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Critiques de Tobias Smollett (9)
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Roderick Random

Le contexte historique joue un rôle important dans de nombreux romans du 18ème siècle, c'est le cas dans The Adventures of Roderick Random, écrit par Tobias Smollett en 1748. Roderick Random est une oeuvre de jeunesse, le premier roman d'un jeune homme en colère, ou « angry young man », qui, en 1739, avait quitté son Ecosse natale pour s'installer à Londres.



Le nom du héros de Smollett, Random, mentionné au début du roman, « by which name I was known», souligne le rôle du hasard dans la destinée de Roderick, variante du prénom « Ruaidhri » qui, en gaélique, signifie « le rouge » ou « le roi rouge ».





Le roman picaresque se déroule en partie durant le siège de Carthagène en 1741, une bataille qui a eu lieu entre l'Angleterre et l'Espagne. Toutefois l'histoire est rarement à ce point un des sujets principaux comme elle l'est dans ce roman qui retrace la progression d'un personnage qui commence dans la vie dans une situation misérable et finit par épouser une jeune femme riche et par récupérer ses propres biens après d'innombrables aventures et mésaventures.

Roderick Random, jeune Ecossais, de naissance avantageuse mais orphelin, est successivement « gueux », aide-chirurgien sur un bateau, poignardeur, domestique, poète et soldat. Le récit se termine par un « happy-end » mais le héros se déplace et expérimente de nombreux statuts tout au long du roman qui manque parfois de structure. En fait, le héros apprendra la vie sous la forme de voyages. Roderick n'est pas un héros particulièrement sympathique, il brille plus par ses vices et par ses passions que par ses vertus.



L'écriture est caractérisée par son énergie et sa densité. Les paragraphes sont très longs et l'auteur utilise abondement verbes, adjectifs et hyperboles. Les représentations de caricatures, satires et comédies sociales sont nombreuses.

Ecrit dans le style littéraire anglais du 18ème siècle, la lecture de cette histoire n'est pas toujours aisée, il s'agit toutefois d'un bon roman qui mérite d'être encore lu de nos jours.

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L'expédition de Humphry Clinker

Je ne saurais dire s'il s'agit d'un "chef d'oeuvre absolu".



C'est un roman épistolaire qui nous entraine à travers l'Angleterre et l'Ecosse du XVIIIe. Une bonne dose d'humour avec une double dimension critique sociétale ET historique.



Ce livre m'a non seulement beaucoup plu mais aussi donné l'envie de partir à la découverte de l'Ecosse il y a 2 ans.



Go go go !!!
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The Adventures of Roderick Random

Un classique du roman picaresque de langue anglaise : la question des origines (Roderick ne connaît pas son père et est renié par son grand-père), les aventures multiples (il parcourt le pays, s'embarque sur un bateau, revient, repart...), les métiers différents (chirurgien, courtisan, joueur, commerçant...), l'humour (la punition de son professeur, Mr. Syntax, le personnage de Banter etc.), la stabilisation finale, dont j'essaye de ne rien dire. Au passage, de nombreux thèmes abordés, compte tenu de la longueur du roman ce n'est pas très étonnant, qui reflètent parfois certains préjugés de l'époque (la souffrance animale, l'homosexualité). Le style rappelle celui de Daniel Defoe, moins difficile à déchiffrer néanmoins, ce qui est appréciable, les éditions Oxford University Press essayant souvent de garder beaucoup de l'édition d'origine. L'auteur est écossais, ce qui explique peut-être les références importantes à un roman français, "Gil Blas de Santillane" de Lesage, mais surtout qu'une bonne partie du parcours de Roderick s'y déroule. Il a été chirurgien et, mort relativement jeune, a connu une vie mouvementée lui aussi. Presque prophétique d'appeler son héros "Random" (Aléatoire en français).
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Roderick Random

Roderick Random est une œuvre qui balance entre roman de formation et aventures picaresques dans laquelle l'auteur se propose de montrer que "l'adversité agrandit l'intelligence, améliore le cœur, fortifie le corps et forme un jeune homme aux peines et aux joies de la vie, bien mieux que ne peut faire une éducation opulente". Ainsi le héros éponyme, jeune homme bien né, ayant souffert les rigueurs d'un grand-père inflexible, et contraint d'aller chercher fortune de par le monde doit passer par mille traverses et embûches pour triompher de l'égoïsme d'une société impitoyable et accéder au plus complet des bonheurs.



Si le roman, à visées moralistes, a quelque chose de convenu dans ses résolutions, chacun recevant selon ses mérites, selon qu'il a été, quoiqu' imparfait, un digne et honnête homme ou il s'est rendu coupable des pires vilénies, il fait preuve d'une remarquable modernité par la vivacité de l'intrigue, la drôlerie de ses dialogues et la verdeur de certains propos fort lestes.
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L'expédition de Humphry Clinker

Ce Humphry Clinker qui donne son nom à ce très amusant roman picaresque n'en est absolument pas le personnage principal. Non seulement il n'apparaît qu'au quart du livre mais, de plus, il n'est l'auteur d'aucune des lettres.

Les véritables héros de cette aventure pleine de péripéties à travers l'Angleterre et l'Écosse du 18ème siècle, les personnages qui lui donnent tout son sel, sont Matthew Bramble (un hobereau gallois misanthrope et hypocondriaque au coeur d'or), sa soeur Tabitha Bramble (une vieille fille qui recherche désespérément un mari et croit découvrir un candidat au rôle dans tous les hommes qu'elle rencontre), son neveu Jeremy Melford (un jeune homme toujours prêt à se battre en duel avec quiconque attenterait à l'honneur de sa soeur), sa nièce Lydia Melford (une oie blanche qui se meurt d'amour pour un acteur de théâtre) et Winifred Jenkins (servante de Tabitha, qui hésite entre l'amour et le méthodisme).

Chacun de ces cinq épistoliers a son propre style, ses propres motivations et c'est souvent au travers des lettres de l'un que l'on découvre le caractère des autres. C'est également en additionnant ou en recoupant leurs courriers respectifs, dans lesquels un même événement est parfois décrit de manière fort différente, que l'on finit par connaître le fin mot de chacune des cocasses aventures de cette pittoresque compagnie.

D'intrigue, il n'est point : L'Expédition de Humphry Clinker, qui nous mène de villes thermales en auberges perdues dans la campagne et de Londres aux confins septentrionaux de l'Écosse, est avant tout un recueil d'observations satiriques – et souvent désopilantes – sur l'époque (agriculture, médecine, politique, urbanisme, état des routes, culture, classes sociales, justice, manières, alimentation, etc.). Bien que Tobias Smollett emprunte la forme épistolaire à Samuel Richardson, nous sommes ici dans le voisinage immédiat d'Henry Fielding.



Enfin, si ce roman, dont la langue est étonnamment moderne, "s'essouffle" un peu en son milieu, en ce sens qu'il perd un tantinet en humour pour se transformer en un hymne à l'Écosse et à ses habitants, il n'en reste pas moins un des romans les plus drôles et les plus pétillants du 18ème siècle. Sur mon étagère consacrée à la littérature anglaise de ce siècle, il est d'ailleurs posé directement à la droite de Histoire de Tom Jones.

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La Carrière d'un vaurien

Nous suivons les destinées de Ferdinand Fanthom, jeune homme de milieu modeste, que sa mère réussit à placer dans une noble famille hongroise dans laquelle il est traité comme presque faisant partie de la famille. Il reçoit la même éducation que Renaldo, l’héritier. Mais Ferdinand a ce qu’on pourrait qualifier des mauvais penchants, sous une apparence policée et charmeuse. Il trompe ses bienfaiteurs, les vole régulièrement. Il finit par prendre son envol avec un escroc, voyage à travers l’Europe et vit de malhonnêtetés diverses, en séduisant un maximum de femmes. Il retrouve sur son chemin Renaldo qui le tire de prison. Il trompe de nouveau sa confiance. Mais c’est bien connu, le crime ne paie pas, et cela se passe très mal pour lui, de nouveau en prison et au désespoir il remet en cause ses choix de vie, et il est encore secouru en dernière extrémité par Renaldo et change de vie.



Je ne vais pas rentrer dans les détails du roman, parce qu’en dehors de notre vaurien et de ses aventures, nous avons droit aux aventures d’autres personnages, invraisemblables au possible. Les personnages qui meurent, mais qui en fait reviennent au moment opportun sont légion par exemple. La qualité première du livre est l’humour, l’ironie, un certain second degré qui rendent ces aventures amusantes et divertissantes. Cela manque un peu de noirceur, parce que notre pauvre vaurien a beau être malhonnête, séduisant, mettre en place des plans inratables, il y a toujours quelque chose qui tourne mal et les victimes lui échappent. En mourant si nécessaire. Et la fin est un peu trop morale. Mais dans l’ensemble plutôt une lecture agréable.

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Roderick Random

Roderick Random (1748) est un roman picaresque (faussement picaresque selon certains spécialistes) qui s'inscrit dans la lignée de Don Quichotte et, surtout, de Gil Blas de Santillane (Smollett a traduit ces deux romans légendaires en anglais).

Dans sa préface, Smollett, qui ne supportait pas les invraisemblables romans de chevalerie des siècles précédents (« ce n'est qu'exploit du muscle, agitation, extravagance ! »), rend d'ailleurs un hommage appuyé à Cervantès, qui « vint corriger le goût de l'humanité, grâce à un inimitable livre où il représentait plus adéquatement la chevalerie, ramenant du coup le roman à des desseins plus utiles et plus agréables en lui faisant peindre et représenter les comédies et folies de la vie quotidienne. »

Mais c'est sur Gil Blas de Santillane, et la manière dont Alain-René le Sage décrit « la friponnerie et les infirmités de la vie », qu'il modèlera son propre roman. Cependant, afin de ne pas « [empêcher] cette généreuse indignation qui doit soulever le lecteur contre la misérable et vicieuse économie du monde », il fera de Random un personnage moins léger et moins comique que Gil Blas. Il faut dire que le jeune Smollett (il a 27 ans lorsqu'il écrit ce roman au vitriol) est un homme très en colère, façonné par l'exil et l'expérience de la guerre (il a participé au désastreux siège de Carthagène des Indes en 1741), un révolté qui ne supporte pas « l'égoïsme, l'envie, la méchanceté et l'abjecte indifférence des hommes » et c'est d'une plume souvent acerbe, sinon brutale (mais toujours follement amusante), qu'il dénonce la corruption, l'hypocrisie, la cupidité, l'injustice, l'incompétence (des militaires et des médecins), la violence des institutions, la tromperie ou le snobisme.



L'histoire de Roderick Random est, pour reprendre les mots de l'éditeur, un véritable « déluge » : si les personnages ont assez peu d'épaisseur psychologique (ils ne sont guère définis que par un trait marquant de leur caractère), chaque chapitre ou presque est le récit d'une aventure ou d'une mésaventure différente. Jamais la machine ne s'arrête, jamais le rythme se s'essouffle. Les péripéties succèdent aux tribulations, les incidents et les coups de théâtre s'enchaînent sans interruption. le lecteur, au gré des hasards de la vie de Random le bien-nommé, est trimballé de ci et de là, de l'Écosse à Carthagène, de Londres à Dettingen, d'amours en trahisons, de taudis en bordels, de tavernes en duels, des navires de guerre du roi aux cellules de la Marshalsea, de coups durs en bonheurs... C'est un véritable feu d'artifice : « Une rouge ! » « Une bleue ! » « Une fontaine ! » « Une gerbe ! » « Une cascade ! » Une imagination folle est au pouvoir dans ce roman d'une densité et d'une vitalité extraordinaires.



Après avoir lu L'expédition de Humphry Clinker et maintenant Roderick Random, il ne fait guère de doute dans mon esprit que Tobias Smollett, loin d'être l'écrivain de seconde zone que certains de ses contemporains l'ont bien légèrement accusé d'être, est l'égal – un égal flamboyant, qui plus est – des grands romanciers de son siècle.
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La Carrière d'un vaurien

On (re)découvre ici le pendant littéraire des peintures de son contemporain Hogarth, où l'immoralité et le manque de scrupules sont les traits principaux d'un roué plus vrai que nature. La biographie, brillamment contée, de Ferdiand, pseudo comte Fathom nous fais même oublier les situations souvent sordides dans lesquelles sont plongées les victimes de ce vil personnage qui n'a rien à envier aux vauriens du XXe siècle.
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La Carrière d'un vaurien

Cynique, hyper-descriptif ; qqe-chose à voir avec un Stendhal [?]. Une brillante traduction a priori, donne envie de le voir dans la langue originale vu la richesse du descriptif. Je recommande.
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