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Critiques de Thomas More (73)
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L'Utopie

Par ce traité, More agit en véritable philosophe humaniste désireux de résoudre un problème de son temps qu’il juge inacceptable, l’enrichissement d’une minorité d’aristocrates qui provoque l’appauvrissement du peuple rural d’Angleterre.



Inspiré des idées de Platon sur le collectivisme, « L'utopie » fait figure de précurseur pour bon nombre de philosophes socialistes qui seront toutefois plus radicaux notamment sur l’aspect religieux.



La société idéale décrite par More refuse donc le capitalisme et malgré sa relative tolérance, fait preuve d’un grand autoritarisme dans son organisation poussée à l’extrême et d’une grande rigueur morale dans l’application de ses préceptes.



Ainsi j’ai trouvé ses positions sur la guerre assez hypocrites et assez peu pacifistes.



A mon avis il est impossible que l’homme occidental moderne, épris de liberté et d’individualisme s’y adapte aujourd’hui !
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L'Utopie

Qu'on apprécie ou pas le contenu, qu'on approuve ou pas les propositions qui font le monde utopique de l'auteur, il faut au moins reconnaître à Thomas More cette capacité de se détacher du monde réel pour imaginer et entrevoir une alternative. Chose que beaucoup dans notre société actuelle ne savent ou n'osent pas faire. Je loue donc la démarche. Pour le reste, je ne m'aventurerais pas à critiquer le fond de l'ouvrage de peur de m'approcher un peu trop de l'anachronisme.
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L'Utopie

la description d'une cité idéale...

que dire de plus sur un livre peut passionnant avec une utilité assez restreinte (peut servir à caler une table peut-être) à part si vous devez faire un dossier sur l'utopie en français. [à ne pas lire sauf si vous êtes obligés]
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L'Utopie

Un magnifique ouvrage de philosophie, qui fait se poser beaucoup de questions sur l'état, l'être humain et la société, les religions, etc... Cet ouvrage est très intéressant et enrichissant. Un livre inspirant et faisant réfléchir. Thomas More a écrit là un manuscrit philosophique bien en avance sur son temps et toujours d'actualité !

[...]

(La critique complète sur le blog)
Lien : http://lantredenimgarthielle..
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L'Utopie

Autant dire que Thomas More ne cache pas ses sentiments et ne voile pas ses mots en essayant de ne blesser personne. Au contraire, les personnes visées, et elle sont clairement citées telles que les riches mais aussi l'Église ou l'État, sont franchement attaquées et dénoncées dans cet ouvrage très en avance sur sont temps puisqu'il date du XVI ème siècle et y dénonce déjà une société uniquement basée sur le capitalisme et sur le matérialisme. C'est ce qui fait de cet ouvrage un traité intemporel car les inégalités au sein de la société ont toujours existé et existeront encore. En effet, la société idéale, telle que la décrit Thomas More, n'existe pas et je pense ne pas être pessimiste mais réaliste en distant tout simplement qu'elle n'existera jamais. L'argent, le pouvoir, la domination.. sont autant d'instruments qui continueront à pervertir l'Homme.

Cet ouvrage est révolutionnaire en son genre puisqu'il n'hésite pas à critiquer et à accuser tout ce qui fait que la Société d'antan et celle d'aujourd'hui sont ce quelle sont, à savoir inégalitaire et même parfois injuste.

Magnifique ouvrage que je conseille à tous de lire. Même si malheureusement, son nom est très bien trouvé L' Utopie, en anglais Utopia, et que le lecteur sait pertinemment qu'une telle société est impossible à mettre en place, ce livre aura au moins le mérite de lui ouvrir les yeux sur certains fait de la société du XVI ème siècle, en se rendant compte que, sur certains points, celle-ci n'a pas tellement évoluée !
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L'Utopie

Impression mitigée et plutôt déception.

Le mot Utopie, créé par Thomas More, a pris une coloration dont les aspects "merveilleux, imaginaire, idéaliste" font paraître assez plates ou convenues plusieurs des propositions. Sans parler de leur caractère souvent discutable. Et le fait que le livre ait été écrit en ..1516 n'aide pas de ce point de vue (mais ne saurait suffire à excuser sa lecture!).



Pour autant, ce livre reste une invitation à regarder les choses différemment, de manière critique, un refus de la résignation. Donc, certainement pas un livre de "recettes".

Mais le livre 1, par exemple, est l'occasion d'un dialogue quant à la place d'un philosophe dans la conduite des affaires de l'état. Raphael réfute tout engagement au profit de ses idées "utopiennes" au prétexte que "rien ne sert de conter des histoires à des sourds" (les dirigeants), ou encore en affirmant: " en voulant guérir la folie des autres , je tomberai en démence avec eux". L'utopie, restera donc utopique... Son contradicteur (Morus) a beau convier Platon: "l'humanité sera heureuse un jour, quand les philosophes seront rois ou quand les rois seront philosophes"... il ne convaincra pas. Cette question reste contemporaine.

Autre thème qui a résisté aux siècles: "Ce qui rend les animaux en général cupides et rapaces, c'est la crainte des privations à venir. Chez l'homme en particulier, il existe une autre cause d'avarice, l'orgueil, qui le porte à surpasser ses égaux en opulence et à les éblouir par l'étalage d'un riche superflu".

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L'Utopie

Court essai rédigé par un proche du roi d'Angleterre Henry VIII, le même qui fut responsable du schisme entre l'Église d'Angleterre et l'Église de Rome, qui eut cinq épouses dont deux qui périrent sur ces ordres, et qui contribua à précipiter l'Angleterre dans une situation économique précaire, Utopia, d'abord rédigé en latin et publié en Hollande - si ma mémoire est bonne -, est l'ouvrage d'un personnage profondément humaniste, et que la rupture entre son roi et l'Église catholique affecte particulièrement.



Cet ouvrage met en scène deux personnage, dont un voyageur qui fait le récit de son séjour sur l'île d'Utopie, gouvernée par les principes les plus justes qui soient, où tous les citoyens sont égaux, aimants, prêteurs et non avides...Si plusieurs des solutions proposées sont séduisantes et pourraient être appliquées de nos jours, certaines autres chatouilleraient notre individualisme qui ne peut se résoudre à s'effacer devant le bien de tous...Bien qui semble à plusieurs reprises dans ce livre ne représenter finalement qu'une société sans heurt aux citoyens ayant accepté leurs conditions toute identique...Si peu de diversité et de couleurs dans une société décrite comme pacifique, certes, mais pourtant terne et avec si peu de différences !
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L'Utopie

De retour d’un voyage en pays lointain, un certain Raphaël, homme savant et posé, raconte à Morus, le narrateur, ce qu’il a découvert dans une île inconnue conquise par Utopus et baptisée Utopie. La propriété privée y a été totalement abolie. Personne ne possède rien, même pas son domicile dont il faut déménager tous les dix ans pour ne pas s’y habituer ou ne pas le laisser se dégrader. Les travaux pénibles tels ceux de l’agriculture ne doivent pas être réservés à une classe sociale inférieure. Chacun doit changer de métier tous les deux ans et aller travailler la terre par roulement, ne serait-ce pour que tout le monde soit capable de produire sa nourriture. Tout un chacun doit être habillé de la même façon, très simplement, sans bijoux ni colifichet. L'Utopien a aussi aboli l’usage de l’argent. Il méprise l’or et les pierres précieuses à un point tel que ce métal ne sert plus que pour forger les chaines et les entraves des esclaves. Car ceux-ci existent bel et bien. L’esclavage remplace avantageusement la peine de mort. Ainsi le voleur ne serait pas encouragé à devenir criminel. La société en tire un meilleur bénéfice vu que ceux qui l’ont lésée lui paient ainsi leur dette. Le citoyen lui, ne travaille que 6 heures par jour. Toutes les villes sont bâties sur un modèle unique. Les femmes sont les égales des hommes. Elles peuvent être prêtres ou soldates. L'Utopien ne fait la guerre que contraint et forcé. Il préfère utiliser des mercenaires, mettre à prix la tête du chef de ses ennemis, voire intriguer pour faire se dresser les peuples les uns contre les autres. Il accepte toutes les religions à la condition qu’elles soient compatibles les unes avec les autres. L'Utopien ne tue aucun animal pour ne pas être tenté de trucider un humain. Le travail de boucher est dévolu aux esclaves souvent étrangers. Et les abattoirs sont toujours placés dans des endroits bien à l’écart.

« L’Utopie », paru en 1516, est un ouvrage de philosophie politique présenté sous forme de parabole qui peut très facilement se lire encore aujourd’hui et même avec grand intérêt ne serait-ce que pour comprendre qu’un grand nombre d’idées socialistes, communistes et aujourd’hui mondialistes n’ont finalement pas grand-chose de nouveau. Toutes ces idéologies remontent à loin. Quand Klaus Schwab nous dit qu’avec le grand reset nous ne posséderons rien et que nous serons heureux, Thomas More l’avait écrit plus d’un demi millénaire avant lui ! Mais More était un moraliste. Il rêvait d’un monde meilleur, moins injuste, plus égalitaire, moins cruel. Une sorte de paradis sur terre ! Avec le recul historique et la connaissance des dégâts causés par les révolutions successives (1789, sa guillotine, ses assignats et son génocide vendéen, le bolchevisme et ses appartements collectifs, les Khmers rouges et ses intellectuels envoyés trimer dans les rizières ou les Maoïstes et leur célèbre uniforme), il nous est possible de relativiser tout cela. Le mieux est toujours l’ennemi du bien. L’enfer toujours pavé de bonnes intentions. Ces grands humanistes disent ne vouloir que notre bonheur. Mais quand l’utopie devient dystopie, quand le rêve vire au cauchemar, on réalise que vouloir à tout prix le bonheur de l’homme même contre son gré, ne mène qu’à l’asservissement et à la pauvreté. Tout accroissement d’égalité ne peut se faire qu’au détriment de la liberté. À lire.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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L'Utopie

Trois choses m'étonnent à la lecture de l'Utopie

- Me rendre comte que je n'avais jamais vraiment/complètement lu ce classique (quand on a fait des études de sciences politiques, qu'on les a même enseignées, ça fait mauvais genre) ;

- Que cette utopie n'en est pas vraiment une : c'est plutôt un mixe du meilleur de ce que les civilisations (petites - cf. les travaux des anthropologues des sociétés conte l'État - ou grandes - cf. les travaux des historiens de l'antiquité) ont déjà connu/su) ;

- Que la meilleure partie de l'ouvrage est moins la description de l'île que le livre premier lui-même, sans doute parce qu'il est un véritable petit manuel d'auto-défense intellectuelle, fort utile par les temps qui courent.
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L'Utopie

Je pense que nous avons tous et toutes au moins une fois essayé d’imaginer notre ville « idéale »... Et c’est déjà ce que faisait Thomas More en 1516, en écrivant L’Utopie, un traité philosophico-politique (un peu sur le même modèle que La République de Platon) laissant une grande part à la fiction.



Les Utopiens de More ont une vie à la fois très semblable et très différente des Européens... S’ils travaillent la terre, vivent dans des villes à l’architecture classique et ont une culture littéraire occidentale (Homère et cie), ils se distinguent sur certains points : par exemple, l’argent n’a aucune valeur en Utopie, sa population déteste faire la guerre et il semble régner sur l’île une harmonie parfaite. Pas de propriété privée, pas de biens inutiles... Les habitants refusent l’excès qui ne mène selon eux qu’au vice, et semblent avoir atteint un bonheur que les contemporains de More ne connaissent pas. C’est ainsi une critique assez radicale de la société que dresse l’auteur en « construisant » sa ville utopique...



Cependant, la vie en Utopie est-elle si attirante ? Pour une lectrice du XXIème siècle, pas tellement ! Évidemment, More a une vision des choses parfois assez « révolutionnaire » pour son époque, mais à la nôtre... Pas vraiment. S’il explique qu’en Utopie les femmes peuvent aller à la guerre comme les hommes, il est tout de même précisé qu’elles restent sous la domination de leur mari ! De même, l’esclavagisme existe en Utopie... Ainsi que la peine de mort, qui peut par exemple punir l’adultère. Et sans parler de tous ces détails, la vie en Utopie est très « codifiée ». Rien n’est laissé au hasard, car TOUT doit BIEN se passer... Et peut-il vraiment y avoir du bonheur là où la liberté semble entravée, même si c’est pour le bien de tous ?



Dans tous les cas More nous invite à nous poser de nombreuses questions sur notre vision de la société en générale. J’ai trouvé cette courte fiction très intéressante, d’autant plus qu’elle est à la base de toute une future littérature utopique et dystopique... Une ville utopique est-elle si enviable ? Peut-il vraiment en exister une ? Je vous laisse vous interroger !
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L'Utopie

Marx avant l'heure ?

Sans aller jusque là, certains propos telle que l'abolition de la propriété ou le changement de système rappellent un certain Karl...

A défaut de polémiquer sur cet auteur visionnaire et indéniablement courageux de critiquer si largement un société dirigée par Henri VIII... Connu notamment pour délester ses épouses de leur tête...
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L'Utopie

Le « Discours du très excellent homme Raphaël Hythloday sur la meilleure constitution d’une république par l’illustre Thomas More vicomte et citoyen de Londres noble ville d’Angleterre » (tel est son exact intitulé) est à l’origine du terme et du concept d’utopie. (...)

Thomas More compose là l’archétype du voyage extraordinaire, support à une littérature philosophique qu’imiteront Swift et Voltaire. En décrivant un monde imaginaire il dénonce en creux mais avec violence, les injustices qu’il a relevées dans l’Angleterre féodale. Ne se limitant pas à une énumération de grands principes, il les justifie, développe leur mise en application jusque dans les cas particuliers. Toutes ces idées éveilleront, n’en doutons pas, bien des commentaires et réflexions. Répétons que ce texte est paru en 1516. Son audace vis à vis de l’Angleterre d’alors devrait en inspirer bien d’autres dans notre début de XXIème siècle.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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L'Utopie

Dans ce récit célèbre, Thomas More dresse le portrait de sa société idéale, qui se révèle presque exclusivement utilitariste, totalement uniformisante, et passablement communiste.



Tous les comportements y sont découpés, optimisés, rationalisés, standardisés à l'extrême, ne laissant simplement aucune liberté à quiconque et menant, entre autres, à la suppression de la propriété privée, de la liberté individuelle, des liens familiaux, etc.



En éminent théologien qu'il est, Thomas More reprend de nombreuses paraboles des Évangiles comme autant de bases de son système parfait.

Cependant, en présentant des citoyens unanimement parfaits, l'auteur oublie le plus important des commandements : aimer son prochain comme soi-même, quand bien même il agirait en ennemi. En effet, quels mérites trouve la Foi lorsqu'elle n'est confrontée à aucune altérité, aucune misère, aucune iniquité, pas la moindre malveillance ?



Un tel monde de perfection ôte à chacun son labeur : celui de laisser le monde un peu moins miséreux et un peu plus saint après son passage.
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L'Utopie

C'est en 1516 que l'Utopie de Thomas More est publiée. Divisé en deux livres, l'ouvrage suit le schéma suivant : dans le premier volume, Thomas More nous soumet une description détaillée de l'Angleterre du début du XVIe siècle. L'auteur dresse un constat implacable : seuls le paraître, la vanité, les abus de pouvoir et la corruption règnent. Le système des enclosures réduit la paysannerie à l'état de prolétariat misérable. Le terme Utopie est issu de deux termes grecs : « υ », ainsi que « τοπος » (le lieu, ce terme a donné topographie), qui, une fois assemblés, donnent le mot utopie qui signifie littéralement « lieu inexistant ». Nous pourrions donc traduire ce terme par « le pays de nulle part ». Dans le second livre, c'est le personnage de Raphaël Hythlodée qui prend la place du narrateur présent dans le premier livre, afin de décrire les vertus d'Utopie, une île en forme de croissant de lune très difficile d'accès, dont personne ne soupçonne l'existence. Contrairement aux habitants de l'Angleterre, les Utopiens ne connaissent ni la propriété privée, ni la guerre, ni la pauvreté, ni la famine. Lorsque Thomas More rédige son Utopie, l'Angleterre connaît le règne d'Henri VIII (Thomas More fut d'ailleurs nommé au Conseil privé de ce roi en 1509). À cette époque, l'Europe est ébranlée par les guerres, les questions religieuses (nous sommes au temps de l'Inquisition, puis de la Réforme). Le but de More n'est pas de chercher un refuge dans un ailleurs idéal ou parfait, mais de proposer une autre politique en laquelle se liguent les puissances institutionnelles et morales d'un monde qui est le parfait contraire de l'Angleterre. Dans l'île d'Utopie, il existe cinquante-quatre cités identiques les unes aux autres. L'auteur examine les questions essentielles à la vie et la pérennité d'un peuple (la répartition des terres cultivables, le fonctionnement d'une économie dans laquelle s'investissent les populations rurales et urbaines, l'accès à un métier quel qu'il soit, les institutions éducatives) minutieusement.



Bien que j'aie apprécié la lecture de ce texte, je ne peux m'empêcher d'être quelque peu rebuté par certains aspects de la société idéale façonnée par More. Si, à bien des égards, l'auteur présente plusieurs idées utile pour palier les fléaux qui frappent durement son pays, je ne peux m'empêcher de constater que certaines caractéristiques des villes de l'Utopie annoncent, ou du moins, laissent présager comment un État totalitaire voit le jour : l'île est perdue au beau milieu des mers, il très difficile de la repérer, et plus encore d'y pénétrer. D'autre part, les autochtones vivent repliés sur eux-mêmes et proscrivent à tout prix le contact avec d'autres civilisations, sous prétexte qu'elles les pervertiraient, du fait qu'elles n'ont pas atteint l'ataraxie, et qu'elles seraient le théâtres des vices les plus ignominieux. Et lorsque l'on se penche sur l'histoire de la création de l'URSS, de l'Allemagne nazie puis de la RDA, force est de constater que certaines caractéristiques propres à ces régimes ne sont pas sans rappeler quelques aspects de l'Utopie : la certitude que chacun œuvre pour un bien commun en s'investissant dans le travail, la surveillance mise en place pour s'assurer que personne ne s'avise de se soustraire à ses obligations. Voilà qui me fait froid dans le dos. Le monde dépeint par More me paraît excessivement parfait ; ces journées de travail aussi bien ordonnées que le mécanisme d'une horloge, ces populations qui s'habillent de la même manière me heurtent. C'est la garantie de l'unité des peuples d'Utopie, me répondrez-vous à juste titre. Mais là encore, ne pourrions nous pas penser aux totalitarismes ? Attention, je ne prétends pas que l'Utopie défend ou justifie la mise en place d'un régime totalitaire, mais que certains aspects qu'elle présente sont prémonitoires.
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L'Utopie

Le livre en soit quand on rentre enfin dans le monde d'utopie est interessant bien que la moitié du livre parle de la vie de More ce qui n'interesse pas forcément le lecteur.. Une fois dans le vif du sujet malheureusement on tombe sur des pavé, oui le type d'écriture d'époque étant respecté on supporte ou ne supporte pas ce style de présentation et pour ma part ça m'a dégouté pour lire le tout alors j'ai lu en diagonale par moment et finis plus vite le livre ainsi.

Bref pour ceux qui aime le style des Utopie More est la fondation du sujet mais je conseil de s'attaquer vite à la suite au risque de trouver le sujet ennuyant ou mou.
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L'Utopie

je ne savais absolument pas à quoi m'attendre en débutant ma lecture, que j'ai d'ailleurs trouvé un peu spéciale. L'auteur relate ici ce que dit le narrateur, un de ses amis : il lui parle tout d'abord de la justice anglaise, comment on pourrait la changer, pour ensuite parler d'Utopie, une île qui correspond apparemment à la société idéale.



Je ne peux pas dire que j'ai été passionnée par ma lecture, c'est plutôt le contraire, j'avais du mal à me concentrer : mais au bout d'un certain temps je me suis habituée à l'écriture un peu difficile de Thomas More (normal, 16ème siècle !) et j'ai réussi à apprécier ce que je lisais.



Si vous souhaitez lire ce livre, que ce soit pour vous initier à la philo ou pour vous-même, je vous conseille de vous accrocher car ce n'est pas facile de rester concentré dessus tout le temps, mais une fois que c'est chose faite, ce livre devient très intéressant.
Lien : http://livresdecoeur.blogspo..
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L'Utopie

Nous voici plongé dans la tête d'un humaniste très marquant de la renaissance. Thomas More, et ses principes d'épicurisme, son dégoût de la société de son époque (cf. première partie du livre, une critique pure et simple de la société en Angleterre).



Dans la deuxième partie, nous voici sur Utopia, l'île idéaliste de Thomas.



Je l'ai lu à mes 16 ans, ce fut un long périble, beaucoup de mots me furent incompréhensibles, mais j'en suis venu à bout, et si c'était à refaire je le referais, car c'était vraiment intéressant d'observer le génie dont devait parfois faire preuve l'auteur d'une Utopie pour la rendre vraiment exploitable. (cf. la négligence de l'Or par les utopiens)



J'ai trouvé ce livre bien, difficile mais enrichissant.
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L'Utopie

Je viens d'achever la lecture de cet ouvrage philosophique qui date du XVIe siècle mais qui est toujours (à quelques exceptions près) d'une troublante actualité.

Les commentaires que j'ai lus sur Babelio à ce sujet sont déjà très explicites sur la version rapportée des voyages dans l'île d'Utopie de Raphaël Hythloday, un Portugais attiré par l'aventure au-delà des mers et qui a suivi Americ Vespuce, le navigateur florentin qui fit pour le compte de l'Espagne mais aussi du Portugal quatre voyages au Nouveau Monde (avant Christophe Colomb). Bien sûr Raphaël n'a existé que sous la plume de Thomas More et lui a servi de messager pour nous transmettre ses idées pour l'élaboration d'un meilleur monde que celui où il vivait et où il a trouvé une mort ignominieuse sous l'autorité d'Henri VIII, le roi d'Angleterre - s'étant opposé à son divorce.

Je vois qu'il est favorable à l'euthanasie (sous certaines conditions) mais rejette violemment le suicide sans raisons. Voir page 92 : "Ayez bon espoir", lui disent-ils (les médecins au malade), "brisez les chaînes qui vous étreignent et sortez vous-même du cachot de la vie ; ou du moins consentez à ce que d'autres vous en délivrent. Votre mort n'est pas un refus impie des bienfaits de l'existence, c'est le terme d'un cruel supplice". Par contre "l'homme qui se tue, sans cause avouée par le magistrat et le prêtre, est jugé indigne de la terre et du feu ; son corps est privé de sépulture, et jeté ignominieusement dans les marais."

Question religion, il est très tolérant pour toute sorte de religion mais ne tolère pas l'impiété. Voir page 111 : "Les Utopiens mettent au nombre de leurs institutions les plus anciennes celle qui prescrit de ne faire de tort à personne pour sa religion... Utopus laissa à chacun liberté entière de conscience et de foi." "Néanmoins, il flétrit sévèrement, au nom de la morale, l'homme qui dégrade la dignité de sa nature, au point de penser que l'âme meurt avec le corps, ou que le monde marche au hasard, et qu'il n'y a point de Providence."

Thomas More a aussi son mot à dire sur l'éducation des jeunes. Voir page 115 où il est écrit : "L'éducation de l'enfance et de la jeunesse est confié au sacerdoce, qui donne ses premiers soins à l'enseignement de la morale et de la vertu, plutôt qu'à celui de la science et des lettres." La morale qui de nos jours n'est plus enseignée ! Et on voit où cela mène.

Pour conclusion, je dirai, comme lui page 125, "qu'il y a chez les Utopiens une foule de choses que je souhaite voir établies dans nos cités.

Je le souhaite plus que je ne l'espère."

Déjà si les professeurs remettaient la lecture de cet ouvrage en classe de première ou de Terminale (vu qu'il est philosophique), ce serait encourageant pour l'éducation des générations futures.
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L'Utopie

À quoi pensent les philosophes de nos jours? A améliorer la société, ou à gloser à l'infini sur des concepts fumeux mais à la mode, comme la résilience ou la bienveillance? Parfois, j'ai l'impression qu'il n'y a plus de philosophie politique. Plus de Montaigne, encore moins de Montesquieu.



A la Renaissance, c'était autre chose. Machiavel expliquait au prince comment garder le pouvoir. Thomas More esquissait les contours d'une société idéale, et surtout, critiquait les défauts de la sienne. En ces temps-là on risquait sa vie pour des idées - d'ailleurs, le roi a fait couper sa tête. C'était le bon temps!



Bien sûr, on peut en critiquer la forme, celle de la relation de voyage - que reprendra Voltaire dans son Candide. On peut en trouver le style légèrement suranné. Dans la traduction de Victor Souvenel, il est cependant facile à lire.



Certes, on pourra trouver la référence à l'esclavage dépassée. Notons toutefois qu'ici, il remplace la prison, il punit seulement les malfaiteurs, les obligeant à travailler. N'est-ce pas plus utile à la société?



On pourra aussi trouver cette société idéale trop patriarcale, cependant, en Utopie, les femmes ont accès au divorce et aussi à la prêtrise, considérée comme la plus haute fonction.



Qu'en est-il de la guerre? More n'a pas la naïveté de croire en son éradication totale. Les utopiens sont entraînés à la guerre. Mais ils s'interdisent le pillage et la destruction des biens de leurs ennemis.



Le travail? Six heures par jour suffisent à nourrir la nation utopienne. Elle ne s'encombre pas de gens inutiles... impossible de ne pas penser aux "Bullshit jobs" évoqués par David Graeber. Une question que peu n'osent vraiment poser de nos jours: quels sont les jobs utiles, et quels sont ceux qui n'ont aucun effet positif sur la société, voire, des effets négatifs?



Il fallait aussi pas mal de courage à l'époque pour vanter l'abolition de la propriété individuelle, et même... pour proposer d'interdire la chasse. Mais la principale critique est celle du pouvoir de l'argent, des riches, et des injustices qu'ils font peser sur les pauvres. A quoi servent les riches, sont-ils utiles ou nuisibles à la société? A l'heure où le nouveau mot à la mode est "sobriété", la question reste toujours et plus que jamais d'actualité...
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L'Utopie

Voilà une utopie qui ne suscite guère envie. Dans sa conception actuelle on peut s'attendre à ce qu'une Utopie nous emporte en un lieu meilleur. A la fin de l'ouvrage, on peut en douter. Qui désir vivre comme cela ? Beaucoup d'idées collectivistes ont été essayées dans les siècles qui ont suivi, avec le succès que l'on sait. Il faut aussi constater que l'Utopie se repose largement sur la dystopie des autres, nombres de ressources, notamment guerrières, sont puisées sans vergogne en face.

Certaines toutefois méritent intérêt, créer un supra divin dans lequel se retrouvent toutes les religions monothéistes tout en gardant leur spécificité serait sans doute bienvenu à l'heure actuelle. Il reste que replacé dans son époque, l'ouvrage est audacieux, supprimer l'argent, il fallait oser l'avancer.

L'ouverture des idées m'a paru moins originale qu'attendu mais le plaisir de la lecture est assurément présent...
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