J’avais longtemps cru qu’il fallait transmettre aux vivants et honorer les morts. Mais ces mots prenaient un nouveau sens. Refuser la transmission du fruit de leur travail, c’était refuser d’honorer mes parents. Ne pas vouloir d’enfants, c’était ne pas vouloir transmettre.
Rien ne me reliait à personne, en fin de compte. J’étais seule, complètement seule.
Je ne connaissais pas grand-chose aux vaches mais je n'ignorais pas qu'au sein d'un troupeau il y en avait toujours une pour se faire remarquer,et c'était ma grand-tante.
Ce jour-là une partie de moi allait aussi disparaître,ensevelie sous cette terre noire d'Aubrac que je connaissais si mal mais à qui je donnais,à qui je rendais ma grand-mère.