement expliquées et l’hypothèse qu’avec le respect de la parole donnée par les Alliés au nom du futur gouvernement français sur la pension à attribuer à l’ex-empereur, ce dernier serait resté un souverain éclairé de l’île d’Elbe jusqu’à la fin de ses jours est avancée de façon argumentée.



Les principes qui régissent l’établissement de ce nouvel ordre européen sont clairement explicités et on voit comment, devant la montée des nationalismes et l’évolution de la politique étrangère anglaise, il est de plus en plus difficile de restreindre la portée de conflits qui de bipolaires tendent à devenir de plus en plus multipolaires.

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La fin des Empires

"Tout empire périra"écrivait l'historien Jean-Baptiste Duroselle.

Depuis l'Antiquité et sur tous les continents, certaines contrées se hissent au rang de puissance prépondérante et établissent un " imperium", un empire, mot dérivé du latin imperium, qui exprime la puissance suprême.

La légitimité que revendiquent les Empires peut avoir des fondements divers, de la religion à la volonté de détruire un empire ennemi (Alexandre le Grand contre Darius), et de celle de « civiliser » (Rome, Byzance, les Empires coloniaux espagnol ou français) à celle d’instaurer un ordre politique.

Les empires ont eu des durées très variables: quatre siècles pour l'Empire romain, certains ont disparu assez vite, comme heureusement le Troisième Reich.

Les causes de leur disparition sont diverses et on ne peut retenir de règle:

absence de rationalité politique et administrative dans les Empires ottoman et mongol, querelles entre les héritiers de l'Empire de Charlemagne, et incapacité à réaliser l'amalgame des cultures franque et romaine, incapacité de l'ex Empire Soviétique à maintenir sa cohésion, instabilité et faiblesse du pouvoir central chez les Romains, allant de pair avec une germanisation de la société et les grandes migrations de peuples, on voit bien que les données changent beaucoup en fonction des époques et de la géographie.

Jamais les empires n'ont fait l'objet d'autant d'études.

Pourquoi ce regain d'intérêt? On peut y voir l'effet de l'actualité: la Chine s'efforce, comme la Russie, de renforcer son pouvoir dans sa zone d'influence, les tentations califales dans le Croissant fertile nous font frémir chaque jour.

On croyait ces phénomènes enfouis dans les ténèbres mais ils sont bien là, même si certains Empires semblent en déclin: l'Empire américain? La question est ouverte..

C'est un ouvrage passionnant, réalisé par des historiens de grand renom, spécialisés dans la partie qu'ils vont traiter: Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon à Paris, Pierre Melandri, spécialiste de l'histoire des Etats-Unis, François-Charles Mougel, spécialiste de l'histoire britannique et Jean-Louis Voisin, spécialiste reconnu du monde romain.

Vingt chapitres, vingt empires évoqués: Empire romain , Empire d'Alexandre le Grand, Empire ottoman, Empire mongol, Empire britannique, Empire français, espagnol, pour n'en citer que quelques uns.

Des cartes géographiques, de belles analyses, c'est un ouvrage de référence à garder dans sa bibliothèque!
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Pour Napoléon

Excellent essai qui synthétise parfaitement les débats qui nous agitent en cette année où l’on célèbre les 200 ans de la mort de Napoléon 1er sur l’île de Sainte Hélène : l’homme, le prince, la gloire, l’esclavage, les campagnes, l’Etat napoléonien...



Thierry Lentz directeur de la fondation Napoléon est l’un des plus fins connaisseurs de l’histoire napoléonienne. Il aborde chacun de ces sujets avec rigueur sans sombrer dans une hagiographie béate. Mais il pourfend l’appauvrissement et la simplification des débats qui tournent autour de cette figure majeure à laquelle nous devons tant encore aujourd’hui. Il s’élève contre le rejet des Lumières et de la raison auquel nous mènent l’ambiance sociale et intellectuelle actuelle qui « déconstruit le sens des mots et des faits, rend vaine toute aspiration au raisonnement et à la hiérarchisation des faits. »



Et l’on mesure en refermant cet ouvrage à quel point l’œuvre de Napoléon a si bien cimenté la France de l’époque contemporaine et qu’elle peut continuer à stimuler notre réflexion sur les choix politiques et administratifs auxquels nous avons à faire face aujourd’hui.
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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

J'ai passé mon adolescence avec Henry Troyat. C'est lui qui m'a donné le goût de la littérature russe et c'est avec lui que j'ai un peu appris de son histoire, par les superbes biographies qu'il a écrites sur les tsars, de Ivan le Terrible à Nicolas II, et sur les grands écrivains du 19e siècle. Ces biographies retraçaient, dans une belle écriture romanesque, non seulement le vie du personnage, mais son contexte social et politique. C'est pour ça qu'elles étaient si agréables à lire et qu'elles m'ont donné l'envie d'en savoir toujours plus. Mais, je me suis arrêtée à la révolution d'octobre 1917.



Aussi, quand j'ai vu "La Russie des tsars" d'Ivan le Terrible à Poutine, je me suis dit que c'était l'occasion de combler mes lacunes contemporaines.



C'est un ouvrage collectif et de manière chronologique, chaque tsar fait l'objet d'un chapitre, par un auteur différent.

Je ne sais pas ce qu'en retiendrai réellement. L'avènement au pouvoir est un jeu politique qui me passe au-dessus de la tête. Mensonges, revirements, destitutions, hasards, avidité et manipulations. J'ai envie de dire que tout est pareil partout. Il y a ceux d'en haut qui gouvernent et choisissent pour tous les autres.



Ce livre a été assez difficile pour moi, car bien qu'il soit très précis dans les événements, il m'a paru confus. Trop de dates, de noms, trop de changements. Plus de 500 ans d'histoire en 400 pages, il est impossible d'analyser, de le digérer. Trop d'informations et trop de manques.

En fait, c'est un ouvrage de références pour qui veut approfondir l'une ou l'autre période. Mais je ne le conseillerai pas comme première lecture à ceux qui veulent découvrir cette grande Russie et son histoire.



Par contre, la préface de Christophe Barbier est superbe. En quelques phrases, il a su appâter le lecteur. Il aurait dû écrire la suite...
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Le 18 brumaire : Les coups d'Etat de Napoléon..

Thierry Lentz est devenu le spécialiste incontesté de l'histoire du Consulat et du Premier Empire. A l'origine de la prise de pouvoir par Napoléon Bonaparte, il y eut un coup d'Etat les 18 et 19 Brumaire (9 et 10 novembre 1799), qui, notons-le, et Thierry Lentz le souligne assez, ne fit aucun mort.

Comment aboutit-on au résultat final : l'adoption d'un régime fort, celui du Consulat, qui devait profiter à Napoléon Bonaparte seul ?

Il y eut un grand perdant dans l'affaire, celui qui avait tout organisé et espérait être le grand bénéficiaire de l'opération : SIEYES. Cet abbé sans la foi s'était illustré dès le début de la Révolution en publiant une brochure intitulée : Qu'est-ce que le Tiers État ? Il avait traversé toute la tourmente révolutionnaire en navigant à vue entre les écueils, gagnant au passage sous la plume de Robespierre le surnom de "Taupe de la Révolution". En juillet

1794, au lendemain de Thermidor et de la cessation du régime de la Terreur, il recommença ses manœuvres, et, profitant de ce que le nouveau régime, le Directoire, avait à s'ouvrir un chemin entre les extrêmes jacobins et royalistes, il se rendit rapidement influent, en organisant ou soutenant, chaque fois que le régime était menacé par une assemblée où l'un de ces camps dominait, des coups d'Etat qui permettaient aux autorités très contestées du Directoire de garder la main : ce furent les journées du 18 fructidor an V (septembre 1797), du 18 floreal an VI (1798) et du 30 prairial an VII (18 juin 1799). Chaque fois SIEYES gagna en importance, se rapprochant toujours un peu plus d'un pouvoir qu'il espérait pouvoir exercer seul un jour, avec dans ses cartons un projet de nouvelle constitution qui permettrait de terminer la Révolution sur un mélange de protection des grands acquis de la Révolution (défense de la propriété privée bourgeoise camouflée sous des dehors de liberté pour tous, mais ennemie de l'égalité absolue) et l'instauration d'un pouvoir personnel autoritaire. SIEYES pensait qu'un dernier Coup d'Etat destiné à renverser le Directoire était nécessaire, et il voulait pour cela s'appuyer sur un militaire pour renverser le pouvoir devenu fragile et défaillant. Il approcha plusieurs généraux mais ils se dérobèrent ou ne firent pas l'affaire. Et, faute de mieux, il se tourna vers Bonaparte, croyant qu'il pourrait s'installer à la tête de l'Etat grâce à la courte échelle que lui ferait ce jeune général ambitieux dont il s'agirait juste de flatter la vanité. Il se trompait évidemment sur Napoléon Bonaparte. Celui-ci, aidé par son épouse, Joséphine de Beauharnais, qui sut gagner au jeune général le soutien des milieux d'affaires et d'influence du fait qu'elle les connaissait bien pour avoir été l'une des favorites de Barras, l'un des principaux membres du Directoire, tira facilement son épingle du jeu, malgré un début laborieux. SIEYES et Ducos démissionnèrent de leur poste de Directeurs et entraînèrent Barras par leur exemple. Moulin et Gohier firent quelques difficultés mais on les mit sous surveillance. Restait à agir sur les assemblées, Conseil des Anciens et Conseil des Cinq-Cents, instances déplacées pour la circonstance du palais des Tuileries au château de Saint-Cloud sous prétexte de sûreté. Bonaparte engagea mal son affaire, ne réussissant pas à convaincre les Anciens et ouvertement conspué par les Cinq-Cents qui, devinant la manœuvre, décidèrent de prêter un serment de fidélité à la Constitution menacée. Napoléon semblait quelque peu dépassé par les événements : Thierry Lentz le met bien en évidence. Il fallut l'intervention de son frère Lucien, alors président de séance, pour retourner la situation. Lucien se saisit d'une épée de militaire qu'il pointa sur la poitrine de Napoléon et devant les troupes commandées par Murat, il s'écria : "Soldats, je jure de percer le sein de mon propre frère si jamais il porte atteinte à la liberté des Français !" On résolut alors de chasser du lieu où ils débattaient les parlementaires qui voulaient maintenir en place le régime impuissant des Directeurs maintenant sous contrôle. Ils s'acquittèrent magnifiquement de cette tâche, mais furent aussi chargés de rattraper tout de suite quelques-uns des élus expulsés pour qu'ils votassent l'enrerrement du Directoire honni. C'est seulement à la suite de ce coup de force rendu légitime par un semblant de respect des procédures légales que fut institué un Consulat provisoire avec SIEYES, DUCOS et BONAPARTE. Mais ce n'était qu'une solution provisoire, et SIEYES qui espérait bien devenir le maître du jeu en se faisant désigner Grand Électeur, se retrouva bientôt le dindon de la farce. Le régime consulaire et la constitution de l'An VIII sacrèrent en réalité Napoléon BONAPARTE qui fit semblant de partager le pouvoir avec CAMBACERES et LEBRUN. Contrairement à la légende, la confiance accordée au nouveau maître de la France fut cependant limitée puisque seulement 20 % des inscrits ratifièrent par un plébiscite l'adoption de cette constitution consulaire en 1800. Thierry Lentz fait aussi litière d'une autre légende, celle d'un complot des poignards tenté par quelques membres du conseil des Cinq-Cents contre le général Bonaparte au moment où il se présenta devant eux. Nul n'en voulait à sa vie et les contestataires avaient juste décidé de le mettre hors-la-loi, projet qu'ils ne purent mettre finalement à exécution, car les Bonaparte et Murat surent alors réagir dans les temps.

SIEYES n'eut plus droit après cela qu'à un os à ronger : Napoléon, devenu Empereur des Français en 1804, fit de lui le président d'un Sénat plus ou moins à la botte du nouveau souverain, qui termina la Révolution à sa manière.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010).
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L'assassinat de John F.Kennedy

Attention ce livre est dangereux pour votre confort mental. Il fera de vous un très vilain "complotiste".

Ecoeurement, voilà le sentiment dominant à lecture de cet ouvrage remarquable.

Tout d'abord parce que l'on se rend compte à quel point la Presse et l'information sont mondialement manipulées pour couvrir un système mafieux globalisé.

Oui, l'assassinat de Kennedy fut un complot.

Et de Gaulle qui était bien placé pour en reconnaître un, le raconta clairement à Alain Peyrefitte dès novembre 1963 :

" On ne saura jamais la vérité. car elle est trop sensible, trop explosive ; c'est un secret d'Etat. Ils feront tout pour la cacher ; c'est un devoir d'Etat. Sinon, il n'y aurait plus d'Etats-Unis."

On s'est bien gardé de répandre cette appréciation du général.



Sous l'apparence d'un pays de liberté et de justice se dessine aux Usa, tout au long du livre, tout le contraire. Manipulations du FBI et de la CIA, corruptions de la police et de la justice par la mafia, turpitudes et double jeu du Pouvoir, élimination physique des témoins indésirables...

On pourrait respirer, soulagés enfin en songeant qu'en France au moins ...

Mais ce serait oublier l'affaire Boulin, l'affaire Alègre, les meurtres de l'Elysée... Où comme aux USA, la Presse, la Justice ont préféré crier haro sur les complotistes plutôt que de trouver le courage de faire leur travail en conscience.

Un ouvrage complet, précis et clair, salutaire aussi mais infiniment dur pour ce qui nous reste d'illusions.

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1812 : La campagne de Russie

Top du top...

Désolé pour cette expression triviale, mais j'ai été particulièrement passionné par ce livre remarquable de Marie-Pierre Rey que j'ai dévoré. Elle est l'universitaire ultra-brillante type, agrégée, docteur, professeure à Paris-I, grande spécialiste de la Russie. Son livre est captivant, ce n'est pas de l'histoire militaire poussiéreuse, mais un livre vivant, qui donne une large place aux témoignages de soldats et de témoins. Je vous épargne le pire, mais c'est parfois très impressionnant. Tel ce médecin qui après la boucherie de Borodino en septembre 1812 ampute 200 soldats en 24h... Tout est à l'avenant. Mais le livre s'il raconte ce qui s'est passé fait une vraie place à l'histoire sociale, à l'histoire politique et surtout il offre un éclairage ultra-précis sur le point de vue russe, c'est la spécialité de Marie-Pierre Rey. L'anecdote côtoie la citation d'une thèse récente, le témoignage de soldat celui d'un général russe.

Un livre nuancé, précis, captivant qui est l'un des meilleurs livres sur la guerre que j'ai jamais lus. Certains passages évoquent toutefois des choses épouvantables dont j'ignorai même que cela ait pu exister. Un livre à ne pas faire lire à un adolescent ou une personne sensible !!

Maintenant si j'en ai le courage, direction Guerre et paix...
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Pour Napoléon

A la manière de Stéphane Hessel il y a 10 ans avec son manifeste « Indignez-vous ! », Thierry Lentz exprime vertement – et avec talent - sa colère, non seulement envers ceux qui ignorent l'histoire de Napoléon, mais surtout envers tous ceux qui, pour des visées politiques évidentes, manipulent l'opinion avec des polémiques totalement sorties de leur contexte.



Ce court essai percutant, naturellement étayé sur les recherches historiques puisées aux meilleures sources, égratigne tour à tour la suppression progressive des cours d'histoire dans les programmes scolaires, l'interprétation des événements à des fins sectaires voire séparatistes, le silence complice des autorités politiques (le "pasdevaguisme" !).



Il faut donc cesser de répandre les erreurs idéologiques assénées depuis des années par une certaine classe politique (de gauche, naturellement, selon l'auteur !). Parmi ces fake news : les guerres napoléoniennes ont causé des millions de morts, le Code civil a assuré à lui seul le triomphe du patriarcat, le rétablissement de l'esclavage se doubla d'un projet de génocide des Noirs … Bref, le régime de Napoléon fut à peine moins mauvais que celui d'Hitler ou Staline.



Point par point, Thierry Lentz réfute ces assertions.



Napoléon se sentait autant héritier de la tradition de l'Ancien Monde que tributaire de l'esprit des Lumières.



Les guerres ? Elles avaient commencé bien avant le 18 Brumaire, ce coup d'Etat préparé par Siéyès qui cherchait un bras armé pour en prendre la tête et se laisserait facilement manipuler. La guerre faisait partie des moyens habituels d'imposer ses vues entre Etats. L'Europe en fut le champ clos pendant des siècles.



Une constante : la politique britannique. Son objectif est toujours de sauvegarder sa prééminence sur les mers et son commerce colonial. Une tendance prolongée par la politique d'apaisement envers Hitler entre les deux conflits mondiaux, pour ne pas renforcer une France qui, depuis Waterloo, ne peut plus rien entreprendre sans consulter Londres. Plus tard, ce sera en 1970 l'entrée dans le Marché Commun pour s'opposer au système franco-allemand, puis l'encouragement à l'élargissement de l'Union européenne pour mieux la disloquer.



Napoléon a accompli une oeuvre immense en une quinzaine d'années, dont nous lui sommes aujourd'hui en très grande partie redevables. Il a commencé à perdre la main en 1807 en Espagne puis avec la tentative de blocus continental, enfin la calamiteuse campagne de Russie et l'échec des Cent jours.



Thierry Lentz se garde de le défendre systématiquement. En revanche, il souligne tout ce qui demeure aujourd'hui, de sa volonté, de son travail et de sa grandeur.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Napoléon III

Sur un personnage passionnant, encore une nouvelle biographie qui s'inscrit dans une longue lignée, après ( parmi d'autres !) celle exceptionnelle de Pierre Milza ou celle tout aussi remarquable d'Eric Anceau.... Le personnage de Napoléon III (1951-1870)continue de fasciner. Un personnage secret, introverti, parlant français avec un accent, autoritaire et pétri de modernité, défenseur du nationalisme italien en dilettante...Il est vrai que l'homme eu plusieurs vies : enfance dorée en Suisse, auteur de coup d'Etats minables, prisonnier de luxe, dandy londonien, empereur touche-à-tout, tout cela s'achevant par une terrible décadence.

Le livre de Thierry Lentz, spécialiste de Napoléon 1er et par contrecoup de son neveu, est tout à fait remarquable par son texte synthétique et passionnant mais plus encore par son iconographie exceptionnelle. C'est un plaisir de se plonger dans les photos de cette période, dans les documents variés que cet ouvrage, imprimé sur un papier par ailleurs très agréable, nous offre.

Un beau livre donc, et un excellent livre d'histoire. Un superbe cadeau à s'offrir si l'on est passionné par la période.

Décidément, c'est vraiment une collection magnifique et on espère que la série sera complétée largement, car après le superbe volume consacré à Hugo, celui-ci est également formidable.
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Napoléon, l'esclavage et les colonies

Un livre qui aborde une facette peu connue et peu ...reluisante de l'épopée napoléonienne . A vrai dire une critique de cet ouvrage est une entreprise périlleuse dans la mesure où le sujet , l'esclavage et son rétablissement par Bonaparte, est souvent prétexte à des avis péremptoires qui ne contribuent pas qu'un peu au surgissement du fameux "point Godwin" lors d'une discussion !

Disons le tout net : qui de nos jours prendrait le risque de défendre l'esclavage ? l'asservissement de millions d'hommes chosifiés et utilisés comme tels ? qui trouverait "normal" que l'on déporte d'un continent à l'autre dans des conditions insoutenables des hommes , des femmes, et des enfants destinés à la vente ? Personne bien sûr.

Pourtant il n'en a pas toujours été de même. Si la Révolution française a eu le mérite de décréter l'abolissement de l'esclavage (loi du 4 février 1794) les lumières humanitaires ont mis du temps a imprégner les esprits de l'époque. C'est tout l'intérêt de ce livre passionnant de faire le point , sans prendre parti et avec certaines précautions, sur les décrets du 20 mai 1802 (Bonaparte est alors Premier Consul) . Ces décrets (comme d'ailleurs la loi abolitionniste de 1792) sont très équivoques dans la mesure où ils n'abrogent pas la loi de 1792 mais modulent les conditions de l'esclavage selon des modalités propres à chaque Colonie. Ainsi l'esclavage est-il confirmé dans les colonies à l'est du Cap Bonne Espérance (Mascareignes, Inde...) car celles ci n'ont jamais été concernées par la loi abolitionniste. En revanche aux Antilles la nouvelle loi confirme l'abolition à Saint-Domingue et en Guadeloupe , mais pas à La Martinique ! cette île ayant été occupée par les Anglais, remise à la France à la Paix d'Amiens, le régime esclavagiste n'y avait jamais été aboli.

En publiant ces décrets de loi Bonaparte obéi a plusieurs impératifs d'où sont absentes toutes préoccupations humanistes. Avant tout ne pas mécontenter les Anglais (toujours esclavagistes) après la difficile Paix d'Amiens (25 mars 1802) en généralisant l'abolition dans toutes les colonies. Contenter également le "lobby" colonial très fort dans l'entourage de Bonaparte (et pour cause : Joséphine......!). Enfin initier une nouvelle politique expansionniste de la France rendue possible par la paix avec les Anglais. Bonaparte avait de grands projets coloniaux qu'il gardait sous le boisseau tant que l'Angleterre était maîtresse des mers ; maintenant que la marine française (enfin ce qu'il en reste...) n' a plus à craindre la Royal Navy le Premier Consul est bien décidé à reprendre pied dans la plus riche colonie française : Saint-Domingue, et de là , une fois l'île reconquise envoyer son corps expéditionnaire en Louisiane (territoire beaucoup plus étendu que l'actuelle Louisiane) qui devait redevenir française une fois rétrocédée par l'Espagne en 1803.

Plus facile à dire qu'à faire. Saint-Domingue était depuis la Révolution et la publication de la loi abolitionniste, aux mains de Toussaint Louverture, un ancien esclave affranchi qui fédéra intelligemment les nombreuses rebellions de l' île. Louvoyant selon ses intérêts entre les diverses puissances de la région il n'en restait pas moins en 1802 l'obligé du gouvernement français. Il se disait d'ailleurs le vassal fidèle de Bonaparte même si son idée première était bien l'établissement d'un pays indépendant de la métropole. Lorsque le corps expéditionnaire français de 20 000 hommes avec à sa tête le général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, débarqua à Saint-Domingue, rien ne se passa comme prévu. Loin de se soumettre les anciens esclaves noirs se rebellèrent n'ayant aucune confiance dans l'assurance que l'esclavage ne serait pas rétabli. Et ils n'avaient pas tort car Leclerc était muni de recommandations secrètes de Bonaparte portant sur le rétablissement du régime honni....

Le comportement de la France envers Toussaint Louverture ne fera pas honneur à notre pays. Arrêté , certainement par traîtrise, expédié en France au Fort de Joux dans le Jura il décèdera en 1803 affaibli par des conditions de détention inhumaines.

Leclerc décédé lui aussi, il est remplacé par le général de Rochambeau, fils du héro de la guerre d'indépendance américaine. Avec lui les opérations de reconquête de l'ile vont tourner au cauchemar. Maintenant c'est Blancs contre Noirs. Les anciens généraux de Louverture (Christophe, Dessalines, Pétion...) massacrent souvent indistinctement Blancs, Mulâtres, Noirs restés fidèles aux autorités ; les soldats français ne sont pas en reste : la guerre civile ils connaissent...Rochambeau est un raciste de la pire espèce . Il achète deux cents dogues à Cuba pour livrer ses prisonniers noirs à leurs crocs. Il assiste personnellement au spectacle et s'en délecte ouvertement. Même ses subordonnés, pas des tendres pourtant, sont révulsés par ces pratiques.

Pour couronner le tout la fièvre jaune met à mal plus de la moitié du corps expéditionnaire (c'est ce qui causera la mort de Leclerc). On comprend mieux pourquoi les beaux projets expansionnistes en direction de la Louisiane se solderont par ...la vente de celle-ci aux Américains. Quant au résultat de la "reconquête" de Saint-Domingue c'est la proclamation de la première république noire : Haïti.

A Saint-Hélene il paraît que Napoléon se repentit d'avoir pris ces funestes décrets. En effet les deux auteurs du livre montrent trop bien l'engrenage infernal qui conduisit la France a laisser définitivement la place à l'Angleterre et à un nouveau venu : Les Etats-Unis. Même Cuba profita des errements français. Enfin en ce qui concerne plus particulièrement l'esclavage , alors que la France était en avance sur tous les autres pays pour l'abolition de cette pratique, elle se fit distancer par son éternelle rivale qui abolit l'esclavage bien plutôt qu'elle. Même le Chili abolit l'esclavage avant la France....! il fallut attendre 1848 et la seconde République , même si Napoléon dans une décision qui l'honore mais qui fut de peu de portée , abolit la traite négrière (pas l'esclavage attention ! ) en 1815 pendant les Cent Jours.

Un livre qui mérite ses cinq étoiles.
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Pour Napoléon

Thierry Lentz, avec son talent habituel, nous propose un essai précis et incisif qui répond à deux nécessités : rappeler l'oeuvre napoléonienne et répondre à ses détracteurs.



Le Consulat et l'Empire ont donné naissance à la France moderne. Quand Thierry Lentz affirme que "Napoléon est en nous", il ne fait que rappeler qu'un très grand nombre d'institutions qui nous accompagnent quotidiennement sont ses créations et touchent à de nombreux domaines.



Napoléon a été le moteur de l'unité et de l'indivisibilité de notre pays



Rappeler son oeuvre c'est rendre justice à son génie.



Thierry Lentz a réussi cette mission brillamment.



Et c'est toujours avec une plume alerte et de l'humour qu'il répond aux détracteurs de l'Empereur.

Il prend des risques à notre époque où des Torquemada de la pensée s'arrogent le rôle de censeurs de notre époque, excluant tel philosophe, tel journaliste ou tout autre pensée ne correspondant pas à leur grille de lecture du passé et du présent...



Fort heureusement, ces idéologues "bien-pensant" autoproclamés et autres charlatans sans connaissances réelles sont ultra minoritaires.

Ne leur en déplaise, Napoléon est, avec Louis XIV et de Gaulle, le personnage historique préféré des Français. Il est par ailleurs admiré dans de nombreux pays étrangers.



Un livre d'une lecture agréable et d'une grande utilité contre les détracteurs de l'histoire de notre pays.

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Le congrès de Vienne : Une refondation de l'E..

Le congrès de Vienne est une conférence des représentants diplomatiques des grandes puissances européennes qui eut lieu à Vienne du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815

Les pays vainqueurs de Napoléon Ier ainsi que les autres États européens se réunissent pour rédiger et signer les conditions de la paix et donc déterminer les frontières et tenter d'établir un nouvel ordre pacifique.

La plus grande réunion diplomatique avec une machinerie de plus de 300 délégations, entourée de bals et de fêtes.

Congrès réunit avant la période des 100 jours, avec la participation de Talleyrand, représentant de Louis XVIII qui défend les frontières françaises d'avant la Révolution.



Une étude d'ensemble du congrès qui a obtenu le prix Pierre Lafue en 2013.



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Pour Napoléon

J'aime écouter les débats qu'organise monsieur Frédéric Taddei à la télévision, sur youtube.



Un jour, monsieur Lentz était l'un des invités de son plateau pour parler de la sortie de son "Pour Napoléon". Je me suis procuré l'objet de la réflexion.



Après cette lecture je suis satisfait et conquis à la fois par le personnage de Napoléon qui m'a toujours inspiré respect et curiosité.



Ce document est lucide, il navigue entre la subjectivité de l'auteur qui défend l'action de l'empereur incontestablement constituante de ce qu'est encore la France aujourd'hui.

Et la franche honnêteté intellectuelle quand il s'agit de ne pas cautionner d'autres travers et actions de ce même pouvoir Napoléonien.

Comme l'utilisation de l'esclavage etc . . .



Beaucoup de choses ayant déjà été dites dans les appréciations précédentes, je ne vais pas ici faire de la redite.



Je vais plutôt "Zoomer" ce qui vous donnera "l'esprit" de ces textes et argumentaires en faveur de Napoléon Bonaparte.



Je zoom sur cette période que l'on nomme l'alliance "Empire-République" que la France a connu sous Napoléon.



Certains historiens ou intellectuels ont relevés que cette "Empire-République" succédant à la révolution était la pire des choses et qu'elle venait se contredisant et ne pouvait se poursuivre que dans le malheur.



Ce constat oubliait qu'après la révolution et le sang versé et tout ce qu'il fallut d'efforts pour abattre la monarchie, la révolution sociétale les lois et meurs évoluèrent et que la France entra dans sa période de réalisation du programme révolutionnaire dans ses parties possibles et avec à sa tête non plus un roi mais un empereur, Napoléon Bonaparte, s'acharnant à construire et faire vivre de nouvelles et nombreuses républiques de son vivant et après sa mort.



En bref, Napoléon Bonaparte, un homme extraordinaire réagissant dans la situation révolutionnaire et chaotique, pour faire de la France ce qu'elle est aujourd'hui, un agrégat de valeurs se voulant universelles.



En cette période, après 1789 et au début du dix neuvième siècle la notion des libertés autant individuelles que collectives naissaient et il en fallut du temps pour qu'entre hommes et femmes les choses soient un peu plus égales, mais chaque chose en son temps, on ne peut pas demander à Napoléon vu l' époque et le personnage d'être féministe on ne peut pas l'accuser non plus de n'avoir pas oeuvrer pour plus de liberté pour les français.

Dans beaucoup de domaines comme celui de l'expression de l'éducation ou de la propriété privée il a contribué à faire évoluer les choses, et les combats continuent . . .



Finalement, le vrai révolutionnaire mais fondateur de la nation française c'est bien lui, Napoléon Bonaparte avec tous ses militaires, ses inspirateurs et collaborateurs de l'époque.



Merci Monsieur Lentz pour cette lecture qui replace l'église au milieu du village.



Bonnes lectures historiques à tous ! !



Je retourne à la fiction avec un énorme et insatiable plaisir.
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La Russie des Tsars : De Ivan le Terrible à V..

La Russie a beau être le plus grand pays en terme de superficie et faisant partie du continent européen, je ne peux pas dire que je connaisse son Histoire.

Malgré tout, je voue à ce pays une grande curiosité.

Par conséquent, j'étais la cible idéale pour ce livre.

Chaque chapitre correspond à une personnalité, d'Ivan le Terrible à Poutine en passant par Catherine II ou Lénine.

Des biographies courtes (une quinzaine de pages), accessibles et mêlant vie privée et géopolitique, ce livre fourmille d'informations et nous permet de passer un bon moment de lecture enrichissante.

Un regret néanmoins.

J'aurai apprécié un arbre généalogique ou une frise chronologique à la fin du livre car certains passages sont un méli-mélo de personnages qui sont cousines, sœurs ou tantes.
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La fin des Empires

Ouvrage collectif publié par Perrin conjointement avec le Figaro-Histoire, mensuel dont on ne dira jamais assez de bien, "La fin des empires" se présente comme un recueil d'essais historiques consacrés à l'écroulement, à l'abolition, à la disparition sous toutes ses formes, des états impériaux d'Alexandre à Hitler ou à l'URSS. Chaque essai comporte une partie événementielle, destinée à rappeler dans quelles circonstances tel ou tel empire est tombé, mais aussi une part d'analyse des causes et parfois des conséquences. Les essais sont inégalement brillants : par exemple, il y a nettement mieux que le texte de Sylvain Gouggenheim sur la prise de Constantinople par les Turcs, mais je n'ai rien lu d'aussi éclairant sur la fin de l'empire ottoman que le texte de Hamit Bozarslan. En tout état de cause, le lecteur ne peut qu'en apprendre beaucoup sur le phénomène et il gagnera à tous coups à la lecture de cet ouvrage, magnifiquement introduit par Patrice Guéniffey et Thierry Lentz. Leur analyse du retour du rêve impérial dans l'actualité politique, qu'il s'agisse du califat syro-irakien ou de la construction européenne, est très intéressante.
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Pour Napoléon

Mesdames, Messieurs : M. Lentz est en colère, du moins c’est l’impression qu’il donne ! 2021 devait être l’année de notre Napoléon national, et la France devait célébrer comme il se doit, en grande pompe, le bicentenaire de la mort de l’Empereur à Sainte-Hélène. Oui, mais voilà que des voix se sont élevées contre cette commémoration, imbibées d’idéologies aveugles distillées par une minorité bruyante, dangereuse et ignorante, que notre (lâche) gouvernement ne tient surtout pas à fâcher. À les écouter, Napoléon Bonaparte fut un profond raciste, un esclavagiste zélé, un tyran sanguinaire coupable d’avoir sacrifié des millions de vies pour son ambition personnelle et d’avoir fait sombrer l’Europe dans le chaos ! Célébrer un tel homme ne serait pas convenable, disent-ils ; cela serait même insupportable, et si Napoléon fut réellement tout cela, je serai bien d’accord avec eux ! Seulement, pour parler raisonnablement du passé, deux choses primordiales doivent être respectées, sous peine de sombrer dans l’erreur : la première est de confirmer ce que l’on affirme par des connaissances sourcées, et non pas prendre pour argent comptant ce qu’un prétendu « spécialiste » a balancé sur Internet, aussi médiatique et « spécialiste » soit-il. Croyez-moi, cela évite de dire beaucoup de conneries ! La seconde chose, sûrement la plus importante et pourtant la plus négligée, est d’observer le passé avec le prisme de l’époque, le contexte de l’époque, et surtout pas avec notre regard actuel. Cela est tout simplement primordial si vous voulez côtoyer de plus près la vérité et ne pas nager dans un océan de mensonges et d’anachronismes grotesques !



Devant une telle ignorance ....
Lien : http://www.leslecturesdophec..
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